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Live Report   

Steven Wilson provoque l’ivresse


Malgré une couverture médiatique restée assez mince (qu’il déplore lui-même), il est possible de s’accorder sur le fait que Steven Wilson incarne une figure contemporaine éminente du rock. Sa marque est reconnaissable, elle touche divers horizons, c’est pourquoi c’est une foule assez hétéroclite qui se presse au Palais Des Congrès et se prépare pour un concert hors norme, et qui, à franc parler, aura dépassé toutes nos attentes même si nous savions à quoi nous attendre. Décrivons-le à grands traits comme une expérience totale, où la sensibilité visuelle rivalise avec le ravissement musical, et comme une immersion d’une frappante justesse dans la contemporanéité vraie, intensifiée encore par la puissance du live.

Le show débute par une vidéo introductive d’une dizaine de minute, vue sur immeuble en timelapse accompagnée d’une musique cyclique, répétitive, à l’effet d’emblée hypnotique. Le ton est donné. Etonnement et fascination. Au cœur d’une vie moderne, si artistiquement et exactement rendue manifeste.

Artiste : Steven Wilson
Date : 1er février 2016
Salle : Palais Des Congrès
Ville : Paris

Le maître en action

Le premier set est exclusivement consacré au dernier album, salué par la critique, Hand. Cannot. Erase. et nous entraîne presque dans le voyage d’une vie, entre morceaux disparates, frais et lumineux ou plus sombres et graves, comme autant d’expériences diverses, et profonde continuité, dans le style de l’artiste bien entendu et dans les vidéos projetées qui narrent aussi à leur manière l’histoire racontée par Steven Wilson ; entre accents pop réaffimés et délectables résurgences metal. Après « First Regret » et « 3 Years Older » qui ouvrent le show, vient l’attendue « Hand Cannot Erase » aux tonalités rock très pop mais très efficace et un rien addictive, à laquelle succède la légère mais complexe « Perfect Life » aux sonorités un peu synthétiques, toutes deux éblouissantes et fascinantes, portées par les vidéos qui les accompagnent.

Mais que dire alors de « Routine », magnifiquement interprétée par Ninet Tayeb, dont la voix chaude saisit à la fois par sa sensibilité et sa puissance, sans omettre le talent des instrumentistes et multi-instrumentistes, entre rythmiques impressionnantes et guitares portées aux nues. Le show laisse place à de longues parties instrumentales, parfaitement maîtrisées, avec des morceaux comme « Regret #9 », fascine véritablement, avec l’apport esthétique et émotionnel incontestable des multiples effets visuels renforçant la puissance de la prestation musicale, déjà décuplée sur scène, plus hypnotique et psychédélique que jamais.

Ce premier set s’achève sur les notes légères et pop de « Happy Returns » et « Ascendant Here On… » et sous les acclamations du public qui (dépassée la bizarrerie d’assister à un concert de rock sagement assis, chacun bien à sa place, dans l’écoute quasi religieuse – appréciable aussi – des morceaux) sait aussi faire suffisamment de bruit pour témoigner sa satisfaction.

Des musiciens talentueux

Le deuxième set, consacré aux divers projets de Wilson, commence avec « Drag Ropes », du projet Storm Corrosion – avec Mikael Akerfeldt. Nous retrouvons d’ailleurs une atmosphère familière, commune à Opeth, avec des morceaux plus proprement tournés vers le metal progressif, ou plus obscurs et hallucinés comme « Index ». Nombreuses sont les chansons de Porcupine Tree reprises dans ce set, de la très acclamée « Open Car », jusqu’à « Sleep Together », en passant par la belle « Lazarus – dédiée à David Bowie – et l’impressionnante « Don’t Hate Me », sur laquelle Ninet Tayeb rejoint Steven Wilson au chant. Sur ce set également, les effets visuels ne sont pas en reste.

Lors de « Vermillioncore », un voile translucide est déployé devant la scène sur lequel est projeté une vidéo, permettant en transparence de voir jouer le groupe, et décuplant encore l’effet d’hypnotique. L’intérêt esthétique du voile est encore exploité sur « Sleep Together » qui clôt ce set, par la projection par stroboscopie des ombres des musiciens. Toujours est-il que c’est une longue ovation qui salue la performance et rappelle Steven Wilson et ses talentueux acolytes sur scène.

Après avoir suffisamment fait durer le plaisir, le groupe revient pour un rappel mémorable, acmé de la soirée – où chacun a enfin quitté son siège pour profiter du concert -, avec d’abord, « Space Oddity », en hommage à David Bowie, puis l’incontournable « The Sound Of Muzak » de Porcupine Tree, éclairée de spots multicolores et dont le refrain est repris en chœur par quelques fans sous les injonctions de Wilson, avant de parfaitement clore le show sur la très attendue « The Raven That Refused To Sing », puissamment interprétée par Wilson, à la guitare et au chant, d’une voix véritablement pénétrante. Le show doit toutefois prendre fin, et c’est avec une impression d’ivresse, qui ne peut laisser place qu’à l’addiction, que la foule finit par se disperser, avec peut-être déjà une sensation de manque.

Steven Wilson est un génie, point à la ligne.

Setlist :

Set 1 Hand. Cannot. Erase.

First Regret / 3 Years Older
Hand Cannot Erase
Perfect Life
Routine (avec Ninet Tayeb)
Home Invasion / Regret #9
Transcience
Ancestral (avec Ninet Tayeb)
Happy Returns / Ascendant Here On…

Set 2

Drag Ropes (Storm Corrosion)
Open Car (Porcupine Tree)
My Books Of Regrets
Index
Lazarus (Porcupine Tree)
Don’t Hate Me (Porcupine Tree – avec Ninet Tayeb)
Vermillioncore
Sleep Together (Porcupine Tree)

Rappel

Space Oddity (David Bowie – avec Ninet Tayeb)
The Sound of Muzak (Porcupine Tree)
The Raven That Refused To Sing

Live report et photos : Elena Delahaye.



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