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Chronique Focus   

Stone Sour – Hydrograd


Quatre années d’attente séparent le deuxième volume d’House Of Gold & Bones (2013) du nouveau-né de Stone Sour, Hydrograd. Entre-temps, la formation a subi un changement de line-up et pas des moindres, puisque le guitariste Jim Root a quitté le groupe laissant les fans sceptiques quant à la direction musicale que Stone Sour allait suivre. Il faut dire que le groupe originaire de Des Moines est difficile à identifier. Entre power-ballad à la « Through Glass » qui a trompé nombre d’adolescentes sur le véritable contenu d’un Come What(ever) May (2006) et titres résolument proches de la veine Slipknot (« Get Inside »), le spectre musical occupé par Stone Sour est très large. Hydrograd ne le démentira pas : « album le plus cool » qu’il ait réalisé depuis le premier Slipknot selon l’inénarrable frontman Corey Taylor, le dernier effort de Stone Sour s’illustre dans tous les registres avec un objectif : remercier les auditeurs pour cette attente en les rassasiant.

Le titre même de l’album provient d’une anecdote loufoque sur les hallucinations de Corey Taylor à propos des portes d’embarquement… Indéniablement, une forme de légèreté se dégage d’Hydrograd malgré un contenu très dense : quinze titres retenus au total sur les dix-neuf enregistrés. En réalité seuls « Knievel Has Landed » et « Whiplash Pants » rappellent le Stone Sour plus sombre des premières heures, aux airs de Slipknot plus contenus. Corey Taylor distille d’ailleurs son chant hurlé de manière plus éparse à la manière du précédent opus: il n’est plus le cœur du propos, il sert à mettre en valeur les passages clés des compositions, à créer une dynamique bienvenue au sein de titres en apparence simples tel le single « Fabuless » et son refrain hymnique. Mention spéciale au titre éponyme et son déjà culte « I’m not better than you, I’m just better… ». Ce dernier illustre d’ailleurs les bénéfices du processus d’enregistrement choisi pour Hydrograd, à savoir le recours à la prise live. Stone Sour enchaîne sans broncher les sonorités heavy et soli avec un entrain transparent, à l’instar de « Taipei Person/Allah Tea » d’une efficacité redoutable avec son break à la Metallica, ou « Somebody Stole My Eyes » qui va puiser dans le côté rouleau compresseur d’un Motörhead. Tout le monde ne peut pas restituer l’énergie live sur un album : Stone Sour le fait avec brio, sans balbutier. Il prône toujours autant l’éclectisme, offrant une ballade southern-rock (« St. Marie ») suivi d’un « Mercy » énergique taillé pour l’autoradio. Hydrograd encense la variété, de ce point de vue on peut comprendre les dires de Corey Taylor quand il prétend avoir pris son pied à l’enregistrer…

Sans doute que le départ de Jim Root et l’intégration de Christian Martucci participent à ce rebond créatif de la part de Stone Sour. Le jeu de Christian Martucci se prête d’ailleurs à la méthode d’enregistrement choisie, faisant d’Hydrograd l’album de Stone Sour contenant justement le plus d’interventions de guitare marquantes et de soli (« Song #3 », véritable démonstration d’accroche). Hydrograd est un album résolument rock ; Stone Sour confirme ce qu’il n’est plus depuis un certain temps déjà : le penchant soft de Slipknot. Là où Hydrograd accuse légèrement le coup, c’est justement par cette grande diversité qui ne facilite pas nécessairement l’attention. Stone Sour livre des chansons que l’on pourrait taxer d’anecdotiques, à l’instar du très convenu « Thank God It’s Over » voire des chœurs un peu kitsch, quoi qu’accrocheurs, de « Friday Knights ». Hydrograd souffre de sa longueur en se montrant parfois inégal.

Le bashing des déclarations de Corey Taylor est devenu au fil du temps l’une des disciplines favorites des internautes, parfois à raison tant le frontman pouvait se montrer exubérant lors de certaines de ses interventions. Pourtant, lorsque ce dernier encense Hydrograd, il y a un fond de vérité qui dépasse la seule entreprise de communication. Malgré ce bémol de la longueur, Hydrograd affirme vraiment l’identité presque hétéroclite du groupe, une véritable polyvalence et ce malgré le départ de Jim Root. Évidemment si l’on était déjà allergique à ce que le heavy rock fait de plus accessible, Hydrograd n’y changera rien. Pour le reste, donnons enfin raison à son frontman. Hydrograd est effectivement « cool », dans le meilleur sens du terme.

Le clip vidéo de la chanson « Mercy » filmé au Sphere Studios:

Le clip vidéo de la chanson « Taipei Person/Allah Tea » réalisé par Ryan Valdez :

Le clip vidéo de la chanson « Song #3 » réalisé par Ryan Valdez :

Le clip vidéo de la chanson « Fabuless » réalisé par Paul Brown :

Album Hydrograd, sortie le 30 juin 2017 via Roadrunner Records. Disponible à l’achat ici



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  • Quand je lis la critique d hydrograd j avoue ne pas comprendre … Stone sour avait pondu avec ses deux concepts albums un truc assez magistral artistiquement parlant , la pour moi c est ‘on devait pondre un album pour faire du pognon on a pris les riffs qui trainaient dans les tiroirs d audio secrecy et on a ficele ca ‘ en gros audio secrecy etait heavy rock un peu nasillard des fois mais avait une coherence globale et sortait quand meme des putains de bon morceaux qui envoyaient , la le mot qui me reste c est … ‘Bidon’ et j en suis triste car j etais un grand fan … Oue jim root etait LE compositeur et le createur contrairement a ce que chantait josh rand lors de son eviction et ca s entend …

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  • Maintenant que l’album est dispo, je rejoins globalement votre chronique, et pas du tout sur certains points. Les goûts et les couleurs…

    « Stone Sour livre des chansons que l’on pourrait taxer d’anecdotiques, à l’instar du très convenu « Thank God It’s Over » »
    >>> Et dire que pour moi c’est celle qui a retenue mon attention. Sûrement la seule à posséder une construction cohérente.

    Album survendu par Corey. Comme tous les artistes. Mais la comparaison avec l’éponyme de Slipknot, non ! Hydrograd est trop varié, ça part dans tous les sens, les délires marquent un manque d’inspiration pour remplir les chansons. Il n’y a pas de chansons marquantes, mais des passages dans celles-ci qui le sont.

    Il y a des albums pour lesquels il faut plusieurs écoutes pour les digérer. Pour celui-ci l’écouter s’avère déjà pénible, alors le réécouter relève d’une mission suicide.

    De toute manière, les extraits ne m’avaient pas convaincu. Tu peux ne pas faire le bon choix, mais 3/4 n’avaient pas trouvé grâce à mes oreilles. Bref, super déçu.

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  • Eh bien ce nouveau bébé de Stone Sour est aussi bon que l’avait prédit Taylor et bien meilleur en tant qu’ensemble que ne le laissait croire les titres dévoilés. Plein d’énergie comme le dit RM, varié mais consistant, un super pied. Reste à voir s’il tiendra l’épreuve du temps…

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