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Interview   

Stone Temple Pilots redéploie ses ailes


On est parfois stupéfait de la résilience dont peuvent faire preuve certaines personnes. Sans même parler des décès successifs de Scott Weiland et Chester Bennington qui ont tous les deux officiés dans le groupe, on ne peut pas dire que Stone Temple Pilots ait été épargné par les épreuves, ne serait-ce que du fait des frasques du talentueux mais instable Weiland. Mais voilà, contre vents et marées, fort d’une solide union (avoir deux frangins, ça doit aider) et d’un amour inconditionnel pour la musique, les trois membres historiques restants, le guitariste Dean DeLeo, le bassiste Robert DeLeo et le batteur Eric Kretz, reviennent toujours à la charge.

C’est à l’issue d’une audition massive à échelle mondiale que le groupe a enfin trouvé sa nouvelle voix, en la personne de Jeff Gutt, et qu’il revient avec un septième l’album, le second sans titre. Un album de pur Stone Temple Pilots qui ne devrait pas avoir de mal à ravir les fans. Ainsi nous avons joint Dean DeLeo par téléphone pour qu’il nous parle de tous ces sujets, ci-après.

« Je suis encore en train de panser ces plaies. Et je crois que je vais devoir le faire pendant encore de nombreuses années à venir. »

Radio Metal : La recherche d’un nouveau chanteur a impliqué énormément de candidats et a duré pas moins de dix-huit mois, et c’est d’ailleurs vers la fin des auditions que vous avez trouvé votre nouveau chanteur, Jeff Gutt. Qu’est-ce qui vous a fait décider « ok, c’est notre nouveau chanteur » ?

Dean DeLeo (guitare) : Ouais, tout ce que tu as dit, c’était exactement ça. C’était un très long processus. Jeff était un des trois derniers gars à venir, et il ne s’était même pas présenté à l’énorme truc à échelle mondiale que nous avons lancé. Jeff n’y a pas participé. Jeff nous a été recommandé par quelqu’un que Robert avait rencontré. Donc lorsque Jeff est venu et a chanté… Tu sais, nous avons laissé le choix aux gens qui venaient auditionner : « Avec quelle chanson souhaites-tu commencer ? » Et Jeff, très confiant, a dit : « Commençons par ‘Piece Of Pie’, » qui est, parmi les sept chansons que nous avons donné à chaque personne pour chanter avec nous, la plus dure ! Et il était sûr de lui, il voulait commencer avec ça. Il était parfaitement évident, dès la première note qu’il a dû atteindre dans cette chanson, ce premier « yeah » avant le premier couplet… Nous savions tout de suite ! C’est là où nous avons pris la décision : le moment même où il a ouvert la bouche derrière le microphone [rires].

Vous avez reçu environ quinze mille candidatures que vous avez triées et réduites à cinquante. Ces auditions ont dû être sacrément exigeantes et éreintantes pour vous…

C’était juste un boulot à faire. Il y avait pas mal de boulot, oui. C’était surtout du boulot de passer en revue toutes les candidatures derrière un ordinateur, parce que, je vais te dire, ce qui était intéressant, c’est que très franchement, je pensais que nous trouverions plein de gens parmi lesquels nous allions devoir faire un choix. Je pensais que nous allions devoir choisir parmi environ dix chanteurs différents, mais vraiment, au final… En fait, nous ne savions pas vraiment si nous aurions quelqu’un avant de tomber sur Jeff.

Scott et Chester étaient connus pour être des âmes tourmentées, et on sait à quel point vous et d’autres musiciens ont eus des difficultés à gérer Scott. Etait-ce un critère pour vous de trouver quelqu’un qui soit plus en paix dans sa tête, pour ainsi dire, ou penses-tu que les âmes tourmentées font d’excellents chanteurs ?

[Réfléchit longuement] Je pense que chez tout le monde il y a toujours un combat intérieur. Chaque personne a un conflit qui fait rage en lui, il y a toujours un tourment interne. Tout dépend vraiment de comment la personne parvient à s’y faire et trouver la paix. Et malheureusement, parfois cette guerre prend le dessus et a raison de toi. C’est là toute l’ironie, et c’est triste à voir. Et ça n’a pas grand-chose à voir avec le fait d’être un chanteur, un éboueur, un empereur [petits rires]… peu importe ce que tu es. Ce tourment est très répandu en nous tous, et évidemment c’est à des niveaux et forces différentes, mais c’est aussi en fonction de ce que l’on fait pour essayer de conserver notre propre paix de l’esprit.

Ça a dû être vraiment brutal pour vous de voir les deux chanteurs qui ont fait partie de l’histoire de Stone Temple Pilots mourir coup sur coup durant ces dernières années. Comment avez-vous géré ça psychologiquement ?

Tu accueilles chaque sentiment, il le faut. Quand c’est le moment de pleurer, tu pleures. Quand c’est le moment de rire, tu ris. Quand c’est le moment de parler, tu parles.

J’espère que Jeff n’est pas trop superstitieux…

[Rires] Ouais. Je pense que Jeff a pas mal les pieds sur terre.

Vous avez été très secrets au sujet du chanteur et de la conception de l’album durant tout le processus, pendant presque un an. Aviez-vous besoin de rester à l’écart du bruit médiatique et du public pour faire cet album en toute sérénité et sans pression ?

Non, ce n’était pas du tout ça. Nous étions aux anges avec tout ce que nous faisions. Nous voulions le partager avec tout le monde. C’était dur pour nous de rester silencieux. Nous voulions rester silencieux uniquement parce que nous voulions être absolument sûrs que ça allait fonctionner. Ecoute, Robert, Eric et moi, nous ne sommes jamais le genre de personne à l’ouvrir sur quelque chose que nous ne pourrions pas soutenir. Si je dois parler publiquement de quelque chose, j’ai besoin de m’assurer que ça va fonctionner. Voilà pourquoi nous sommes restés silencieux. Nous étions fous de joie par rapport à ce que nous faisions. C’était très dur de ne rien pouvoir dire aux gens. Donc nous nous sommes reclus [petits rires], le temps d’être sûrs que nous pouvions soutenir ce que nous étions en train de faire, que les bonnes choses étaient en place pour le groupe.

« C’était tout bonnement incroyable ce que Scott [Weiland] faisait avec une chanson ! C’était un compositeur vraiment très doué, il savait parfaitement ce dont une chanson avait besoin […]. Donc Scott a mis la barre très haute ! Et c’est là où nous voulions la laisser. »

Cet album est un peu comme un nouveau départ pour le groupe, tout comme l’album de 2010 et l’EP de 2013 avec Chester. N’avez-vous pas eu le sentiment ces derniers temps de continuellement tout recommencer avec le groupe ?

Honnêtement, ce n’est pas vraiment le sentiment que j’ai eu. Il ce côté « âme sœur » parmi les gens qui adorent la musique et adorent enregistrer la musique, il y a un esprit collectif qui… Je n’ai jamais eu l’impression de tout recommencer. C’est juste que tout s’est parfaitement goupillé ! Bizarrement. C’était presque comme un genre de… Ecoute, est-ce que j’ai souhaité que ça se passe ainsi ? Si tu me posais cette question, la réponse serait non. Est-ce que j’aurais souhaité que Scott soit en bonne santé et encore parmi nous pour faire d’autres albums ? Et au-delà de ça ! Car c’était une réflexion très égoïste de ma part… Est-ce que j’aurais souhaité que Scott soit encore là pour profiter de la vie avec ses enfants et profiter de son succès et de tout ce que peut lui apporter la vie ? Ouais, bien sûr ! Mais ce n’est pas le cas, n’est-ce pas ? Donc à mesure que les choses avançaient, de façon très étrange, ça s’est fait naturellement. Je n’ai pas eu le sentiment d’un nouveau départ, comme s’il y avait une nouvelle excitation. Il est clair qu’il y a eu une nouvelle excitation quand Chester est venu. Oh, bon sang ! Il a apporté énormément d’excitation, de fraîcheur et de nouveauté dans l’air, c’était comme du vent qui propulsait nos ailes ! Nous savions que Linkin Part était une part très importante de sa vie et que ça l’occupait beaucoup, mais nous avons essayé de toutes nos forces de faire en sorte que ça fonctionne. Malheureusement, le temps ne nous a pas permis de continuer. Donc quand nous avons rencontré Jeff, ça paraissait vraiment très naturel. Je vais te dire : Jeff était une aubaine parce que c’était une des trois dernières personnes à venir auditionner ! Lorsque nous avons rencontré Jeff, que nous avons été dans une pièce ensemble et avons joué, ça nous a paru très naturel, très épanouissant, surtout lorsque nous avons commencé à entrer dans le processus de composition et d’enregistrement avec Jeff. Je pense que c’est ce que Robert, Eric et moi recherchions. Ce n’était pas tant une question de se reposer sur ce que nous avions fait par le passé, car nous voulions expérimenter avec ce que nous étions sur le point de faire, et nous nous tournions vers l’avenir du groupe, et la nouvelle musique, vers plus d’albums, plus de tournées, et ainsi de suite.

Les paroles de la chanson « Finest Hour » sont très fortes et peuvent faire penser qu’elles parlent de Scott ou de Chester. Est-ce que cet album a participé d’une quelconque façon au processus de guérison ?

Malheureusement, dans la vie, tout le monde, des milliers de gens perdent chaque jour des êtres chers. Je dirais que c’est peut-être une chanson que l’auditeur peut vraiment personnaliser. Laissons-les se l’approprier. Une personne qui parvient à s’en sortir grâce à ça, c’est bien mieux que tout ce que je pourrais en dire. Mais non, je n’ai jamais ressenti que cet album était un processus de guérison. Je suis encore en train de panser ces plaies. Et je crois que je vais devoir le faire pendant encore de nombreuses années à venir.

Vous avez décidé d’auto-titrer cet album, malgré le fait que votre dernier album l’était déjà. N’étiez-vous pas inquiet que ça embrouille les gens ?

Va demander ça à Peter Gabriel ! Je crois qu’il l’a fait environ huit fois ! Et ensuite, il me semble qu’enfin, d’après ce que j’ai entendu – je ne sais pas si c’est vrai -, quelqu’un a dit : « Hey, mec ! Il faut que tu donnes un titre à ton album. Tous tes albums s’appellent Peter Gabriel ! » Et là il a répondu : « Et alors ? » (« So » en anglais, soit le nom de son premier album ayant bénéficié d’un titre, NDLR). En fait, l’album a un titre et il est juste là sur la pochette. C’est juste là sur la pochette ! Il ne pourrait pas davantage sauter aux yeux ; l’album a un titre et il est là en noir et blanc. Cette image sur la pochette dit tout.

Ce qui est frappant, c’est que ce nouvel album sonne comme du Stone Temple Pilots des plus classiques, autant musicalement que vocalement. Comment est-ce que Jeff et le groupe se sont préparés à faire cet album ?

De manière extrêmement simple : nous nous y sommes mis et nous avons fait ce que nous faisons ! C’était vraiment très simple. Ce n’était pas différent des autres albums que nous avons fait. C’était d’abord la musique, la mélodie en second, quelques arrangements, et ensuite les textes, et puis simplement enregistrer. C’était le plan de travail habituel de Robert, Eric et moi. Et nous nous reposons aussi sur… Pour revenir sur la façon dont nous faisions les albums avec Scott, c’était tout bonnement incroyable ce que Scott faisait avec une chanson ! C’était un compositeur vraiment très doué, il savait parfaitement ce dont une chanson avait besoin et il savait vraiment comment la présenter, où il devait se placer en la chantant et l’interprétant. Il était absolument l’un des tout meilleurs. Avoir été affilié à lui était véritablement incroyable. Donc Scott a mis la barre très haute ! Et c’est là où nous voulions la laisser. Encore une fois, nous voulions quelqu’un qui soit capable de venir et vraiment savoir quoi faire avec une chanson, et Jeff nous a très vite montré qu’il en était capable. Il était capable de composer et vraiment savoir ce dont la chanson avait besoin. Donc ça nous a extrêmement intéressés chez lui.

« Nous n’allons pas dire à la chanson ce dont elle a besoin, nous n’allons pas lui imposer ce que nous voulons. Nous écoutons la chanson et ensuite la laissons nous dire ce dont elle a besoin. »

L’avez-vous coaché ou guidé pour rentrer dans le moule du groupe ? Car la majorité de ses lignes de chant sont vraiment très proches de ce que Scott aurait fait !

Non, tu sais… [Petits rires] Jeff nous a parlé franchement dès le début, il a pris position, il a dit : « Je ne suis pas là pour être une version édulcorée de Scott. » Et nous avons exprimé : « Nous non plus on ne veut pas ça, mec. Fais simplement ton truc ! On adore comment tu chantes, on adore ce que tu envoies, on adore ta voix. Vas-y et fais ton truc. » Pas de contrainte, nous y avons été et avons fait notre truc. C’était aussi simple que ça. Ce qui est merveilleux à propos de Jeff, c’est sa tessiture. Jeff peut descendre dans le monde des barytons et il peut aussi aller dans le monde des ténors. Il faut écouter sa prestation vocale sur « The Art Of Letting Go ». C’est une chanson que nous avons écrite, les quatre membres du groupes pour la première fois ensemble, pendant l’enregistrement de l’album ; ça fait partie de ces chansons qui ont été faites très rapidement. Elle a été écrite en dix minutes ! Et la prestation vocale de Jeff sur cette chanson est extraordinaire ! C’est un chanteur incroyable ! Et tu sais, Scott était également un chanteur incroyable. Scott faisait ces modulations en demi-ton, et c’était un véritable chanteur. Ecoute, nous avons vu passer plein de gars qui ont chanté ces chansons ; nous avons des chansons comme « Interstate Love Song » et les gens ne parvenaient pas à reproduire ces modulations ! C’était impossible pour eux, ils devaient sauter par-dessus et faire un ton complet. Il faut vraiment être un sacré chanteur pour attraper ces modulations en demi-ton. Et Jeff a cette capacité.

A quel point était-ce important de rester fidèle à l’héritage du groupe et lui faire honneur avec cet album ?

Malheureusement… Et je dis bien malheureusement, je ne pense pas qu’aller trop loin hors du périmètre auquel les gens sont habitués dans le monde de Stone Temple Pilots soit une bonne chose. Tu veux rester plus ou moins fidèle à ton passé et ta direction, et seulement graduellement sortir du périmètre. Je pense qu’une chose qui a clairement été réfléchie est que nous voulions… Nous savions quel genre d’album nous voulions faire. Nous voulions faire un album de rock très chaleureux. Nous voulions capturer les performances, nous voulions être dans une pièce à jouer et capter quatre mecs en train de jouer dans cette pièce. Malheureusement, c’est une forme d’art en voie de disparition.

Tu estimes qu’il est primordial que des groupes comme Stone Temple Pilots perpétuent cette forme d’art ?

Tu veux dire, juste quatre personnes qui jouent dans une pièce ? [Rires] Il est certain que la musique populaire a changée. La manière dont on enregistre la musique a beaucoup changée. Disons-le ainsi : il y a beaucoup de magie qui peut se produire dans un studio d’enregistrement de nos jours, beaucoup de poudre aux yeux. Je sais qu’il existe encore plein de groupes qui y vont et jouent vraiment, et nous voulons faire honneur à ça. Comme je l’ai dit, nous voulons capturer la performance, et bien réfléchir à la façon dont nous voulons que les chansons sonnent, tous les changements de tonalité, etc. Tout ça, ce sont des choix que nous faisons. Et tout d’abord, Nicolas, une chose qui a toujours, toujours été au premier plan sur nos albums, ce sont les chansons. « De quoi a besoin la chanson ? » « Laissons la chanson nous dire ce dont elle a besoin. » Nous n’allons pas dire à la chanson ce dont elle a besoin, nous n’allons pas lui imposer ce que nous voulons. Nous écoutons la chanson et ensuite la laissons nous dire ce dont elle a besoin. C’est ainsi que nous avons toujours approché l’enregistrement d’une chanson ou d’un album. Très, très souvent, presque toujours, moins c’est mieux. Il se peut que nous ayons une partie, nous entendons un arrangement de guitare ou de voix, alors nous le faisons. Ouais, parfois c’est très bien, ça fonctionne. Souvent, c’est plutôt : « C’est mieux sans. » Moins c’est mieux.

Vous avez commencé à composer de la nouvelle musique sur place pendant les auditions. Quelle proportion de cette musique a fini sur l’album ?

Je dirais qu’environ quatre ou cinq trucs sur l’album étaient déjà écrits, tandis que presque tout le reste a été composé pendant que nous commencions à travailler sur l’album. Pendant les auditions, si nous apprécions vraiment ce que la personne faisait, nous jammions un peu sur certains trucs mais rien n’a vraiment été utilisé. Tout provient soit d’idées que Robert et moi avions avant ou, comme je l’ai dit, un peu plus de la moitié de l’album a été écrit pendant les pré-productions avant de commencer à enregistrer.

« Si tu as un album de STP chez toi, c’est à toi ! C’est ton groupe. Lorsque tu vas à un concert, tout le monde dans ce bâtiment, ça nous appartient à tous. Ça n’appartient pas juste à Robert, Eric, Jeff et moi, ça appartient à tout le monde. Et ça fait qu’il y a beaucoup d’énergie autour de nous. »

Tout comme l’album précédent et le dernier EP, cet album est autoproduit. Et je sais que pour l’album de 2010, vous l’avez fait contre les souhaits de la maison de disques. Est-ce que vous recherchez davantage l’indépendance et le contrôle sur le groupe et la musique, par rapport à avant ?

Nous avons eu la chance de faire tous nos albums avec notre cher ami Brendan O’ Brien. Je vais te dire, je suis extrêmement reconnaissant que nous ayons pu faire tous ces albums avec lui parce que c’est comme ça que Robert, Eric et moi avons énormément appris, au sujet du studio, quel matériel utiliser et comment l’utiliser. C’était une des choses que Brendan nous a exposé très tôt dans notre carrière. Lorsque nous nous sommes rencontrés pour la première fois et que nous avons fait l’album Core, je me souviendrais toujours de Brendan en train de nous dire : « On va capturer la performance, capturer tout ce qu’il se passe. » Et ce qu’il y a de plus merveilleux dans cette approche, c’est qu’on se retrouve à capter des choses inattendues, et c’est ça qui permet d’obtenir un album vraiment cool ! Quand tu captes des choses inattendues et spontanées, et ces supers performances. C’est l’état d’esprit que nous avons conservé durant la conception de tous les albums, capter cet instant où… Ça peut être une erreur, ça peut être une jolie erreur, et c’est ça qui est beau quand on la capte. Et ces jolies erreurs, il y en a partout sur le nouvel album ! Comme je l’ai dit, c’est une question de capter l’instant quand ça fonctionne. Tu tombes sur quelque chose, et ça fait partie de la performance.

L’année dernière, vous avez célébré les vingt-cinq ans de votre premier album Core. Est-ce que ça vous a permis de penser à ce premier album et ces premières années ?

Ouais, absolument. Nous avons fait énormément de presse, nous avons investi beaucoup de temps, nous avons pris environ douze à quatorze mois pour compiler plein de choses qui sont sorties sur cette réédition. Pour certaines de ces choses, nous avons dû replonger dans le passé et déterrer des enregistrements cassettes de nous en train de composer Core dans une petite pièce miteuse à North Hollywood, juste pour nous entendre en train de parler. Ca enregistrait constamment quand nous étions en salle de répétition, en train d’écrire l’album. On peut y entendre la voix de Scott quand c’était un jeune homme, de vingt-deux ou vingt-trois ans, on nous entend parler des chansons et où nous voulions les emmener au niveau du son. C’était au-delà de la pensée, c’était comme si nous étions encore là dans la pièce !

Est-ce que vous plonger dans le passé vous a aidé à avancer ?

Non, ça n’a rien à voir. Ce sont deux choses séparées. J’avance parce que j’en ai encore beaucoup en réserve ! [Petits rires] J’ai encore beaucoup de musique en moi, tout comme Robert. Et maintenant, avec Jeff, il nous reste encore beaucoup de musique à faire. C’est ce qui nous fait avancer. Sans parler que nous adorons faire ce que nous faisons ! Nous adorons être sur la route, nous adorons toute la créativité que nous pouvons balancer, nous adorons jouer, écrire et enregistrer de la musique. Nous adorons tout ça ! Nous sommes des fans de musique ! Et c’est ce qui nous pousse à avancer.

On dirait qu’il y a un lien très fort, personnellement et musicalement, qui vous unis tous les trois, les membres historiques, compte tenu des épreuves que vous avez traversé au fil des années. Penses-tu que c’est ce lien qui vous a fait tenir ou bien ce sont les épreuves qui ont renforcé ce lien ?

Eh bien, écoute, ça aurait été très sympa s’il n’y avait pas eu toutes ces épreuves [petits rires]. J’aurais pu m’en passer. Donc la réponse, à savoir si les épreuves nous ont rapprochés, non. Je pense qu’au plus profond, nous avons un véritable amour et respect les uns envers les autres. Je veux dire, bonté divine, Robert et moi sommes frères ! C’est assez génial d’être dans un groupe avec son frère ! Magnifique ! Et Eric, c’est une si belle personne, nous nous adorons. Crois-moi, je pense que Robert et Eric seraient tous les deux d’accord : nous aurions vraiment pu nous passer des épreuves.

Penses-tu que l’avenir sera meilleur désormais pour Stone Temple Pilots ?

Je ne sais pas, je n’ai pas de boule de cristal. Comme je l’ai dit plus tôt, nous ne prenons pas pour acquis le fait que nous puissions sortir et partager notre musique et la jouer aux gens partout dans le monde. Nous adorons absolument faire ça. Et à ce stade, elle ne nous appartient plus vraiment, n’est-ce pas ? Ce n’est plus vraiment à nous, et quand je dis « nous », je veux dire Robert, Eric, Jeff, Chester, Scott… Ce n’est plus vraiment à nous. Elle appartient à nous tous, tout le monde. Si tu as un album de STP chez toi, c’est à toi ! C’est ton groupe. Lorsque tu vas à un concert, tout le monde dans ce bâtiment, ça nous appartient à tous. Ça n’appartient pas juste à Robert, Eric, Jeff et moi, ça appartient à tout le monde. Et ça fait qu’il y a beaucoup d’énergie autour de nous. C’est vraiment magnifique quand on peut tous partager quelque chose comme ça.

Interview réalisée par téléphone le 15 mars 2018 par Nicolas Gricourt.
Retranscription & traduction : Nicolas Gricourt.

Page Facebook officielle de Stone Temple Pilots : www.facebook.com/stpband.

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