
Ces fins gastronomes ont, dès leur apparition sur la toile et sur scène en 2008, mis la barre haut avec des concerts percutants, une mise en place irréprochable et des enregistrements de qualité. En gros, les mecs, c’est pas des débutants. Puis tout s’est enchaîné très rapidement. Les Lyonnais, dont la notoriété a grimpé en flèche au fur et à mesure des concerts en première partie de groupes tels que Ultra Vomit ou Phazm, ont effectivement sorti The End l’an dernier, un EP de stoner/thrash/power metal tout ce qu’il y a de plus prometteur et déjà très personnel. Cette adrénaline est partie pour durer, le groupe étant apparemment très productif niveau compos.
En attendant la sortie d’un premier album et l’ouverture d’un Restaurant Stoneburst, avec cassoulet et pâtisseries, jetez donc un coup d’oeil à notre entretien avec le groupe.

« On a joué cette reprise (NDLR : « The Last Time ») devant des fans de Paradise Lost et on s’est fait huer (rires) »
Le groupe s’est formé en 2004 sous le nom de Chronosfear. Que pouvez-vous dire là-dessus ? Qu’avez-vous entrepris avec ce groupe avant de changer de nom ?
Mike (batterie): Chronosfear est à la base un projet réunissant Pascal (Guitare), Sylvain à la basse – qui est maintenant chez Agnosys – et moi-même. C’est Sylvain qui avait monté le groupe et au départ, ce projet était plus orienté doom. Puis il est parti sur Paris en nous laissant tous les deux « comme deux cons » (rires).
Pascal : Non, il ne faut pas exagérer (rires)… Steph (Guitare) et Nico (basse) ont rejoint l’aventure à ce moment-là, avant la création de Stoneburst. Cela marquait la fin de Chronosfear. Nous n’avions jamais vraiment fait de scène sous ce nom là.
Et au niveau des compos, y a-t-il quelque chose venant de ce premier projet dans Stoneburst ?Nico : Il y a « Control/Hate » et « Heroin Ship », les deux dernières compos qui ont été faites avec Chronosfear.
D’où vient ce revirement stylistique ?Pascal : C’est venu assez naturellement. Avec le changement de line up, on s’est, du coup, dirigés vers un autre style de metal. Le changement de nom y est pour beaucoup.
Ces premières influences doom, les utilisez-vous et les revendiquez-vous encore ? Récemment, vous jouiez encore une reprise de Paradise Lost (NDLR : The Last Time) si je ne me trompe pas ?David : Je suis arrivé il y a 2 ans dans le groupe et j’ai posé mon droit de véto sur cette reprise de Paradise Lost qui est un groupe que je n’apprécie pas trop (rires).
Nico : En fait, on l’a jouée avec lui, mais il n’a jamais fait l’effort d’apprendre les paroles ! (rires)
Tu chantais en yaourt ?David : Exactement !
Mike : Mais le pire était qu’il n’avait même pas appris l’air ! (rires)
Pascal : On a joué cette reprise devant des fans de Paradise Lost et on s’est fait huer (rires).
Dès vos premiers concerts et enregistrements, on avait affaire à un groupe très pro avec beaucoup de compos et une bonne mise en place. Un peu comme si vous aviez beaucoup travaillé en amont pour ne pas passer pour des amateurs. Avez-vous attendu d’être vraiment prêts avant de commencer à faire parler de vous ?Mike : Pas du tout. En fait, la première date est arrivée par hasard au Lyon’s Hall.
Steph : On a simplement attendus que David soit au point et qu’il nous donne le feu vert avant de commencer à s’attaquer aux concerts.
Nico : Nous avions beaucoup de compos car la base instrumentale était déjà prête. Cela faisait deux ans que nous écrivions des compositions en attendant de trouver un chanteur.
En résumé, vous êtes juste naturellement doués (rires)?Mike : Tu peux dire ça mais nous, nous ne le dirons jamais. Stoneburst est un groupe empreint d’humilité (rires)!

« J’ai toujours rêvé que le premier album d’un de mes groupes s’appelle The End. Je me suis toujours demandé pourquoi on ne pouvait pas commencer par son dernier album, comme ça, on n’en parle plus. Maintenant, nous avons tout l’avenir devant nous, sans avoir à nous soucier de l’ultime album puisqu’il est déjà derrière nous. »
Que signifie le titre de votre album The End ?
Nico : A la base, c’est un caprice de ma part. J’ai toujours rêvé que le premier album d’un de mes groupes s’appelle The End. Je me suis toujours demandé pourquoi on ne pouvait pas commencer par son dernier album, comme ça, on n’en parle plus. Maintenant, nous avons tout l’avenir devant nous, sans avoir à nous soucier de l’ultime album puisqu’il est déjà derrière nous. C’est la principale raison mais on peut également interpréter ce titre autrement.
Steph : On peut aussi le voir comme le film Memento : partir de la fin pour revenir jusqu’au début.
Nico : Il y a une autre raison : Pascal est un grand fan des Black Eyed Peas et leur a volé le nom. C’est une sorte d’hommage à cette influence majeure (rires)!
Je n’avais pas remarqué cette influence dans ton jeu de guitare pourtant…Pascal : On la voit dans certaines rythmiques mais c’est habilement caché…
Ce n’est pas assumé par le reste du groupe ?Mike : C’est bien travaillé pour faire en sorte que cela ne s’entende pas. (rires)
David, peux-tu nous parler des paroles de vos chansons ?David : Les textes parlent de beaucoup de choses et de rien à la fois. Les thèmes tournent autour de l’alcool, la drogue, les filles, la mort… C’est bien metal et rock n’roll en somme. Ca parle aussi d’un gros « con » en hommage à Mike. (rires)
Nico : Certains textes sont assez conceptuels, ils n’ont pas réellement de sens. Chaque auditeur peut les interpréter à sa manière.
David : En réalité, quand j’ai intégré le groupe, vu le nombre de titres déjà prêts, j’ai été contraint de produire des paroles très rapidement. En conséquence, elles ont été écrites à la va-vite, à l’instar de « Control/Hate ». C’est à partir du moment où j’ai pu prendre part à la composition des titres que j’ai réellement pu me mettre à pondre des textes plus recherchés et construits. J’aime beaucoup les textes à deux niveaux de lecture comme j’ai pu le faire avec « Evil, No Regrets » par exemple.
Des morceaux comme « Heroin Ship » ou « Break U Down » ont été les premiers à être interprétés en live. Ils n’apparaissent cependant pas sur The End. Pourquoi ?David : On voulait garder des morceaux que l’on apprécie beaucoup comme « Heroin Ship » pour une meilleure production. Il y a de fortes chances que ces titres apparaissent sur un album.
Nico : C’est bizarre de le dire, mais je pense que l’on a en quelque sorte gardé le meilleur pour l’avenir.
Pascal : On a des versions démo de ces titres pour pouvoir les distribuer sur le net mais nous attendons un enregistrement plus travaillé pour que les gens découvrent d’autres facettes de notre musique sur ces morceaux.


The End, le premier dernier album de Stoneburst
Justement, avec du recul, quel est votre regard sur cet EP ?
Steph: Il est bon (rires)!
Nico: Il a, certes, des défauts, mais nous sommes tout de même satisfaits du résultat par rapport aux moyens que l’on a déboursés pour le produire.
Pascal : Je dirais que le résultat est conforme aux investissements que l’on a mis dedans. On y a passé du temps et de l’argent. Le son est plutôt bon pour une première production et on est très contents de l’artwork. On espère que les gens apprécieront cette première offrande autant que nous.
Nico : Le but que l’on s’était fixé était de ne pas fournir qu’une simple démo mais vraiment un EP professionnel, même s’il a été fait par nos propres moyens.
Le fait qu’il n’y ait pas de livret est-il quelque chose de volontaire ou est-ce la conséquence d’un manque de moyens ou de temps?Nico : Il y a un livret, mais composé simplement de deux pages. La raison est que l’on ne voyait pas l’intérêt d’en mettre plus. Et il y avait, en parallèle, cette contrainte de temps et d’argent qui ne correspondait pas à notre planning.
Les paroles peut-être ? Ou alors tu ne les assumes pas David (rires)?David : Ca ne m’aurait pas dérangé plus que ça. Je voulais les mettre en blog sur le myspace mais le reste du groupe n’avait pas l’air vraiment motivé. Il y a d’autres priorités pour le moment que de débattre là-dessus.
Justement, vous parliez d’un futur album. Est-ce qu’il y a déjà quelque chose de prévu à ce sujet ?Mike: Ca été évoqué beaucoup évoqué lors de nos dernières « réunions ». J’espère que l’on arrivera à sortir quelque chose pour l’an prochain. Il faudra juste que l’on planifie tout ça.
Et ce sera toujours une auto-production?Nico : On va mettre un peu plus de moyens pour cette occasion, je pense, notamment sur l’enregistrement de la batterie, qui était le défaut principal de The End.
Steph : En ce moment nous sommes en plein travail de promotion de l’EP. On est donc en plein envoi pour les labels et les webzines, afin d’avoir le plus de retours possible. Si on arrive à décrocher un « deal » tant mieux, sinon on continuera dans l’auto-production.
Cela veut dire que vous n’avez pas encore eu beaucoup de retours par rapport à The End ?Nico : On est en plein dedans, étant donné qu’il y a eu les fêtes et pas mal de concerts, on n’a pas encore eu trop le temps de s’en occuper.
Pascal : Sinon, au sujet de l’album, l’essentiel des morceaux sont là. Il n’y aura que des titres inédits et aucun de The End.

« Avoir des contacts avec des organisateurs est un travail de fond. Si un groupe n’a pas l’entourage ou le management pour se charger de cet aspect et pour contacter ces structures, autant qu’il arrête tout de suite. »
Mike et Nicolas, vous jouez également dans The Great Beyond, un groupe de metal progressif. Est-ce que cette expérience vous sert dans Stoneburst et inversement ?
Nico : Pas du tout. Je ne joue pas du tout sur le même instrument dans les deux groupes. Mais inconsciemment, je dois sûrement apporter une « patte » commune dans les deux groupes mais ce n’est en aucun cas volontaire. Les deux groupes ont des approches différentes tant au niveau du style que de la façon de travailler.
Mike : Chez Stoneburst, on cherche l’efficacité brute alors que dans The Great Beyond, l’écriture est beaucoup plus méticuleuse.
Stoneburst est un groupe très scénique, peut-être que cela vous a servi dans votre jeu de scène au sein de The Great Beyond ?Nico : Ce qui nous permet de nous « lâcher » avec Stoneburst est le fait que la musique soit plus simple à jouer et offre donc une plus grande liberté scénique.
Steph, tu es organisateur de concerts chez My Referents Events. Cela a donc permis à Stoneburst de décrocher des dates plus facilement. N’y a-t-il pas eu trop de jalousie de la part d’autres groupes qui pourraient trouver cela injuste ?Pascal : Je tiens avant tout à préciser que l’essentiel de nos dates ont été trouvées en dehors du circuit de My Referents Events.
Steph : Cela nous fait une bonne publicité intermédiaire pour nous puisque ça fait parler, c’est très bien (rires)!
Mike : Avoir des contacts avec des organisateurs est un travail de fond. Si un groupe n’a pas l’entourage ou le management pour se charger de cet aspect et pour contacter ces structures, autant qu’il arrête tout de suite.
La question débile de l’interview : j’ai entendu parler de pâtisseries Stoneburst. Pouvez-vous nous en toucher deux mots ?(rires)Mike : Au-delà de la musique que l’on fait, je pense qu’on est un groupe de metal gastronomique car tous les membres aiment manger (rires)!
Nico : C’est même l’une de nos principales revendications lorsque l’on va jouer : goûter à la gastronomie locale.
Parce que vous êtes de meilleurs gastronomes que musiciens?Tous : Carrément! (rires)
Nico : Plus sérieusement, cela vient d’une amie, fan de Stoneburst, qui était présente à un de nos concerts pendant la période de Pâques. Elle nous avait offert des chocolats avec le « S » de Stoneburst. Elle travaille dans une pâtisserie chocolaterie et depuis, à chaque fois que nous la voyons, nous avons toujours droit à des pâtisseries ou des chocolats.
Interview réalisée le 23 janvier 2010 au Marché Gare de Lyon par Metal’O Phil.
Photos : Julie
Myspace Stoneburst : www.myspace.com/stoneburst

Il y a quelque chose d’honteusement partial dans l’intro de cet article, mais j’arrive pas à mettre le doigt sur ce que ça peut bien être… 😉
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