« La curiosité n’est pas un défaut, il faut cependant l’appliquer avec prudence » disait un grand barbu dans un film issu d’une saga au succès planétaire. Alors, certes, niveau référence on peut faire mieux, cependant cette citation est loin d’être dénuée de sens. Oui, car c’est bel et bien la curiosité qui nous pousse à nous plonger dans le nouvel univers psychotique et angoissant formé de toute pièce par Storm Corrosion, l’union de Mikael Åkerfeldt d’Opeth et Steven Wilson de Porcupine Tree. Oui, cette espèce d’univers parallèle, dont nous n’avons pour l’instant que dix minutes d’aperçu, n’aurait jamais atteint nos consciences si notre curiosité n’avait pas fait son œuvre.
Ainsi, nous voilà face à la chose, comme nous l’appellerons pour l’instant, cet hybride mixant la noirceur musicale des premières heures de Porcupine Tree et la schizophrénie musicale d’Opeth. Il n’est pas utile d’aller plus loin dans l’analyse musicale à proprement parler tant cette œuvre se savoure tel un verre d’absinthe relevé par la fumée grise de l’opium.
« Drag Ropes » est donc la forme d’art la plus brute et certainement l’une des plus poétiques. Ce clip long de dix minutes est la sacralisation de l’angoisse même. Sa musique si douce, aux limite du malsain et sa vidéo dérangeante, cumulant nos craintes à défaut d’engendrer nos peurs, cette œuvre visuelle ramène nos sentiments dans leur forme la plus primaire. Hypnotique et esthétique, le clip de « Drag Ropes » raconte l’histoire d’un jeune garçon vivant dans un monde, un pays, où l’Église possède droit de vie et de mort sur ses sujets. Brassant des thématiques classiques le tout marche malgré une apparente naïveté des thèmes abordés (surtout la bonne vieille histoire d’amour maudit) ! Pourquoi ? Car notre statut d’être humain forme en nous cette conscience et ce ressenti des choses que l’on nomme « sentiments ». Paralysé entre incompréhension et indignation, ce clip réveil en nous le mélange à vous tordre les boyaux qui nous fait dire : « Mais mer*e, je me sens bizarre sans savoir pourquoi ». Perplexe, nous le sommes. Pas par déception mais plus par stupéfaction. Sans la moindre guitare saturée cette œuvre arrive sans difficulté à créer une réelle violence mentale, elle-même engendrée par une violence auditive et visuelle.
Un visuel travaillé. Par sa longueur, le clip en devient même un réel court métrage. Ces personnages de papier en ombre chinoise, dans un cadre où seules deux couleurs majeures sont présentes (la froideur du bleu et la chaleur des tons rouge-orangé) et nous voilà transportés dans un monde à la frontière du rêve et du cauchemars. Car oui « Drag Ropes » n’est peut-être que le reflet de nos propres ombres. Jessica Cope aux manettes de ce voyage vers l’angoisse visuelle, soutenue par cette musique des deux compères Åkerfeldt et Wilson, n’est pas forcément la première venue puisque on la trouve au casting de l’équipe artistique du prochain long métrage de Tim Burton : Frankenweenie, film réalisé en stop-motion et en noir et blanc. Voilà donc qui explique, ne serait-ce qu’une infime partie esthétique de ce clip qui nous parle tant. Ce court métrage (car, au final, c’en est un) se rapproche donc d’une œuvre muette où la musique de Storm Corrosion ne serait qu’une B.O. Mais où la musique du groupe se trouve aussi sublimée dans un film riche en images et en symboles qui, croyez-nous, se doit d’être observé, regardé, analysé, admiré en plein écran.
Ecouté quelques autres morceaux et grosse déception…
L’album entier à l’air d’être dans la veine de Drag Ropes, donc très ambiant et finalement assez peu musical. Et encore, Drag Ropes est le single, donc les autres sont encore moins accessibles…
Bref, je ne vais peut-être pas me précipiter dessus finalement…arf j’attendais tellement de cet album !
Et petit détail : le nom « Storm Corrosion » n’est pas du tout en phase avec le contenu, dommage !
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La vidéo est magnifique la musique s’y accorde parfaitement.
Mais sans la vidéo la musique et vraiment lassante. C’est pas vraiment un clip qui accompagne la musique mais une musique qui accompagne un film.
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Je suis d’accord pour dire que c’est une oeuvre d’art mais c’est Franchement pas angoissant… bande de lopettes
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Cette vidéo, est une véritable oeuvre d’art.
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pas accroché du tout ca ma meme gonfflé
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Magnifique !
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Je ne l’ai regardé/écouté qu’une seule fois, ayant été très perturbée par l’univers du clip et de la musique. Non pas que mes attentes aient été déçues, bien au contraire elles ont été surpassées. Mais ce clip est dans sa beauté très angoissant. J’y rejetterai un coup d’œil très vite je pense, mais à tête reposée. Et j’attends leur cd avec impatience 🙂
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mouais… j’appelle pas vraiment ça le coeur de l’angoisse…
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