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Chronique   

Tesla – Simplicity


C’est un retour gagnant que Tesla avait opéré en 2004 avec Into The Now. Un album moderne, dans la production et les riffs, sans toutefois jamais trahir la personnalité du groupe, sa fibre hard rock. Un retour finalement comparable à celui d’Europe précisément la même année, mais là où les Suédois ont gardé une cadence qui leur vaut probablement leur regain de succès actuel, Tesla a lui plutôt butiné ici et là, sans grande assiduité, en publiant un live, des albums de reprises et finalement un unique successeur studio à Into The Now, Forever More au son également très actuel, jusqu’à aujourd’hui. Tout compte fait, Simplicity, son nouvel opus, est à l’image de la gestion de cette deuxième moitié de carrière : instinctif. Tesla semble faire les choses comme ça lui chante, sans trop de pression.

« Simplicité », c’est marqué noir sur blanc et blanc sur noir sur la pochette, comprendre par là pas de prise de tête et même un peu de « farniente ». Musicalement, Tesla se la coule douce, en mode « cool » sous le soleil de Sacramento. Si on y réfléchit bien, le groupe arrive un peu par là où on aurait pu facilement l’attendre après l’épisode Twisted Wires. Plus qu’un album de chansons unplugged, le groupe y revisitait alors certains de ses hits (en dehors de deux nouvelles balades) dans leur plus simple appareil, en mode « root ». Après tout, le blues, le folk américain et le contexte acoustique fait partie de la génétique de Tesla quasi depuis ses débuts (le live Five Man Acoustical Jam qui a offert parmi ses plus grands succès à l’époque). Il n’est donc pas si étonnant de voir les Californiens sortir les guitares acoustiques et aligner les balades. On marche même sur les plates-bandes des Black Crowes ou Lynyrd Skynyrd avec « Cross My Heart » façon piano bar, « Flip Side! » bien pêchue à la sauce « redneck » ou la balade « Other Than Me » qui parlera à l’Amérique profonde.

Qu’on ne s’y trompe pas, le recueil envoie quand même le hard. Ça commence même ainsi avec trois chansons électriques : « MP3 » et son intro conquérante qui pourra rappeler Thin Lizzy, « Ricochet » assez énergique et « Rise And Fall » contrasté entre couplets ténébreux et refrain lumineux, mais à chaque fois la bande traîne la patte comme des bluesmen et posent le groove. Un peu plus loin « Break Of Dawn » et « Sympathy » se montrent plus nerveuses avec du riff qui balance mais toujours sous couverts de raffinements acoustiques. Exit en grande partie la modernité des deux derniers opus, Tesla table sur le rock intemporel et traditionnel, à l’image des standards qu’il avait repris dans son double album Real To Reel. un tableau qui assurément parlera aux plus anciens aficionados du groupe. Un terrain de jeu où la voix éraillée de Jeff Keith et le feeling de Frank Hannon baignent comme deux poissons dans l’eau. Juste que Tesla aurait pu gagner en équilibre et consistance en se dispensant d’une ou deux balades (la guimauve « Life Is A River ») sur les quatorze titres, tout de même, qui composent ce Simplicity.

Ecouter le morceau « So Divine… » :

Album Simplicity, sortie le 6 juin 2014 chez Frontiers Records.



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