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Live Report   

THE BLACK DAHLIA MURDER AU NINKASI KAO DE LYON


Artistes : The Black Dahlia MurderCephalic CarnagePsycropticSylosis
Lieu : Lyon (France)
Salle : Ninkasi
Date : 08-02-2009
Public : 400 personnes environ


Jamie sans Fred…!

C’est à Sylosis d’ouvrir les hostilités. Le groupe anglais pratique un metal extrême varié qui fait mouche d’emblée même si le public reste assez contemplatif. Le combo est très carré et il mériterait d’être un peu plus haut sur l’affiche…surtout lorsque l’on voit le show plutôt amateur qu’a donné Psycroptic par la suite !


Bonne prestation des Anglais.

Jamie, le chanteur des Sylosis, anime bien la scène. Il tente de faire participer le public à plusieurs reprises avec un succès plutôt limité. Certes la fosse va s’animer un peu, mais pas pour longtemps. Derrière lui une véritable machine de guerre est à l’?uvre. Même si le groupe pratique un metal très véloce, on note un côté thrash très prononcé dans leurs compositions. Sans oublier des soli qui ne manquent pas de charme. Bref le show des Sylosis est une bonne surprise malgré un son de grosse caisse triggé lassant à la longue. Logiquement c’est donc sous les applaudissements que le groupe quitte la scène .


Jason Peppiatt (Psycroptic)

Après Sylosis, c’est au tour des Psycroptic de fouler les planches du Ninkasi. Le set débute brutalement avec « Lacertine Forest », morceau tiré de l’album The Scepters Of The Ancients qui date de 2003. Dès les premières minutes de jeu, on voit que le monstrueux batteur Dave Haley n’est pas au mieux de sa forme ce soir. Sans doute à cause des seize jours de tournée sans aucun day off que le groupe Tasmanien vient de faire. Mais malgré cela, le public a le droit à un jeu ultra-technique.

Enchaînant les titres issus de leur dernier opus Ob(servant) avec « A Calculated Effort », »Initiate » ou encore « Immortal Army Of One », le quatuor australien enchaîne blasts beats, double pédale, changements de tempos et riffs incisifs avec une facilité déconcertante pour tout musicien qui se respecte ! Cependant Psycroptic a du mal à accrocher le public ce soir. En effet c’est plutôt mou dans la fosse, et la présence d’une seule guitare ne permet pas d’exprimer sur scène toute la subtilité guitaristique dont Joe Haley fait preuve en studio. Seul le titre éponyme « Ob(servant) » fait mouche et fait bouger l’ensemble du public.


Psycroptic : la technique avant tout.

Jason Peppiatt est dynamique, son chant est puissant, et le bassiste Cameroun Grant enchaîne les morceaux sans aucune difficulté. Seuls les frères Haley manquent quelquefois de précision…

Dans le public soit on s’ennuie ferme en raison de la déferlante de technicité du groupe…soit on s’extasie face à la démonstration technique. Néanmoins une chose est sûre: Psycroptic déçoit en raison d’une set-list mal choisie. Pourquoi ne pas avoir joué quelques uns des titres mythiques de l’album Symbols Of Failure ?! Etonnant. Mais à peine les Psycroptic quittent la scène que Cephalic Carnage est dans la place !


Cephalic Carnage Live !

Identifier le tout noir chevelu à un abruti serait une détestable méprise. Comment peut-on en effet ignorer cette furieuse ivresse que le métalleux éprouve pour les questions existentielles du genre “Cephalic Carnage, c’est du grind ou du death technique?” Et bien sûr, l’interrogation résonne dans l’agora métalleuse. L’écho titille, l’égo vacille, les rôts houspillent, et tout le monde a son petit avis: “bah c’est pas du grind, parce qu’eux au moins, ils savent jouer”, “ils font n’importe quoi, donc c’est pas du death” etc.

Alors que le débat reste au niveau -1 de l’étiquetage commercial, les écervelés de Denver viennent installer leur matos eux-mêmes, simplement. Dans la fosse, le débat croupit sévèrement et commence à liquéfier les kids. Sur scène, on fait les sound-checks et peu à peu le son se solidifie. Las de la torture mentale, on regarde alors, tout penauds, les bougres qui déambulent tranquillement sur l’estrade réchauffée par Sylosis et Psycroptic.

Quant on scrute leur faciès, c’est avant tout la farouche non-unité du groupe qui saute aux yeux. On n’a pas un ensemble homogène de tignasse ténébreuse. Pas même une bande de jeunots en baggies, T shirts XXL et casquettes en guise de scalp urbain. Et encore moins une troupe d’ostrogoths avec de la binouse qui bourgeonne dans la barbouze. Ce qui se présente à nous, c’est tout l’horizon du démentiel.


Cephalic Carnage sur scène : ça déboîte !

Un guitariste hypernerveux, autiste et spasmophile.
Un crâne rasé plus qu’impassible installé derrière les fûts.
Un autre gratteux avec une mine glacée de bourrin de Sibérie.
Un bassiste latin-lover (oxymore?) arborant une spectaculaire six cordes.
Un chanteur encore plus massif qu’un troisième ligne centre chez les All Blacks.

La lumière n’est même pas éteinte que le groupe démarre déjà son set. Le public était resté jusque-là assez statique, et on observe déjà quelques moues étonnées. Si la musique des grindeux junkies se révèle en effet assez difficile d’approche sur album, Cephalic Carnage est par contre une véritable tornade de robustesse en live. Le groupe est un vieux de la vieille et les mecs ont déjà pris leurs (habituelles) marques. Néanmoins, les gaillards sont tellement exubérants que leur matériel n’arrive pas à les suivre, en témoigne cette capricieuse sangle de basse sacrifiée pour la cause.

L’incident est vite arrangé. N’allez pas croire que Nick Schendzielos, aka Brass Smith, le nouveau bassiste, a réussi à réparer cette maudite attache. Oh que non ! Il a posé, le temps d’un morceau, son instrument à terre et joué à même le sol. Bien évidemment, pour la suite, il jouera à la cowboy avec la basse calée sur le genou.


Les Cephalic vus du public !

Ce problème a l’air banal (et il l’est), mais il ne faudrait pas ignorer que cela fait partie des pires cauchemars de gratteux en concert. Ce qui est donc moins banal, c’est cette notable aisance avec laquelle Nick a réussi à faire face et enchaîner. Et quelle suite! Dès le deuxième titre, on ne comprend plus rien dans le public: les musiciens s’effondrent tous ensemble. Couchés, les jambes en l’air, ils joueront ainsi presque le temps d’un morceau (sauf le chanteur et, bien sûr, le batteur).

Ce jeu de scène complètement déroutant a d’une part le mérite de nous offrir un show pour le moins original. D’autre part, il accompagne fidèlement une musique non pas déstructurée, mais au contraire hyperstructurée. Cephalic Carnage a soigneusement construit son set en plaçant des titres plus “accessibles” (les guillemets sont importants) de leur dernier album, Xenosapiens. On poura ainsi profiter de l’hymne aux fumeurs de weed, aux mangeurs de Smarties et autres hallucinés paranoïaques de Las Vegas: “Divination Violation”.

Lenzig, le chanteur, a une voix assez puissante ce soir pour nous faire partager tantôt ses grunts caverneux, tantôt sa voix claire qu’on peut notamment entendre lors des parties planantes du titre “Hybrid”. Côté public, le groupe a fait une razzia auprès de tout-noirs qui semblaient avoir pris racine. Belle synergie: le quintet lance son “Endless Circle Of Violence” et c’est un cyclone perpétuel qui se forme dans la fosse.

Les zicos sont à fond dans le tourisme psychédélique, mais pas besoin de se défoncer pour y accéder. En effet, leur musique semble être le ticket direct vers l’autre monde où l’herbe est verte et les filles jolies. Le groupe continue sa lente immersion dans les consciences avec le titre “Dying Will Be The Death On Me”, un morceau en hommage au metal, aux tout-noirs et autres tailleurs de menhirs.

Mais le paroxysme n’est pas encore venu. Nous avions pu remarquer, petits curieux invétérés que nous sommes, des masques vénitiens, badigeonnés en noir et blanc, posés discrètement, ici et là, sur la scène. On pouvait se dire “tiens, un souvenir d’un trip norvégien?” ou encore “ après tout, ils sont p’têt’ superstitieux…”. En tout cas, personne (sauf les connaisseurs) n’imaginait que ceci marquerait le clou de la soirée.

Et le voici ce point culminant avec “Black Metal Sabbath”: les Cephalic s’affublent de masques de carnaval ridicules pour jouer leur morceau culte. Tout est là pour caricaturer (ou célébrer?) les peinturlurés nordiques: des bracelets cloutés, des masques qui inquiètent les enfants (et leurs parents) à la Slipknot, un jeu de scène grotesque, une voix d’histrion possédé… Bien sûr, c’est l’éclat de rire dans le public, enfin: une vraie poilade au milieu d’un remue-ménage tout aussi franc.

Une attitude farouchement libertaire, un set qui préfère le défouloir à la précision musicale, voilà ce qui rapproche le groupe de la mouvance grindcore. Et puis, ces allumés du Colorado gardent intacte l’intégrité de leur nom: Cephalic Carnage, ou comment voyager autrement. En plein concert, la vérité d’une telle ambition éclate au grand jour: une musique hallucinogène pour ceux qui végètent, pour ceux qui côtoient le charme à l’état gazeux du spleen, pour ceux qui sont en plein delirium tremens d’un peu plus de vie.


Trevor Strnad, chanteur des BDM.

Il n’est pas encore 22h quand The Black Dahlia Murder monte sur les planches et même si Cephalic Carnage avait eu un accueil chaleureux, la folie du public monte d’un cran encore ! Pourtant le public a droit à un concert en demi teinte… le son est très brouillon au niveau des guitares particulièrement. Lorsque l’on se trouve près de la scène, distinguer les riffs devient un vrai défi ! Mais la foule enchaîne pogo, slam et circle pit sous l’?il bienveillant du chanteur Trevor Strnad. Le concert est animé et Trevor se démène en faisant des grands signes avec les mains à la manière d’un chef d’orchestre, d’un coreux ou bien d’une personne faisant de l’aérobic. Au choix selon les moments, il encourage les gens à « se faire les muscles » pour devenir « des gars costauds » !. C’est un moment érotique intense de pouvoir apprécier les anatomies généreuses de Trevor et Shannon lorsque ces deux là font tomber le maillot…!


Grosse performance de Brian Eschbach.

Le groupe est mené par Trevor même si le guitariste Brian Eschbach le seconde de temps en temps au micro pour des backing vocals ou quelques blagues. Apparemment, de ce que l’on a compris, les gars avaient vraiment « besoin d’herbe »… Le reste du groupe est plus en retrait même si Shannon Lucas, batteur de son état, bénéficie d’un son qui le met bien en valeur.

Les BDM enchaînent les hits « Funeral Thirst », « Miasma », « Statutory Ape », sans oublier ceux de leur dernier album « Nocturnal » : « What A Horrible Night To Have A Curse », le titre éponyme, et pour finir l’énorme « Deathmask Divine ». Un peu de recul par rapport à la scène permet de profiter d’un son plus net et de se rendre compte que Ryan Knight (Arsis), leur nouveau guitariste, s’en sort avec les honneurs quand il joue les soli.


Les BDM sur la scène du Ninkasi.

Cependant il y a un hic : il n’est même pas encore 23h quand le groupe quitte les planches sans même un rappel… début du concert 21h54, fin de celui-ci 22h45. Certes le show a été intense, pas de temps mort ou de discussions trop longues avec le public mais franchement : 51 minutes de concert c’est court, trop court. Tout cela pour une prestation correcte, dont on sort avec le sourire car on ne voit pas TBDM régulièrement. Mais cela pouvait clairement être mieux. Beaucoup mieux.



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