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Live Report   

The Darkness : assourdissant silence


Vous avez commencé à voir fleurir dans ces colonnes des comptes rendus estampillés « Covid-19 – Salles fermées » pour des concerts joués sans public, diffusés en direct et dont on profite dans son canapé. Profiter, est-ce d’ailleurs bien le terme ? Car quelle serait la différence entre ce type de concert motivé par une situation exceptionnelle avec des artistes qui essaient d’exister et un DVD ? Le direct ? A voir. Bref, égorgeons tous les poulets de la planète pour que reviennent vite fait les pogos, les slams, la sueur, les interactions entre public et artistes !

NdA : il s’agit bien sûr d’une image, non d’une incitation au génocide de la volaille, que les associations protectrices de toutes obédiences ne s’offusquent pas et s’installent confortablement pour le Streaming Of A White Christmas auquel nous invite The Darkness après avoir annulé Pâques.

Artistes : The Darkness
Date : 18 Décembre 2020 (streaming)
Salle : Indigo O2
Ville : Londres

21h00, le groupe nous invite dans les coulisses, dans leur protocole de motivation avant de monter sur scène. La caméra les suit dans les couloirs. Les voici sur scène. Dans un silence total. « Rock’n’Roll Deserves To Die » ouvre le bal, suivi de l’énergique « Black Shuck » et du très beau « Heart Explodes ». La scène est standard, minimaliste comme à un concert normal des Anglais. L’attitude des musiciens est là, toujours accrocheuse avec ce mélange des genres, des looks, kaléidoscope un peu barré et bien agréable à retrouver. Et les headbanging de Dan ! Quelques détails apportent du changement : la moustache de Dan ou les ongles maquillés de Justin. Les musiciens invitent même le public à applaudir. Le son est très bon, les morceaux excellemment restitués. La diffusion est propre, la prestation agréablement captée. Les caméras nous font même profiter de Rufus derrière sa batterie.

Scène standard pour les anglais

En ce début de concert, les morceaux s’enchaînent, les musiciens changent d’instrument et un invité prend toute sa place : le silence. Assourdissant ! Le manque de public est criant. D’autant plus que le groupe déroule une prestation « habituelle ». Les invitations des musiciens à applaudir accentuent même ce manque. Heureusement, Justin s’adresse enfin aux fans qui pouvaient peut-être se sentir un peu seuls à ce moment de la prestation. « We’re having a good time so far », dit-il tendant le micro à une caméra qui fait office de « caméra public ». Par la suite, le chanteur s’adresse au public à plusieurs reprises. Il faut être particulièrement à l’aise avec l’anglais pour tout saisir. Il dédie « Friday Night » à tous ceux qui ont fait quelque chose dans leur vie, peu importe quoi. Face à la « caméra public », il pointe chacun d’entre nous du doigt, citant quelques prénoms. Là, il arrive à créer une proximité intéressante. Trop rare. Musicalement, cela tient la route et des titres comme « Love Is Only A Felling », « Heavy Metal Lover » ou le classique « I Believe In A Thing Called Love » claquent même à travers l’écran de la télévision !

Les caméras nous font profiter de Rufus

Pour casser la routine, nous suivons Justin sortant de scène et allant dans sa loge. Et la caméra de rester devant une porte rouge fermée le temps que le chanteur se change. Du coup, cela casse un peu l’expérience, une porte fermée manquant d’intérêt. Soit ! Nous aurons droit au passage rappé avec Dan en casquette et veste de survêtement, au poirier de Justin et même à quelques passes de jongle footballistiques de Justin avec les médiators avant de retrouver la troupe en coulisses pour la pause rappel. La caméra nous emmène donc avec eux, pendant un court repos. Nous sommes au cœur du groupe et encore une fois, il faut être plutôt fort en anglais pour capter les échanges entre les membres du groupe. Et la caméra n’est pas trop stable.

Les Anglais reviennent pour deux titres qui clôturent une heure quarante-cinq d’une prestation sincère à l’image du groupe. Justin se fera même porter sur les épaules d’un roadie pour un tour de fosse vide. Dans cet exercice inédit, quelles doivent ou peuvent être nos exigences ? Les artistes, la musique doivent exister, se réinventer. Ce type de concert permet aux groupes d’exister. Toutefois, proposer tout simplement une prestation qui ressemble à un concert, avoir les mêmes attitudes que devant une salle remplie, alors qu’il n’y a pas de public peut être déstabilisant tant le silence, les vides nous rappellent que l’époque est bien pourrie.

Une prestation sincère

Il est facile de donner son avis, bien assis dans son canapé, devant sa télévision, les bières au frigo et pour autant, il n’est pas interdit de prendre du recul même si avoir vu « vivants » ses artistes préférés, sincères, prêts à jouer le jeu – pas forcément facile pour eux non plus de se confronter au vide – est une source de grand plaisir. Donc, épargnons les volailles et comme, au contraire des bars, les lieux de culte ont ouvert, allez brûler des cierges car le rock’n’roll mérite de vivre dans des salles avec la vie qui va avec !

Un dernier mot économique : le ticket ce soir est à 13,50£. Pas très cher non plus puisque cela vaut pour plusieurs personnes éventuellement (six max, on est d’accord, ne commencez pas à dénoncer !).

SetList :

Rock And Roll Deserves To Die
Black Shuck
Heart Explodes
Growing On Me
Japanese Prisoner Of Love
Barbarian
Roaring Waters
Easter Is Cancelled
Every Inch Of You
Friday Night
Love Is Only A Feeling
Stuck In A Rut
Heavy Metal Lover
Givin’ Up
Get Your Hands Off My Woman
I Believe In A Thing Called Love

Rappels :
Christmas Time (Don’t Let The Bells End)
Love On The Rocks With No Ice

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