En ce 6 mai 2018, la chaleur est estivale sur Paris. Conditions idéales pour que s’épanouissent marguerites aussi mortes soient-elles et roses aussi nouvelles soient-elles. Côté The Dead Daisies, mine de rien, quatre albums déjà dont le récent Burn It Down que le groupe défend au cours d’un Burn It Down World Tour qui passe par le Trabendo. Pour compléter le bouquet, The New Roses s’ajoutent. Les Allemands que certains d’entre vous ont pu voir à Petit Bain avec Audrey Horne en début d’année, et qui ont sorti One More For The Road en août 2017, ouvrent donc le bal. Prêt à une soirée chez le fleuriste ? Entrez avec nous dans le Trabendo prendre votre dose de parfum rock’n’roll.
19H20, plus tôt que l’horaire prévu, les roses allemandes déploient leurs pétales. Et dès le premier titre « Every Wild Heart », le groupe germain nous emmène au cœur de l’Amérique avec son hard rock très mélodique. Timmy Rough prend son rôle de leader à cœur et sollicite le public dès le deuxième titre. Norman Bites, guitariste solo, assure une grande partie de l’animation multipliant les clins d’œil, les grimaces, jouant avec les photographes pour lesquels il prendra la pose. Sympa ! Et très cohérent avec la bonne humeur qui ressort de la prestation des Allemands.
Artistes : The Dead Daisies – The New Roses
Date : 6 mai 2018
Salle : Trabendo
Ville : Paris [75]
Hardy, à la basse, restera plus discret sans être totalement absent et Urban Berz, avec sa batterie avancée, montrera un réel plaisir à être là. Une pincée d’humour est aussi présente comme sur le titre « Life Ain’t Easy (For A Boy With Long Hair) », titre franchement d’inspiration américaine (Kid Rock ?), calibré pour les radios et plutôt agréable pour nos oreilles. Le public apprécie, chante, a envie de s’amuser. Un « merci » sortira d’ailleurs de la fosse auquel Timmy répondra d’un « de rien » spontané. Le concert s’appuie beaucoup sur le dernier disque avec quelques anciens titres comme « It’s A Long Way » ou « Devil’s Toys ». Le très bon « One More For The Road » nous emmène vers la fin de cette première partie que les spectateurs auront appréciée. Timmy motive encore une fois les troupes en demandant si le Trabendo est prêt pour recevoir les Dead Daisies. La réponse est sans équivoque. « Thirsty » clôt quarante minutes d’une prestation agréable avec une musique très (trop ?) nord-américaine.
Pendant le changement de plateau, on patiente avec Led Zeppelin, Les Rolling Stones, Aerosmith. Plutôt agréable. Mais les lumières s’éteignent et le « Rock’n’Roll Outlaw » de Rose Tattoo sort des enceintes annonçant l’arrivée imminente de la tête d’affiche. Celle-ci débarque avec l’énergique « Ressurected » issu du dernier album, Doug Aldrich et sa guitare double manche en figure de proue. La présence de chacun des membres du groupe est indéniable même si forcément John Corabi par sa position de chanteur sera le plus en avant. Doug n’est pas en reste quand il lance ses solos. Côté public, la salle est sacrément bien remplie, il y fait chaud et les murs suintent ; l’ambiance est là ! « Make Some Noise », hymne digne des stades, avec ses lointains airs du « We Will Rock You » de Queen est très efficace et est reçu par des spectateurs à fond. John s’adresse au public, demandant qui a le dernier album (le nouveau Burn It Down sortant le jour même) avant de lancer l’excellent « Song And A Prayer » qui explose en live. Surtout avec la qualité du son de ce soir.
Le chanteur explique ensuite qu’en six semaines de tournée jusqu’ici, les fans parisiens ont été « the craziest mother fucker! ». Pourquoi ne pas le croire après tout ! Toujours bavard, John annonce aux fans qu’il va avoir besoin de leur aide pour le prochain titre et les fait répéter avant de lancer le bien lourd « Dead And Gone ». Le titre rencontre un gros succès ; les fans donnent de la voix sur les « yeah ! yeah ». « Paris je t’aime » dira le chanteur aux fans qui entonneront spontanément le refrain du « Seven Nation Army » des White Stripes, à la plus grande surprise du groupe. Le concert continue sur ce schéma : un groupe en forme, mobile, explosif, un public au taquet, quelques excellents morceaux – comme le puissant « Mexico » – mais l’ensemble tombe toutefois dans une certaine routine musicale, agréable certes, mais les schémas ne révolutionnent rien non plus.
Reste que le contact avec les fans est indéniable. John explique en effet qu’ils ne sont pas trop adeptes de la séparation groupe / fan mais voit l’ensemble plus comme une famille. Belles paroles direz-vous. Oui et non. Le groupe a distribué un bracelet aux cent premiers spectateurs entrés. Ceux-ci pourront donc rester après le concert pour une séance de dédicace. Et quand John s’adresse au public, on sent une certaine sincérité. « Are you still with us? » demandera-t-il. « Is it time to go home? It’s sunday, you are working tomorrow.” Il continuera en expliquant que leur public devient de plus en plus grand, accordant le mérite de cette évolution positive aux fans eux-mêmes qui communiquent la bonne parole via les réseaux sociaux. Reconnaissants les Dead Daisies.
Intervient ensuite un moment agréable du concert avec la présentation des musiciens, chacun étant accompagné d’un morceau de musique. Marco Mendoza avec un zeste du « Boys Are Back In Town » de Thin Lizzy, logique par rapport à son passage dans ce groupe. Deen Castronovo, le nouveau batteur, aura le droit à Kiss, « Rock’n’Roll All Night ». David Lowy, l’australien, aura le droit au « Highway To Hell » des Australiens d’AC/DC. « Smoke On The Water » accompagnera Doug Aldrich avec John Corabi à la guitare et le chanteur, présenté par Marco, sera soutenu par « Heaven And Hell » de Black Sabbath. Sympathique façon de présenter le combo et de rendre hommage à quelques groupes. D’ailleurs d’autres formations seront présentes ce soir via des reprises, les Rolling Stones avec « Bitch » ou encore les Beatles avec « Helter Skelter » qui termine le concert.
Avec une durée de concert conséquente, une heure quarante cinq, une liste de morceaux basée sur les deux dernières productions, saupoudrée de reprises, une réelle présence, les Dead Daisies ont à nouveau prouvé qu’ils restent une formation très efficace en concert. La réaction du public est d’ailleurs sans équivoque. Reste peut-être à trouver une formule musicale un zeste plus personnelle pour exploser à une plus grande échelle. Mais ne boudons pas notre plaisir face à une formation aussi généreuse et proche de ses fans.
Setlist :
Resurrected
Rise Up
Make Some Noise
Song And A Prayer
Dead And Gone
Mexico
What Goes Around
Last Time I Saw The Sun
Can’t Take It With You
All The Same
Solo de Batterie
Bitch (reprise de The Rolling Stones)
With You And I
Mainline
Long Way To Go
Midnight Moses (reprise de The Sensational Alex Harvey Band)
Rappels :
Judgement Day
Helter Skelter (reprise de The Beatles)
Report et photos : Loïc « Lost » Stephan.