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Interview   

The Doomsday Kingdom : ici repose Leif Edling…


Cela fait maintenant un petit moment que Leif Edling se fait discret autant dans les médias que sur scène, et pour cause le Doomfather est victime depuis quelques années de fatigue chronique, communément appelé « burn-out ». Obligé de se terrer chez lui, souvent dans le silence, avec un minimum d’activité, il n’en a pas pour autant mis de côté sa créativité, c’est même un besoin vital pour lui. Voilà comment il nous a tout de même gratifié de deux albums d’Avatarium – avec un troisième à venir -, d’un EP de Candlemass et aujourd’hui d’un album avec son nouveau projet The Doomsday Kingdom.

C’est donc avec un vrai plaisir que nous avons pu nous entretenir avec lui dans le cadre de la promo de ce dernier disque, un album né dans les catacombes de Paris et de son amour pour le heavy metal traditionnel, mais également marqué par son état de santé au sujet duquel il est aujourd’hui en mesure de nous rassurer. Et évidemment, nous en profitons également pour faire le point sur son groupe de toujours, Candlemass.

« [Les catacombes de Paris,] c’était une atmosphère pleine de dignité et apaisante, je ressentais beaucoup de respect pour toutes les victimes qui étaient là, car j’étais également une victime des circonstances. »

Radio Metal : Cela fait quelques années maintenant que tu souffres du syndrome de fatigue chronique, t’empêchant même de tourner. Du coup, comment ça va au niveau santé ?

Leif Edling (basse) : Ça s’améliore. Ça a été assez moche pendant quelques années mais maintenant ma pression sanguine est revenue presque à un niveau normal et j’ai l’autorisation de lever le pied sur mes antidépresseurs les plus forts. En fait, je commence à me sentir plutôt bien. Les médecins ont dit que, cet été, je pourrais arrêter le reste des antidépresseurs que je prends, donc alors, je serais de retour, non pas à plein régime, mais presque, d’une certaine façon. Il faut donc que j’y aille mollo cette année mais ils disent que l’année prochaine je pourrais faire tout ce que je veux ; je pourrais courir un marathon si l’envie me prend ! [Petits rires] Mais ça s’améliore !

D’ailleurs, comment c’est arrivé ?

C’est le stress. Beaucoup de travail. Pas de vacances. Pas de soirée de libre. Pas de week-end de libre. Donc si tu travailles sept jours sur sept, vingt-quatre heures sur vingt-quatre, de telles choses arrivent facilement. Ici en Suède, c’est la nouvelle maladie des gens, tout le monde doit être très efficace et ils travaillent énormément. Je connais pas mal de monde qui est au bord du burn-out. Mais ce n’est pas bon pour toi de travailler vingt-quatre heures sur vingt-quatre, sept jours sur sept comme ceci, sans pause. Il t’arrive des merdes si tu n’y vas pas mollo. D’un autre côté, si tu veux te construire une carrière ou avoir du succès, alors tu dois travailler ! C’est comme ça. Donc j’aurais pu travailler comme ça pendant cinquante ans, je ne sais pas, [petits rires] mais au final ça peut arriver. Et tu sais, lorsque la pression sanguine crève le plafond, c’est le moment d’aller voir le médecin, mais plein de gens ne le font pas, alors ils se mettent vraiment en situation où il peut leur arriver quelque chose de grave.

Mats Bjorkman m’a dit que pendant des années, tu as « toujours voulu avoir le contrôle à cent pour cent sur tout, » dans Candlemass mais que maintenant tu as vu que le groupe pouvait faire les choses sans toi, que tu n’as pas à tout faire. Etait-ce difficile de lâcher prise sur la gestion du groupe et ne pas tout contrôler ?

Pas du tout. Je veux dire que lorsque tu te retrouves au pied du mur, tu n’as pas le choix ! [Petits rires] Donc le choix est facile. Lorsque tu es allé dans le mur, tu ne peux rien faire d’autre que rester au lit. Ca ne pose pas de problème de corriger des choses, mais j’ai écrit toute la musique et j’ai fait les pochettes d’albums et tout. Tu sais, Candlemass était ma création, donc évidemment, je voulais en avoir le contrôle. C’est aussi quelque chose de naturel. Donc c’est facile de trop travailler dessus. Mais d’un autre côté, si je n’avais pas fait ça, Candlemass n’aurait rencontré un tel succès. Mais si tu prends les choses dans l’autre sens, si tu prends The Doomsday Kingdom, par exemple, tu n’es pas obligé de travailler aussi dur parce que c’est quelque chose de facile à faire. Avec Candlemass, c’est une machine très complexe, alors ça nécessite beaucoup, beaucoup, beaucoup de travail, et tu discutes beaucoup, beaucoup, beaucoup, et ça te pompe énormément d’énergie. Avec The Doomsday Kingdom, tu n’as pas à travailler autant. Pour moi, c’était aussi quelque chose pour lorsque je ne peux pas travailler et que j’ai les ordres du médecin de ne pas du tout travailler mais que je veux quand même être créatif. C’était une échappatoire, une solution pour que je puisse maintenir ma créativité, pour ainsi dire.

Mais étais-tu quand même rassuré que Candlemass pouvait continuer sans que tu contrôles tout ?

Mais ils n’ont fait que jouer en live, tu sais, et c’est une bonne chose parce qu’alors, ils font circuler le nom et lorsque je serais prêt à revenir, Candlemass aura toujours son succès et je resauterais dans le train en marche. C’est une évidence pour moi. C’aurait été pire s’ils n’avaient pas continué parce qu’alors, il aurait fallu tout recommencer de zéro, et c’est beaucoup plus difficile à faire.

L’idée de The Doomsday Kingdom t’es venu lors d’une visite dans les catacombes de Paris. Tu as déclaré que tu pouvais vraiment t’identifier avec les morts impies et tu as ressenti le besoin d’écrire de la musique inspirée par cette atmosphère. Qu’est-ce qui faisait que tu t’identifiais à ces morts ? Que pensais-tu avoir en commun avec eux ?

C’était une atmosphère spéciale là-dessous et lorsque tu vois… C’est vraiment difficile à décrire parce qu’avec Candlemass nous n’allions pas faire d’autre album, et je suis une personne très créative. Je me sentais comme une merde parce que j’étais très stressé et ma pression sanguine s’envolait dans la stratosphère, et là-dessous, je ressentais… Je n’arrive pas à trouver le mot… C’était une atmosphère pleine de dignité et apaisante, je ressentais beaucoup de respect pour toutes les victimes qui étaient là, car j’étais également une victime des circonstances. Et je me disais : « Hmm, peut-être que je devrais juste écrire de la musique pour moi-même et pas pour Candlemass, » puisque Candlemass ne faisait plus d’albums, et il fallait que je fasse quelque chose. Je me disais que peut-être je devais simplement arrêter la musique et à la place de ça, j’ai trouvé une nouvelle inspiration. C’était très inspirant de marcher à travers les catacombes, comme si j’en faisais moi-même partie [petits rires], pendant que j’étais au bord de la dépression et que je travaillais trop dur et tout. Ensuite, j’ai eu l’idée que je devais faire ça. C’est dur à décrire mais je me suis vraiment senti inspiré après cette visite, et c’était après le concert au Hellfest en 2013, d’ailleurs.

« Je restais allongé dans le lit ou sur un canapé et je ne faisais que regarder le plafond, en silence. […] Parfois tu as vraiment des pensées tordues, parfois tu penses au silence, parfois tu penses que tu es toi-même le royaume silencieux. »

The Doomsday Kingdom était censé être un album solo au départ mais on dirait que c’est devenu un groupe…

Ouais. Je veux dire, il a pris une plus grande ampleur et est devenu meilleur [petits rires] que je m’y attendais au départ ! Donc au lieu de sortir ça par moi-même sur Bandcamp ou je ne sais quoi… Ça s’est avéré bien meilleur que j’aurais pu l’imaginer, en fait. Le mix est putain de génial et les gens jouent de façon incroyable sur l’album. Je suis épaté par la batterie qu’il y a dessus, par la performance de Niklas Stålvind, par les solos de guitare et tout. Lorsque quelque chose se révèle aussi bon, alors tu dois le soutenir davantage. Donc nous allons jouer en concert et nous allons travailler un peu plus dur pour promouvoir l’album. Tu sais, je n’allais donner aucune interview [petits rires] mais comme l’album est devenu ce qu’il est devenu, il fallait que je le fasse ! Et c’est un plaisir parce qu’on dirait que les gens aiment beaucoup l’album, donc j’en suis très content. C’est une bonne chose !

Niklas s’est également récemment remis d’un méchant burn-out. Est-ce que ça vous a rapprochés ?

Ouais, nous avons eu de longues discussions à ce sujet et nous avions plein de choses en commun par rapport au fait d’avoir été en burn-out, nous avons échangé des solutions [petits rires] et outils pour le gérer, car tout est une question d’avoir les bons outils pour gérer cette situation. Mais chaque personne en état de burn-out est différente. Tout le monde n’est pas affecté de la même manière. Mais nous avions plein de choses en commun, en fait. Donc il comprenait très bien mes problèmes par rapport à ça, et je comprenais très bien comment il doit lui-même le gérer. Ça nous a clairement apporté une meilleure compréhension encore de l’un et l’autre. Mais il chante aussi comme un enfoiré sur l’album ! Je n’aurais pas pu avoir un meilleur chanteur pour ce truc [petits rires].

C’est lui qui chante toutes les chansons de l’album et l’EP ?

Non, je chante la dernière chanson de l’album, « The God Particle », là c’est moi. C’est donc pour ça que c’est un peu différent. Je l’ai chanté parce que c’est une chanson très personnelle. Elle parle de mon fils lorsqu’il est né. C’est le thème de la chanson, donc j’avais le sentiment que personne d’autre n’aurait pu la chanter, étant donné son caractère si personnel. Je ne voulais pas que Niklas la chante, même s’il aurait fait du meilleur boulot que moi [rires]. J’ai réfléchi longuement et durement pour savoir si cette chanson devait être sur l’album, mais maintenant je l’aime beaucoup. Je trouve que c’est une bonne fin pour l’album. J’espère que les gens l’apprécieront aussi. C’est une chanson très sympa, je trouve.

En fait, je pensais que cette chanson parlait de physique quantique !

Oh, d’accord ! Bon, c’est un peu le cas, en fait. Donc je ne t’en veux pas [petits rires]. Je prévois l’arrivée d’une entité venant de l’espace… Pour ma part, je visualise le petit enfant dans la bulle dans le film 2001 : L’Odyssée De L’Espace ; C’est ce que je vois lorsque j’écoute la chanson [rires].

Tu as déclaré que tu étais dans « une très mauvaise condition durant la majorité de la production de l’album de The Doomsday Kingdom, et Marcus [Jidell] a amené le bateau à bon port. » Mais est-ce que ta condition a impacté d’une façon ou d’une autre l’album et la musique en tant que telle ?

Bien sûr. C’aurait été étrange si l’album ne contenait rien de ce que je ressentais ou n’était pas une réaction à ça. J’étais dans un très mauvais état lorsque j’ai écrit l’album. En fait, je pouvais à peine sortir de mon lit. Donc lorsque j’écoute l’album, plein d’émotions me traversent la tête. Quelques-unes des chansons parlent de la maladie, en fait. « The Silence » parle grosso-modo de moi et comment je me suis senti pendant cette période. Mais il y a aussi de bonnes choses, comme mon fils qui est né, dont je parle dans « The God Particle ». Donc tout n’est pas mauvais, je dois dire. Mais il est clair que cela aurait été un album différent si je n’avais pas été malade. Donc, quoi qu’il en soit, quelque chose de bien est ressorti de la maladie. Je ne regrette pas d’avoir été dans le mur aussi fort que je l’ai été, parce que lorsque tu stresses autant et que ta pression sanguine est élevée, tu dois ralentir, tu dois arrêter, donc c’était une bonne chose que je me sois arrêté et que de bonnes choses en soit ressorties. Maintenant, je me sens bien mieux, l’album est là, mon fils est né… Donc il n’y a pas que du mauvais ! Mais beaucoup de choses se sont passées et je l’entends et le vois lorsque j’écoute l’album. Ceux qui vont l’acheter, évidemment, ne verront pas et ne ressentiront pas ce que je ressens lorsque j’écoute l’album mais ça reste un album très émotionnel, et j’espère que, quoi qu’il en soit, l’auditeur s’en rendra compte. C’est blindé d’émotion.

L’album démarre avec la chanson « Silent Kingdom » et plus loin, il y a la chanson « The Silence ». On dirait donc qu’il y a quelque chose avec le silence. Et de nombreuses chansons renvoient une idée de « vide », ce qui est assez typique de ta carrière, d’une certaine façon…

Car je ne pouvais pas regarder la télé, je ne pouvais pas lire, je ne pouvais pas m’asseoir devant l’ordinateur, les médecins m’ont dit que je ne pouvais pas le faire. Il fallait juste que je sois dans le silence et certaines heures je pouvais écouter de la musique, mais après un album, je devais arrêter. J’avais donc de longs moments de silence où je ne pouvais même pas écouter d’album parce que ça m’aurait fait trop de mal aux oreilles et au cerveau. Donc, souvent, je restais allongé dans le lit ou sur un canapé et je ne faisais que regarder le plafond, en silence. Voilà donc de quoi ça parle. Tout provient plus ou moins de mes sentiments et mes pensées lorsque j’étais allongé dans le lit à me sentir comme une merde. Donc pas mal de choses sur l’album parlent de ça, de ce à quoi je pensais. Parfois tu as vraiment des pensées tordues, parfois tu penses au silence, parfois tu penses que tu es toi-même le royaume silencieux et parfois… Comme « See You Tomorrow », la petite instrumentale, c’est un genre de blague : « Ouais les gars, on se voit demain ! » C’est un truc normal qu’on dit mais pour moi, c’était une blague, « à demain ! », mais en fait c’est probablement « à dans an et demi » [rires] ou même plus longtemps.

« Simplement, essaie de jouer une chanson de Rainbow et tu deviendras fou parce que c’est tellement intelligent ! »

J’ai l’habitude de cogiter sur la vie, dans tous ses aspects, mais je pense que c’est encore plus profond sur cet album. Mais oui, par exemple, la chanson éponyme de Psalms For The Dead [de Candlemass], c’est aussi une chanson pleine de réflexion. Mais je ne sais pas, je pense que le thème existentiel va encore plus loin sur cet album. Mais tu sais, je veux avoir des choses intéressantes sur lesquelles écrire, et qui ont du sens pour moi. Et lorsque tu vieillis, il y a plein de choses dans la vie qui sont importantes et puis d’autres qui le sont moins, je réfléchis beaucoup à ces choses et, bien-sûr, ça se reflète dans la musique et les paroles. Et « Hand Of Hell » parle de ces terroristes, car ils vont là où le doigt leur montre d’aller, ils vont là où la main de l’enfer leur dit d’aller, elle leur a pointé du doigt Paris, New York ou Boston. Donc il y a quelques trucs là-dessus. Si tu ne le sais pas, tu peux facilement lire les paroles simplement comme des paroles de metal normales, mais il y a plus dans ces paroles qu’il n’y paraît. Ceci dit, je dois dire que « See You Tomorrow » ferait un très bon titre pour ton article [petits rires] « Leif Edling : See You Tomorrow ! » [Rires]

La musique sur cet album tend clairement vers le heavy metal old school des années 80, y compris en terme de production et de chant. Etait-ce un besoin pour toi de revenir à tes premiers amours ?

Ouais ! Carrément ! Ca faisait longtemps que je voulais le faire et j’étais très frustré parce que je ne pouvais pas faire d’album avec Candlemass. Donc il fallait que je fasse quelque chose. Soit j’arrêtais la musique, soit je trouvais quelque chose à faire. Lorsque j’étais malade, j’ai écouté plein de mes vieux albums parce que, comme je l’ai dit, je n’avais pas le droit de regarder la TV, je n’avais pas le droit de m’asseoir devant un ordinateur, je n’avais pas le droit de livre des livres, car ça me bousillait les yeux et le cerveau – la plupart des trucs, c’est avec les yeux lorsque tu es en burn-out. Donc la seule chose que je pouvais faire était d’écouter de la musique. Je trouve que c’était un peu un luxe de pouvoir écouter des albums de façon vraiment intense et de passer en revue les albums de Motörhead et Manilla Road du premier jusqu’à aujourd’hui, tous les albums de Witchfinder, tous les albums d’Iron Maiden, et vraiment les écouter attentivement. Ce n’est pas souvent que tu as cette opportunité. Car la plupart du temps, lorsque tu écoutes des albums, c’est le samedi soir, tu bois des bières et tu montes le son [petits rires], peu importe ce que tu écoutes, et c’est tout. Là, je pouvais vraiment me concentrer sur la musique et vraiment écouter comment ils jouent, comment ils arrangent, etc. J’ai écouté les premiers albums d’Ozzy Osbourne et j’étais subjugué ! Encore ! Après trente ans, lorsque j’ai mis ces albums et que je les ai vraiment écouté, j’étais même encore plus épaté par la façon dont ces mecs jouaient et tout. C’était de la super matière à réflexion et une super inspiration pour The Doomsday Kingdom.

Qu’est-ce que ces albums ont que le heavy metal d’aujourd’hui n’a pas ? Et qu’est-ce qui les rend si bons et intemporels ?

C’est qu’ils se concentraient et se focalisaient vraiment en premier lieu sur les chansons. Il y a toujours une bonne mélodie, il y a toujours un bon riff, et ils se concentraient vraiment sur les arrangements. Je veux dire que les arrangements sont extrêmement importants sur ces albums et les gens ne parlent pas tellement du fait d’arranger les chansons. Si tu écoutes les premiers Deep Purple, Rainbow, tu peux entendre… Simplement, essaie de jouer une chanson de Rainbow et tu deviendras fou parce que c’est tellement intelligent ! On ne se rend pas compte d’à quel point c’est intelligent. Et c’est pareil avec les chansons d’Ozzy, elles sont bien plus dures à jouer qu’on peut le penser. Donc ces mecs savaient vraiment comment faire les choses à cette époque. Même lorsque tu écoutes un album d’Iron Maiden, tu peux clairement entendre sur le premier album qu’ils ont réfléchi à comment créer ces chansons, peut-être disaient-ils qu’ils changeraient un riff plus tard ou peut-être ci ou peut-être mettre un roulement de batterie sympas là, et toujours, toujours, toujours avec un riff et une mélodie uniques. Plein de groupes aujourd’hui ne font pas ça. Ils ont juste un riff et le répètent encore et encore, et il ne se passe pas grand-chose de plus. C’est plus de la quantité que de la qualité aujourd’hui, je dirais [rires]. A l’époque, il n’y avait pas tellement de quantité, il n’existait pas tant de groupes que ça, mais ces groupes [qu’on trouvait] étaient les bons groupes. Ça m’a beaucoup aidé, quoi qu’il en soit, de vraiment creuser dans cette fantastique chambre forte d’albums de 1980, 1981, 1982. Donc ça, c’était super. Plein de choses dans The Doomsday Kingdom sont basées là-dessus.

Marcus Jidell, avec qui tu joues dans Avatarium, est aussi impliqué dans The Doomsday Kingdom. As-tu développé une relation spéciale avec lui ?

Ouais, je veux dire que nous sommes de bons amis, il ne vit pas très loin de chez moi et il a un studio pas loin non plus. Il a une très bonne oreille pour la musique que je respecte beaucoup. Et c’est aussi, évidemment, un super guitariste ! Je veux dire, écoute rien que les solos des chansons « Silent Kingdom » et « A Spoonful Of Darkness », ces solos de guitare sont extraordinaires ! Donc c’est super pour moi, ça ne prend que quinze minutes pour aller à son petit studio. Lorsque j’ai une idée en tête, je la lui montre et nous l’enregistrons très rapidement, très grossièrement dans son studio. Ensuite Marcus peut avoir une idée en tête sur comment jouer la guitare par-dessus, nous discutons pas mal des choses entre nous et aussi nous rions, nous prenons le café ensemble, etc. Certains jours nous accomplissons beaucoup de choses et d’autres jours nous n’accomplissons pas grand-chose [petits rires], mais c’est super de se poser avec lui, faire du brainstorming et s’échanger des idées. Nous avons une très bonne collaboration ! Il est aussi en train de devenir un plutôt bon producteur, je dois dire. Le travail qu’il a effectué pour The Doomsday Kingdom est putain d’excellent, si tu me demandes. J’espère vraiment que les gens aimeront la production de cet album parce qu’il y a beaucoup de travail derrière. Je veux dire qu’elle sonne vraiment géniale lorsque tu écoutes l’album sur une chaîne hi-fi !

En fait, c’est très naturel et organique…

Oh ouais, il n’y a pas tellement d’overdubs dessus. Il a beaucoup travaillé sur la batterie et elle est vraiment mise en avant dans l’album, mais elle sonne incroyable ! Et il n’y a qu’une ou deux guitares dessus, mais lorsque tu travailles beaucoup pour obtenir le son, comme ils le faisaient dans les années 70… Je veux dire que les albums des années 70 et 80 sonnent putain de bien mais il n’y a pas tellement d’instrumentation. Ils connaissaient le truc, ils savaient quelle était la clef d’une bonne production. Ce n’est pas dans le mix, c’est dans la pré-production. C’est une chose dont les gens se soucient peu, malheureusement. Ils pensent que le mixeur fera en sorte de tout rattraper [rires]. Parfois c’est le cas mais tu ne peux pas vraiment lustrer une crotte et la changer en or, c’est assez difficile.

« C’est une possibilité [de faire un nouvel album], mais dans Candlemass, nous pouvons dire tout ce que nous voulons, ça prend quand même des mois de discussion pour savoir comment le faire. »

Ca contraste avec tous les albums surproduits, bourrés de couches que l’on entend aujourd’hui…

Ouais, c’est un peu exagéré. Les gens travaillent bien plus qu’ils ne le devraient sur tous ces overdubs. Je trouve que c’est juste lorsqu’ils disent que moins c’est plus ; j’ai tendance à être d’accord avec ça. Avant je trouvais que c’était un peu faux lorsque les gens disaient « moins c’est plus, moins c’est plus.. » Pas Yngwie Malmsteen, évidemment, pour lui c’est « plus c’est plus » [rires]. Mais maintenant je trouve effectivement que moins c’est plus pour ce qui est de la production. Il faut mieux travailler sur les pistes de base en pré-production à la place, et ensuite, ce sera plus facile à mixer, et tu n’auras pas à accumuler les couches. Je pense que nous avons réussi ça et le mix, évidemment, est également génial, mais c’est plus facile d’avoir un bon mix lorsque la pré-production et tout sonne super, c’est de la pure logique.

Comme tu l’as mentionné, Psalms For The Dead était censé être l’ultime album de Candlemass. Pourtant, vous avez sorti un EP l’an dernier et Mats Bjorkman nous a expliqué les circonstances de cette décision, comment Mats Levén a revitalisé le groupe. Mais de ton côté, aujourd’hui, quelle importance a Candlemass parmi tes autres projets ?

Candlemass est le truc principal, évidemment. C’était mon bébé depuis le début. Krux n’est plus opérationnel et je ne travaille pas tant que ça avec Avatarium. Mais parce que je suis la force créative de Candlemass, il faut que je puisse écrire de la musique mais lorsqu’on dit qu’il n’y aura plus d’album, je dois faire autre chose et c’est The Doomsday Kingdom. Il faut que je fasse sortir la créativité quelque part. C’est aussi quelque chose de naturel. Mais cette année, nous allons faire quelques concerts pour les trente ans de Nightfall avec Candlemass et je vais y participer, et je vais faire quelques shows avec The Doomsday Kingdom. Donc je pense que cette année va être sacrément amusante, en fait ! J’ai vraiment hâte. Et pour 2018, je n’en ai aucune idée mais mon médecin dit que je serais guéri. Donc, avec un peu de chance, il y a aura plus de travail et plus d’albums [petits rires] cette année, car je n’ai pas fait grand-chose ces dernières années. J’aimerais vraiment à nouveau jouer bien plus en live. J’espère que ça se fera. Mais il faut y aller étape par étape. Je ne peux pas planifier les choses pour 2018 maintenant, j’ai des ordres du docteur contre ça ! Je n’ai pas le droit de planifier pour l’année prochaine. Donc je dois y aller tranquillement cette année et planifier seulement quelques trucs, et ensuite à la fin de l’automne, je pourrais voir ce que je pourrais faire pour 2018. Donc je dois écouter les médecins, mais ça semble prendre une bonne direction.

Mais est-ce que tu défends toujours l’idée de ne plus faire d’albums avec Candlemass ? Parce que Mats Bjorkman a fait comprendre qu’il était assez ouvert à en faire d’autres maintenant que Mats Levén est dans le groupe…

Ouais mais il a dit… [Rires] Bon, les gens disent beaucoup de choses. Je ne sais pas. Les gars dans Candlemass ont été très clairs sur le fait qu’ils ne voulaient pas faire d’album maintenant, de toute façon. Donc c’est parfait, tu vois. Je suis malade, je fais The Doomsday Kingdom, et nous n’avons pas discuté de ce qui allait se passer l’année prochaine. Donc je serais ouvert à la discussion l’année prochaine, absolument, mais d’abord, maintenant, je vais m’occuper de The Doomsday Kingdom et Candlemass doit faire les trucs de Nightfall et écarter ça du chemin. Puisque je n’ai même pas l’accord des médecins pour planifier les choses l’année prochaine… Mais, je ne sais pas, s’ils veulent faire un album, pas de problème ! Nous pouvons en discuter, évidemment. Mais tout de suite, nous en sommes restés à « non, nous n’allons pas faire un album ». Mais je suis certain que Mats parlait du futur. Donc c’est une possibilité, mais dans Candlemass, nous pouvons dire tout ce que nous voulons, ça prend quand même des mois de discussion pour savoir comment le faire. Faire quelque chose dans Candlemass n’est pas simple, et je ne peux pas prendre trop de stress et je ne peux pas travailler trop longtemps devant un ordinateur, donc… Mais je suis ouvert aux discussions pour l’année prochaine ou 2019 [petits rires], donc on verra !

Quelle est ton implication dans Avatarium aujourd’hui ? Je veux dire que tu composes encore la musique et écris les paroles avec ce groupe, n’est-ce pas ?

Ouais, effectivement, mais je ne joue pas beaucoup dans Avatarium, je ne suis pas tellement impliqué dans ce groupe. J’ai participé au nouvel album jusqu’à Noël, j’ai écrit de la musique pour, mais alors je ne jouais pas avec Candlemass. Mais maintenant l’album est enregistré et tout, je pense qu’ils sont en train de le mixer maintenant et il sortira en avril ; je n’ai plus la main dessus désormais. Je peux donc maintenant laisser aller Avatarium et je ne sais pas vraiment ce qui est prévu pour Avatarium. Voilà comment c’est pour de mon côté, parce que je ne peux pas faire plus qu’une chose à la fois, je n’ai pas le droit – les ordres du docteur, encore ! [Petits rires]

Comment la nouvelle musique d’Avatarium sonne par rapport aux deux premiers albums ?

Je pense que c’est plus naturel. Les chansons sont plus courtes et plus focalisées, un peu comme la chanson « The Girl With The Raven Mask », mais peut-être avec un côté plus années 70 et même 60 qui plane sur l’album et les chansons. Il n’y a pas tellement de prog sur l’album et pas tellement de metal non plus. Plus dans un style naturel années 70, je dirais.

Interview réalisée par téléphone le 19 janvier 2017 par Nicolas Gricourt.
Retranscription & traduction : Nicolas Gricourt.

Site internet officiel de The Doomsday Kingdom : www.doomsdaykingdom.se

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