
Radio Metal : Votre dernier album s’intitule The West Pole. Comment décrirais-tu cet album en un mot ?
Hans Rutten (batterie) : Extraverti. Cet album est extraverti. C’est également une célébration, dans la mesure où nous fêtons nos vingt ans cette année. C’est un album ouvert, orienté guitare, beaucoup de chansons sont up tempo (NDLR : pièce musicale au rythme rapide)… « Extraverti » est vraiment le meilleur terme pour décrire The West Pole.
Nous nous y attendions un peu, même si nous avions fait des plans avec Anneke pour le futur du groupe. Depuis quelque temps déjà, elle n’était pas sûre de son futur avec The Gathering, mais ça, nous ne l’avons compris que plus tard. Nous avons fait tout ce que nous pouvions pour la garder avec nous, mais maintenant tout va bien. Nous avons passé beaucoup de bons moments ensemble, mais aujourd’hui, il faut aller de l’avant.
La plupart des gens associent The Gathering à Anneke, bien que l’un des points forts du groupe soit la qualité des compositions. La voix d’Anneke était formidable, mais pour beaucoup de fans, The Gathering est un groupe qui propose des superbes mélodies avant d’être tourné vers un seul individu. Es-tu d’accord ?Effectivement, je suis d’accord.
Justement penses-tu que, en se concentrant uniquement sur la chanteuse, les fans de The Gathering passent à côté d’une partie de l’identité du groupe ?Les fans d’Anneke savent qu’elle a son propre groupe et qu’ils peuvent écouter ses albums et assister à ses concerts. Mais je suis persuadé que la plupart des gens acceptent le changement et feront un bon accueil à Silje.
Avez-vous jamais trouvé problématique le fait d’être considérés par les médias comme des musiciens au service de Anneke ? Cette situation vous a-t-elle frustrés ? D’une certaine façon, tu sembles plus détendu maintenant que tu donnes davantage d’interviews !C’est effectivement ce que la presse avait fait du groupe : Anneke + ses musiciens. Evidemment, ce n’était pas vrai. Ce n’est pas non plus particulièrement frustrant, les gens voient ce qu’ils veulent voir. Mais je suis content qu’on nous perçoive davantage comme un groupe, aujourd’hui.
Revenons à The West Pole. Cet album est très orienté guitares. Pourquoi ce choix ? Etait-ce une sorte de symbole ? Si oui, de quelle nature ?Réaliser un album up tempo et orienté guitares était déjà notre objectif à l’époque où nous avons enregistré Home. L’idée n’était pas nouvelle. Depuis longtemps, nous voulions faire un album plus dépouillé, plus orienté guitares et essayer le up tempo. Nous ne voulions pas enregistrer une sorte de « Home, part II ».
« When Trust Becomes Sound » est la première chanson de l’album. Cet instrumental très intense et orienté guitare fait penser au Closer d’Anathema, par exemple. En fait, l’évolution de The Gathering pourrait être comparée à celle d’Anathema. Ecoutez-vous toujours ce type de musique alternative et atmosphérique ?Nous connaissons personnellement les musiciens d’Anathema, ce sont des types très sympas. Mais ils ne nous ont pas vraiment influencés pour The West Pole. A vrai dire, je ne pense pas qu’un seul groupe nous ait inspiré pour cet album, même si nous écoutons beaucoup The Pixies, Doves ou Dredg – des groupes capables d’écrire des chansons à la fois atmosphérique et up tempo.

Silje est une sorte d’omnivore musical, comme nous ! Elle écoute aussi bien du rock que du metal, de la bonne pop que de l’alternatif. Elle a également chanté dans un groupe gothique, Octavia Sperati, donc elle a elle aussi un parcours assez metal.
Silje semble très impliquée dans le processus d’écriture. Comment décrirais-tu son implication dans le groupe ?Elle a écrit toutes les paroles elle-même, et elle participe énormément à la structure des chansons. Elle donne son avis : Silje est vraiment très impliquée dans l’écriture. Elle est effectivement très active !
Grâce à sa voix, Silje transmet très rapidement les différentes émotions de The Gathering. Lorsque Anneke a rejoint le groupe, elle était également très dynamique. Peux-tu analyser ces deux situations ?Une bonne partie de The West Pole était déjà écrite avant que Silje nous rejoigne, mais nous allons sans doute travailler beaucoup plus étroitement avec elle pour le prochain album. Elle a vraiment envie de participer, comme Anneke pendant la période Mandylion.
La voix de Silje est douce et fragile. Pourtant, tu affirmes que The West Pole diffuse un sentiment d’urgence. Comment l’expliques-tu ? Cela semble très paradoxal…En fait, je parlais de la musique, qui est très extravertie et donne un sentiment d’urgence. Les lignes de chant et les paroles ne sont pas non plus toujours douces et fragiles. Cela dépend des chansons.
The Gathering va maintenant se lancer dans une tournée pour promouvoir The West Pole. Votre set-list sera probablement centrée sur cet album, mais peut-on également attendre des surprises ? Si oui, de quel genre ?Je pense que tout le monde sera satisfait par les chansons de la set-list. Evidemment, nous jouerons également quelques anciennes chansons. Il n’y aura pas vraiment de surprises, mais je peux vous promettre que les concerts seront intenses et énergiques.
Dernière question : The West Pole est un album qui divise clairement les fans du groupe. Penses-tu que les fans de The Gathering sauront apprécier cet album sans faire de comparaison entre Silje et Anneke ?Je le pense effectivement. En fait, je m’attendais à entendre beaucoup plus de critiques. Le public doit comprendre que la période The Gathering avec Anneke est terminée. C’est le début d’une nouvelle ère. A ceux qui ne venaient à nos concerts que pour voir Anneke, je dis restez chez vous ! Mais je pense que nos fans comprendront…
Entretien réalisé en Juin 2009 par e-mail
Traduction réalisée par Saff’
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