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Interview   

The Gentle Storm : Anneke et Arjen sont sur un bateau…


Ça devait arriver un jour. Anneke Van Giersbergen et Arjen Lucassen, deux des artistes hollandais les plus affirmés et doués du circuit rock et metal au sens large. Deux artistes connus pour avoir régulièrement croisés leurs chemins dans les œuvres progressives et ambitieuses d’Ayreon (Into The Electric Castle, 01011001), avec le succès artistique qu’on connait. Elle, Anneke, qui multiplie les apparitions aux côtés d’autres artistes, sur scène comme en studio – Devin Townsend bien sûr mais aussi des artistes aussi diversifiés que Pain Of Salvation, Within Temptation, Moonspell ou Napalm Death. Lui, Arjen, est réputé, à l’inverse, pour s’octroyer les services d’une multitude de chanteuses et chanteurs de talent sur ses albums. Tout dans l’histoire des deux artistes convergeait vers un projet commun, en duo. Et ce projet a aujourd’hui un nom : The Gentle Storm. Et dans quelques jours, le 23 mars exactement, sortira chez Inside Out Music son premier opus, intitulé The Diary. Un album qui a la particularité de se présenter sous deux versions différentes, la version dite « Gentle », plus douce et acoustique, et la version dite « Storm », plus grandiloquente et électrique.

Nous nous sommes donc entretenus avec les deux intéressés, dont la complicité ne fait aucun doute, pour en savoir plus sur cette collaboration, l’idée de présenter les chansons en deux versions dans un double album et la thématique du voyage d’un marin hollandais au XVIIème siècle, l’époque de l’âge d’or des Pays-Bas. Nous en avons profité pour parler, en sus, d’un autre grand créatif : Devin Townsend, mais aussi du projet théâtral The Theater Equation et le show anniversaire des 25 ans de The Gathering, l’ancien groupe emblématique d’Anneke, auquel la chanteuse a participé.

« C’est ça que nous essayons de faire avec cet album, tu vois, élargir l’esprit des gens, parce qu’il y a tant à découvrir. Je déteste quand les gens se limitent à certaines choses. »

Radio Metal : Vous collaborez ensemble depuis 1998. À quel moment avez-vous songé à faire un album complet tous les deux ?

Arjen Lucassen (guitare) : Quand j’ai commencé à travailler sur cet album, je n’avais pas [encore de plan défini]… Je ne prévois jamais rien à l’avance, donc lorsque je commence quelque chose, je ne sais jamais ce que ça va donner. Ça peut devenir un nouvel Ayreon, un autre projet, un projet solo… Tout est possible. J’ai donc commencé à travailler dessus, ça a commencé à se développer, et à un moment je me suis dit : « OK, ce que j’ai en mains serait bien si je pouvais en faire un arrangement folk et un arrangement metal », ce qui signifiait que j’allais devoir avoir un très bon chanteur capable de faire les deux, ce qui est difficile. Donc j’ai fait une liste. Elle était très courte ; en fait, il n’y avait que le nom d’Anneke dessus [rires], mais je ne lui en ai pas parlé tout de suite. Je me souviens avoir parlé d’elle avec ma maison de disque : « Vous pensez qu’elle conviendrait, vous pensez que ça la brancherait ? » « Oui, bien sûr ! » m’a répondu Thomas {Waber, créateur du label Inside Out], mais j’ai dit : « D’accord mais je veux attendre un peu pour voir comment ça va se développer. » Exactement à ce moment-là, Anneke a pris contact avec moi, nous avons un peu discuté, et elle m’a dit : « Hé, nous devrions nous poser et écrire quelques chansons ensemble ! » Donc je lui ai dit : « À vrai dire j’ai ce projet mais je ne sais pas si ça va te plaire, il y aura deux versions, une folk et une très grandiloquente, ça ne sera pas un album modeste ! » Et je l’ai beaucoup mise en garde : « Vraiment, vraiment, ça va être grandiloquent et folk et j’espère que ça va te plaire ! » Donc elle m’a dit : « Envoie-moi ça pour que je puisse l’écouter ! » Et puis…

On connaît la suite [rires].

Anneke Van Giersbergen (chant) : Oui ! Et j’ai adoré, évidemment. Même si tous les albums d’Arjen sont différents au niveau de l’atmosphère et de l’approche, je connais son travail, donc je me disais : « Il ne peut pas faire quelque chose qui ne me plaise pas, mais est-ce que je pourrais chanter dessus ? » Évidemment, j’ai adoré. Les démos étaient plutôt classiques, avec des violons et tout, donc ça pouvait prendre toutes les formes possibles à partir de là. Mais il y avait tellement de potentiel et les mélodies étaient si belles que je me suis dit que ce serait facile pour moi de chanter dessus, que ce serait facile d’être inspirée par ça. Nous sommes partis de là et puis nous avons trouvé le concept et l’histoire. C’était super d’inventer tout ça, d’en discuter et voir toute cette histoire se développer.

Arjen : Il n’y a jamais eu d’incompatibilité, j’ai toujours ajouté [ses idées]. Quand elle avait une idée, je répondais : « Mais oui, bien sûr ! » ce qui me donnait une autre idée. Et puis je disais : « Oui, si nous faisons ça, pourquoi ne pas faire ça… » etc. Ça s’est développé et ça a pris forme comme ça.

Vous avez tous les deux fait des choses très différentes au cours de vos carrières. Est-ce que cet album représente ce que vous avez en commun, au niveau musical entre autres ?

Je pense que ça aurait pu prendre des formes totalement différentes. Je ne crois pas qu’il y ait quelque chose… Non, nous aurions pu faire un album très électronique par exemple, et toujours être sur la même longueur d’onde. Je crois que ça aurait pu devenir n’importe quoi. Je ne pense pas que ce soit ce que nous avons en commun, ça s’est juste développé comme ça.

Anneke : Je partage ce point de vue.

Arjen s’est occupé de la composition de la musique pendant que toi Anneke t’occupais des paroles. Mais comment avez-vous collaboré pour que musique et paroles soient cohérentes ? Est-ce que vous suiviez le travail de l’autre ou est-ce que vous vous faisiez complètement confiance, tout simplement ?

Les deux à la fois, parce que nous nous faisions confiance pour… Nous travaillions en fonction d’un concept et d’une histoire, c’était le fil directeur pour la musique et les paroles, et nous avons beaucoup collaboré : Arjen m’a aidé pour les paroles évidemment, il m’a donné beaucoup de bonnes idées pour m’aider à continuer à écrire certaines chansons ou l’histoire, et pour les mélodies, j’ai eu beaucoup de place pour chanter comme bon me semblait, donc même si nous avions des tâches spécifiques sur cet album, nous avons beaucoup travaillé ensemble.

Arjen : Nous avions un plan défini, ce qui n’est pas ma manière de faire habituellement. Nous en avons discuté : « Est-ce que nous sommes d’accord à propos de ça ? » Et nous nous sommes beaucoup inspirés l’un l’autre donc il y avait une ligne directrice claire. Je crois que ça nous a beaucoup aidés, cette fois-ci, et une fois que j’ai entendu la musique que j’avais au départ, la version classique, c’était déjà… C’est toujours comme ça que je travaille : je ne commence jamais par les paroles. Je commence toujours par la musique, et la musique me donne l’inspiration nécessaire pour trouver le concept. Et manifestement, cette musique ne semblait pas moderne ou contemporaine, elle semblait dater de plusieurs siècles, ça ressemblait à, comment on appelle ça ? De la musique baroque. C’est ce qui a lancé l’idée de situer ça au XVIIe siècle. Et ensuite Anneke a trouvé cette idée de deux personnes qui s’aiment et qui vivent à cette époque, et voilà comment tout a commencé.

Comme tu viens de le dire, cet album parle du XVIIe siècle, le siècle d’or néerlandais. Comme vous êtes Hollandais tous les deux, c’était important pour vous de rendre hommage à ces racines ?

Anneke : Important pas vraiment, parce que je ne suis pas vraiment… Comment on appelle quelqu’un qui adore son pays ?

Arjen : Chauvin !

Anneke : Ouais [petits rires]. Pas du tout, je suis une citoyenne du monde. Je pense que notre culture, si elle est riche, c’est grâce à cette époque, à ces peintres, etc. qui ont beaucoup fait pour notre pays par le passé, et c’est pour ça qu’il s’est développé de cette manière. S’il y a bien une chose à célébrer dans la culture hollandaise, c’est ça. Mais avant tout, c’est surtout une source de choses qui peuvent t’inspirer, les peintures, la musique, les vêtements, le mode de vie, tout le truc avec la navigation. Nous étions les premiers à aller chercher des herbes, des épices, des couleurs, des tissus, de la nourriture de tous ces pays magnifiques… C’est une source tellement riche où puiser pour un tel projet ! Mais tu sais, pour être honnête, je m’en fiche un peu de mon pays parce que je pourrais tout aussi bien habiter à Paris et en être très heureuse [rires], tu vois ce que je veux dire ? Mais évidemment, j’ai des racines, et évidemment j’aime lire et apprendre à ce sujet.

Arjen : C’est authentique, tu sais, nous n’essayons pas d’être des Américains, nous n’essayons pas d’être quelqu’un d’autre, donc c’est authentique. Mais je dois dire que je ne suis pas fier. Je ne pense pas que ce soit un truc hollandais ! [Rires]

Anneke : Et puis ce n’est pas comme la France, vous pouvez être fiers d’une ville comme Paris qui a quelque chose, et peut-être parce que nous ne sommes pas français nous trouvons ça fantastique.

C’est toujours comme ça. J’ai visité Amsterdam une fois dans ma vie et j’ai trouvé ça génial.

[Rires] Mais je suis d’accord, Amsterdam c’est super pour toutes sortes de raisons, etc. Je suppose que l’herbe est toujours plus verte dans le pays d’à côté, oui !

« C’est beaucoup plus difficile d’écrire une chanson accrocheuse […] parce que tu dois jeter la moitié de ce que tu fais. […] Tu ne fais que modifier les refrains et les mélodies jusqu’à ce que ce soit bon… »

Vous avez déclaré que « rien que l’art de cette période est une source d’inspiration très riche » et que « c’est impossible de regarder une peinture de Rembrandt ou de Vermeer sans être inspiré. » Est-ce que vous avez vraiment été inspiré par des peintures de Vermeer ou de Rembrandt pour cet album ?

Arjen : Oh oui, absolument. Ouais, Google images ! [Rires] Non, en plus évidemment je cherchais un artwork donc j’ai regardé beaucoup de ces peintures. J’aime et j’ai toujours beaucoup aimé Rembrandt. Je pense que comme cette musique est très visuelle… Et le premier clip que nous allons faire, une lyric video qui sortira la semaine prochaine, sera complètement faite dans le style du XVIIe siècle. Il y a des gens qui ont écouté la musique sans trop savoir quoi en faire, comme le mec qui s’occupe de notre promotion aux Pays-Bas par exemple. Quand il a vu la vidéo, il a dit : « Ah, je comprends mieux maintenant ! Je comprends la musique ! » Donc oui, c’est très visuel et cette période est très inspirante, regarder ces tableaux, ce style… À mes yeux, c’est très inspirant. Et l’inspiration pour moi c’est avoir une bonne sensation, voilà ce que ça veut dire.

L’histoire parle d’un marin qui part pour un voyage de deux ans et demi, et la musique est parfois très exotique, avec beaucoup d’instruments traditionnels. Quelle est votre relation à la world music et la musique traditionnelle ? Par exemple Anneke dans ton dernier album solo tu avais la chanson « Mental Jungle » qui avait un côté très turc et oriental…

Anneke : Je crois que comme nous le disions, si tu ne t’intéresses qu’à ton propre patrimoine, c’est super, mais il y a tellement d’autres choses dont tu peux t’inspirer dans le monde, par exemple pour cette chanson « Mental Jungle », j’ai travaillé avec un chanteur turc, et leur manière de chanter…

Arjen : C’était ma chanson préférée, je vois de quoi tu parles !

Anneke : …La manière dont ils chantent, dont ils utilisent leur voix… Je lui ai demandé : « J’adorerais que tu apparaisses sur cette chanson. Est-ce que tu peux chanter comme ils le font à l’église avant la prière ? » Il a fait quelque chose comme ça et c’est fantastique, parce que j’en aurais été incapable, ça ne fait pas partie de ma formation. C’est tellement authentique, ça donne une atmosphère très forte… Pourquoi ne pas l’utiliser ? Donc oui, pour cet album nous avons aussi fait une chanson à propos de l’Inde. C’est super de pouvoir jouer avec tous ces sons et tous ces instruments.

Arjen : Pour moi, ça vient des années 60 et 70 durant lesquelles j’ai grandi, comme le sitar dans « Norwegian Woods » des Beatles et la mandoline dans « Battle Of Evermore » de Led Zeppelin, les instruments folkloriques irlandais dans Thin Lizzy, etc. C’est vraiment de là que ça vient de mon côté.

Anneke, c’est à toi que je vais poser cette question car Arjen ne tourne pas beaucoup : ce concept d’un marin qui laisse sa femme chez lui et communique avec elle par lettres, est-ce que d’une manière ou d’une autre tu comparerais ça avec la vie en tournée et les relations à distance qu’elle implique avec ta famille et tes amis ?

Bonne question !

Anneke : Une très, très bonne question ! Parce que personne n’a jamais pensé à faire cette comparaison mais il y a du vrai là-dedans. Seulement, à l’époque, les choses étaient plus vastes : les voyages étaient plus étendus, tu ne pouvais pas sauter d’un bout de l’Europe à l’autre comme maintenant. Les marins partaient pour quelque chose comme deux ans et demi. Les lettres qu’ils envoyaient pouvaient mettre six mois à arriver à leur destination ! C’est ce qui est intéressant dans cette histoire. Mais c’est la même chose. L’autre jour, nous étions en train de ranger le garage quand j’ai retrouvé des fax que mon mari m’envoyait quand j’étais en tournée. Il envoyait des fax aux salles : « Donnez ça à Anneke ! »

Arjen : [Avec un ton attendri] Oooh !

Anneke : C’étaient de petites lettres d’amour, et je me suis dit : « Oh, c’est tellement démodé ! » Elles étaient toutes jaunies…

Arjen : Ça paraît tellement moderne ! « Tu as un fax ?! » « Oui ! » [Rires]

Anneke : …Parce qu’effectivement j’avais un fax ! Tout le monde n’avait pas un fax chez soi. Et maintenant, c’est comme j’en parlais un peu plus tôt, en envoyant un SMS ou un mail, tu es en contact en quelques secondes. C’est la même chose, mais la manière dont ça marchait était complètement différente ! Je pense que l’amour et le fait de maintenir une relation à l’époque entre le marin et sa femme restée chez lui avec peut-être des enfants étaient vraiment différents d’un couple dont les membres voyagent de nos jours, et c’est extrêmement intéressant, parce qu’avec cette histoire, nous plongeons vraiment dans ces personnages et dans ce que ça doit être lorsqu’elle est malade ou enceinte… Tu voudrais le partager, tu envoies une lettre et tu ne sais même pas si elle arrivera un jour, où il sera lorsqu’il la lira si elle arrive, toutes ces choses… Tu ne sais même pas s’il est encore en vie ou s’il est en train d’être dévoré par des requins !

Arjen : Elle veut lui dire, mais en même temps elle ne veut pas l’inquiéter parce qu’il a ses propres problèmes, donc comment s’y prendre ?

Anneke : Et d’autant plus avec la vie familiale : les gens comptaient sur leurs parents, leur famille pour s’occuper des enfants, des gens malades… La vie en général était complètement différente… mais très pure, d’une certaine manière. Il n’y avait pas grand-chose pour s’échapper de cette vie. C’était ça, ta vie. La vie ordinaire, quotidienne…

Est-ce que les fax te manquent, ou est-ce que tu préfères les e-mails ?

Je préfère la deuxième solution, surtout lorsque je suis en tournée. J’ai un enfant et par exemple en ce moment il a la grippe, donc je peux lui envoyer : « Est-ce que ça va ? » « Oui je vais bien ! », donc c’est cool ! [Rires]

« Je suis vraiment reclus, ce qui signifie que je ne sors jamais. Toutes mes journées se ressemblent à la minute près. »

Il y a deux versions de chaque chanson : une version folk/acoustique et une version metal. Qu’est-ce qui vous a incité à faire ça ? Est-ce que vous pensiez qu’il y avait plus d’une manière d’appréhender cet album et cette histoire ?

Arjen : C’est marrant, l’interview précédente était avec un mec qui aimait surtout la version Storm (NDT : « orage » en français). Au début, il n’aimait pas la version Gentle (NDT : « doux » en français), mais après avoir écouté la version Storm, il a écouté la version Gentle à nouveau et s’est dit : « Ouais, attends un peu, maintenant je comprends ! » Et le mec d’avant nous a dit : « J’aime surtout la version Gentle », donc au bout d’un moment, et c’était la première fois que j’y pensais, je me suis dit : « OK, tu n’es pas obligé d’aimer la version Gentle, tu sais. Si tu ne l’aimes pas, jette-la, donne-la à ta mère ! [Rires] Et n’écoute que la version Storm ! » Les gens n’ont pas à aimer les deux ! J’espère que le public verra ça comme ça. Pas en se disant : « Berk, je n’aime pas ça, c’est tout mou donc je ne vais pas l’acheter. » Non, c’est juste… Nous avons fait quelque chose pour chacun. Et le tout en un seul album !

Anneke : Ce qui est marrant, c’est que comme ce mec l’a dit : « J’aime la version metal parce que je suis un metalleux, j’aime les trucs heavy », donc il a sauté la première version, puis il y est revenu ! Et à ce moment-là, tu peux vraiment l’écouter et ça fait sens ! Donc même si à la base, les gens sont plutôt attirés par une des deux versions plutôt que l’autre, ils peuvent se plonger dans l’autre et la comprendre, ça peut élargir leurs horizons…

Arjen : Et c’est tellement important. Tellement de gens… Je déteste ça ! Quand j’ai posté des nouvelles de The Gentle Storm, un gars a répondu : « Rien à foutre de la version acoustique ! Est-ce que je peux acheter seulement la version Storm ? » J’étais tellement énervé ! Parce que c’est ça que nous essayons de faire avec cet album, tu vois, élargir l’esprit des gens, parce qu’il y a tant à découvrir. Je déteste quand les gens se limitent à certaines choses. Je sais ce que c’est parce que c’était pareil dans les années 80 : tu étais censé aimer les groupes comme Iron Maiden et Judas Priest, mais pas les groupes avec des synthés. Il y avait toutes ces règles dans les années 80, c’était une époque terrible. Et ensuite dans les années 90 avec Nirvana, les gens ont commencé à s’ouvrir un peu… Mais oui, c’est une bonne chose que tu parles de ça parce que c’est quelque chose que nous essayons de faire, d’ouvrir l’esprit des gens. Ce fan de metal va écouter The Gentle Storm et se dire : « Eh, ça me plaît ! », ou peut-être « Ma copine aime ça donc je vais écouter – eh, moi aussi j’aime ça ! » Avant tout, il faut s’y plonger.

Anneke : Et puis ce que les gens oublient, c’est qu’on se dit : « Oui, c’est la version acoustique de l’album donc ça va être doux » mais en fait l’album acoustique est très intense. Il te parle, il te brise le cerveau et il te brise le cœur ! Parce qu’au niveau des paroles, des instruments, de l’histoire, l’album est très intense.

Arjen : C’est peut-être encore plus stimulant. Si tu prends « Endless Sea », la première chanson, elle est très, très heavy avec des cuivres et un orchestre, mais l’autre version ne sera qu’au piano, et ce sera celle-là qui sera la plus stimulante : « Oh, qu’est-ce qu’il se passe ? » [rires]

Anneke : C’est vrai ! Il faut l’écouter avec l’esprit ouvert, et tu pourrais être surpris. Beaucoup de gens qui ont déjà écouté l’album, comme les journalistes, ont été surpris. Je connais ce mec très metal qui vit en Angleterre, il m’a dit : « Je me sens un peu bête mais je préfère la version acoustique ! » Et je lui ai répondu : « Il n’y a pas de honte à avoir ! Je te comprends ! Je sais pourquoi tu aimes cette version ! »

Arjen : C’est aussi ce qu’a dit la maison de disque ! Ils sont tous surpris d’aimer la version acoustique !

Comment ont été conçues les deux versions des chansons ? Est-ce que vous avez commencé avec la version acoustique puis avez ajouté les guitares, est-ce que vous avez commencé par la version heavy puis avez ôté les guitares ou est-ce que vous aviez une base commune que vous avez utilisée pour élaborer les deux versions ?

Nous avons commencé par la version classique. Une version très baroque… Quelle est l’autre période en musique classique déjà ? Quoi qu’il en soit, c’était juste la base, une contrebasse, un violon et un violoncelle. Voilà l’original. C’est ce qu’Anneke a reçu pour commencer : « Voilà, partant de là nous pouvons prendre la direction que tu veux ! » [Rires] Voilà comment nous avons commencé.

Tu as déclaré que lorsque vous avez enregistré l’album, tu voulais vraiment que l’accent soit mis sur la voix d’Anneke. Est-ce que tu as dû te forcer pour ne pas y mettre trop d’influences progressives ? Est-ce que c’est plus difficile d’écrire ce genre de chanson ?

C’est beaucoup plus difficile d’écrire une chanson accrocheuse. C’est beaucoup plus difficile parce que tu dois jeter la moitié de ce que tu fais. Le dernier album d’Ayreon est un bon exemple : il n’a pas de structure, pas de refrains, pas de couplets. Je suis entré en studio et j’ai commencé à enregistrer. Voilà comment je m’y suis pris. Donc là, je n’avais pas de choix à faire, je ne modifiais pas les chansons. Je continuais, et c’était facile. Les chansons durent vingt minutes, ça a pris quelques jours, nous allions en studio, faisions une partie, puis une autre… Mais cette fois, je voulais des refrains forts. Ce n’est pas facile, parce que tu ne fais que modifier les refrains et les mélodies jusqu’à ce que ce soit bon… J’ai oublié ta question ! [rires]

Tu y as répondu ! Je demandais si c’était plus simple de composer sans faire du progressif…

Ouais, être progressif est beaucoup plus simple. Vraiment, parce que tu bricoles, c’est tout.

La plupart des gens ne diraient pas ça !

Je sais, effectivement !

J’aurais pensé que c’est plus simple d’avoir une structure…

Anneke : Je suis dans ce cas. J’écris des choses beaucoup plus pop qu’Arjen.

Arjen : Oui, parce que tu te donnes des limites, et pour moi, travailler avec des limites, c’est plus difficile. Le prog, ça n’a pas de limites, c’est l’une des définitions de « progressif » selon moi : il n’y a pas de limites, donc tu peux y aller !

Il n’y a qu’une chanteuse sur cet album, mais il y a plus de 40 instruments joués. Est-ce que pour cette raison la quantité de travail demandée a été proche de celles des albums d’Ayreon ?

Oui, le nombre de chanteurs… C’est ce que j’ai pensé lorsque j’ai commencé à travailler dessus : « Une seule chanteuse, je serais donc prêt dans six mois ! » [Rires] Mais ensuite : « Bon sang ! J’ai travaillé là-dessus pendant une année complète ! » La quantité d’instruments et de musiciens qui ont dû venir non pas pour une seule journée de travail mais pour plusieurs, et faire tous les arrangements pour tous ces instruments, puis les traiter par informatique après et les assembler, waouh ! C’était beaucoup plus de boulot que ce que j’avais imaginé pour cet album !

Donc la prochaine fois, un seul chanteur et quatre instruments ? [Rires]

Oui [rires]… Non, non, parce que j’adore travailler ! Les gens sont souvent contents lorsque c’est fini, mais moi je suis là [avec une voix triste] : « Bouhou, c’est fini maintenant ! » [Rires]

« C’est terrible la nostalgie. Soit ça te fait te dire : ‘Oh c’était tellement génial à l’époque et c’est terminé !’, soit : ‘Oh, c’était horrible !’, donc quelque soit la manière de voir les choses, c’est horrible ! [Rires] »

Anneke, ces dernières années tu as travaillé avec un autre homme très créatif : Devin Townsend. Comment comparerais-tu ton travail avec lui avec ton travail avec Arjen, et comment comparerais-tu leurs esprits créatifs ?

Anneke : Leur point commun c’est que ce sont tous les deux des musiciens de génie…

Arjen : Bah…

Anneke : …Et je crois que ni l’un ni l’autre n’aiment quand je dis ça ! Mais tu vois ce que je veux dire : ils font tous les deux des productions massives avec ces gigantesques chansons très réfléchies, ces gros chefs-d’œuvre… Chacun de leurs albums est si complexe et si massif, voilà leur point commun : ils travaillent tous les deux très dur et sont très concentrés. La grande différence c’est qu’avec Arjen, je peux moi aussi être créative, il me laisse de la place pour réfléchir à mes lignes vocales et pour essayer des trucs, il me fait vraiment confiance, à moi et à mon sens de la mélodie. Donc là est la différence : cet album est vraiment un album de duo. Il a été conçu comme ça. Avec Devin, il m’appelle et je fais ce qu’il me demande, ce qui d’une certaine manière est très créatif aussi parce qu’il sait me faire donner le meilleur de moi-même, et j’adore chanter pour lui parce qu’il fait des choses fantastiques, mais avec Arjen c’est différent parce que nous travaillons vraiment ensemble. Même s’il fait un album d’Ayreon et qu’il n’a besoin de moi que pour quelques chansons, il me laisse la liberté de faire ce qui me semble être une bonne mélodie vocale et nous travaillons dessus ensemble. Donc oui, de ce point de vue-là, il y a une grosse différence.

Comme vous avez travaillé tous les deux avec Devin, est-ce qu’on pourrait un jour vous voir collaborer tous les trois ?

Généralement, ce genre de chose se passe très spontanément grâce à un concours de circonstances. Si nous le croisions à un festival ou un truc comme ça et que nous lui disions : « Hé, faisons un truc ensemble », ça pourrait marcher.

Arjen : J’y ai déjà pensé évidemment, parce que j’adore Anneke et j’adore Devin. Mais je ne vois pas ce que nous ferions !

Anneke : Non, exactement ! C’est ce que j’étais en train de me dire !

Arjen : Et là est la limite. Si j’avais un plan, je le leur suggérerais. J’enregistrerais quelque chose, je l’enverrais à Devin et lui dirait : « Hé, tu penses que nous pourrions faire ça ? », mais ce n’est pas le cas ! Et j’y réfléchis vraiment, parce que j’adorerais que ça se fasse, mais je ne vois pas ce que ça pourrait être, parce qu’il faudrait que ce soit différent de ce que Devin fait, différent de ce que nous faisons tous ! Mais nous avons déjà tout fait, alors qu’est-ce qu’il nous reste ? Qu’est-ce que nous pourrions faire ? Quelque chose de très atmosphérique ? Il l’a déjà fait avec Ki. Quelque chose de très folk ? C’est ce que nous sommes en train de faire. De très metal ? Il l’a déjà fait avec Strapping Young Lad… Donc qu’est-ce que nous ferions ? Si je te le demandais, qu’est-ce que tu voudrais que nous fassions tous les trois ?

Je ne sais pas ! Comme tu as fait beaucoup de space opera et que Devin a fait Ziltoid, je ne sais pas, mais ça a déjà été fait…

Nous l’avons déjà fait ! Et si nous le faisions, je ne voudrais pas que ce soit quelque chose que nous avons déjà fait tous les deux. Donc c’est compliqué. Je n’ai aucune idée. Mais j’adorerais faire ça, j’y serais tout à fait ouvert.

Anneke, tu vas faire une tournée où tu joueras les chansons de The Gentle Storm, mais sans Arjen. Arjen, dans le communiqué de presse tu dis : « étant une sorte d’ermite, [tu] as arrêté de jouer en live il y a bien longtemps pour des raisons trop nombreuses pour être évoquées. » Si ce n’est pas trop indiscret, est-ce que tu pourrais nous en dire plus au sujet de toutes ces raisons qui te retiennent loin de la scène ?

La seule raison pour laquelle j’ai dit que les raisons étaient trop nombreuses pour être évoquées, c’est parce qu’elles sont vraiment trop nombreuses pour être évoquées ! [Rires] C’est sans fin. En gros, je suis vraiment reclus, ce qui signifie que je ne sors jamais. Toutes mes journées se ressemblent à la minute près, et le soir, comme maintenant, nous regardons d’abord Prison Break, toutes les saisons, puis Lost, et ça commence toujours exactement à la même heure… Toutes mes journées sont planifiées ! Voilà ma vie, et voilà comme j’aime la vivre. Et en même temps, je pense à des chansons et je créé. Quelques heures par jour je vais au studio et je travaille sur des chansons, et je veux être créatif. Je suis producteur et compositeur, mais pas performeur, parce que je ne suis pas très bon à ça, aussi. Je déteste voyager, j’ai le trac, je déteste être assis, comme tu l’as sans doute remarqué j’ai essayé toutes les positions possibles et elles me font toutes mal ! Et ce n’est que le début, je te promets ! Si j’ai quelque chose d’important le lendemain, je ne dors pas, ce qui signifie que je dois prendre des somnifères et je déteste ne prendre ne serait-ce que de l’aspirine… Je dois donc prendre des somnifères pour dormir et le lendemain ça me donne la migraine et… Ouais. Et ce n’est que la partie émergée de l’iceberg ! [Rires]

Je suis donc très contente de pouvoir t’interviewer en face à face aujourd’hui alors, c’est très gentil ! [Petits rires]

Si je suis ici aujourd’hui, c’est parce que je veux que ce projet ait du succès et je sais qu’il en a le potentiel, je sais que c’est bien et que c’est l’une des meilleures choses que j’aie faite depuis un moment. Je sais qu’il y a énormément de possibilités avec ce projet.

Anneke, est-ce que ce ne sera pas bizarre de chanter ces chansons sans Arjen ?

Anneke : Honnêtement, non, parce que dès le moment où nous avons commencé ce projet ensemble, nous savions qu’Arjen ne ferait pas de tournée, donc je n’y ai jamais pensé. Je lui ai juste demandé : « Est-ce que c’est OK si moi je tourne avec ? », et j’ai formé un groupe. Donc c’était une progression naturelle. Nous avons fait l’album, puis je vais faire une tournée et il n’y a pas de souci. Je respecte sa décision : je ne veux pas le pousser à faire quelque chose qu’il ne veut pas faire. Ce serait horrible ! Tous les autres aspects de ce projet ont été spontanés et très naturels. Pourquoi dirais-je qu’il doit faire la tournée pour je ne sais quelle raison ! Il y a beaucoup de gens qui travaillent seulement en studio et préfèrent ne pas faire de tournée. Arjen est l’une de ces personnes qui travaillent mieux dans un environnement où ils sont à l’aise…

Arjen : Seul !

Anneke : Seul, voilà [rires]. Il aime créer et j’aime recréer, donc tout va bien !

« Je me dis toujours que, quoi que j’aie pu faire hier, si je le faisais aujourd’hui, je pourrais faire mieux. »

Est-ce que tu peux nous en dire où en est The Theater Equation, Arjen ? Quelle est ton implication dans ce projet et à quoi peut-on s’attendre ?

Arjen : En gros, j’étais dans une voiture avec mon ancienne manager et elle m’a dit : « J’ai besoin de changement ! » Elle venait du monde du théâtre donc pour rire, je lui ai dit : « Fais une version théâtrale de The Human Equation ! » C’était juste une blague que j’ai dite dans la voiture. Puis elle m’a appelé : « Tu verrais ça comment ? Qui serait dedans ? » Et je lui ai répondu : « Fais ça avec des amis. » « Et si le casting original voulait bien le faire ? » « OK, je peux leur demander pour toi, je vais demander au casting original avec James LaBrie. » James m’a dit : « Oui bien sûr ! Cool ! » Et tout le monde a répondu d’accord ! Donc d’un seul coup, cette petite idée stupide s’est transformée en ce gros truc, et je n’aurais jamais cru qu’elle allait le faire. Je lui ai dit dès le début que je ne voulais pas m’impliquer dans le projet parce que je ne connais pas du tout le monde du théâtre. Je vis reclus donc je ne voulais pas devoir aller aux répétitions, alors je lui ai dit qu’elle devrait se débrouiller toute seule, que je choisirais les chanteur et les musiciens et que j’aiderais, mais que ce serait à elle de le faire. Et elle l’a fait. Elle m’a demandé : « Comment comptes-tu faire la promotion ? », j’ai fait un post sur Facebook et en une semaine, les 15 000 places étaient vendues ! Sans aucune promo ! [Rires]

Anneke : C’est tellement génial !

Arjen : Donc je ne m’en occupe pas.

Par contre toi, Anneke, tu y participes !

Anneke : Oui, on m’a demandé d’avoir l’honneur de remplacer Mikael Åkerfeldt. Il ne peut pas être disponible, donc ils ont pensé à moi ! Je trouve ça génial. C’est une idée fantastique et les gens aiment vraiment l’idée que cet album soit porté au théâtre, donc les attentes sont élevées. Mais nous n’avons pas encore commencé les répétitions ou quoi que ce soit. Ce ne sont que les débuts, donc je ne sais pas trop dans quoi je me lance ! [Rires] Mais j’adore les chansons car évidemment, j’ai écouté ce que j’allais chanter et à l’exception des growls, je peux le faire, donc je pense que ça va être génial !

Arjen : Nous avons attendu Mikael pendant un moment parce qu’il voulait le faire : « J’ai vraiment envie de le faire, mais il faut que vous attendiez un peu parce que j’ai aussi Opeth… », mais à un moment il faut trancher et prendre la décision. Mais à ce moment-là, question terrible : comment tu remplaces Mikael Åkerfeldt ? Qui que tu prennes, il va être comparé à Mikael, et évidemment, il va perdre.

Donc tu as choisi une femme…

C’est ça ! Prenons quelqu’un de complètement différent, comme ça les gens ne se diront pas : « Pff, ce n’est pas Mikael ! » Faisons quelque chose de complètement différent. Là, évidemment j’ai pensé à Anneke.

Anneke : Je pense que c’est intelligent de faire ça comme ça.

Qu’est-ce que ça fait de remplacer un homme ?

À vrai dire les paroles et la manière dont il chante ces parties, je peux m’y retrouver. Ce n’est pas une question de sexe.

Arjen : C’est une émotion.

Anneke : Je peux tout à fait la comprendre. En dehors de ça, je trouve que Mikael est un très bon chanteur, par conséquent je me sens obligée de faire un très bon boulot du point de vue technique. Mais l’émotion est la même pour moi que pour un homme.

Arjen : Les gens confondent souvent et disent : « Oui, mais c’est la peur…

Anneke : …Il faut que ce soit heavy ! »

Arjen : Mais le but, ce n’est pas d’être heavy, c’est d’avoir peur ! [Rires]

Anneke : Ça n’a pas à être heavy, ça peut être plus doux et…

Arjen : La voix death metal qu’il fait, c’est parce qu’il a peur. Ce n’est pas agressif, comme fait pour provoquer la peur, c’est ressentir la peur.

Anneke, tu as fait un concert de réunion avec The Gathering à la fin de l’année dernière. Comment ça s’est passé ?

Anneke : C’était fantastique ! C’était vraiment super d’être sur scène avec tous ceux qui ont fait partie de The Gathering à un moment ou à un autre. Et je crois que les gars dans The Gathering ont pensé la même chose. C’est vraiment une manière géniale de fêter les 20 ans – 25 ans même pour eux – de cette musique et je suis très fière et honorée d’avoir été dans ce groupe et d’avoir pu recréer ça dans une salle aussi belle, avec tous ces gens adorables qui sont venus du monde entier pour voir ça. Ça a été une célébration épique du groupe et de sa musique, donc oui, j’en ai été très contente !

Ça ne t’a pas rendue nostalgique de l’époque où tu étais dans The Gathering ?

Non, je ne suis pas nostalgique de nature, et je suis fière et honorée d’être amie avec ces mecs. C’était le plus important pour moi, que nous nous entendions bien. J’ai plutôt envie de fêter ça. J’adore chanter les vieilles chansons et j’adore quand tout le monde chante en chœur et pouvoir faire ça tous ensemble. Mais nostalgique ? Je ne regarde jamais en arrière – je ne regarde même pas de vidéos YouTube de mes performances d’hier parce que je n’aime pas regarder en arrière, j’aime l’instant présent et le futur.

Arjen : C’est terrible la nostalgie. Soit ça te fait te dire : « Oh c’était tellement génial à l’époque et c’est terminé ! », soit : « Oh, c’était horrible ! », donc quelque soit la manière de voir les choses, c’est horrible ! [Rires]

Anneke : Je me dis toujours que, quoi que j’aie pu faire hier, si je le faisais aujourd’hui, je pourrais faire mieux. Lorsque j’écoute les albums que j’ai fait ou quand j’ai donné un concert la veille, lorsque j’y repense, je me dis : « J’aurais dû faire ça différemment, chanter ça différemment, jouer différemment, mieux me coiffer [petits rires], j’aurais tout pu faire mieux ! » Je n’aime pas me regarder de toute façon, et je n’aime pas regarder en arrière non plus. Mais j’aime les chansons de The Gathering, j’aime les jouer et j’aime ces mecs, donc c’était parfait !

Donc tournons nous vers l’avenir ! Est-ce que vous pouvez faire un point sur vos prochains projets ? Est-ce que vous travaillez sur d’autres choses en ce moment ? Arjen, tu as toujours quelque chose en cours !

Arjen : [Rires] Non, pas vraiment ! Je ne peux me concentrer que sur une seule chose à la fois et ce projet n’est pas encore terminé donc je m’y consacre encore pleinement. Nous devons donner des concerts en acoustique. Nous allons faire d’autres enregistrements acoustique et ce genre de chose. Et ensuite beaucoup dépendra du succès de The Gentle Storm. Si ça a du succès, évidemment, il faudra que je fasse une suite. Mais non, j’espère que probablement… Il y a toujours un trou noir après une période aussi occupée pour moi. Rien ne vient et c’est terrible, mais peu à peu les idées viennent à nouveau et ça me mènera vers autre chose.

Anneke : J’ai bien un autre projet, mais il n’en est qu’à son commencement. C’est un projet pour 2016 qui est plus tourné vers le classique. Je travaille un peu dessus, mais ma priorité, c’est jouer les chansons de The Gentle Storm en live. Pour tout 2015, il y a déjà des tournées et des festivals de prévus, et je pense que je continuerai une bonne partie de 2016 parce que ça va être un succès, donc… [Rires] J’ai vraiment un bon pressentiment à ce sujet et je pense que la version live de tout ça sera aussi bonne et aussi fun. Je pense que je vais faire ça pendant un moment !

J’ai une dernière question pour toi Arjen : tu as conclu chacune ou presque de tes interviews pour Radio Metal par une punchline. La première était : « N’achetez pas mes albums, écoutez du Pink Floyd ! », et la deuxième était : « Pink Floyd est mort maintenant, donc c’est le moment d’acheter mes albums ! » Quelle sera ta punchline pour terminer cette interview ?

Arjen : Si vous n’avez pas aimé The Endless River (ndlr : le dernier album de Pink Floyd), achetez The Gentle Storm !

Interview réalisée le 19 janvier 2015 par Tiphaine Lombardelli.
Retranscription et traduction : Chloé Perrin.
Introduction : Nicolas Gricourt.
Fiche de questions : Nicolas Gricourt et Philippe Sliwa.

Page Facebook officielle de The Gentle Storm : www.facebook.com/TheGentleStorm.



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