Encore inconnu au bataillon il y a cinq ans, The Hu connaît depuis son premier album une ascension stratosphérique comme peu de groupes en vivront dans leur carrière. Avec plus d’une trentaine de dates en Europe cet automne dont trois en France, presque toutes sold-out, les Mongols démontrent que leur succès ne s’établit pas uniquement sur YouTube mais également dans les salles du monde entier. Retour sur leur concert lyonnais du 15 novembre.
Premier constat devant l’immense file d’attente se massant devant le Transbordeur sous une pluie battante, le public est sensiblement plus varié que pour un concert de folk-metal classique. Certes on reconnaît les habitués du genre mais on note une ambiance particulièrement bon enfant dans les rangs. A la croisée des styles, la formation d’Oulan-Bator arrive à attirer de la veste à patchs comme de la petite famille, preuve de son succès quand il s’agit de créer des ponts entre les genres. Si le DJ set faisant office de première-partie provoquera peu d’émoi, la salle remplie à bloc restera très courtoise à son égard en attendant les héros du jour.
Artistes : The Hu
Date : 15 novembre 2022
Salle : Le Transbordeur
Ville : Villeurbanne [69]
Au nombre de huit, ceux-ci lanceront les hostilités sans fard avec « Shihi Hutu », « Shoog shoog » et « The Gereg » mais c’est surtout à partir de « The Great Chinggis Khaan » que l’énergie passera un cap dans le pit. Cette impression de lente montée en puissance se traduira tout le concert durant, The Hu la joue diesel, ne surjouant pas et ménageant ses effets. De prime abord frustrant, le relatif immobilisme des musiciens confère une impression de force tranquille et croissante. Positionné à son strict emplacement, chacun participe sans essayer de tirer la couverture à soi. Si les deux chanteurs Galbadrakh « Gala » Tsendbaatar et Nyamjantsan « Jaya » Galsanjamts haranguent le public entre les chansons, ils gardent leur place au sein du clan et n’abusent jamais de leur position centrale pour attirer les regards. « Tous les joueurs doivent mettre leur talent au service du collectif », Didier Deschamps l’a dit, The Hu l’a bien compris.
Tantôt dansante avec « Bii Biyelgee » et « Triangle », tantôt rentre-dedans avec « The Great Chinggis Khaan », la setlist s’avère suffisamment équilibrée pour varier les plaisirs et permettre à tous les fans d’y trouver leur compte. Peu mise en valeur par un lightshow timide et pas toujours dans le bon timing, l’intensité des compositions peut heureusement compter sur un son aux petits oignons, pas trop fort mais très dynamique, laissant l’amplitude nécessaire entre les instruments acoustiques traditionnels, le chant diphonique et la légère saturation saupoudrant le tout. Côté percussions, les tambours traditionnels mongols se détachent nettement de la batterie classique, offrant une charpente rythmique limpide sur laquelle peuvent s’épanouir les six autres instruments. Même la guimbarde trouve sa place dans l’ensemble, c’est dire.
Une chose est sûre, c’est vraiment dans le dernier tiers que la soirée passera du stade de « concert sympa » à « concert mémorable ». De « Tatar Warrior » à « This Is Mongol » en passant par « Yuve Yuve Yu » et « Wolf Totem », les Hu enchaînent leurs tubes les plus fédérateurs et commencent enfin à briser leurs lignes sur scène. D’un côté Jaya s’amuse à faire bramer la fosse à plusieurs reprises en vociférant on ne sait quoi en mongol, de l’autre Gala scande des « Merci Lyon ! » avec un accent à couper au sabre, la bamboche est là. Après un rappel appuyé, le groupe conclura les festivités sur sa reprise de « Sad But True », efficace mais finalement superflue à ce stade tant « This Is Mongol » était le pinacle du show. The Hu est venu, a vu, a vaincu.
Setlist :
Shihi Hutu
Shoog shoog
The Gereg
The Great Chinggis Khaan
Huhchu Zairan
Triangle
Shireg Shireg
Bii Biyelgee
Tatar Warrior
Yuve Yuve Yu
Wolf Totem
Black Thunder
This Is Mongol
Rappel :
Sad But True (reprise de Metallica)
Photos : Nicolas Gricourt.
Excellent groupe qui apporte quelque chose de nouveau dans le genre. Toujours intéressant de s’ouvrir à d’autres cultures. 🙂
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Un groupe que des majors et certains médias essayent de nous imposer mais qui n’a aucun intérêt !
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Ah mais vous y étiez aussi ? xD
Ça donnait une sacré patate, ce concert. Avoir tout ce monde face à soi produit un tout autre effet que les versions studios (au demeurant déjà sympathiques).
Par contre chelou le DJ d’ouverture qui ne se présente même pas ni rien.
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