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Interview   

The Sword prend de la hauteur


The Sword 2015Pour le nouvel album de The Sword, High Country, la question centrale qui s’est posée tant au niveau de la musique, des thématiques que du processus même de composition est celle de la liberté. Pour John D. Cronise, le leader et chanteur-guitariste du combo texan, il faut constamment se battre pour cette liberté. Que ce soit contre ce que les autres attendent de nous ou que ce soit contre notre propre instinct qui, avec le temps, peut nous pousser à reproduire les mêmes formules. The Sword s’est résolu à mener ce combat afin de rester libre, d’élever son esprit, sa musique et ses auditeurs, mais aussi d’être parfaitement authentique dans l’expression de son art.

Ce High Country est la parfaite métaphore de l’envie qu’a eue le groupe de prendre de la hauteur. Cronise nous explique tout ceci dans l’entretien qui suit, parlant de cet état d’esprit qui a régi la création de l’album – quasi spirituel par certains aspects -, de la sagesse et la paix que lui inspire la nature ainsi que de sa volonté de proposer une musique plus positive.

The Sword 2015

« Internet a fait surgir une sorte de sous-culture qui peut-être n’avait pas beaucoup de poids auparavant, avec des gens qui sont particulièrement coincés dans leur vision des choses […]. Je ne considère pas l’opinion de ces gens comme étant importante parce qu’à mes yeux, leur appréciation de la musique est sous-développée. »

Radio Metal : Vous avez un nouvel album intitulé High Country qui sort avec lequel vous revendiquez une certaine liberté. Je suis d’ailleurs à peu près certain que des puristes du rock vous crucifieraient pour mettre sur votre album des chansons comme « Serious Mysterious » ou l’introduction « Unicorn Farm » qui ont tous ces sons électroniques et très peu de guitares. Que leur répondriez-vous ?

John D. Cronise (chant/guitare) : Je ne leur répondrais rien. Les gens qui sont aussi fermés d’esprit concernant la musique… Pour moi, leur opinion est complètement insignifiante ! Je pense qu’internet a fait surgir une sorte de sous-culture qui peut-être n’avait pas beaucoup de poids auparavant, avec des gens qui sont particulièrement coincés dans leur vision des choses et fermés d’esprit, et qui veulent à peu près n’écouter qu’une seule chose, mais je ne crois pas que ces gens soient vraiment une majorité. Je pense qu’ils ont une voix qui porte davantage à cause de leurs comptes Facebook et Twitter. Et, encore une fois, je ne considère pas l’opinion de ces gens comme étant importante parce qu’à mes yeux, leur appréciation de la musique est sous-développée. Nous séduisons des gens qui, je pense, aiment simplement de bonnes chansons et de la bonne musique, peu importe la forme que ça peut prendre.

Il est souvent dit que le jazz est le genre musical le plus illimité. Es-tu d’accord avec ça et écoutes-tu du jazz parfois ?

En fait, je n’écoute pas beaucoup de jazz. Mais je comprends parfaitement la philosophie derrière ça. Pour moi, le rock est un peu le nouveau jazz. Il en prend un peu la place, culturellement, dans notre société, en tant que musique de… Tu sais, pas forcément la musique de la jeune génération mais une musique qui requiert peut-être des goûts un peu plus raffinés. Ce n’est pas vraiment la forme de musique la plus grand public ou populaire, comme elle a pu l’être fut un temps, donc c’est un peu en train de devenir similaire au jazz.

Tu as déclaré : « Je n’avais même pas l’intention de faire de ces démos des chansons de The Sword. […] Mais ensuite, je me suis rendu compte que j’avais une vision limitée de ce qu’était The Sword, et je ne voulais pas que ça soit ainsi. » On dirait que même toi, tu as presque oublié comme la musique de The Sword pouvait être sans limites. Est-ce important pour toi de partager cette expérience avec les gens, pour leur rappeler que, si on ne fait pas attention, nous limitons nous-mêmes notre propre créativité ?

Absolument. Je crois qu’il y a un genre… Tout du moins, d’après de nombreux groupes que j’ai observés en tournée aux Etats-Unis et tout, il semblerait qu’il y en ait pas mal de nos jours qui aiment adhérer à un certain style et qui pensent que plus ils feront ça de manière étroite et habilleront leur son comme il est supposé sonner, plus il y aura de gens qui les accepteront. A mon sens, je trouve que ça devient ennuyeux, et il commence à y avoir bien trop de groupes qui ont le même look et sonnent pareil. Pour moi, ce qu’il manque, c’est un sens de l’individualité, et que les gens soient simplement eux-mêmes et essaient d’être différents et de ne pas ressembler et sonner comme un paquet d’autres groupes.

Penses-tu que c’est dans notre nature de nous contraindre ou restreindre nous-mêmes et que nous devons faire un effort conscient pour briser nos chaînes et adopter la liberté, tout du moins la liberté artistique et d’expression ?

Ouais. Bon, si je parle personnellement pour nous, dans le groupe, lorsque tu fais ça pendant un certain temps et que tu acquières des gens qui admirent ce que tu fais et achètent tes billets, albums et autres, tu te fais à une certaine idée que ceci est ton boulot et que tu dois produire un produit pour le marché ; parfois, tu penses en termes de business. J’avais le sentiment que c’est quelque chose que nous devions… Ou plutôt j’avais personnellement besoin de mettre tout ceci de côté pendant un moment et me remettre simplement à réfléchir de manière créative. C’est vraiment de là que la musique du nouvel album est venue. Nous nous remettons à penser, en quelque sorte. Pas que les albums précédents ont été composés en pensant au public ou à qui les apprécieront ou à qui les achèteront ou quoi que ce soit de ce genre, mais c’en est juste arrivé à un point où je me suis rendu compte que si nous en venions à faire un autre album dans la même veine que nos quatre premiers, nous nourririons davantage le public que nos propres goûts. J’estime qu’il est important pour un artiste de toujours exprimer ce qu’il a à dire et ne pas trop réfléchir à ce que son public veut forcément voir, car ce n’est pas vraiment authentique ; à mon sens, ce n’est pas là le but de l’art. Donc, pour notre part, nous devions nous assurer que nous exprimions notre point de vue et que nous jouions le type de musique que nous voulions jouer plutôt que de nous contenter de jouer le type de musique que certains de nos fans pourraient vouloir entendre.

On a mentionné un peu plus tôt « Seriously Mysterious ». On peut entendre des cuivres dans « Early Snow » et, globalement, tu as déclaré que vous vous êtes davantage concentrés sur les chœurs et les harmonies, que vous avez implémenté davantage de synthétiseurs et éléments de percussions et que vous vous être accordés en Mi bémol. Ces nouveaux éléments, nouvelles influences et nouveaux sons, d’où viennent-ils ?

D’absolument partout, de ce que nous écoutons. Si tu regardes dans le passé les supers albums des années soixante et soixante-dix, ces artistes ne se limitaient jamais à leurs guitares et batterie. Ils essayaient toujours de profiter au maximum de l’environnement studio et faire sonner les choses de manière aussi idéale que possible. C’est donc ainsi que nous avons approché cet album. Nous n’essayions pas juste de le faire sonner exactement comme nos concerts. C’est censé sonner comme un album qui a des textures et une profondeur. C’est pour ça que nous avons joué avec tous ces éléments.

The Sword - High Country

« Pour moi, le rock est un peu le nouveau jazz. Il en prend un peu la place, culturellement, dans notre société, en tant que musique […] qui requiert peut-être des goûts un peu plus raffinés. »

« Empty Temples » parle de lâcher le passé et d’aller de l’avant. Est-ce que cette chanson est une métaphore pour la volonté du groupe d’évoluer ?

Ouais, on pourrait le voir comme ça. Je veux dire que ce n’était pas vraiment voulu ainsi à l’origine, mais je pense que c’est un peu ce que les autres gars ont vu dans les paroles et peut-être pourquoi elle a été choisie pour être le premier single. Donc, ouais, je pense qu’on peut certainement la voir sous cet angle.

Apparemment, les montagnes et, plus généralement, la nature t’inspirent beaucoup et prennent une bonne place dans les paroles de l’album. En fait, le titre de l’album, High Country, peut littéralement être vu comme une référence aux montagnes. Peux-tu nous en dire plus sur ta relation aux montagnes et à la nature ?

Ouais, je vis à la campagne, c’est important pour moi. Je n’aime pas la ville. Je les visite parfois, mais je n’aime pas vivre à la ville. Je trouve simplement que c’est une façon paisible de vivre, en quelque sorte. C’était un peu l’atmosphère que j’essayais de projeter sur cet album, un genre de regard très décontracté, un peu zen, sur les choses.

Tu as déclaré que le titre pouvait aussi être interprété comme « un lieu de vie, un lieu de sagesse et d’éveil spirituel. » Peux-tu nous en dire plus sur ce que tu veux dire par là ?

Ouais, je veux dire que c’est juste une métaphore pour dire qu’il faut s’élever, comme dans la chanson de Stevie Wonder (NDLR : il fait référence à la chanson « Higher Ground »). Tu vois, passer au niveau suivant. Et ça a aussi à voir avec le genre de folklore qui entoure les montagnes qui sont toujours… C’est là où l’humanité peut communier avec les dieux, ou là où les dieux peuvent toucher la terre ou quelque chose comme ça. Ce sont des lieux de sagesse. Autant physiquement que métaphoriquement, le haut pays est l’endroit où l’on va lorsque l’on recherche l’élévation.

Quel serait un tel endroit pour toi dans ta vie ?

Pour moi, je ne sais pas, peut-être que j’ai déjà trouvé ça. Comme je l’ai dit, j’aime vivre à la campagne, au milieu des montagnes, des abeilles, des oiseaux et tout plein de choses… Cela m’offre la paix dont j’ai besoin pour pouvoir monter dans un van ou un avion, voyager et tourner pour gagner ma vie.

La biographie fournie avec l’album mentionne que lorsqu’est arrivé le moment d’enregistrer un nouvel album, vous vous êtes retrouvés à un carrefour spirituel. Qu’est-ce que ça signifie ?

[Rires] Il se peut que le biographe ait utilisé un langage un peu fleuri pour ce qui est du « carrefour spirituel ». Ca a vraiment plus à voir avec ce dont nous avons déjà discuté. Je crois que ce à quoi il est fait référence, c’est le fait de se rendre compte qu’il n’y avait aucune limite dans The Sword en dehors de celles que nous avons peut-être inconsciemment placées nous-mêmes. Ouais, c’était vraiment en rapport avec le groupe plutôt qu’un quelconque truc personnel plus vaste.

« Mist And Shadow » est basé sur un riff écrit par Bryan. C’est la première fois qu’il contribue à un album. Tu as d’ailleurs dit que c’était votre œuvre la plus collaborative à ce jour. Qu’est-ce qui a déclenché ça ?

Tu sais, ça l’a rendu un peu plus intéressant. Mais tu devrais demander à Bryan pourquoi ça lui a pris si longtemps pour mettre quelque chose sur la table. Mais j’imagine qu’il avait simplement quelques trucs qu’il balançait et jouait depuis un certain temps de son côté, et il s’est enfin senti à l’aise pour nous les amener et voir si nous voulions les intégrer à l’album. Donc ouais, « Mist And Shadow », comme tu l’as dit, est basé sur certains riffs de Bryan et quelques autres pistes instrumentales sont aussi des compositions de Bryan.

Aussi bien « The Dreamthieves » que « Tears Like Diamonds » ont des titres inspirés de l’œuvre de l’auteur de science-fiction Michael Moorcock. Peux-tu nous en dire plus sur ta relation à son œuvre ?

Je suis un grand fan de son œuvre. Elle implique beaucoup de choses que je trouve très intéressantes et qui trouvent un écho en moi, des choses qui ont beaucoup été explorées dans notre musique. Mais pour ces chansons en particulier, ce sont surtout les titres qui ont été inspirés par ceci. Par le passé, j’ai écrit des chansons sur des histoires qui étaient plus directement inspirées par des livres ou d’autres histoires. Et vraiment, pour celles-ci, je me suis juste inspiré de quelques phrases d’un de ses livres et je suis parti là-dessus. Les paroles sur cet album ne sont pas vraiment prévues pour référencer des sujets obscurs que seuls des fanas de science-fiction comprendraient. Je ne voulais pas que les chansons soient des références directes à ces histoires mais simplement les laisser s’en inspirer.

The Sword

« Il semblerait qu’il y ait pas mal [de groupes] de nos jours qui aiment adhérer à un certain style et qui pensent que plus ils feront ça de manière étroite et habilleront leur son comme il est supposé sonner, plus il y aura de gens qui les accepteront. »

A propos de ces deux chansons, tu as déclaré que tu préférerais laisser les gens interpréter les chansons comme ils le souhaitent. » Est-ce important pour toi, en tant qu’artiste, de stimuler la créativité et l’imagination de l’auditeur plutôt que de tout expliquer ?

Ouais, complètement. Je vois beaucoup ça de nos jours, on dirait que… Je pense que c’est surtout pour que les sites web génèrent du contenu qu’ils veulent que les artistes fassent des choses pour expliquer chaque chanson sur leur nouvel album. Pour moi, c’est vraiment… Je ne sais pas, ça va à l’encontre de l’objectif. Je veux juste que les gens écoutent l’album et l’apprécient. Jimmy Page n’a pas eu besoin de m’expliquer Led Zeppelin II avant que je ne l’écoute pour que je puisse rentrer dedans. A mes yeux, c’est un concept bien étrange, cette sur-explication de tout que l’on voit à cet âge de l’internet. Nous n’imprimons même pas les paroles dans le livret de cet album. Je trouve qu’elles sont pas mal accessibles et je veux que les gens ne ce concentrent pas plus sur les paroles que sur n’importe quelle autre partie de l’album. Je veux dire que le chant est important, les instruments aussi, ça fait partie du groupe dans son ensemble. Je suis certain que les gens les comprendront et qu’ils vont les publier en ligne ou quelque chose comme ça. C’est juste que je me disais que, pour moi, à ce stade, les chansons en elles-mêmes sont plus importantes que moi essayant d’impressionner les gens avec mon vocabulaire ou je ne sais quoi.

Cet album a été enregistré au Church House Recording Studio à Austin. C’est une vieille église qui a été convertie en studio. Qu’est-ce que ça faisait d’enregistrer un album dans un tel lieu ?

C’était super ! C’était l’une des raisons pour lesquelles nous l’avons choisi. Il y avait une bonne énergie et c’était un très grand espace, avec des sols en bois, de hauts plafonds, etc. C’était juste un bon endroit, avec tout ce que tu peux vouloir dans un studio, ou tout du moins ce que nous voulions.

Est-ce qu’enregistrer dans un endroit qui a une histoire spirituelle a un sens particulier pour toi ?

Ouais, comme je l’ai dit, c’est l’une des raisons pour lesquelles cet endroit nous attirait – ou en tout cas m’attirait. Cette espèce d’énergie… Je veux dire que, d’après ce que j’ai compris, c’était une église de Southern Gospel afro-américaine et ce type d’énergie était quelque chose de très inspirant pour moi. Ces genres de vieilles chansons spirituelles, de vieilles chansons de blues, de chants de travail et des choses comme ça, pour moi, c’est l’essence de la musique. Tu sais, lorsque les gens sont au plus bas moralement et qu’ils traversent des temps difficiles, ils utilisent des chansons et de la musique pour continuer à avancer, les aider et leur permettre de tenir. Je trouve que c’est un chouette endroit où aller en studio et qui a beaucoup absorbé d’énergies provenant de célébrations.

Tu as déclaré que tu voulais faire une musique positive et exaltante. Penses-tu que les gens ont assez de problèmes dans leurs vies pour ne pas en plus être déprimé en écoutant de la musique ?

Ouais, exactement. L’un des styles auxquels les gens nous ont associé auparavant était le doom metal ou peu importe, et c’est vrai que nous avions pas mal de paroles qui touchaient à des thèmes un peu apocalyptiques. Je pense qu’arrivé à un certain stade, tu commences à te répéter et je ne veux pas m’acharner inutilement. Et comme tu disais, on dirait qu’il y a de nos jours une abondance de négativité et de choses dont il faudrait s’inquiéter et se préoccuper. J’ai le sentiment d’avoir assez alimenté ce feu sur nos albums précédents, et je trouve aussi qu’il y a assez d’autres groupes et de gens qui naviguent dans ces eaux. Et j’aimerais que nous soyons un peu plus positifs dans notre regard sur les choses et les vibrations que nous partageons. Je trouve qu’il y a beaucoup de célébrations de choses sombres, sans vraiment prendre conscience de l’énergie négative qui vient avec. Nous ne voulons plus prendre part à ça ; nous ne voulons pas faire de la musique qui pousse les gens à s’envoyer leurs poings à la tête. Nous voulons faire une musique qui fait sourire les gens.

De nombreux artistes nous disent qu’ils se sentent davantage inspirés par la tristesse que la joie, qu’il y a une beauté plus profonde dans la mélancolie et la tristesse. N’as-tu pas le même sentiment ?

Non, je veux dire que je peux très bien comprendre ça. A titre personnel, je n’ai jamais voulu me complaire dans ma propre tristesse sous une forme musicale, ce n’est simplement pas là d’où je viens en tant qu’artiste. C’est quelque chose que je laisse à d’autres. Tu sais, nous sommes un groupe de live et nous tournons pour jouer notre musique. Les vibrations que nous apportons avec nous sur scène sont des choses qui sont transférées vers l’audience. Donc, comme je l’ai dit, je préfèrerais répandre des ondes positives plutôt que négatives. Pas qu’il n’y ait pas de supers musiques qui soient issues de la tristesse, la dépression et de choses sombres, mais comme je l’ai dit, je ne veux pas amener ça dans ma musique. Ma musique, c’est plus une observation du monde et ce genre de choses plutôt que de parler de mes propres démons intérieurs ou peu importe. C’est juste que j’ai pensé qu’il était temps pour nous d’opérer un changement d’humeur et d’atmosphère.

Interview réalisée par téléphone le 10 juillet 2015 par Philippe Sliwa.
Retranscription : Robin Collas.
Traduction : Nicolas Gricourt.

Site officiel de The Sword : theswordofficial.com.



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