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Chronique Focus   

The Vintage Caravan – Arrival


The Vintage Caravan - ArrivalA quoi bon se mentir ? Approcher le second album d’un groupe islandais, dont la moyenne d’âge est une grosse vingtaine d’année et qui fait, comme tant d’autres aujourd’hui, dans le Revival hard rock 70’s, peut difficilement se faire sans une bonne dose de doute préalable. Et pourtant, la perception du groupe à l’écoute de ce Arrival change à la vitesse de l’éclair, majoritairement dù au fait que le talent de ces gamins met tout le monde d’accord, adepte ou non de l’hommage à cette période dorée du rock. Pourquoi le titre Arrival ? Car le second opus, mais premier à avoir exposé plus largement le groupe via sa signature dans l’écurie Nuclear Blast, s’intitulait Voyage, et comme ils le disent eux-mêmes, il ont réussi avec ce troisième effort à atteindre un son particulier, celui qu’ils recherchaient. Quand on a vingt ans, de l’or dans les doigts et la voix, il n’y a pas de raison de se prendre la tête. Encore moins avec un titre d’album.

Voyage souffrait d’une naïveté certaine qui bridait parfois la fraîcheur du propos qui en émanait. On ne daignera même pas une seconde appeler Arrival « album de la maturité », car en termes de maturité le trio composé d’Óskar Logi (chant, voix), Alexander Örn (basse) et Guðjón Reynisson (batterie), avait déjà largement fait ses preuves, celle-ci n’étant ici qu’encore un peu renforcée, notamment dans le son. La Les Paul résonne chaudement une heure durant, Guðjón frappe frénétiquement comme un John Bonham le faisait sur « Immigrant Song ». Et que dire de ce phrasé de basse à la Chris Squire (Yes) qu’on prend d’entrée en pleine face sur l’exceptionnel « Last Day Of Light » et son démarrage psychédélique qui va crescendo ? Pas grand-chose, à part que depuis l’œuvre majeure du revival 70’s qu’était Legend de Witchcraft sorti en 2012, on avait rarement autant vibré sur un album de cette mouvance dans son intégralité.

Et il en a, des attraits de Legend ce Arrival. Comme dans Witchcraft, les vocalises sont très mélodiques, distillées dans un registre à la Brandon Boyd (Incubus), les parties de guitare, elles, oscillant entre arpèges héroïques (la fin de « Last Day Of Light », l’intro de « Innerverse », par exemple) et riffs précis, groovy et tapageurs qui jalonnent chaque morceau ou ambiances psychédéliques caractéristiques. The Vintage Caravan ne renie rien de ses influences majeures, envoie du ZZ Top façon « La Grange » sur « Sandwalker », balance un monstrueux « Eclipsed », ode presque non déguisée au « No Quarter » de Led Zeppelin, ou peut-être même à la version de Tool sur Salival… De l’efficace dans la veine de Cream au progressif sophistiqué à la Yes, la capacité à tout jouer et la précocité du trio interpelle à chaque seconde des dix titres, allant même jusqu’à fournir sans broncher sur « Innerverse » une compo à la Opeth façon Heritage, et qui marche dans les pas de la sublime « Winterland » du précédent opus, orgue vintage de rigueur, bien entendu !

Bluffant. Voilà le mot qui vient à l’esprit quand on essaie d’en mettre un, le plus approprié possible, sur ce qu’ont concocté, dans une vieille salle de bal derrière un fjord isolé, ce trio, juvénile uniquement dans l’âge. Impossible de ne pas évoquer l’intense et rentre-dedans « Monolith » aux guitares bien grasses, le final « Winter Of Queen » avec son solo incroyable et son refrain sensible qui tranche, des accents vocaux doom à la Candlemass ou Black Sabbath, et encore tant d’autres choses qu’on ne peut énumérer ici. Il n’y a qu’une seule chose à espérer : que cette « arrivée » ne soit que le début d’une longue carrière pour Óskar et ses sbires. Car au-delà de l’hommage universel au rock et des impressionnantes capacités techniques du groupe, s’affirme une personnalité musicale des plus excitantes.

Ecouter le disque en intégralité :

Album Arrival, sorti le 15 mai 2015 chez chez Nuclear Blast.



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