Un samedi soir pluvieux et venteux à la porte de Pantin, une horde de fans âgés de la vingtaine à la cinquantaine se précipite vers la file d’attente déjà colossale devant la porte du Trabendo. The Winery Dogs, combo composé de monstres du rock, est présent ce soir pour retourner la salle et nous présenter un show affichant complet qui s’annonce sans hésitation virevoltant et intégralement délicieux.
Pourtant c’est dans une salle encore timidement remplie que les Britanniques d’Inglorious font leur entrée sur scène pour nous proposer une mise en bouche des plus délectables en préparation au trio de tête d’affiche. Ainsi, c’est un combo énergique aux influences variées qui se présente à nous pour commencer son set avec une intro nous rappelant l’époque magnifique de Van Halen.
Artistes : The Winery Dogs – Inglorious
Date : 6 février 2016
Salle : Trabendo
Ville : Paris [75]
Enchaînant les compositions pour chauffer la salle avec un toucher précis et énergique, le quintet mené par le chanteur Nathan James, dont la voix rauque peut atteindre des octaves hauts perchés, nous transporte dans son monde de rock’n’roll puissant et énergique qui sait ravir la fosse. Des solos endiablés à la Guns N’ Roses, des ballades dignes de Scorpions et des compositions dont on sent l’influence directe de Deep Purple : le public parisien a devant lui une première partie de poids pour se préparer aux monstres techniques que sont les Winery Dogs.
A la fin du set d’Inglorious la salle est remplie et le public chante à cœur joie, preuve que le rock’n’roll du combo a fait mouche. Même si nous tous attendions le plat de résistance avec impatience, force est de constater qu’Inglorious a été bien plus qu’une simple entrée en matière.
On ne présente plus le combo iconique qu’est The Winery Dogs. Le trio composé de Mike Portnoy (ex-Dream Theater), Billy Sheehan (Mr. Big) et Richie Kotzen est ce soir à Paris pour défendre son dernier album en date : Hot Streak. La première chose qui tape à l’œil, c’est la prestance de chaque musicien. Chacun des trois artistes possède un charisme et une présence sur scène incroyable et dès les premières notes ce sentiment se confirme physiquement : on ne sait plus où donner de la tête.
Derrière ses fûts, Mike Portnoy tabasse sa batterie avec entrain, armé de son jeu aux apparences basiques mais évidemment bien plus complexes qu’il n’y paraît. Equipé de sa basse au son gargantuesque, Sheehan martèle quant à lui ses cordes comme une vulgaire guitare trois quarts pour en sortir un son éminemment puissant, méchant et groovy. Kotzen de son côté boucle la boucle avec son jeu de guitare au doigt et un son instrumental planant, porté par sa voix angélique nous rappelant un Robert Plant sous amphétamines, saupoudré de solos de shredder virevoltants. Le groupe nous offre en conséquence une performance hors du commun, pleine de feeling, remplie de blagues et de clins d’œil musicaux en tout genre. Et ce sans oublier la présence de mini interludes techniques tape à l’œil.
Le trio est ostensiblement là pour s’amuser du coup le public ne peut que suivre.
Le show nous est présenté à l’ancienne avec tous les codes du groove. Le public du Trabendo savoure en conséquence des compositions entraînantes et endiablées mélangeant un large panel d’influences allant du funk au metal progressif en passant par la fusion, le rock’n roll 70’s etc. Le passage émotions est également de mise avec la présence d’une guitare acoustique mais ce sont surtout les solos du groupe qui marquent les esprits. Des solos incroyables qui mélangent technique et sens de la mélodie. Si Mike Portnoy propose une performance juste et bien dosée comme l’aura prouvé son solo de batterie juste avant le morceau « The Other Side », le tourbillon virevoltant d’harmoniques et de notes déchaînées que seul Monsieur Billy Sheehan peut proposer aura encore plus impressionnée une audience qui véritablement en aura eu pour son argent sur ce concert.
Tout au long du show la foule aura d’ailleurs été très réceptive sans relâcher une seule seconde la pression. Le groupe aura donc eu le public qu’il méritait en assurant un show de qualité du début à la fin de cette prestation riche de dix-sept titres. On peut vous le garantir, cela aura été un vrai plaisir de voir ces grands noms du genre prendre leur pied avec une humilité qui mérite le respect.
Setlist :
Oblivion
Captain Love
We Are One
Hot Streak
How Long
Time Machine
Empire
Fire
Think It Over
The Other Side
Ghost Town
I’m No Angel
Elevate
Rappels :
Regret
Desire
Live report: Valentin Istria
Photos: Lost
A voir également :
Galerie photos The Winery Dogs.
Galerie photos Inglorious.