Il faut que Tool fasse attention car le groupe est en train de glisser sur la pente plus que savonneuse du Chinese Democracy des Guns N’ Roses ! Car, mine de rien, le temps passe et s’il avait fallu quinze ans à Axl Rose pour proposer à ses fans un successeur à « The Spaghetti Incident? », le dernier album de Tool (10,000 Days) date lui de 2006 soit déjà huit ans. Les rumeurs à propos du nouveau disque des Californiens ne s’arrêtant jamais – et obligeant le groupe à démentir – il n’est donc finalement pas si étonnant que les pourtant discrets Adam Jones et Danny Carey, respectivement guitariste et batteur de Tool, aient fini par expliquer les raisons de ce retard dans un entretien accordé à RollingStone.com.
Les musiciens sentant peut-être que le ras-le-bol des fans commence à devenir contre-productif.
Dans cette interview datée du 15 juillet 2014, les deux artistes déclarent que ce retard serait avant tout dû à des soucis contractuels puisqu’un litige juridique a opposé la formation américaine à l’un de ses anciens associés qui affirmait avoir créé des artworks pour le groupe pour lequel il n’aurait pas été crédité. Un problème devenu encore plus compliqué quand une compagnie d’assurance que Tool pensait de son côté concernant ce conflit a fini par se retourner contre le groupe pour des détails techniques et à le poursuivre en justice. Ce dernier a déposé plainte à son tour et un procès va se tenir en janvier 2015. « Le truc c’est que cette histoire est vraiment chronophage. En plus comme on prend de l’âge, nos priorités ont changé. C’est dur d’avoir le groupe avec un bon et solide agenda. Les gens ont des enfants maintenant. Et il y a beaucoup d’autres choses qui interviennent » indique Danny Carey pendant que Jones confirme que cette affaire coûte actuellement des « des millions et des millions de dollars » au groupe. « Les fans sont énervés contre nous. Et quand une partie de moi est égoïste et dit « Je ne fais pas nécessairement de la musique pour eux », le moment est quand même venu qu’ils comprennent ce qu’il se passe » explique le guitariste.
Des affres administratives qui ont donc retardé le combo côté musique. Sur ce sujet les membres de Tool affirment avoir plus d’idées que jamais pour ce nouvel album studio, notamment une chanson qui est presque entièrement terminée. Cette dernière fait plus de 10 minutes et « propose beaucoup de changements différents et comporte des éléments vraiment heavy » selon Danny Carey. « Parfois j’ai l’impression qu’on est un peu trop proggy dans l’approche et qu’on est pas assez heavy à mon goût. Il y a des bons riffs rentre-dedans qui arrivent et je suis très content de ça. Ce n’est pas du heavy traditionnel, mais il y a ces petits voyages avec de jolis chemins qui se terminent de manière vraiment heavy » affirme Adam Jones. Des propos corroborés par Danny Carey : « Tout est un peu plus metal niveau son. Je m’amuse bien en jouant dessus. J’espère qu’on aura quelque chose de solide d’enregistré pour la fin de l’année mais on verra comment ça évolue. Je pensais ça aussi l’année dernière. Mais en tout cas on fait de bons progrès. On a vraiment réuni beaucoup de bonnes choses, particulièrement le mois dernier. On est tous très excités par ça ».
Concernant la lenteur du processus, le toujours très perfectionniste Adam Jones confie pour sa part : « Ce n’est pas bon quand c’est fait, c’est fait quand c’est bon. Nous travaillons à notre allure mais on ne veut pas sortir quelque chose et se dire « Cette chanson va bien, on la sort ». Je ne sortirai jamais quelque chose pour me dire après « Fuck ! Je souhaiterais qu’on ait jamais fait ça ». On ne se réunit jamais pour faire quelque chose qui ne soit pas le meilleur de notre travail et les fans apprécient ça. » Un cheminement qui prend d’autant plus de temps que le groupe a l’habitude de composer les morceaux et de les envoyer ensuite à Maynard James Keenan qui pose ensuite ses parties vocales dessus, les renvoient au combo et ainsi de suite. « Fonctionner de la sorte prend du temps mais ça a très bien marché pour nous » note Adam Jones. Les aficionados de Tool opineront du chef même si l’attente n’en est pas moins difficile. Surtout si l’on considère que la plupart des artistes sortent un album avec un intervalle moyen de trois ou quatre ans.
Mais Tool est Tool alors, s’il faut attendre, ses fans n’auront pas d’autre choix que de garder leur sang-froid, connaissant bien l’indépendance d’esprit et le fonctionnement particulier de leur groupe fétiche.
Quel dommage qu’un groupe aussi beau ait été retardé par un litige comme celui-là … Mais on les supportera toujours malgré le temps qui passe !
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Don’t worry guys, we’ll be waiting!
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