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Interview   

Trepalium : la fin d’un tableau


Valeur montante et solide de la scène française avec son Death Metal personnel incorporant une importante dimension de groove d’inspiration jazzy, Trepalium, soutenu par l’excellent découvreur de talents qu’est la Klonosphère (structure de Guillaume Bernard, guitariste de Klone), est de retour avec un nouvel album H.N.P. ; ce disque apportant une conclusion au triptyque démarré avec Alchemik Clockwork Of Disorder et XIII.

Pour en parler, nous n’avons pas eu un, mais deux membres du groupe à l’antenne d’Anarchy X, à savoir le guitariste Harun et le chanteur K.K. Ce fut l’occasion de découvrir des extraits de cet album dont la sortie est prévue le 8 juin prochain. Mais aussi de discuter du concept derrière ce triptyque, des avantages de travailler avec une structure comme la Klonosphere, de projets d’avenir mais aussi présents comme le groupe Step In Fluid d’Harun.

Réécouter l’interview :

[audio:interviews/Interview Trepalium.mp3|titles=Interview Harun & KK (Trepalium)]

« Je suis content d’avoir fini parce que cela fait quand même six ans et six ans dans la vie de quelqu’un, c’est long. Tu y mets un peu de toi, un peu des choses de la vie qui t’environnent, alors je suis très heureux que cela soit terminé. »

Radio Metal : Il semblerait que musicalement vous n’aimiez pas trop sortir des sentiers battus…

KK (chant) : Je ne sais pas. On fait de la musique avec les choses que l’on a envie d’essayer et qui nous font plaisir. Je ne peux pas te dire de quoi l’avenir sera fait. Nous sommes un groupe de metal et on l’assume en tant que tel mais je ne sais absolument pas quelle direction nous prendrons plus tard.

Le 8 juin prochain va sortir votre nouvel album intitulé H.N.P. Il semblerait que cela soit la conclusion du triptyque déjà composé de l’album de 2006, Alchemik Clockwork Of Disorder et de l’album de 2009, XIII…

Exactement. Le stagiaire a très bien travaillé ! [Rires]

Peux-tu nous expliquer le concept développé à travers ces trois albums ?

Je voulais faire un triptyque sur le thème « naissance, vie, mort » qui, dans le cas de Trepalium, est plutôt « naissance, vie, résurrection ». Les albums racontent l’histoire d’un personnage décédé dans l’album XIII. Dans le nouvel album H.N.P. il est question de son héritage, de ce qu’il laisse derrière lui.

En général, avec la musique on a des idées dont on se lasse au bout d’un ou deux ans. Or, c’est un projet que vous avez commencé en 2006. N’est ce pas difficile de rester motivé par une idée que l’on a eu il y a six ans et de ne pas s’éloigner de ce fil rouge ? Au bout d’un moment n’avez-vous pas eu envie de faire autre chose ?

J’ai trouvé ça plutôt intéressant de nous donner une ligne de conduite et d’essayer de diriger une histoire se développant autour de la musique. J’écris une fois que la musique est composée alors, à chaque fois, c’est un véritable challenge d’essayer de trouver ce qui se dégage émotionnellement de la musique pour pouvoir écrire une histoire autour. C’est très intéressant à faire.

L’histoire est-elle maintenant terminée ?

Oui, elle est clairement terminée.

« Je voulais faire un triptyque sur le thème ‘naissance, vie, mort’ qui, dans le cas de Trepalium, est plutôt ‘naissance, vie, résurrection’. […] Pour ce concept, j’avais plutôt en tête les triptyques que l’on peut voir dans la peinture et notamment dans les peintures religieuses. »

Est-ce un concept que tu aimerais réitérer à l’avenir ou préférerais-tu essayer quelque chose de complètement différent ? Dans un autre genre, il y a des groupes tels que Rhapsody qui vont de sagas en sagas ; est-ce ce que vous avez dans l’idée de faire ?

Je pense personnellement en rester là pour ce qui est de raconter l’histoire de ce personnage. Après, il n’est pas impossible que nous trouvions un autre concept à développer sur plusieurs albums, je ne sais pas.

Avez-vous l’intention de valoriser et de mettre en scène cette histoire en concert ?

Harun (guitare) : Non, cela risque d’être un peu trop compliqué. Il nous faudrait des résidences, plus de moyens et peut-être plus d’idées aussi ! [rires]

KK : Je pense que le rendu risquerait d’être un peu bizarre.

Il n’y a pas très longtemps nous avons eu 7 Weeks en interview. En ce moment ils font beaucoup de ciné-concerts. Il est vrai que cela demande beaucoup de moyens mais il peut être intéressant de trouver quelqu’un pour développer un film derrière votre concept…

Harun : C’est vrai, mais lorsque tu veux te lancer dans de tels projets, il faut avoir du temps pour t’investir. Étant donné le peu de temps que l’on a pu trouver pour répéter, composer l’album et l’enregistrer je ne suis pas sûr que nous puissions pour l’instant trouver l’énergie nécessaire pour développer l’aspect théâtrale du groupe sur scène.

Cependant, est-ce quelque chose qui pourrait vous attirer ?

Éventuellement, c’est comme tout, comme lorsque vous nous demandiez si l’on pensait réitérer le concept du triptyque à l’avenir… Nous travaillons de manière empirique alors peut-être que ça va se développer, peut-être que non. Nous aimons bien les surprises aussi donc il est possible que l’on aura envie de le faire, un album triptyque avec un autre groupe, je n’en sais rien, on peut tout imaginer.

Quand vous avez imaginé ce triptyque et ces albums aviez-vous en tête des influences particulières d’artistes qui seraient spécialisés dans ce domaine ou qui, du moins, auraient fait des concept-albums relativement marquants ? Je pense notamment à des groupes comme Queensrÿche.

Harun : Cela serait plus à KK de répondre car on ne fonctionne pas en triptyque. On arrive avec une musique et deux ou trois mois avant d’entrer en studio, KK découvre la musique et par rapport aux textes qu’il a commencé à élaborer, il se laisse porter par l’ambiance, puis on en discute et on affine le tout en studio.

KK : J’ai vraiment été marqué par le triptyque de Manson qui démarre avec Antichrist Superstar, même si le reste ne m’a pas plus transcendé que ça. En revanche, pour ce concept, j’avais plutôt en tête les triptyques que l’on peut voir dans la peinture et notamment dans les peintures religieuses. Je trouvais cette approche artistique, qui est de développer une œuvre dans le temps tout en gardant un fil conducteur, très intéressante. Maintenant que c’est fini, je ne regrette absolument pas d’avoir fait ce choix là.

Ne te sens-tu pas un peu bizarre du fait d’être arrivé à la conclusion de ce projet ?

Non, je suis content d’avoir fini parce que cela fait quand même six ans et six ans dans la vie de quelqu’un, c’est long. Tu y mets un peu de toi, un peu des choses de la vie qui t’environnent, alors je suis très heureux que cela soit terminé. C’était un travail particulier mais aujourd’hui la vie continue.

Vous disiez précédemment que vous aviez d’un côté les musiciens qui élaboraient la musique et de l’autre le chanteur qui écrivait les paroles, alors que souvent dans ce genre de concept les paroles et la musique ont un lien assez fort. Il semblerait cependant que, pour vous, ça se soit fait en parallèle, un peu chacun de son côté.

Harun : KK voit très bien comment on fonctionne, il voit aussi très bien le type d’idées que je peux amener pour le concept Trepalium, donc on n’a même pas besoin d’en parler. On utilise les mêmes outils, on pense de la même manière alors, finalement, le côté un peu psychédélique de notre metal colle à cette ambiance qu’il a et, par conséquent, on cultive l’entité du groupe sans soucis. On n’a pas besoin de faire en permanence des réunions avec des démos, etc.

Quand vous avez composé la musique en ayant ce projet en tête, avez-vous cherché à avoir une ligne directrice par rapport aux deux albums précédents afin d’essayer de créer une suite logique ?

Tu en as forcément une parce que c’est toi qui joues. Tu ne vas pas réinventer tous les outils de composition et d’interprétation. Nous n’avons pas fonctionné comme le triptyque de KK, nous avons cherché à faire une musique différente. Il y a forcément des liens avec l’album XIII, notamment dans la manière de groover, etc. mais nous n’avons pas hésité à incorporer des parties un peu tribales, progressives, un aspect plus binaire de la musique. Quelqu’un nous disait il y a peu que nous avions atteint un aspect de notre musique plus direct.

Vous avez peut-être la chance, en tant que groupe, que les gens reconnaissent votre patte assez rapidement. Vous vous êtes doté d’un style musical assez tôt dans votre carrière.

Ça dépend des morceaux mais il est vrai que chez Trepalium tous les albums ont toujours trois ou quatre couleurs. Il y a toujours cet aspect – du moins sur les chansons un peu groogy – de rythmes dans la tradition de Pantera, c’est-à-dire un peu sautillant avec la basse qui matraque bien, la grosse caisse et la manière de riffer…

Vous avez d’ailleurs repris le titre « I’m Broken » de Pantera sur cet album.

C’est ça.

Est-ce donc un groupe qui t’inspire personnellement dans ta musique ?

Oui, à l’époque où j’ai découvert le metal, j’avais quinze ans. On m’avait d’abord mis une cassette d’Iron Maiden et je n’ai rien compris. Deux mois avant j’écoutais encore de la dance, j’avais quatorze ans et des boutons. Par la suite, j’ai rencontré un mec qui m’a fait écouté du Rage [Against The Machine], ça me parlait déjà un peu plus, c’était plus mainstream puis il m’a mis du Sepultura directement dans la gueule et du Pantera et là j’ai eu un éclair je me suis dit : « Putain ! Voilà, ça c’est de la guitare ! » Cela m’a peut être façonné directement dans ma façon de riffer. C’est un groupe qui nous a marqué et je pense que c’est pareil pour les autres membres du groupe. A l’époque où nous nous sommes trouvés, Pantera était un groupe qui a mis tout le monde d’accord. En ce qui concerne ce morceau en particulier, il fallait que nous fassions un titre d’essai avec Thibault Chaumont qui est notre ingénieur du son live pour voir ce que ça allait donner dans l’éventualité d’un album produit par lui. Finalement le rendu était très bien alors on l’a gardé pour l’album. Cela a permis de façonner le son de H.N.P. Sur cette reprise on a également en featuring un de nos amis Luiss Roux, le chanteur du groupe de metal vendéen Sinscale.

« A partir du moment où tu as les contacts et un certain nombre de personnes prêtes à s’investir c’est plus intéressant de faire le boulot toi-même. […] Aujourd’hui, vu l’état du marché du disque, ça ne m’étonne pas que les groupes préfèrent avoir directement les retombées chez eux… »

Nous aimerions revenir sur votre situation par rapport aux labels. Êtes-vous toujours chez Season Of Mist ?

Harun : Non. Season Of Mist est notre distributeur.

Vous êtes pris en charge par la Klonosphere. Par conséquent, pourriez-vous faire un point sur ce sujet pour nous expliquer comment cela fonctionne ?

A la base, Klonosphere était notre collectif artistique, il a été fondé par Guillaume Bernard, le guitariste de Klone. Cela fait des années que nous nous connaissons, il nous a toujours soutenu et donner quelques coups de pouce. Il se trouve qu’il a développé son activité qui est donc aujourd’hui devenue un label. Il manage pas mal de groupes et gère beaucoup de choses, nous lui faisons confiance. Il n’y a pas très longtemps, avant même l’enregistrement du nouvel album, il nous a proposé de nous manager et nous avons accepté. En pesant le pour et le contre des propositions que l’on avait reçues, on s’est dit que l’on allait sortir l’album chez Klonosphere.

Au-delà de ça, les propositions que vous aviez eu n’étaient donc pas très intéressantes ?

Étant donné que l’industrie du disque évolue pas mal et que nous en sommes à notre quatrième album…

KK : En réalité elle « dés-évolue » pas mal !

Harun : On va dire qu’elle se transforme…

KK : Harun est un peu plus pudique que moi à ce sujet. [Rires]

Pensez-vous qu’en continuant sous la bannière d’un collectif cela vous aidera à vous protéger ou, du moins, à maîtriser un peu plus votre musique ?

Harun : Ce qui se passe c’est que, avec un gars comme Guillaume, une structure comme la Klonosphere et notre savoir-faire, on peut arriver à faire exactement le même boulot qu’avec n’importe quel label, du moins en France. Maintenant il va falloir développer des licences à l’étranger et des trucs comme ça. On n’est jamais mieux servi que par soi-même.

J’imagine que cela doit être consommateur de temps…

Oui, j’y consacre énormément de temps et Guillaume au moins dix fois plus que moi alors qu’il a aussi d’autres groupes à gérer. Je pense que d’ici peu, quand on va recevoir les CD, on va tous mettre la main à la pâte.

Guillaume a l’air de gérer ça un peu en solo, ça doit représenter un énorme travail.

C’est un peu un geek, il a souvent son PC sur les genoux… [rires] Je sais qu’il fait ça à longueur de journée en plus de son activité au sein de Klone.

Est-ce que vous voyez déjà les retombées de ce travail ? Pensez-vous qu’elles sont plus nombreuses que si vous étiez allés vers un label normal ?

Honnêtement, par rapport à l’album XIII, j’ai en permanence des retours de Guillaume – on habite dans la même ville – alors je sais qu’il se bouge le cul, avec lui il n’y a pas de soucis. Il nous dit ce qu’il va faire, comment cela va fonctionner, quels sont les risques, tout est clair avec lui. Je ne juge pas les expériences précédentes, que cela soit Holy Records ou Season of Mist, tous les deux nous ont apporté des choses. Cependant, au stade où l’on est, Klonosphere est l’idéal pour nous.

A une autre époque, l’objectif des groupes était d’essayer de se faire signer par une major.

KK : Ça, c’était à l’époque où l’on vendait des CD.

Harun : Aujourd’hui, la question n’est plus la même.

Il est vrai qu’aujourd’hui même certains gros groupes se posent des questions quant au fait de rester chez un label ou de créer le leur…

Harun : Oui. Si tu prends l’exemple de Gojira, ils ont mis longtemps avant de signer chez Roadrunner. Ils étaient à deux doigts de revenir à l’ancienne parce que la mise en bacs, tu peux l’obtenir en négociant avec des distributeurs. Mais à partir du moment où tu as les contacts et un certain nombre de personnes prêtes à s’investir c’est plus intéressant de faire le boulot toi-même.

« A l’heure actuelle ce qui intéresse les groupes, c’est la diffusion. L’important, ce n’est pas d’arriver dans une ville où personne n’a entendu parler de toi. »

Tu parlais à l’instant de Gojira, tu disais qu’avant de signer chez Roadrunner ils étaient à deux doigts de revenir à l’ancienne, vous en avez parlez avec eux ?

Non, pas du tout mais il me semble qu’il en parlait dans une interview récente . D’après ce que disais Joe [Duplantier], ils ont été très prudents car ils voulaient être sûrs d’avoir le meilleur pour le groupe. Ils ont donc beaucoup réfléchi avant. Joe faisait également référence au fait que, à l’époque, ils s’auto-géraient. Ils ont monté leur propre structure, ils se sont associés notamment avec des labels tels que Listenable Records. Aujourd’hui, vu l’état du marché du disque, ça ne m’étonne pas que les groupes préfèrent avoir directement les retombées chez eux…

Penses-tu que ce genre de structures comme la Klonosphere a aujourd’hui plus d’avenir que les labels ?

Je n’en sais rien.

Est-ce, du moins, plus adapté ?

Oui, je pense que c’est beaucoup plus flexible et beaucoup plus gérable. Ce qui est certain, c’est que la Klonosphere, avec Guillaume Bernard, est pile ce qu’il nous faut.

On constate dans l’évolution du marché du disque qu’il y a, en effet, un véritable besoin de flexibilité. On arrive dans une période où les supports sont multiples entre le digital, les CD, les vinyles qui reviennent, etc. On a donc besoin de plus d’adaptabilité et c’est peut-être ce qui manque aux maisons de disques à gros rouages.

Ils fonctionnaient sur des modèles établis avant. Maintenant tu presses quand même des CD parce qu’il y a toujours des fétichistes de l’objet et, évidemment, ça rapporte toujours un peu d’argent. C’est intéressant pour réinvestir ensuite, pour produire d’autres disques. A l’heure actuelle ce qui intéresse les groupes, c’est la diffusion. L’important, ce n’est pas d’arriver dans une ville où personne n’a entendu parler de toi. Aujourd’hui il y a Internet pour ça, il y a des gens motivés qui savent s’y prendre, je pense que c’est mieux.

Vous avez une tournée qui commencera en octobre en compagnie d’Hacride et de Klone, deux autres groupes membres de la Klonosphere. Ainsi ce genre de structure aide-t-il à monter des tournées comme celle-ci ?

Non. Il faut comprendre que la Klonosphere est en quelque sorte un label et non un tourneur. Tout le travail revient aux boîtes de booking ou aux tourneurs. Klonosphere reste un label. Est-ce que ça aide ? Oui, dans le sens où c’est toujours rassurant de savoir qu’il y a une structure derrière qui investit dans de la publicité et le reste pour les sorties de disques mais le boulot est différent.

Pour en revenir à Gojira, on constate à la lecture d’interviews réalisées par des médias internationaux que Mario, dès qu’il en a l’occasion, cite beaucoup Trepalium et ce, notamment, lorsque les journalistes leur demandent de parler un peu de la scène française. Quelle est donc votre relation avec ce groupe ?

KK : Sylvain, notre batteur, est très pote avec Mario.

Harun : A l’époque Sylvain et Nicolas (guitare) avait, avant Trepalium, un groupe de thrash. En 1996, ils ont joué à Hongres, c’est-à-dire au tout début de Godzilla [ndlr : premier nom du groupe Gojira] et ils se sont rencontrés un peu comme ça avec le groupe. Sylvain connaissait un peu Mario car il était en formation d’élagueur dans ce coin-là. Depuis, ils ont gardé contact et on a vu Gojira s’envoler. De notre côté, nous avons fondé le groupe au début des années 2000 et le contact est resté.

Un auditeur demandait sur le site si, étant donné le lien que vous entretenez avec ce groupe – Joe a notamment déjà fait un featuring sur votre album Trough The Absurd en 2004 – vous projetiez de faire artistiquement quelque chose ensemble ?

Je pense que ça leur ferait autant plaisir qu’à nous, peut-être même plus [rires] mais à l’heure qu’il est je ne sais pas si c’est possible.

On a l’impression en ce moment que le côté « French touch » ressort et notamment dans les médias américains où l’on parle de Gojira, d’Hacride, de vous, etc. Alors, est-ce que ça ne vaudrait pas le coup de monter une sorte de collectif symbolique et d’essayer, pourquoi pas, de faire un album ? Penses-tu qu’un tel projet serait réalisable ?

KK : Tout est faisable mais il faut trouver le temps, il faut également que les labels soient d’accord pour que tout le monde puisse participer car nous sommes tous chez des labels différents. Nous n’avons personnellement pas ce problème là puisque nous nous auto-produisons mais ça peut poser des problèmes de droits. Pour ce qui est du délire de monter un projet tous ensemble je pense qu’on serait tous partants, ce serait vraiment une bonne chose. Maintenant, savoir si cela va se faire un jour, je ne sais pas.

Harun, tu n’es pas seulement guitariste dans Trepalium, tu l’es également dans le groupe Step In Fluid, groupe dans lequel on trouve également Florent, le batteur de Klone. Vous avez sorti votre premier album l’an dernier. Peux-tu nous parler des retombées de ces débuts que vous avez connues avec Step in Fluid ?

Harun : Step In Fluid a été une nouvelle aventure. Ce disque est sorti en auto-production chez Klonosphere. Guillaume nous a encore une fois beaucoup aidé. On s’est dépatouillé avec nos petites mains pour faire les envois, on s’est bougé le cul pour essayer de faire naître le projet dans de bonnes conditions et les retombées ont été très positives. Les chroniques ont été majoritairement positives aussi. On a fait quatre concerts blindés et très bien accueillis mais maintenant nous n’avons pas le temps de nous investir car nous avons les groupes à côté. En revanche, on compte remettre le couvert probablement en 2013 pour un deuxième album.

J’ai vu que récemment Florent, le batteur de Klone, avait rejoint Hacride. Il semblerait que, dans la Klonosphere, vous avez tous tendance à vous mélanger les uns les autres, alors est-ce que finalement ce projet de faire une sorte de gros collectif et de sortir un album avec plein de featurings ne pourrait pas se faire simplement au sein de la Klonosphere ?

Harun : Il faudrait plutôt poser cette question à Guillaume… Tu n’imagines pas l’énergie qu’il faut dépenser pour réussir à se retrouver avec quelqu’un d’une autre équipe. Il faut déjà se capter artistiquement. Pour Step In Fluid, il n’y a pas eu de soucis avec Florent puisque l’on se connaît bien mais, par rapport à ce que tu dis, ce n’est pas évident de coordonner des mecs de plein de groupes et de se mettre d’accord sur ce que tu vas enregistrer. Il ne s’agît pas d’enregistrer un disque pour enregistrer un disque. Il faudrait une voire deux têtes pensantes qui dirigeraient bien tout ça, il faudrait également un intérêt à choisir tel musicien de tel groupe. C’est beau dans l’idée mais est-ce que ça vaut le coup ? Je pense qu’il y aura probablement plus facilement d’autres projets comme Step In Fluid avec d’autres musiciens de différents groupes et que ça aura tendance à s’amplifier.

Rappelons que cette année vous serez au Hellfest cette année ainsi qu’au Motocultor Festival…

Nous participerons également aux Festiv’été Musicales de Moutiers Sous Chantemerle, c’est un festival éclectique qui se tiendra le 23 juin.

KK : Là, il faut venir, ça va être marrant !

Harun : Oui, il y aura des styles très variés comme les Dropkick Murphys ou Orelsan. Comme tu le disais, il y aura ensuite le Motocultor en août. Le 24 août nous jouerons au Festival des Arts Bourrins à Neuville-Chant-d’Oisel et le 22 septembre nous serons près de Bordeaux au Metal Rumble Fest. Il y aura également la tournée Klonosphere pendant toute une partie du mois d’octobre en compagnie de Klone et d’Hacride, ça démarre à Poitiers le 10 octobre et ça finit le 27 octobre à Besançon. Le 2 novembre, on participe au Hell’Oween Fest à Saintes, au théâtre Geoffroy Martel, et enfin jeudi prochain [le 17 mai] on sera avec Gojira à L’Echonova de Vannes.

Je vois quand même une hérésie, il n’y a pas de dates à Lyon…

KK : On peut venir jouer dans votre radio…

Nous organisons des sessions unplugged dans les studios alors vous êtes les bienvenus !

KK : Non, mais je ne parle pas d’unplugged, je parle de venir jouer donc si on vient on ramène nos amplis !

Pour finir, pourriez-vous nous parler du morceau « Under The Labyrinth » ?

C’est un morceau qui démarre avec des couleurs un peu à la Opeth pour rapidement revenir sur des touches « Trepaliumesques » et ça finit sur des ambiances dissonantes avec un côté assez tribal à la batterie. Pour du Trepalium c’est un morceau assez long car il ne fait pas loin de cinq minutes. C’est aussi le titre le plus calme de l’album avec l’interlude.

Comment ce morceau s’insère-t-il dans l’histoire du concept ?

KK : C’est le constat. Les paroles commencent avec la mort du personnage qui est sur une table d’autopsie. Il y a ensuite un flash-back sur tout ce qui se passe dans la tête de ce personnage avant qu’il meure et les cicatrices de sa mort.

Une dernière question, globalement le marché du disque est en train de s’effondrer, la faute à qui ?

Harun : Au stagiaire, bien évidemment !

Interview réalisée le 15 mai 2012 en direct, au cours de l’émission Anarchy X par Metal’O Phil, Spaceman et Alastor.

Retranscription : Isa.

Site internet de Trepalium

Album H.N.P. disponible le 8 juin via Klonosphere/Season Of Mist.



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