Les fans vont être contents : Trivium revient avec The Sin And The Sentence, un album qui, stylistiquement, fait un pas en arrière par rapport à Silence In The Snow, qui avec son absence de chant crié en avait fait pesté plus d’un. Pourtant Silence In The Snow, non seulement a été un succès, mais en plus, d’après le frontman Matt Heafy, a été nécessaire. Et ne pas croire non plus que le revirement opéré aujourd’hui est dû à une quelconque pression des fans : Trivium fait avant tout ce qui lui plaît, n’hésitant pas à s’auto-analyser et se réservant toujours le droit aux changements. Voilà en substance ce que Heafy nous explique ci-après quand à l’état d’esprit du groupe.
Mais c’est aussi, plus particulièrement, de sa position de chanteur et son évolution en tant que tel qu’il nous parle, de ses remises en questions lors de ces trois dernières années, après un épisode où il s’est cassé la voix, et qui font de lui le chanteur qu’il est devenu, plus confiant mais aussi très discipliné et bosseur. C’est aussi, évidemment, le sujet de la « valse » des batteur qui est abordé, ainsi que la réédition du premier album Ember To Inferno ou encore son intérêt grandissant pour le monde des vidéos en streaming dont il est devenu acteur via sa propre chaîne.
« Trivium s’en sort le mieux quand, A, nous sommes dans un bon état d’esprit, que nous nous sentons bien, que les choses sont positives et que tout va bien et, B, lorsque nous pouvons contrôler et mener la barque entièrement nous-mêmes. »
Radio Metal : Avec votre précédent album Silence In The Snow, vous aviez eu une approche bien particulière, plus épurée et en vous concentrant davantage sur ton chant clair mélodique. Quels ont été les retours quant à cette expérience ?
Matt Heafy (chant & guitare) : C’était super ! C’était génial pour nous de pouvoir essayer de travailler sur un aspect différent de notre son, parce que Trivium a toujours eu de la mélodie, nous avons toujours eu de l’accroche et de la simplicité mais nous voulions vraiment adopter le feeling de nos groupes de metal traditionnel préférés, et explorer ceci. Aussi, à la fois, c’était peu après que je me sois explosé la voix et je ne savais pas si j’allais pouvoir crier à nouveau. Donc c’était sympa, c’était libérateur et aussi un bon défi pour nous de travailler sur un album centré sur ma voix. J’ai toujours été confiant avec mes cris mais je n’ai jamais été extrêmement confiant en tant que chanteur, donc c’était sympa d’avoir ce défi à relever et travailler en ce sens pour Silence In The Snow. Les réactions étaient top ! Je veux dire que nous avons écrit l’un de nos plus gros hits, qui est « Until The World Goes Cold », c’est une chanson que nous pouvons facilement jouer face à un public, genre, au Wacken Open Air et tout le monde chante, et nous pouvons aussi le jouer dans des festivals rock en Amérique et tout le monde le chante aussi, c’est assez incroyable à voir. Et c’est incroyable de voir que même sur notre septième album dans notre carrière nous pouvons toujours nous dépasser et produire certaines de nos meilleures chansons.
The Sin And The Sentence revient à plus de densité dans le rythme, de vélocité et de technique, pour lesquels vous étiez connus, mais il met aussi l’accent sur la mélodie, surtout dans les refrains, ce qui est clairement hérité de Silence In The Snow. Du coup, était-ce votre but sur cet album d’associer le meilleur des deux mondes ?
Lorsque nous étions en train de faire cet album, il y avait plusieurs idées qui nous traversaient l’esprit. Notamment : « Si nous faisons ce nouvel album, il faut que ce soit le meilleur album que nous ayons jamais fait au cours de notre carrière, ou alors quel intérêt ? » On se demandait : « Combien de temps encore notre groupe peut survivre ? » Et nous nous disions : « On veut faire le genre de musique qui selon nous manque au monde de la musique, qui manque dans le metal, » et ensuite, l’album numéro huit deviendrait la musique que nous voudrions entendre si nous n’étions pas dans Trivium. Donc avec cet album, ce qui a fini par se passer, c’est que nous n’avons apporté aucune influence extérieure. L’idée, c’était nous quatre se réunissant en salle de répétition, se remettant à jammer, à travailler par nous-mêmes sur cette musique, à l’apprendre pour la connaître par cœur avant même de faire venir qui que ce soit. Donc à aucun moment nous n’avons fait venir un label, un producteur ou qui que ce soit avant que nous soyons prêts à montrer aux gens des chansons finies. Lorsque nous avons fait Silence In The Snow et Vengeance Falls, les producteurs se sont accordés avec nous, et nous étions totalement partants, sur le fait que nous voulions être flexibles, nous voulions que l’album soit à cinquante ou soixante pour cent prêt et ensuite aller en studio comme ça, de façon à continuer à le travailler et le finaliser ensemble. Lorsque nous avons regardé nos albums préférés, et notamment ceux qui n’arrêtaient pas de revenir sur le tapis, c’était genre In Waves, Ascendency, Shogun, et nous avons réalisé que la façon dont nous avons fait ces albums est que nous avons créé les chansons avec le chant, avec les paroles, avec la mélodie, avec les instrumentaux… Tout était entièrement prêt en amont. Trivium s’en sort le mieux quand, A, nous sommes dans un bon état d’esprit, que nous nous sentons bien, que les choses sont positives et que tout va bien et, B, lorsque nous pouvons contrôler et mener la barque entièrement nous-mêmes.
Malgré tout, penses-tu que The Sin And The Sentence a bénéficié de votre expérience avec Silence In The Snow ?
Oh, absolument ! Je n’aurais pas été aussi bon chanteur que je le suis maintenant sans le dernier album, et nous n’aurions pas été aussi bons que nous le sommes pour composer des mélodies. Nous avons toujours adoré ces choses mais j’ai le sentiment qu’en ayant eu à faire Silence In The Snow, la façon dont nous l’avons fait, ça nous a vraiment aidé pour The Sin And The Sentence, et lorsque nous avons fait Sin, nous avons dit que nous ne voulions rien revisiter de ce que nous avons pu faire par le passé. « Faisons juste la musique qu’on a envie de faire. Faisons de nouvelles chansons avec tous les outils que nous avons accumulé au fil des années, » et Silence In The Snow en est une part importante, comme je l’ai précisé.
Ton chant clair est très varié sur cet album. Dirais-tu que, autant le fait d’avoir travaillé avec David Draiman sur Vengeance Fall que de t’être concentré sur ton chant clair sur l’album précédent, t’ont permis de développer ta palette vocale ? Penses-tu que ces expériences ont été cruciales pour toi en tant que chanteur ?
Absolument, j’ai tellement appris via ces deux albums. Aussi, étonnamment, l’une des choses les plus importantes qui me soit arrivées était le fait de m’exploser la voix et la perdre en me disant que ma carrière était finie. Lorsqu’une telle chose t’arrive, deux choses se passent : soit tu te retranches dans la peur, soit tu reconnais qu’il faut régler le problème. Et pour ma part, j’ai commencé à consulter des médecins. Heureusement, ce n’était pas des dommages permanents. Et l’une des meilleures choses qui me soient arrivées, c’est que juste après que ça ce soit produit, Matt d’Avenged Sevenfold m’a envoyé un texto et a dit : « J’ai appris que tu avais des problèmes de voix. Comment puis-je t’aider ? » Je lui ai demandé : « Toi, comment tu as fait ? » Et il m’a mis en contact avec Ron Anderson, son professeur. Donc je me suis entraîné avec Ron pendant environ trois ans maintenant. Et rien que faire appel à un professeur de chant et recevoir des conseils, ce n’est pas suffisant ; il faut opérer un changement complet de style de vie. Donc depuis que j’ai perdu puis reconstruit ma voix, c’est cinq jours par semaine lorsque je suis à la maison, deux à quatre heures par jour, à chanter et crier. C’est une discipline stricte et constante. En gros, c’est adopter un nouveau style de vie et si tu n’es pas disposé à le faire, tu ne peux pas t’améliorer. Je veux dire que certaines personnes chantent naturellement comme il faut : Bruce Dickinson, Ronnie James Dio, Halford… Ces gars n’avaient pas besoin de s’échauffer, ils n’ont pas eu besoin d’entraînement technique. Mais pour un gars comme moi, c’est nécessaire. J’ai besoin de m’échauffer pendant une heure par jour les jours de concert. J’ai besoin de répéter quatre heures par jour, cinq jour par semaine lorsque je suis en congé. Je n’ai pas le choix. Et voilà pourquoi sur cet album tu peux constater l’évolution et la progression parce que je n’avais pas envie de mourir dans cette carrière. J’ai dit qu’il fallait que je me reconstruise et devienne le meilleur que je pouvais être dans ce que je fais.
« Le Jujitsu brésilien était quelque chose qui a été si difficile, j’échouais et perdais constamment, que c’était super pour moi, ça m’a rendu humble et ça […] a vraiment déployé en moi une confiance en me montrant que je pouvais réapprendre à chanter et crier. »
Mais comment tout ceci, le fait de t’être cassé la voix et travailler avec un professeur de chant, a changé ta manière d’approcher ton chant ?
J’ai toujours été confiant pour crier, genre, je savais comment bien crier. C’était toujours douloureux mais je pensais que c’était normal. Avec mon chant, par contre, je manquais toujours un peu de confiance. David m’a assurément aidé à m’améliorer un peu mais, je ne sais pas, je n’étais toujours pas à l’aise, j’étais toujours là : « Est-ce que je fais ça comme il faut ? Je vais me péter la voix. » J’étais toujours inquiet. Ca faisait toujours mal. J’ai progressivement dû baisser la tonalité de notre musique parce que les cris abîmaient le chant. Donc c’est vraiment libérateur de… Une fois que ça a commencé à fonctionner… En fait, il est clair que c’était sacrément effrayant lorsque je me suis explosé la voix, et m’exercer avec Ron, au départ, et réapprendre à chanter était vraiment déroutant, et c’était très difficile, c’était frustrant de réapprendre à crier différemment et à chanter. Mais heureusement j’ai persévéré. Et je savais que si je persévèrerais, ça irait bien, et je savais que ça irait bien parce que j’ai vu la carrière de Matt d’Avenged. Car j’étais fans d’eux lorsqu’ils ont débuté et j’ai vu qu’il a eu ce gros problème de voix, et ça leur a pris un moment pour se reconstruire et qu’il recouvre la force qu’il a maintenant. Et j’ai vu ça et dit : « D’accord, si je peux y passer autant de temps et trouver ma propre version de la force, et continuer à la développer et voir ce qui peut se passer… » Même les deux dernières semaines de la dernière tournée, j’avais le sentiment de mieux chanter et crier que durant toute ma vie. Donc les choses devraient continuer à s’améliorer si on continue d’y travailler. Une autre chose qui était très inspirante et m’a donné envie de devenir un meilleur chanteur et hurleur, et une chose qui m’a aidé à me discipliner, c’était de me mettre au Jujitsu brésilien. J’ai toujours joué de la guitare et chanté dans Trivium, donc je n’ai jamais vraiment pensé que j’étais capable de m’améliorer dans l’apprentissage d’une nouvelle discipline. Mais le Jujitsu brésilien était quelque chose qui a été si difficile, j’échouais et perdais constamment, que c’était super pour moi, ça m’a rendu humble et ça m’a montré que peux apprendre de nouvelles choses, que je peux développer quelque chose en partant de zéro. Donc le fait d’apprendre le Jujitsu a vraiment déployé en moi une confiance en me montrant que je pouvais réapprendre à chanter et crier.
On a vu nombre de chanteurs qui étaient à l’origine plutôt connus pour leurs voix agressives développer leur chant clair avec le temps. Penses-tu que c’est un signe de maturité ?
Absolument ! Je pense qu’un signe de maturité chez les groupes – parce qu’il y a beaucoup d’immaturité chez les groupes – est le fait de reconnaître que tu as merdé, et reconnaître que tu as déconné, et l’accepter et vouloir s’améliorer. J’ai regardé à travers toute ma carrière, je me voyais comme un chanteur-hurleur-guitariste-frontman-compositeur, et j’ai dit : « Est-ce que j’ai été suffisamment bon ? Non, je n’ai pas été suffisamment bon ! Il faut que je m’améliore. » Et j’ai regardé des vidéos de tous les concerts, même ceux de la dernière tournée. Par exemple, lorsque nous avons joué au Vagos Open Air au Portugal au début de cette tournée, dans ma tête, je sonnais incroyablement bien ! Je trouvais que j’assurais. Donc j’ai regardé la vidéo, et en fait je ne chantais pas assez bien ! Donc j’ai tout restructuré, j’ai reconfiguré mes retours. Je sais que ça paraît « comment un simple réglage peut-il être aussi crucial ? » mais durant les cinq dernières années, je mettais mes retours à peine audibles, car il y a cinq ans, nous avions de mauvais gars qui s’occupaient de nos retours, donc je préférais ne compter que sur moi-même. Maintenant, si tu répètes et bouches tes oreilles avec tes doigts, tu entends ta voix dans ta tête, genre « wow, je sonne énorme ! », mais c’est difficile de se rendre compte à quel point tu projettes. Donc Paolo m’a dit : « A quel volume mets-tu tes retours ? » Je lui ai montré et il était là : « C’est trop bas ! » Donc je les ai mis nettement plus forts. Parce que lorsque nous enregistrons des albums, je dois les mettre très forts car je chante et j’ai besoin d’entendre ce que je fais, mais en live, je me fiais uniquement aux sons des réverbérations dans ma tête. Dès que j’ai monté le son des retours, j’ai chanté deux fois plus fort et crié plus fort. Ça a corrigé le problème ! J’étais content de voir que maintenant tout allait bien. Donc nous sommes très analytiques. J’aime vraiment savoir si je n’ai pas été assez bon et comment je peux faire mieux, comment je peux être meilleur, et nous sommes tous comme ça dans ce groupe, nous sommes très durs avec nous-mêmes. Si je loupe une note, si je crie bizarrement, si ça ne sonne pas assez bien… Je veux dire que je ne vais pas me rendre misérable et être déprimé à cause de ça mais je regarde comment je peux faire mieux la fois suivante.
Le chant crié était quelque chose qui a manqué à de nombreux fans, d’après les réactions qu’on a pu voir. As-tu écouté les fans pour le réintégrer dans votre musique ou as-tu uniquement écouté tes propres désirs, parce que c’était quelque chose qui te manquais ?
Je sais que ça peut paraître égoïste mais j’ai le sentiment que le mieux pour un groupe est de faire le genre de musique qu’il veut lui-même entendre, en laquelle il croit et qu’il adore, et ne pas écouter et penser à ce que les gens veulent. Je sais que ça peut être dur à entendre pour un fan mais lorsque tu fais ça, tu retournes à la case départ, tu retournes là où tu étais avec tes premiers albums. Lorsque nous avons fait Ascendancy, nous n’avions aucun fan, personne n’aimait ça, tout le monde s’en fichait, nous avons juste fait ce que nous voulions jouer. Nous avons également fait ça avec In Waves. Avec In Waves, nous avons dit : « Tu sais quoi ? On se fiche de ce que les gens aiment ou détestent, faisons exactement ce que nous voulons faire. » Et nous n’avons pas pensé : « Est-ce que les gens vont aimer ? » Ceci dit, lorsque nous avons fait The Crusade, j’y suis effectivement allé en disant : « Je veux faire un album que les gens qui n’ont pas aimé Ascendancy peuvent aimer. » Et c’était une époque… Tu sais, nous sommes fiers de cet album, nous sommes fiers de l’avoir fait, nous avions besoin de le faire. Il y a des choses sur cet album qui sont trop éloignées de ce qu’est Trivium et qui n’ont aucun sens dans le schéma global, et je suis content que nous ayons fait ça, nous devions le faire, et nous devions être courageux et audacieux, parce qu’avec The Crusade un autre truc était : « Je veux faire un album qui soit l’opposé de tout ce que Trivium a jamais fait et l’opposé de ce que tous les autres groupes font. » Parce que ce qu’il se passait était que plein de groupes commençaient à jouer le même genre de musique qu’Ascendancy et moi, je voulais que nous soyons différents. Donc The Crusade était audacieux, c’était important que ça arrive, mais il a été écrit avec une idée en tête. Et lorsque nous avons fait The Sin And The Sentence, lorsque nous avons fait In Waves, Shogun, Ascendancy, Ember To Inferno, nous n’avons fait que ce que nous voulions entendre, nous n’avons pas réfléchi à si qui que ce soit allait aimer. Et avec Silence [In The Snow] et Vengeance [Falls], nous n’essayions pas de faire quelque chose pour quelqu’un mais c’était plus collaboratif, c’était Trivium et le producteur travaillant ensemble. Et avec The Crusade, c’était « faisons l’opposé ». Mais tout le reste était : « Faisons juste ce que nous voulons entendre. Ça n’a pas d’importance si les gens aiment ou détestent, ceci est pour nous. » C’est là que nous faisons les meilleures choses. Et ce qui finit par arriver, c’est que les cris font parties de notre groupe, et le cri est une chose que j’aime faire, et maintenant que je peux le faire, c’est une chose dont nous voulons. Donc tout ce que nous avons mis dans cet album est ce en quoi nous croyons et, par défaut, nos fans peuvent le ressentir. Et je pense que c’est pour ça qu’ils sont attirés.
« Je sais que ça peut paraître égoïste mais j’ai le sentiment que le mieux pour un groupe est de faire le genre de musique qu’il veut lui-même entendre, en laquelle il croit et qu’il adore, et ne pas écouter et penser à ce que les gens veulent. »
Josh Wilbur a produit l’album cette fois. Depuis The Crusade, vous avez changé de producteur avec chaque album. Appréciez-vous que chaque album ait son propre son et essayer différentes approches sonores avec différents producteurs ? Ou est-ce plutôt que vous n’avez pas encore rencontré le parfait producteur pour Trivium ?
Nous avons le sentiment qu’il est important de changer les choses et être différent. On peut le voir rien qu’avec cet album. A l’origine, il devait s’appeler The Revanchist et nous avions un ensemble d’illustrations avec des couleurs fluo et dans un style japonais classique, et ensuite ça a radicalement changé pour devenir un album sans titre de Trivium avec une photo baroque, et ensuite ça a de nouveau changé pour ce symbole qu’on a maintenant et le titre The Sin And The Sentence. Nous sommes donc toujours en train d’évoluer et faire des changements quand c’est nécessaire, quand ça semble naturel, nous développons notre instinct. Lorsque nous ressentons qu’une chose est bonne, elle est bonne, et si nous ne le ressentons pas, nous continuons de la changer. Ceci dit, nous sommes restés avec un producteur pendant un moment, Jason Suecof a fait la démo bleue, Ember To Inferno, Ascendancy, The Crusade, Roadrunner United, Capharnaum, son groupe death metal auquel j’ai participé… J’ai fait six albums avec Jason ! Et ensuite nous avons décidé de commencer à essayer différentes personnes. Nous avons gardé une équipe similaire, c’est-à-dire que Paolo a rencontré Josh pour le mix de Silence In The Snow et il a tellement aimé travailler avec Josh qu’il a dit : « C’est clair que c’est le mec qu’il nous faut. » Voilà donc pourquoi nous avons pris Josh pour la production de cet album. Les choses peuvent toujours changer mais ce que nous sommes en train de dire maintenant, c’est que nous adorions faire le neuvième album avec Josh aussi parce que ça c’est tellement bien passé, c’était tellement naturel ! Dans Trivium, nous sommes tous des gens normaux, et je sais que ça semble être une affirmation évidente, mais aucun de nous n’a d’étranges manies, addictions ou personnalités ou des problèmes hors du commun. Nous ne sommes que des personnes normales et heureuses, qui faisons la meilleure des musiques énervée lorsque nous sommes de bonne humeur et que les choses vont bien. Et Josh est pareil. Josh est un mec normal, qui adore faire de la bonne musique. C’est un bosseur qui veut être le meilleur possible. Je trouve que c’est une super combinaison lorsque nous sommes tous les cinq réunis, cinq mecs normaux qui adorent le metal et sont perfectionnistes.
Vous avez une nouvelle fois changé de batteur l’année dernière. Alex Bent n’est autre que le quatrième batteur en seulement six ans et le cinquième en tout. Que se passe-t-il avec les batteurs dans Trivium ? Y a-t-il un genre de malédiction ou quoi ?
[Rires] Je dirais qu’il y a plusieurs choses. Si c’était Matt Heafy et un line-up de trois membres qui tournent, le problème serait évident car ce serait moi. A un moment donné, au niveau batteur, nous étions fixés. Et ce qui s’est passé, c’est que nous avons dû opérer un changement mais durant ce changement, nous avions une tournée prévue un mois plus tard, donc nous ne pouvions pas faire de casting, nous ne pouvions pas rester posés là pendant un an et faire un album avec quelqu’un. Nous avons dû immédiatement embarquer quelqu’un pour pouvoir continuer à donner des concerts pour nos fans. Je sais que quand les gens entendent cet album, lorsqu’ils entendent « The Sin And The Sentence », les trente premières secondes de cette chanson, ils savent pourquoi nous avons Alex. Alex est tout ce que nous avons toujours recherché, et son avenir est entièrement entre ses mains. Nous le voulons dans le groupe. J’espère qu’il ne partira pas, j’espère qu’il ne se retrouvera pas accro à je ne sais quel truc bizarre… Il y a un bon feeling avec Alex. Il a défoncé l’album. Nous n’aimons pas les changements de membres, ce n’est jamais marrant, ce n’est jamais facile, mais ce que les gens doivent comprendre est qu’à chaque fois que nous l’avons fait, nous étions obligés de le faire pour la survie du groupe. Ce qui est difficile avec Trivium, et pour reconnaître que tous ceux qui ont joué pour nous ont eu le mérite d’assurer une tâche compliquée, c’est que nous avons des chansons qui sont incroyablement difficiles, rapides et techniques à la batterie, mais aussi des chansons qui sont incroyablement simples, faciles et fondées sur le groove à la batterie. Parmi les batteurs, en général, à travers le monde, certains sont supers pour les trucs techniques mais ne savent pas jouer simple, et certains sont supers pour jouer simple mais ne peuvent pas jouer technique, et nous nous sommes assurés qu’Alex était capable de faire les deux et tout ce qu’il y a entre.
Et, d’ailleurs, que s’est-il passé avec Nick, Mat et Paul ?
Ce sont toutes ces circonstances différentes. Nous leurs souhaitons toujours le meilleur, nous avons passé de super moment avec chacun d’entre eux, nous les remercions pour ce qu’ils ont fait, mais les choses parfois ne marchaient tout simplement pas au niveau jeu, parfois c’était au niveau personnalité que ça ne collait pas. C’est difficile. Ce que je dis aux gens, c’est d’imaginer essayer de faire fonctionner une relation qui ne fonctionnait pas, avec une petite amie, un mari, une épouse, peu importe ce que ça puisse être, ou imaginer essayer de faire fonctionner une situation qui ne fonctionnait pas. Parfois l’alchimie ne va tout simplement pas. Ce qui est super, c’est que maintenant Mat est dans un groupe qui s’appelle From Ashes To New, il semble être très content, ce qui nous fait plaisir et que nous voulons voir. Ça se résume à nous quatre : il faut avoir la bonne alchimie. Et il y a certaines choses que nous ne divulguerons jamais au public ou ne dirons jamais à nos fans à propos des engrenages internes, parce que nous aimons respecter ce que les gens ont fait pour nous dans ce groupe. Donc nous ne leur souhaitons que du bien. Nous avons eu quatre batteurs studio dans Trivium. Si les gens veulent commencer à compter tous ceux qui ont joué au moindre concert, il y a eu deux chanteurs, cinq guitaristes, six bassistes dans ce groupe. Les changements, ça arrive, et la part significative du line-up dans ce groupe a toujours été Paolo, Corey et moi-même. Nous sommes Trivium. Nous adorons Alex et le futur est entre ses mains.
« Quelqu’un dit ou fait quelque chose sur internet, et les gens s’ameutent dessus et potentiellement ruinent sa vie ! C’est vraiment bizarre ! Nous sommes plus connectés que jamais en ligne mais nous sommes plus déconnectés que jamais en personne. »
Tout comme avec Silence In The Snow, l’illustration de The Sin And The Sentence est très minimaliste. Penses-tu que le minimalisme reflète l’état d’esprit du groupe aujourd’hui, le fait d’aller vers la pureté et l’essence des choses ?
Avec cet album, nous avons permis à la musique d’inspirer l’artiste graphique. Donc nous avons donné l’album à Jonpaul Douglass qui a fait Silence In The Snow, qui a fait In Waves. Nous lui avons donné la musique pour créer quelque chose, et il a commencé à créer l’imagerie du clip « The Sin And The Sentence ». A partir de là, nous savions que nous voulions que ma femme fasse à nouveau le design, la maquette et la typographie pour cet album, parce qu’elle a fait Vengeance Falls, Silence In The Snow… Lorsqu’elle a commencé à entendre la musique et voir l’art de Jonpaul, elle a fini par faire des symboles pour chaque chanson de l’album. Nous avons vu le symbole de « The Sin And The Sentence » et nous avons dit : « Voilà, c’est la pochette de l’album, juste devant nous ! » Nous savions instantanément. Comme je l’ai dit, l’album n’a pas arrêté de changer par rapport à ce qu’il devait être, à ce que devait être l’artwork, mais une fois que nous avons vu le symbole de l’album, nous savions que c’était ça. En fait, ce minimalisme paraissait bien plus grand qu’une énorme peinture ou qu’une photo. Et la raison pour laquelle nous avons continué à travailler avec Johnpaul Douglass est que nous n’avions pas encore déterminé notre identité visuelle dans Trivium avant In Waves, et Jonpaul Douglass a joué un rôle clef pour nous aider à la trouver. Donc nous voulions refaire appel à lui. Nous sommes incroyablement heureux et fiers du visuel de cet album. Je pense que c’est très différent, il a un côté très austère, intense, intemporel et moderne mais en même temps classique aussi.
Il y a comme une tradition dans vos albums de chansons liées au feu, comme « Thrown Into The Fire » sur cet album, mais aussi « Breathe In The Flames », « Incineration: The Broken World », « Watch The World Burn », « Of Prometheus And The Crucifix », « Anthem (We Are the Fire) »… Qu’est-ce que le feu représente pour vous ?
Je pense que le feu a toujours été une thématique dans le metal, ça a toujours été quelque chose vers laquelle nous revenons au niveau des paroles. Le feu et l’eau, ce sont des éléments simples. En fait, le triangle est le symbole alchimique du feu et l’idée de « tri » c’est Trivium. Voilà pourquoi tout semble avoir tellement de sens, parce qu’Ashley (Ashley Howard Heafy, son épouse, NDLR) a fait le symbole de The Sin And The Sentence en se basant sur le symbole alchimique du feu, qui est le triangle, et elle a ajouté les flammes à l’intérieur, et ça m’a fait penser à Trivium, ça m’a fait penser aux ingrédients du feu et, comme tu l’as mentionné, au fait que le feu est un thème récurrent dans ce groupe. Tout s’est mis à coïncider. Tu sais, tu peux prévoir tout ce que tu veux mais dès qu’il s’agit de créativité, les choses peuvent toujours changer. A mesure que les choses évoluaient vers ce que c’est maintenant, ça semblait être la bonne chose, et ça paraissait bien de clore cet album avec la sévérité du feu.
Vous avez une chanson qui s’intitule « Beauty In The Sorrow » (« La beauté dans le chagrin » en français, NDT) et on peut remarquer que votre inspiration vient souvent d’émotions sombres. Est-ce ce que vous faites : essayer de trouver de la beauté dans les émotions sombres et négatives ? Ou dit plus simplement : changer l’obscurité en lumière ?
Avec Trivium, il a toujours été question de mettre en avant le fait qu’il y a de l’obscurité dans le monde et que c’est important de l’affronter et d’y travailler. Dans la vie, nous exorcisons nos démons en faisant de la musique. Et nos chansons peuvent ne pas toujours avoir une lumière au bout du tunnel en soit, mais la lumière au bout du tunnel est le fait que nous pouvons mettre quelque chose de négatif dans quelque chose de positif, qui produit de la positivité pour d’autres. Donc les gens peuvent venir à nos concerts et ils peuvent chanter à gorge d’éployée et se sentir mieux lorsqu’ils en ressortent. C’est ça l’art, c’est ça la musique, c’est ça le metal. Ça ne pose pas de problème de s’évader en écoutant de la pop qui te dit que tout va bien, mais tout ne va pas toujours bien et c’est important de l’accepter et d’y travailler, de vouloir corriger ça. C’est ça notre idée. Pour « Beauty In The Sorrow », et pour la majorité des paroles et des mélodies de chant de cet album, j’ai en fait écrit avec Paolo, ce qui était vraiment cool. Nous avons dit que peu importe qui écrit quoi sur cet album, il faut que ce soit ce qu’il y a de meilleur, peu importe qui commence, ça reste Trivium au final. Et ce qu’il recherchait était exactement ce que tu as dit. C’est comme les gens qui essaient de rationaliser quelque chose de bon à partir parfois de quelque chose qui n’a aucun sens ou de mauvais. Je sais que son inspiration pour cette chanson était qu’il cherchait plein de podcasts et lisait un livre à propos de la Première Guerre Mondiale et sur comment les gens essayaient de trouver ces rationalisations pour la mort de quelqu’un, ou pour des batailles, ou pour la guerre, et c’était vraiment l’inspiration clé de cette chanson, les gens essayant de trouver un sens à quelque chose qui n’en a pas.
Je sais que les paroles ont beaucoup d’importance pour vous. Du coup, de façon plus générale, quels messages avez-vous voulu faire passer avec cet album ?
Cet album est évidemment inspiré par le climat mondial. Je ne dirais jamais que nous faisons quoi que ce soit de politique mais nous sommes influencés par les tensions et ce qui entoure la planète où nous vivons. Ça dépend des chansons. Il y en a plein qui parlent de communication entre les gens. Nous sommes plus connectés que jamais sur internet avec les gens mais on dirait que nous nous éloignons de plus en plus. Je pense que les gens ne réalisent pas la laideur qu’il y a à cracher sur internet quand ils sont protégés parce que loin de nous. Je ne parle pas des commentaires sur les groupes, je parle de ces dernières années, le fait de voir nos familles et amis changer et à quel point des gens que nous pensions connaître sous un certain jour parlent méchamment sur internet à propos d’autres choses dans le monde. C’est ça qui a inspiré la chanson « Other Worlds ». « The Sin And The Sentence » est une chanson qui parle de cette culture d’ameutement comme des chiens et de chasse aux sorcières qu’ont les gens maintenant. Par exemple, quelqu’un dit ou fait quelque chose sur internet, et les gens s’ameutent dessus et potentiellement ruinent sa vie ! C’est vraiment bizarre ! Nous sommes plus connectés que jamais en ligne mais nous sommes plus déconnectés que jamais en personne.
« Nous avons fait des trucs assez révolutionnaires que d’autres groupes ne faisaient pas vraiment. Oui, il y avait des groupes de metal, et oui, il y avait des groupes de metalcore et de death metal moderne, mais nous avons toujours mélangé des choses, que beaucoup de gens pensaient ne devaient pas aller ensemble. »
En janvier, tu as publié les paroles de la chanson « Declaration », qui a été écrite en 2004/2005. Te serais-tu attendu à ce que ces paroles, et peut-être d’autres que tu as écrites, soient toujours aussi pertinentes tant d’années après ?
Oui, c’est dingue ! J’ai écouté pas mal de Dead Kennedys dernièrement. L’album Fresh Fruit For Rotting Vegetables est sorti en 1982, 1983, et quand j’ai écouté cet album pour la première fois de ma vie et commencé à m’intéresser aux paroles, c’était dément ! Ces paroles peuvent s’appliquer à aujourd’hui ! C’est le véritable testament d’une chanson bien écrite, ou d’une bonne histoire, quelque chose qui peut s’appliquer à n’importe quoi. Dans le groupe, la chose en particulier avec laquelle je ne serais jamais timide, c’est le fait que nous soyons pour l’acceptation de tous les milieux, tant qu’ils ne se font pas du mal les uns aux autres. Pour nous, tout et tout le monde sont les bienvenus. Tout le monde peut venir à nos concerts, tant qu’ils ne sont pas là pour blesser quelqu’un. Le metal est fait pour les outsiders, le metal est fait pour rassembler les gens, et j’aime les conversations et le partage. J’aime ce que nous avons en commun et non ce qui nous sépare. C’est de ça dont « Declaration » parlait et c’est pourquoi j’ai besoin de le rappeler aux gens. Ce n’est pas politique de vouloir unifier les gens, vouloir prendre soin des gens et vouloir se débarrasser de l’égoïsme et être plus porté sur le rassemblement des communautés.
Tu as créé tes propres marques et labels Kiichi Chaos et 5B. Qu’est-ce qui a motivé cette décision ?
Nous adorons notre écurie, Roadrunner. Roadrunner a toujours été un super partenaire pour nous. Nous venons d’ailleurs de re-signer chez Roadrunner. Donc nous les adorons. Ce qui s’est passé par rapport à Ember [To Inferno] est que j’ai à nouveau hérité des droits de notre premier album, et lorsque notre premier album est sorti, c’était sur un micro label. Lifeforce est depuis devenu plus gros mais il est clair qu’ils étaient minuscules à l’époque et on ne pouvait trouver Ember To Inferno nulle part à Orlando ou en Floride lorsqu’il est sorti à l’origine. C’était vraiment chiant. C’était notre premier album et on ne pouvait pas le trouver. Donc lorsque nous avons récupéré les droits, je savais que je voulais faire quelque chose de spécial. Donc mon idée était de pouvoir faire quelque chose façon DIY mais à la sauce actuelle, faire ma propre marque, faire en sorte que cet album soit exactement comme je voulais qu’il soit et, à partir des débuts de Trivium jusqu’au moment où nous avons fait Ascendancy, mettre au courant les gens sur ce qu’est Trivium et ce que c’était avant.
Comment te sens-tu par rapport à Ember To Inferno et les premiers pas du groupe après tant d’années ?
Avec la réédition d’Ember To Inferno, c’était autour du dixième anniversaire d’Ascendancy, j’ai commencé à donner des interviews et j’étais très… Je sais que ça paraît dingue mais j’ai un peu oublié que j’étais dans Trivium, j’ai un peu oublié Ascendancy, j’ai oublié toutes les super choses que nous avons faites. J’ai eu l’impression d’être un peu en pilote automatique : partir en tournée, faire un album, partir en tournée, faire un album… Et c’est ce qui a tout déclenché et m’a fait dire, comme je l’ai mentionné plus tôt, « ce prochain album doit être la meilleure chose que nous ayons jamais faite. » Car nous avons fait de super trucs, et je ne suis pas en train de dire que tout ce que nous avons fait récemment n’était pas super, mais c’est certainement pour ça que je voulais faire la meilleure chose que nous ayons jamais faite. Donc cette réédition était très inspirante en me remontrant cet album que nous avons fait avant que nous ayons des fans, avant qu’on sache qui nous sommes ou que qui que ce soit en ait quelque chose à faire. Nous avons fait des trucs assez révolutionnaires que d’autres groupes ne faisaient pas vraiment. Oui, il y avait des groupes de metal, et oui, il y avait des groupes de metalcore et de death metal moderne, mais nous avons toujours mélangé des choses, que beaucoup de gens pensaient ne devaient pas aller ensemble. Ember To Inferno est un album vraiment fantastique, nous en sommes très fiers et je suis tellement content que les gens peuvent enfin le comprendre.
On a récemment vu une vidéo de toi chantant « Until The World Goes Cold » en version joyeuse. Comment s’est arrivé ?
Dernièrement, je me suis intéressé au monde de YouTube et au monde du streaming de jeux vidéo sur Twitch. J’ai rencontré un Youtubeur qui s’appelle Jordi Wild et il a environ sept millions d’inscrits sur YouTube. C’est un grand fan de Trivium et j’étais intrigué par ce monde, parce que c’est un monde dont je ne suis pas familier. Donc j’ai commencé à faire quelques vidéos et il semble que les gens adorent quand je fais des reprises. Donc j’ai commencé à faire quelques reprises. J’ai fait un hommage à Chester Bennington, un hommage à Chris Cornell… Et j’ai vu ces Youtubeurs qui s’appellent Happy Metal et ils ont fait « Ember To Inferno » en version joyeuse. J’ai beaucoup aimé, j’ai trouvé ça vraiment unique, très intéressant, très amusant, très marrant, et je les ai contacté et leur ai dit : « Hey, on devrait faire un truc ensemble ! » Donc c’était vraiment une question de vouloir encourager ces gars qui ont cette chaine YouTube très sympa, cette idée vraiment cool, et faire quelque chose de très différent. C’était amusant ! J’ai récemment fait une vidéo avec Jordi Wild sur son YouTube, j’ai fait le truc Happy Metal, je vais faire des trucs avec ma sœur… Ma sœur Michelle Heafy, elle a une chaîne YouTube où elle fait plein de reprises de jeux vidéo, elle chante des chansons de jeux vidéo japonaises, elle joue la musique et tout. L’idée est de faire de la pub à des amis et montrer aux gens ces autres univers qui pourraient les intéresser.
On a vu pas mal de vidéos de toi en train de jouer en acoustique. As-tu un attachement spécial au format acoustique ? Est-ce quelque chose que tu aimerais développer avec Trivium ?
J’imagine que ce que j’aime avec l’acoustique, c’est qu’on n’a pas besoin de grand-chose. Ce n’est que toi et une guitare acoustique, tu peux ainsi exposer ton âme. Nous avons fait des versions acoustiques de chansons à trois et en fait, ça nous a montré que nous préférons le faire en solo. Donc il y aura d’autres chansons de Trivium en acoustique mais ce ne sera que moi, parce que nous avons réalisé qu’autrement ça ne sonnait pas aussi bien. Ce qui se passe lorsque tu as trois personnes, c’est que ça redevient presque un groupe et alors c’est mieux de revenir à l’électrique et faire quelque chose de totalement différent. Donc mes gars dans le groupe m’ont encouragé à faire du Trivium en acoustique en solo pour le moment. Sur ma chaîne YouTube maintenant, je pense avoir environ vingt reprises, et je me suis amélioré sur la production, j’ai tout fait de Roy Orbison à Sublime. Blink 182 est ma vidéo qui a récoltée le plus de vues pour le moment. J’ai fait « Dammit » de Blink 182 mais j’ai décidé de ne pas seulement la jouer en acoustique mais aussi la jouer comme In Flames l’aurait faite dans les années 90 et si ça avait été pour l’album The Jester Race. Donc il est clair que je fais davantage de trucs bizarres comme ça. J’ai un lot de cinquante chansons que je veux faire, peut-être du Emperor et changer les parties criées par du chant. Je m’amuse, et on dirait que les gens apprécient beaucoup. Donc ma chaîne YouTube est youtube.com/matthewkiichiheafy et j’ai aussi fait pas mal de streams de jeux video sur Twitch, c’est twitch.tv/kiichichaosreigns, et j’aime tout simplement faire connaître aux gens ces nouveaux endroits où ils peuvent se connecter avec moi.
Interview réalisée par téléphone le 1er septembre 2017 par Nicolas Gricourt.
Retranscription : Thibaut Guion & Nathalie Holic.
Traduction : Nicolas Gricourt.
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