La semaine du 6 novembre 2017 est assurément la semaine capitale de Trust et de ses fans Parisiens (et même de Manchester). Cinq dates, cinq salles différentes et une affluence qui ne laisse aucun doute sur l’engouement du public pour la formation française qui lâchait en 1979, 1980 et 1981, trois brûlots hard rock nommés respectivement Trust (ou L’Elite), Répression et Marche Ou Crève. Trois albums fondamentaux du (hard) rock hexagonal. Nous rattrapons le train Trust le mardi à La Maroquinerie pour en descendre au terminus le vendredi à l’Elysée Montmartre. Prêts pour un marathon ? Suivez-nous ! « Engouement » disions-nous ? Vous voulez des preuves ? Logique.
Bus Palladium complet. « Facile » rétorquerez-vous, petite salle. Pas faux. Maroquinerie complet. « Toujours pas si difficile ? » : vous êtes durs en affaire. Elysée Montmartre à guichets fermés. Là, peut-être reconnaîtrez-vous que cela n’est pas à la portée de tout le monde. Et si le Bataclan ou le Trianon n’affichaient pas complets, au vu du nombre de spectateurs présents, il ne devait pas rester beaucoup de tickets à vendre. Engouement confirmé donc, preuves à l’appui.
Artiste : Trust
Date(s) : 7, 8, 9 et 10 novembre 2017
Salle(s) : La Maroquinerie, Le Bataclan, Le Trianon et L’Elysée Montmartre
Ville : Paris [75]
Cette question étant réglée, par où poursuivre ? Par le son, indéniablement. Excellent sur toute la ligne, chacune des quatre salles ayant bénéficié d’une sacrée qualité. Pas trop fort – hormis peut-être parfois sur la voix de Bernie -, clair, permettant à toutes les oreilles présentes de profiter de chaque note de chaque titre. Félicitations donc à l’ingénieur du son. Après le son, abordons les lumières. Le groupe ne néglige pas cet aspect des concerts et leurs prestations bénéficient d’un habillage lumineux qui, sans être exceptionnel, soutient le propos.
On peut aussi parler des premières parties. A La Maroquinerie, introduit par Nono lui-même et dont Bernie dira plus tard le plus grand bien, Klink Clock, duo guitare batterie. Les Français offrent un rock brut et râpeux et jouent leur carte à fond. Auré, à la guitare, n’hésite pas à monter sur les retours, au plus près du public. Jennie, debout derrière ses fûts, assure la communication avec le public. Le duo offre une bonne entrée en matière que les spectateurs apprécient. A noter qu’Auré officie aussi en tant que technicien guitare de Norbert Krief.
Le lendemain au Bataclan, les fans ont droit au trio belge Trouble. De la musique plus introspective pour une prestation où peu d’émotions passent. Le public reste calme, applaudit. Mais pas sûr que cette prestation reste dans les annales. Pour les deux dernières dates, au Trianon et à l’Elysée Montmartre, David Sparte, fils de Nono, officiant dans un funk rehaussé de hip-hop de très bonne facture, aura la charge d’ouvrir le bal. Très en place, soutenu par des musiciens débordant de charisme que cela soit côté guitare ou côté basse, David propose quelque chose d’intéressant. Peut-être lui-même doit-il gagner en prestance pour imposer sa présence à côté de ses musiciens. Ceci étant dit, leur entente se voit clairement sur scène et le groupe délivre une belle prestation chaque soir.
Ces trois premières parties montrent que Trust se joue des conventions en présentant des formations à l’univers très éloigné de leur hard rock et du monde metal. Pas forcément facile pour rencontrer le public surtout sur une prestation de 30 minutes, les mondes des uns et des autres étant très différents. Là-dessus, Klink Clock est peut-être le groupe qui avait le plus léger handicap. Pas facile du coup de chauffer la salle mais la braise est en fait déjà dans les salles et il suffit d’un premier léger souffle « trustien » (le riff de « L’Archange ») pour que l’ensemble ne s’embrase. Peut-être un peu moins vrai pour La Maroquinerie mais de manière générale, les fans, quarantenaires et plus, n’attendront jamais très longtemps pour laisser exploser leur ferveur. Pour un bon concert, il faut un bon groupe évidemment mais aussi un bon public et de ce côté, rien à redire, les fans ont chanté, applaudi, galvanisé le groupe.
Nous avons parlé son, lumières, premières parties et spectateurs. Il va bien falloir parler des cinq bonhommes qui ont officié sur toutes ces scènes. Impressionnants ! En grande forme, Bernie avec toute sa voix, Nono magistral, tous les deux manifestement complices sur scène, échangeant de nombreux sourires. Des sourires, il y en a d’ailleurs beaucoup, francs et directs, entre tous les membres du groupe, de David Jacob, bassiste aux pieds nus, à Christian Dupuy, tout jeune batteur marseillais, en passant par Izo, guitariste ô combien discret, presque effacé. Et musicalement, cette joyeuse bande sert à chaque fois des sets inspirés, truffés de passages instrumentaux savoureux, bonifiant chaque titre par rapport à la version studio. Un groupe qui innove aussi comme le prouvent les trois choristes qui le soutiennent dans sa prestation du Trianon, participation particulièrement réussie sur le très bon nouveau titre « Déjà Servie ». Nouveau titre ? Oui, Trust en a effectivement proposé quelques-uns.
En live, « Déjà Servie » ou « L’Exterminateur » fonctionnent très bien. Il n’est pas question pour la maison Trust de céder à la facilité du best-of. Evidemment, les trois premiers albums sont là avec « Comme Un Damné », « Marche Ou Crève » – quelle splendide version jouée à La Maroquinerie ! -, « Au Nom De La Race » ou encore « Instinct de Mort ». Mais il y a aussi « Surveille Ton Look » de l’album Rock’n’Roll, titre pas forcément le plus efficace et qui aurait pu être remplacé certains soirs, ou encore « Chaude Est La Foule » ou « La Mort Rôde » issu de Soulagez-Vous Dans Les Urnes. Et parmi tous ces titres, des moments lumineux, assez magiques : « Déjà Servie » au Trianon, « Marche Ou Crève » à La Maroquinerie dont nous avons déjà parlé mais aussi « Fais Où On Te Dit De Faire » et « Antisocial » à La Maroquinerie, « Le Temps Efface Tout » et « Fatalité » au Bataclan et LE titre : « Préfabriqués » à l’Elysée Montmartre qui éclipse même « Antisocial » avec Bernie qui chante « Quelle sensation ? » et le public de répondre à gorges déployées « La destruction ! ». Énorme. Un regret : « Certitude Solitude » qui pâtit du manque de la seconde voix. Pourquoi ne pas avoir profité de la présence des choristes au Trianon pour tenter quelque chose ? Tant pis, la fête fut belle quand même.
Ne nous quittons pas sans parler de l’attitude du groupe, de son duo historique. Nono qui fait monter un père et son fils sur scène, fans venus de Manchester et qui suivent le groupe pendant les cinq jours. Sympa. Nono encore lui qui va saluer à l’Elysée Montmartre un enfant juché sur les épaules d’un adulte, un casque de protection bien rivé sur ses oreilles. Et Bernie avec ses looks improbables. Quelle présence, quel aplomb ! Et qui ne compte pas forcément caresser son public dans le sens du poil : quand un spectateur de La Maroquinerie lui chaparde son bob, il remet sans sourciller le fan à sa place. Quand quelqu’un crie au Trianon « Enlève ton bob », il finit un peu saoulé par expliquer la raison du bob et des lunettes : ils protègent ses yeux fragiles de la lumière et de la sueur.
Il sera aussi plus que circonspect face aux réactions (légères certes mais présentes) d’une partie du public parisien quand il annonce que Christian vient de Marseille. Mais cette façon d’être est bien agréable. La maison Trust n’est pas lisse, polie ou aseptisée. Et il y a cette générosité chez le chanteur qui sait remercier son public, le galvaniser, dire combien il apprécie la proximité qu’offrent les salles choisies. Bernie est un meneur de revue qui n’a pas sa langue dans sa poche et c’est très bien ainsi. Un zeste d’humour aussi quand il provoque le public qui ne chante pas assez sur « Antisocial » en disant que lorsque Metallica l’a joué, il y a eu plus de bruit (NdA : Metallica a joué un peu d’ »Antisocial » lors de son dernier passage à Paris).
Il y a aussi le Bernie engagé, politisé qui arbore un tee-shirt flanqué du slogan « Justice pour Adama Traoré, sans justice, vous n’aurez pas la paix » – tee-shirt qui avait fait rire jaune Nagui lors du récent passage de Trust à Taratata (NdA : L’affaire Adama Traoré est une affaire judiciaire qui a pour origine la mort d’un jeune homme, Adama Traoré, en juillet 2016 à la gendarmerie de Persan dans des conditions encore non éclaircies). Bernie qui présente le groupe avec Izo à son extrême-gauche, La France Insoumise en quelque sorte, associe David à une gauche socialiste qui n’existe plus, demandant d’ailleurs s’il y a un socialiste dans la salle. Et dédiant « L’Exterminateur » à tous ceux qui ont voté… en marche arrière. Chacun y verra ou pas une allusion à La République En Marche de notre président. Enfin, ce compte-rendu serait incomplet si nous n’évoquions pas la minute de silence que le groupe a demandé au Bataclan, posant une bougie du souvenir sur un retour, bougie qui brûlera tout au long du concert. L’hommage est là, sobre et court, parfait. Seulement troublé par les déclencheurs de quelques appareils reflex.
Si le groupe reste dans cette forme, que les nouveaux morceaux tiennent leurs promesses dans leur version studio, nul doute qu’il faudra compter sur Trust dans les prochaines années. Quelqu’un pour s’en plaindre ?
Report et photos : Loïc « Lost » Stephan.
trust..c’est comme les films au cinema…quand t’a rien a foutre tu te dis..je vais au cinoche voir n’importe quel navet….a la fin tu sais que le film c’est de la merde mais tu es compte dans les personnes qui ont ete voir le film…et on fait passer ça pour de l’engouement…trust n’est plus que l’epluchure de ce qu’il a ete..respect pour Nono…le reste ce sont des pièces rapportees..quand a Bernie…oubliez le..n’ecoutez que les trois premiers albums du trust d’avant qui resteront du must en matiere de rock français…Ne suivez surtout pas ces medias qui ne sont voues qu’au copinage de merde en disant que Trust c’est super…quand vous regardez des videos live des annees 80 de trust ..Et j’ai meme pas 40 piges pour dire ça…Vous preniez une gifle a chaque chanson…Maintenant il ne nous reste que le revers de la main…d’un gosse de deux mois…Pitoyables…desolants…infames..Affligeant…j’en passe et des meilleurs…quelle misere….
[Reply]
ahhahahahaaaaa issou !
[Reply]
Aux détracteurs du groupe , une seule réponse qui vaut tous les blablas:afficher complet le 17 déc à Lyon..
[Reply]
burnie bonvoisin restera toujours un sale con!
[Reply]
Les commentaires tellement positifs me questionnent un peu … Avez vous vu le même groupe qu’au Hellfest, avec ce concert tellement moisi que beaucoup comme moi sont partis avant la fin ? Et Bernie-Bobo-Donneur de leçons j’avoue je ne peux plus 😉
[Reply]
Haha un peu comme aux Artés à Strasbourg 🙂
Ils se la pétaient vraiment trop, et après des heures de festoche avec des groupes super humbles… ça passe pas.
Et les arrangements remaniés qui enlèvent toute force aux morceaux ? Et la démagogie de Bernie qui récupère tout ce qui passe pour se la jouer rebelle? Et ces gars qui ne peuvent plus s’encadrer depuis 30 ans mais il faut bien manger ? Et ce live pathétique au Hellfest ? Et ce Ni dieu ni maitre qui est quand même une sacrée bouse ? Et ce bobbbbbbbbbbb ?!!
La nostalgie rend parfois aveugle
Merci pour ces comptes rendus. Par contre, je trouve que la version actuelle de « surveille ton look » est la meilleure que le groupe n’ai jamais proposé. Elle ne me paraît pas dispensable du tout…
[Reply]
Trust restera pour moi dans le top 5 des plus grands groupes de Hard français (avec Sortilège…) .
Nono est un excellent gratteux et Bernie a cette capacité vocale virile de faire un « hard-rap » qui peut intéresser une nouvelle génération plus axée vers l’univers rap.
Pour le reste (engagement politique) ce n’est pas sur ce plan qui m’attire pour écouter le leader charismatique du groupe mythique même si « antisocial » restera dans nos cœurs pour l’éternité…
[Reply]
trust et telephone sont les deux monstres du rock francais en genéral…..( daccord avec toi pour sortilege ; mais helas , trop peu connu )