Cela faisait bien longtemps que Turbonegro ne nous avait pas offert une nouvelle galette à se mettre sous la dent. Trop longtemps. D’autant qu’on attendait de voir ce que donnerait l’évolution du groupe avec le chanteur Tony Sylvester, après avoir fait ses premiers pas sur Sexual Harassment (2012) et avoir pu bien se roder en live au point d’en faire oublier son pourtant charismatique prédécesseur, mais aussi la réintégration d’un claviériste en la personne d’Haakon-Marius Pettersen. Mais justement, comme nous le confie le frontman ci-après, ces années d’attente n’ont pas été pour rien et lui ont servies à grandir en tant qu’artiste.
Et les fans sont aujourd’hui récompensés de leur patience : RockNRoll Machine tient toutes ses promesses et bien plus encore. Ainsi Sylvester nous livre l’état d’esprit de ce dixième album, sorti exactement vingt ans après le mythique Apocalypse Dudes. Un album à la fois rassurant par sa qualité de composition, son sens de la fête, ses touches d’humour, bref, tout ce qui fait l’identité du combo, et surprenant par son parti-pris, voyant les membres de Turbonegro se replonger dans leur jeunesse, à la fin des années 70 et au début des années 80. On parle de tout ça ci-après.
« C’est marrant parce que le groupe a toujours eu ce gros son pour les stades, même lorsqu’ils jouaient dans des squats. […] Donc lorsqu’ils ont eu du succès, c’était comme s’ils étaient déjà arrivé à maturité, ils étaient prêts pour ça, donc de mon côté, j’ai dû rattraper mon retard. »
Radio Metal : L’album précédent, Sexual Harassment était ton premier avec Turbonegro. Avec le recul, comment vois-tu ces premières années avec le groupe ? On dirait que tu as été très facilement accepté par les fans…
Tony Sylvester (chant) : Ouais, carrément ! Et probablement que la raison pour laquelle l’album, Sexual Harassment, a été fait si vite après que j’ai rejoint le groupe était que les réactions étaient extrêmement positives, c’était incroyable. Et je pense que ça a davantage à voir avec le groupe qu’avec moi, car je pense que tout le monde voulait tellement que le groupe revienne qu’ils étaient très contents rien que de les voir. Car il n’y avait pas de véritable plan. C’était plus qu’ils avaient le sentiment que le groupe n’était pas encore arrivé à une fin satisfaisante. Je pense qu’au départ, l’idée était juste de donner quelques concerts, presque pour finir comme il faut, d’une certaine façon. Et ensuite c’est devenu : « Bon, allez, on fait encore quelques concerts. » Puis c’est devenu : « Bon, allez, on enregistre de nouveaux trucs. » Mais ça n’en serait pas arrivé là si les gens n’avaient pas été aussi enthousiastes. Donc nous avons foncé et avons enregistré le premier album très rapidement, genre six mois après que j’ai rejoint le groupe. C’était vraiment un album pour m’accueillir dans le groupe. Il était vraiment dans le style d’où je venais, c’était un album très immédiat, rapide, car je venais du hardcore et ce genre de background ; je pense que nous nous sommes plus concentré sur ce type de son. Mais maintenant, six ans plus tard, il n’y a plus ce même sentiment. Là, c’est plus un album où nous nous sommes dit : « On a quelque chose à prouver. » C’est un album bien plus travaillé : nous avions le luxe du temps, le luxe d’avoir joué ensemble pendant cinq ou six ans avant, donc nous sommes dans un autre état d’esprit aujourd’hui.
Quand même, six ans pour faire un album, ça reste très long…
[Petits rires] Bon, en fait, honnêtement, nous avons vraiment démarré le processus… Nous avons juste enregistré deux chansons, je ne sais plus quand, il y a trois ans je crois, qui sont les deux singles qui sont sortis, « Hot For Nietzsche » et « Special Education ». Et ensuite, nous n’avons pas vraiment démarré l’album à proprement dit avant il y a un an, et en l’occurrence il a été enregistré assez vite. C’est juste que ça donne l’impression que ça fait longtemps. Mais le problème à être dans un groupe comme Turbonegro, c’est qu’il y a beaucoup de chansons que les gens veulent entendre en live. La discographie du groupe est tellement vaste et les gens réclament tellement de chansons que c’est dur de caser de nouvelles musiques, même dans un set de quatre-vingt-dix minutes ! Je ne savais même pas si nous allions enregistrer à nouveau un jour. Mais, tu sais, c’était : « Bon, on le fait ? On le fait pas ? » Et puis est arrivé le moment où nous nous sommes dit : « Non, on veut le faire ! » Alors nous l’avons fait [rires]. Et puis, les chansons « Hot For Nietzsche » et « Special Education » ont été composées avec un synthé ou du clavier en tête, et évidemment, ça faisait depuis 2009, quand Pål [Bøttger Kjærnes] était dans le groupe, que nous n’avions pas de claviériste, donc c’était vraiment ce que notre cœur nous dictait. Donc le fait de composer et enregistrer ces chansons nous a poussés à intégrer quelqu’un pour jouer ces parties. Et une fois que ceci est arrivé, nous avons su que nous voulions travailler sur de la nouvelle musique.
Mais penses-tu que tout ce temps que vous avez laissé passer a été bénéfique voire nécessaire ?
C’est juste qu’il n’y avait pas de profond désir ; nous n’avions pas le sentiment que c’était utile. Nous étions contents de donner des concerts et travailler là-dessus, surtout pour ma part. Mon niveau de performance, et le simple fait d’apprendre à jouer avec un public de cette envergure et apprendre à ne serait-ce qu’avoir l’endurance et l’énergie pour faire des sets de quatre-vingt-dix minutes à deux heures, pendant tout ce temps j’ai travaillé là-dessus. Car je venais d’un monde où on joue des sets de vingt minutes et tu ne fais que crier à n’en plus pouvoir, à te jeter dans tous les sens, ce genre de trucs. J’ai dû me faire à l’idée d’aller jouer dans de grands festivals, face à des gens qui ont payé beaucoup d’argent pour te voir, et m’assurer de faire une très bonne prestation professionnelle, que tout le monde soit content, et de tout donner. J’ai travaillé pendant longtemps là-dessus. Il y avait donc beaucoup de sources d’inquiétudes : la présentation, les concerts, le son… Nous avons travaillé avec le groupe mais pas forcément sur de la nouvelle musique, si ça a du sens. Mais le fait d’intégrer Haakon-Marius [Pettersen] dans le groupe était vraiment ce qui nous a fait dire : “D’accord ! Allez, on écrit des chansons ! » Car maintenant, nous avions cette nouvelle arme dans notre arsenal.
Tu as mentionné que tu avais beaucoup à apprendre, donc j’imagine que c’était un genre d’éducation spéciale…
Ouais, très bon [rires]. C’est marrant parce que le groupe a toujours eu ce gros son pour les stades, même lorsqu’ils jouaient dans des squats, avec la pyrotechnique, des solos de guitare et tout. C’était cet énorme groupe grandiloquent qui jouait plus ou moins dans un contexte punk rock. Donc lorsqu’ils ont eu du succès, c’était comme s’ils étaient déjà arrivé à maturité, ils étaient prêts pour ça, donc de mon côté, j’ai dû rattraper mon retard au niveau de ma prestation.
« C’est la beauté du death-punk, nous avons inventé ce genre, donc ça peut être tout ce que nous voulons que ce soit [rires]. »
Et même vocalement : en écoutant RockNRoll Machine, le timbre de ta voix est assez différent de Sexual Harassment. C’est plus brillant et bien moins rocailleux.
Ouais. Tu sais ce que c’est ? C’est littéralement ainsi que je me suis développé avec les concerts. Car je ne peux plus chanter comme ça maintenant, surtout par rapport à ce que la musique nécessitait. L’album est vraiment un reflet honnête de ma manière de chanter aujourd’hui. Je ne chante plus comme avant. Ça a été un processus graduel mais si tu écoutes Sexual Harassment et le nouvel album, le changement est probablement très abrupte et ça sonne très différent. En réalité, ça a lentement changé avec le temps. Mais aussi, rien qu’en raison de la tonalité des musiques, ça exige une tessiture plus grande et davantage de styles vocaux différents. Tout est en Mi, ce qui pour moi, en grande partie, est tout en haut de mon registre. Il y a beaucoup de choses qui me mettent vraiment à l’épreuve, ma tessiture de voix, mais c’était amusant de travailler là-dessus.
Donc Turbonegro t’a changé…
[Petits rires] Absolument. C’est marrant : lorsque je tourne, je ne bois bas et je dois faire attention à moi [rires]. Mais ouais, c’est certain.
RockNRoll Machine possède un côté années 80 très prononcé, de l’artwork jusqu’aux claviers et effets robotiques sur la voix, ce qui va dans le sens du revival années 80 dont on est témoins aujourd’hui. Comment vous êtes-vous retrouvés dans cette atmosphère particulière ?
C’était deux ou trois choses. Nous écoutons beaucoup de choses en coulisses ; nous nous faisons toujours écouter de la musique les uns les autres. Avant de se mettre à se gonfler à bloc pour monter sur scène, nous écoutons beaucoup de ZZ Top, de Van Halen, ce genre de radio rock des années 70 et 80. Et puis Haakon-Marius est arrivé dans le groupe, qui est une encyclopédie vivante de la musique de cette époque ; c’est comme ça qu’il joue, c’est sa passion et son amour. Du coup, il nous a vraiment ramené là-dedans. Ca a toujours représenté une grande partie de notre amour pour la musique, les trucs de cette époque, mais il l’a vraiment fait ressortir de nous. Donc, d’une certaine façon, Sexual Harassment était un album qui a été fait pour moi, ou qui était centré sur mes influences, tandis que là, c’est clairement un album centré sur les influences d’Haakon-Marius. Et l’idée avec l’artwork, nous voulions faire appel à un gars qui fait des graffitis, qui est un art issu de l’époque des jeux vidéo et jeux d’arcade où nous avons grandis, et tous ces endroits qui quand nous étions gosses étaient à la fois cool et dangereux. Genre quand on allait aux salles d’arcades, c’était là où on pouvait trouver les emmerdes, c’est là où étaient les gens, et c’était des lieux impressionnants. Donc l’artwork est un peu un reflet de ce type d’influence. Car à la fin des années 70, nous avions tous entre dix et douze ans, et c’est ça que l’album essaie de saisir, cette époque où tout était plus ou moins dangereux et palpitant, et tu ne savais pas encore ce que tu aimais, tu absorbais tout.
C’est intéressant que tu dises que Sexual Harassment était plus centré sur tes influences et que maintenant RockNRock Machine est centré sur celles d’Haakon Marius. C’est rare de voir de nouveaux membres avoir un tel impact aussi rapidement. Penses-tu que le groupe avait besoin de retrouver un peu de fraîcheur avec de nouveaux membres ?
Ouais mais je pense que c’est plus que le clavier nous manquait, alors que ça a toujours été une part importante de Turbo, que ce soit ce genre piano rythmique à la Stooges que Pål a apporté au groupe ou même le côté très orchestré de la période Scandinavian Leather et Party Animal, ces albums avaient de gros sons avec de grosses parties, comme « Fuck The World » et ce genre de choses, ils avaient ces trucs en plus. Donc ça nous manquait un peu en live. Alors que maintenant, quand nous jouons les anciennes chansons en live, comme « City Of Satan » et « Fuck The World », ça sonne bien plus gros et dans l’esprit dans lequel elles ont été conçues et écrites à l’origine, parce que nous avons ce pianiste et claviériste. C’est vraiment sympa de retrouver cette part du son de Turbo. Donc ce n’est pas forcément qu’il apporte quelque chose de nouveau, en dehors de son enthousiasme. C’est plus qu’il nous rappelle et ramène cette part du son de Turbo. Et c’était probablement pareil avec Sexual Harassment, ce n’était pas que j’étais là à dire : « Oh, essayons cette nouvelle façon de faire les choses ! » C’était bien plus que je leur rappelais Ass Cobra, ce côté un peu vilain du son. Donc là maintenant, c’est le côté grosse production orchestrale qu’on nous a rappelé.
Les années 80 ont été beaucoup moqués durant les décennies passées jusqu’à aujourd’hui où elles sont réhabilitées. Mais qu’est-ce que les années 80 représentent pour toi ?
C’est marrant parce que pour moi, c’était un peu… Je suis né en 1973, donc jusqu’à 1985 ou 86, j’écoutais probablement tout ce que je pouvais trouver, les trucs populaires, peu importe ce qui passait à la radio. Tu tires toutes les influences que tu peux dans ce que tu trouves. Donc j’écoutais les disques de ma sœur. Mais les choses que j’aimais vraiment étaient AC/DC, Motörhead, Queen. Queen était un de mes groupes préférés. Mais ensuite, une fois que j’ai eu treize ans et que j’ai entendu le punk et le hardcore via le skate, ça s’est retourné. Alors je n’ai plus rien écouté de mainstream, rien qui passait à la radio ou quoi. Donc je pense que c’est presque à ça que cet album renvoie, le fait d’être un gamin avant d’avoir de bons goûts, quand tu écoutais tout, et tout sonnait super, tout était intéressant, tout était nouveau, et ça n’avait pas d’importance pour toi si c’était un artiste qui vend des millions d’albums ou si c’est juste un petit groupe ou si c’est quelque chose que tu viens d’entendre, peu importe si c’est cool ou pas, tu le prends et tu trouves ça excitant. C’était un peu ça l’état d’esprit que nous cherchions à avoir. Il y a aussi ce côté jeux vidéo ou musique de film dans cet album, avec une chanson comme « John Carpenter Powde Ballad ». C’est vraiment fait comme un clin d’œil à ces BO rock des années 80.
« Nous regardons le futur du point de vue d’un gamin de dix ans en 79 plus que du point de vue d’un vieil homme obèse tel que moi en 2018 [rires]. »
C’est d’ailleurs probablement la chanson la plus surprenante de l’album. Ça sonne presque comme un mélange de Def Leppard et la chanson « Poison » d’Alice Cooper.
Ouais ! C’est clair. Je pense aussi à Whitesnake, dans les couplets notamment. Mais il est évident qu’Alice Cooper, et en particulier celui des années 70, est une énorme influence pour nous. Et nous parlons tout le temps de « Poison », c’est vraiment une super chanson. Mais c’est marrant parce qu’en fait, c’est un thème avec lequel nous nous amusions pour Sexual Harassment mais qui finalement ne s’est pas retrouvé sur l’album. C’est très différent aujourd’hui mais ça date d’il y a pas mal de temps ; le riff et la mélodie principales était quelque chose que nous avons écrit pour Sexual Harassment. Et puis nous avions la chanson « Rise Below » sur Sexual Harassment, qui selon moi en est un peu les prémices. C’est la beauté du death-punk, nous avons inventé ce genre, donc ça peut être tout ce que nous voulons que ce soit [rires]. Nous avons décidé que ceci serait du death-punk, donc voilà !
Et pourquoi cette référence à John Carpenter en particulier ?
La chanson a eu plusieurs titres de travail. Tu sais, lorsque les groupes s’amusent avec les chansons, ils leurs donnent des titres de travail. Donc c’est comme : « Oh, le gros riff, celui qui fait… » Peu importe. Donc celle-ci avait deux titres de travail, l’un était « John Carpenter » et l’autre était « Powder Ballad ». Donc nous les avons rassemblés pour le titre final, et c’est tout [rires]. C’est tout simple !
Vous avez déclaré avoir « voyagé dans le futur et ceci est ce que [vous avez] entendu à la radio. » Est-ce que ça signifie que, selon toi, la musique populaire du futur sera forcément rétro ?
Je pense que ça va dans ce sens. Roxy Music a toujours dit qu’ils essayaient de s’habiller comme dans les années 30 mais en jouant de la musique des années 50, tout en étant dans les années 1980/1970. Il y a toujours ce côté rétro dans la science-fiction et les trucs futuristes, car il faut bien que ça se base sur quelque chose. Mais il y a plusieurs choses qui expliquent ça. A cette époque, quand tu penses à la fin des années 70, il y avait ce mouvement disco superficiel ; c’était vraiment comme si le rock et le punk étaient la vraie musique et le disco et les synthétiseurs étaient de la musique factice. Donc nous jouons un peu là-dessus. Il y a plusieurs références à ça dans les paroles des chansons, mais surtout dans « RockNRoll Machine », c’est-à-dire que les gens pensaient que ça aller tuer les musiciens et la musique, l’idée que les synthétiseurs pouvaient tout jouer. Je dirais donc que nous regardons le futur du point de vue d’un gamin de dix ans en 79 plus que du point de vue d’un vieil homme obèse tel que moi en 2018 [rires].
Turbonegro a toujours eu beaucoup d’humour, et il y a évidemment de la dérision dans cet album. Du coup, quelle part de RockNRoll Machine est de la moquerie, et quelle part est un authentique amour pour le rock n’ roll et les années 80 ?
Je ne crois pas qu’il y ait une réelle distinction entre les deux. Il y a plusieurs groupes auxquels les gens ne cessent de se référer en parlant de cet album, et c’est très vrai, ce sont Van Halen et AC/DC. Ces deux groupes sont de très bons exemples où, même si les paroles ou l’image sont légères et, dans une certaine mesure, contiennent beaucoup d’humour ou de sarcasme, la musique en tant que telle était toujours très sérieuse, très sophistiquée. Et je pense que notre album est probablement – en tout cas j’espère – dans cette lignée, c’est-à-dire que même si le contenu est divertissant, ça ne signifie pas que ce n’est pas quelque chose que nous prenons au sérieux, si ça a du sens. C’est vraiment ça, ce n’est pas… Je pense que le rock n’ roll en soi est absurde. C’est une forme de divertissement qui est exagérée et intentionnellement extravagante et décalée, et c’est super. Donc ce n’est pas vraiment que nous nous en moquons, même si au final, ce que nous faisons, revient un peu à ça. C’est légèrement absurde.
Il est clair qu’il y a du Van Halen dans une chanson comme « Skinhead Rock&Roll », avec le clavier à la « Jump », et du AC/DC dans de nombreux riffs. On peut aussi entendre The Who dans l’intro de « Hot For Nietzsche ». Cet album est-il une déclaration d’amour à tous ces groupes qui ont façonné le rock n’ roll ?
Turbo c’est du rock de collection de disques, ça l’a toujours été. Ça a toujours été une question d’amour pour les groupes qui sont venus avant. Si tu écoutes, il y a aussi du Ramones là-dedans, The Stooges aussi, Alice Cooper comme tu l’as mentionné… Donc tout ce que nous avons toujours adoré se retrouve là-dedans. Dead Boys… La liste est interminable ! Il y a toujours ces petits bouts, et ça a toujours été le cas avec ce groupe. C’est là où on trouve nos points communs. Nous sommes des fans d’albums. Nous sommes des geek de musique, c’est de ça dont nous parlons entre nous : « Ah, est-ce que t’as entendu ça ? Oh mon Dieu ! » Et sur cet album, il y avait beaucoup de ça, le fait de se jouer des trucs, de s’enthousiasmer sur des choses que nous n’avions pas entendu avant.
Et pour revenir sur ce dont on discutait juste avant, tout ça, ce sont le genre de groupe que j’ai toujours adoré : c’est trop stupide pour être intelligent et trop intelligent pour être stupide. Tom l’a bien décrit une fois lorsque nous écoutions Van Halen : c’est le groupe ultime parce qu’ils étaient ce groupe sophistiqué pour faire la fête ; il l’a complètement résumé. Voilà ce à quoi nous aspirons, à trouver cette étroite frontière entre se soucier de ce que l’on fait et s’assurer qu’on le fait bien et du mieux possible, mais à la fois, s’assurer que c’est divertissant et que ça passe l’épreuve de la fête. Donc c’est un délicat équilibre à atteindre et j’espère que nous l’avons atteint sur cet album. Mais c’est à des gens comme toi d’en juger [petits rires].
« [Van Halen et AC/DC], ce sont le genre de groupe que j’ai toujours adoré : c’est trop stupide pour être intelligent et trop intelligent pour être stupide. »
Je suppose que « Fist City » est un clin d’œil à « Sin City » d’AC/DC ?
Un clin d’œil à « Sin City » et aussi à « Fist City » de Loretta Lynn, évidemment. Mais ouais, absolument. En fait, pour moi, l’album Powerage est le plus grand album de rock n’ roll ou de rock jamais écrit. C’est la référence pour évaluer les albums de rock. Donc ouais, c’est un salut affectueux envers les maîtres, et surtout… Tu sais, la chanson a été écrite avant que Malcolm [Young] ne meure mais elle est évidemment sortie après, donc c’est devenu un joli hommage. Je l’ai dit dans à peu près toutes les interviews, parce que bien sûr tout le monde cite AC/DC, mais si tu joues de la musique basée sur des riffs de guitare répétitifs ou cycliques, tu n’échappes pas à l’influence d’AC/DC. C’est aussi simple que ça. Et surtout avec les riffs qui respirent, qui ont de l’espace, comme le fait AC/DC, forcément tu finis par sonner un peu comme eux. Donc ce n’est pas tant délibéré que naturel.
Les paroles de cette chanson sont très drôles. Comment en viens-tu à de telles idées ?
[Rires] C’est juste… Je ne sais pas. C’est nous. Combien d’ambiguïtés entre la bagarre et le « fist-fucking » peut-on placer dans une chanson ? Je pense que nous avons plus que rempli le quota pour en être satisfaits. C’est donc ça l’idée : est-ce une chanson qui parle d’assouvir une vengeance contre quelqu’un ou bien est-ce une chanson sur le sexe ? Qui sait ? [Rires]
Dirais-tu que le rock manque d’humour et d’autodérision de nos jours ?
Ouais et je pense que ça manque de caractère. Ça ne me dérange pas forcément que ce ne soit pas drôle, ce qui me dérange, c’est que ça manque de caractère ! Donc ça n’a pas d’importance si c’est plus de la colère ou de l’humour ou je ne sais quoi, je pense juste que je n’entends pas grande chose aujourd’hui qui me saisisse à un niveau émotionnel, et surtout qui ait ce genre d’humour. Enfin, il existe plein de groupes qui pensent être drôles, mais je ne crois pas que ce soit la même chose ; si tu es un groupe parodique, c’est une autre histoire, et je ne vais pas rentrer là-dedans car ce n’est pas trop ma tasse de thé. Mais si tu penses aux personnages comme ceux dont nous avons parlé, il n’y en a plus beaucoup comme eux dans le monde aujourd’hui. Je ne sais pas pourquoi. Je pense que c’est très dur pour les jeunes… Je ne peux pas imaginer ce que ça peut être de faire partie d’un nouveau groupe de nos jours, car je ne sais pas comment diable tu peux t’en sortir, comment tu peux amener les gens à t’écouter. Il ne semble plus y avoir les exploitants pour t’aider ou t’accueillir ; tu dois juste aller à la pêche sur internet, écrire à tout le monde, essayer de faire de l’effet. Je ne sais pas. Je pense que c’est probablement bien plus facile de te faire remarquer si tu te mets à ressembler aux autres que si tu es différent de tout le monde. Il n’existe vraisemblablement pas grand-chose qui t’encourage à aller à contre-courant, à faire quelque chose de vraiment différent. Je veux dire que Mark E. Smith, de The Fall, vient de mourir. Voilà quelqu’un d’idiosyncratique qui a de l’humour et de la colère, et tout le reste. Je ne peux pas imaginer qu’un tel parolier, qui soit aussi déterminé dans sa performance qu’il l’était, puisse émerger à nouveau.
Dans le communiqué de presse, le groupe a décrit l’album expliquant : « Tout le monde a été intrigué et effrayé dernièrement par tous les débats sur l’I.A. et la robotisation de la société, nous voulions donc amener ces discussions technologiques sur le terrain du boogie rock et arrêter de trop réfléchir à demain. » Trouves-tu qu’il y ait trop d’hystérie autour de la technologie ?
Le fait est que tel est le monde dans lequel on vit et on se repose énormément sur ces choses. Pour en revenir à cette idée, cette phrase dans « Hot For Nietzsche » : « Elle a dit que le disco craignait et que le rock n’ roll est mort, » ceci est peut-être la phrase centrale de l’album. Ca renvoie à cette époque où tout le monde se sentait menacé par le fait que la musique allait mourir à cause de cette nouvelle invention. Et il y a une autre phrase, dans « RockNRoll Machine », qui dit : « Au revoir Mr. Tambourin, parce que le chômage a frappé la scène, mec. » C’est pareil, ça fait référence à cette idée de « il n’y aura plus de musiciens parce que la technologie va nous envahir ! » Mais l’ironie par rapport à ça, c’est que nous avons intégré une personne supplémentaire au groupe, nous avons en fait plus d’employés dans notre machine rock n’ roll, rien que pour pouvoir jouer cette musique. Nous avons donc en réalité créé de l’emploi dans le rock n’ roll [rires] pour acheter une technologie. Et voilà ! Donc effectivement, nous embrassons la technologie. Enfin, ce n’est pas la technologie dans le sens où nous jouons tout sur ordinateur. C’est vraiment le son rétro futuriste d’hier. Demain est le futur d’aujourd’hui, donc le futur d’hier, c’est aujourd’hui [petits rires].
Et du coup, c’est quoi la « machine à rock n’ roll » ? C’est le groupe ?
L’organisme death-punk protozoïque est vieillissant et il a besoin d’une mise à jour bionique pour pouvoir continuer. Afin de survivre et d’évoluer, nous avions besoin de remplacer ces vieux bras cassés avec une mécanique nouvelle et toute belle. C’est donc mi-homme, mi-machine. C’est ça la machine à rock n’ roll. Car la machine ne pourrait pas écrire une chanson, elle a quand même besoin d’un cœur humain, elle a besoin d’avoir des couilles, et un cerveau, mais tout ça est assisté par cette machinerie.
« Combien d’ambiguïtés entre la bagarre et le ‘fist-fucking’ peut-on placer dans une chanson ? Je pense que nous avons plus que rempli le quota pour en être satisfaits. »
Et de façon plus générale, c’est quoi le rock n’ roll pour toi ?
C’est marrant parce que je ne sais pas si je… Je parlerais bien plus de rock, car je pense que le rock n’ roll a cette connotation années 50 ou simpliste. Je pense que le rock couvre bien plus terrain. Mais bref, pour moi, le « rock », c’est le volume et la présence, et puis le « roll », c’est le rythme. C’est cette combinaison. C’est le riff et le rythme. C’est quelque chose qui t’émeu. Et je pense que c’est pourquoi j’en reviens toujours, comme je le disais, à des albums comme Powerage ou High Time de MC5, ou les premiers Sabbath, n’importe lequel de ces trucs, car ils ont une qualité indéfinissable dans leur essence. Mais c’est cette combinaison de riffs et de rythme qui à chaque fois t’attrape dans ses filets. Je suis sûr qu’il y a d’autres personnes capables de le décrire de façon plus éloquente que moi. Mais c’est le genre de chose où tu sais quand tu le sais.
Turbonegro a toujours été très provoquant et politiquement incorrect. D’un côté, la liberté d’expression n’a jamais parue aussi menacée qu’aujourd’hui, et d’un autre côté, on voit de plus en plus de discours grotesques de la part de politiciens, comme Donald Trump, qui feraient passer Turbonegro pour des gens très raisonnables. Du coup, quelle est la place de Turbonegro dans ce contexte ?
[Petits rires] Tu marques un point. Si on parle du monde du divertissement, je pense que c’est très vrai. C’est probablement pourquoi tu ne verras pas un membre de Turbonegro faire de la politique ; il serait coincé dans le monde du divertissement, on ne pourrait pas le prendre au sérieux. Avec Trump, le problème est que, en raison de circonstances et événements étranges, il est devenu la personne la plus puissante au monde. C’est complètement dingue ! [Rires] Quelle époque à vivre ! C’est de la folie. Mais il y a une idée intéressante, le fait qu’internet et la démocratisation de l’information ait, d’un côté, rendu les choses plus égalitaires pour les gens, mais ait aussi souligné la sensation d’inégalité dans le monde, car plus on se connecte, plus les gens peuvent parler, communiquer et vraiment voir les choses. Et c’est quelque chose d’important dans le monde moderne ; nous vivons une époque très importante. Ceci étant dit, nous ne sommes pas le bon groupe pour parler de tout ça. Il y a de bien meilleurs canaux pour s’informer à ce sujet, et en parler et en discuter. Nous sommes le groupe vers lequel tu vas quand tu es fatigué et tu veux te détendre, et tu veux faire le fou pour le weekend. Nous restons cette machine à faire la fête qui est là quand tu as envie de décompresser. Voilà ce que c’est. Les trucs politiques ont un sens dans la vie de tous les jours, c’est juste que nous sommes l’échappatoire à tout ça dont les gens ont besoin.
Avec tout ce qui s’est passé dernièrement, le nom de votre album précédent, Sexual Harassment (harcèlement sexuel), prend une signification bien plus forte. Etes-vous visionnaires ?
Tout ce que je peux dire : faites attention parce que dans les cinq à six prochaines années, des cyborgs rock n’ roll vont envahir le monde ! C’est sûr que c’est ce qui va se passer. C’est écrit que ça va arriver, simplement à cause de notre dernier album [rires]. Bon, si ça avait été aujourd’hui, je n’aurais pas intitulé cet album pareil parce que ça aurait été bien plus chargé. A l’époque, ça semblait être le bon moment alors que ça ne le serait clairement pas aujourd’hui pour toutes ces raisons, c’est bien trop chargé. Il aurait eu besoin qu’on discute du sujet, or ça n’aurait pas été approprié. Mais je pense que ce qui se passe avec les femmes, c’est complètement nécessaire, afin que les gens soient mieux au courant de la situation, que les femmes se connectent et racontent aux autres leurs histoires, et que le comportement des gens changent. Et je pense que ça devrait toujours être comme ça. C’est un peu dingue que ça ait pris autant de temps.
Happy-Tom a fait remarquer que vous avez « ces boulots à côté qui ne sont pas liés à [vos] personnages de scène. » Comment passez-vous de votre identité de la vie de tous les jours à votre personnage de scène ?
C’est incroyablement facile parce que je change d’habits, parce que je me mets du maquillage, et même parce que je réside dans un autre pays que le groupe, ce qui facilite le passage de l’un à l’autre. Enfin, ça reste ma personnalité mais c’est une part spécifique de ma personnalité. C’est juste une version exagérée de moi. Mais c’est aussi comme jouer un rôle, c’est un personnage, de la même façon que le gars qui joue le Fantôme de l’Opéra tous les soirs sur scène doit trouver ce personnage en lui, un point de référence en lui pour l’incarner. Ce n’est pas différent. Ca renvoie à l’époque où le groupe devenait populaire. Ce que j’adorais lorsque je l’ai entendu pour la première fois, c’était quand l’inverse était vrai : c’était perçu comme très artificiel et pas cool d’être sur scène costumé, avec du maquillage et d’incarner un personnage ; tout le monde devait monter sur scène dans leurs habits de tous les jours et être honnête, vrai et authentique, que ce fusse dans le hardcore, dans le grunge ou autre, c’était ça l’idée. Donc lorsque Turbonegro a débarqué, et je les ai entendus, surtout à la fin des années 90, c’était vraiment à contre-courant, car c’était : « Oh mon dieu, ils sont costumés ! Et ils ont des pseudos ! C’est hors du commun ! » Ce n’était pas cool du tout compte tenu de la tendance de l’époque. Donc bref, ouais, c’est facile de switcher.
« C’est probablement bien plus facile de te faire remarquer si tu te mets à ressembler aux autres que si tu es différent de tout le monde. Il n’existe vraisemblablement pas grand-chose qui t’encourage à aller à contre-courant, à faire quelque chose de vraiment différent. »
Euroboy a déclaré que RockNRoll Machine était votre façon de célébrer les vingt ans de votre album emblématique Apocalypse Dudes. Pour autant, il a dit que ce n’était pas une suite, et pour cause, ça ne sonne pas comme tel. Du coup, en quoi cet album est-il une célébration ?
Je pense que c’est plus le fait que nous nous rendions compte que vingt ans sont passés, donc c’est un peu comme faire le point. Plus comme : « Oh, d’accord, bon, c’était il y a vingt ans, » ce qui est littéralement toute une vie. Genre : « Bordel ! On est encore là ! Et voilà ce qu’on fait ! » Donc c’est plus que nous étions stupéfaits en franchissant cet important marqueur, car nous sortions ce nouvel album exactement le même jour, mais à vingt ans d’écart. Donc il n’a pas été écrit dans ce but, c’était plus la prise de conscience de là où nous en étions. Car je pense que lorsque la plupart des gens ont découvert le groupe, et assurément parmi ma génération, cet album est tout de suite devenu la référence du groupe.
Evidemment, tu ne faisais pas partie du groupe à l’époque d’Apocalypse Dudes. Malgré tout, est-ce que cet album a une importance particulière pour toi ?
Ouais, complètement. Ce qui est drôle, c’est que je les ai vu jouer toutes ces chansons en live avant même d’écouter l’album ! Car j’avais entendu Ass Cobra, ensuite ils sont venus et ont joué au Royaume Uni, mais c’était le line-up d’Apocalypse Dudes avec Euroboy, et je crois que cet album venait tout juste de sortir ou était sur le point de sortir. Donc c’était un groupe complètement différent, presque, au niveau du son, par rapport à celui que j’étais venu voir, mais malgré tout ça restait Turbonegro. C’était genre : « Ouah ! » Ils m’ont convaincus avec cette musique et cette direction en live avant même que je n’entende l’album. Car c’était plus à la Bowie époque Aladdin Sane/Ziggy Startdust, plus Alice Cooper même, que Ass Cobra, c’était incroyable.
La chanson « Let The Punishment Fit The Behind » a été écrite par Nicholaus Arson et Howlin’ Pelle Almqvist de The Hive. Pourtant, il ne semble pas que ce soit une reprise…
Ils ont écrit une chanson de Turbo ! Ils l’ont écrite un peu comme un remerciement, un hommage, un cadeau, une crétinerie… Je ne sais pas ! Ils l’ont enregistré et ensuite ils nous l’ont envoyé, et nous avons dit : « Faisons-là sur le prochain album ! » [Rires] C’est pas plus compliqué que ça ! En fait, ça ne fait que démontrer qu’ils savent ce qu’ils font. Et ce sont des amis à nous. Nous avons beaucoup en commun avec eux, que ce soit nos âges ou ce avec quoi nous avons grandi. Nous sommes des groupes différents mais à la fois, il y a des similitudes. C’était charmant de leur part, donc nous avons rendu le service en l’enregistrant.
L’album démarre avec « The Rock And roll Machine Suite » en trois parties. C’est quoi l’histoire derrière ça ?
C’est juste l’histoire de ce personnage en denim, on le retrouve dans « Well, Hello » comme il est d’habitude en chair et en os, et ensuite il devient cette « RockNRoll Machine ». C’est donc un peu l’histoire de l’homme qui valait trois milliards, comment il passe de l’un à l’autre. Voilà tout. L’intro est un classique ; si tu te souviens bien, nous n’avions pas la traditionnelle intro d’album sur Sexual Harassment, et nous l’avions fait exprès parce que nous disions : « Il faut que ça démarre avec un larsen et qu’on rentre directe dedans. » Nous ne voulions pas d’un grand démarrage conceptuel. Donc cette fois, nous avons pensé : « ok, il faut refaire une intro. » Et même Tom le dit au début : « Donc bref, où en étions-nous ? » L’idée c’est : « Oh ouais, on s’y remet ! Nous voilà ! », et nous rappelons tout le monde au bon souvenir.
D’où provient le discours qui introduit « On The Rag » ?
C’est un sample d’un groupe que nous adorons issu d’un enregistrement live et qui donne probablement l’une des intros les plus drôles que nous ayons jamais entendu pour une chanson ! Donc nous la leur avons piqué ! [Rires] C’est aussi simple que ça ! Je ne vais pas dire qui c’est, vous devrez le découvrir par vous-même, mais ouais, c’est un enregistrement live d’un groupe et nous l’avons écouté sur la route en étant morts de rire, donc nous nous disions : « Il nous faut ça sur l’album ! » Donc nous l’avons mis [rires].
Avez-vous demandé les droits pour le faire ?
Je ne suis pas impliqué dans cet aspect des choses. Il faudrait demander aux gens qui s’occupent de la partie l’égale. Tout ce que je sais, c’est que c’est là et j’adore ! [Rires]
L’album se termine avec « Special Education ». Vous voyez-vous comme des enseignants ? Est-ce la mission de Turbonegro : éduquer les gens au véritable art du rock n’ roll ?
Le personnage dans cette chanson, clairement pas. Le personnage, c’est ce morveux qui apparait dans plein de chansons de l’album. Il est là dans « Hurry Up & Die », il est probablement là dans « Well, Hello », il est là dans plein de chansons. Mais, je ne sais pas… En fait, je ne suis pas certain parce que ce serait assez présomptueux de dire ça. Nous sommes autant… Je veux dire qu’évidemment dans « Let The Punishment » ou « Fist City », ouais, nous sommes actifs dans la fête mais dans d’autres chansons, nous sommes plus passifs.
Est-ce en partie autobiographique ? As-tu eu des difficultés à l’école ?
Enfin, tu sais, ouais, bien sûr. Probablement comme la plupart des gens. Je pense que l’école a été gâchée en s’attardant sur moi. Si j’avais été plus âgé, j’en aurais probablement retiré davantage d’enseignement [petits rires]. Mais je suis quand même là !
Interview réalisée par téléphone le 7 février 2018 par Nicolas Gricourt.
Retranscription & traduction : Nicolas Gricourt.
Site officiel de Turbonegro : turbonegro.com.
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