La Nouvelle-Zélande est pour le moins une contrée timide et discrète en matière de metal. Pourtant, s’il y a bien un nom qu’il faut connaître c’est celui d’Ulcerate. La formation qui parlera aux initiés mais qui conserve, majoritairement, une aura underground dans l’esprit de nombreux metalheads, vogue entre un brutal death typiquement ricain et une approche plus technique quoique, paradoxalement, plus aérienne que ce que font, là aussi, ses confrères américains. Alors quoi attendre de ce Vermis, nouvelle œuvre des Néo-zélandais ? Après un The Destroyers Of All axé sur la mise en place d’une ambiance intense développée sur l’intégralité de l’opus à l’aide de nombreux riffs lancinants qui conservaient toutefois une belle part de mélodie, Vermis reprend le travail entrepris précédemment. Car l’ambiance est à nouveau la pierre angulaire de ce nouvel album.
Pesant, obscur, Vermis est un album particulièrement intense, construit de titres riches (« Vermis ») et relativement longs (« Clutching Revuslion », « Weight Of Emptiness »), avoisinant régulièrement les sept minutes. Mais a contrario de son prédécesseur, ce nouvel opus décompose un peu plus son propos pour le rendre plus digeste. Ainsi exit les titres de plus de vingt minutes aux formats « doom ». Alors que The Destroyers Of All se voulait incroyablement dense (et pour ainsi dire linéaire, mais non dans un sens péjorative), Vermis est clairement plus aérien. « Confronting Entropy » et sa mélodie entêtante et sa structure très progressive ou encore le court « Fall Of Opprobium » en sont des exemples. Vermis accentue encore ce sentiment, beaucoup plus marqué que par le passé, en mettant une certaine « folie » dans son propos.
Le trio avance avec une certaine aisance dans ses propres traces. Jouant un death technique qu’il a déjà ouvertement exprimé sur Everything Is Fire (2009) et poussant sa musique dans une véritable quête sonore atmosphérique (ici soutenue par une production léchée) comme avec son opus de 2011. Armé d’une forte identité, Ulcerate semble ainsi continuer à tracer son chemin avec sérénité. Vermis est donc plus formel, moins fantasque et moins spontané. Mais cela reste, ouvertement, assumé.
Ci-dessous le titre ‘Confronting Entropy’ :
Album Vermis, sorti le 16 septembre 2013 chez Relapse Records