Artistes : Ultra Vomit – No Return – God Damn – Stoneburst
Ville : Lyon (France)
Lieu : Ninkasi Kao
Date : 04-10-2008
Public : 600 personnes, sold-out.
La classe à l’ancienne !
Si Ultra Vomit mise beaucoup sur son capital sympathie (précisons que ce n’est pas que de la rigolade : les musiciens et leur staff sont très carrés), les autres groupes de l’affiche ne font pas dans le grivois et la galéjade ! Stone Burst et God Damn jouent un stoner au relent de power américain et les anciens de No Return du thrash/death !
Notre Spaceman adoré en concert !
Deux choses frappent dès l’arrivée dans la salle : cette dernière est remplie et le public est très jeune (certains sont mêmes accompagnés par les parents). L’ambiance est joviale et propre à la déconne…ce qui n’est pas pour nous déplaire ! Quand Stone Burst entre en scène, le groupe est inconnu pour la majorité du public mais l’accueil est vraiment excellent. Les 3 premiers rangs composés en grande partie de jeunes sont réceptifs et très réactifs à la musique du combo. Il est d’ailleurs déjà difficile de prendre des photos car ça saute et ça bouge dans tous les sens !
Stef de Stone Burst (guitare) : heureux de son concert !
Voilà qui promet pour la suite du concert ! Stone Burst oscille entre un metal à la Pantera sur les passages les plus brutaux et un stoner plus calme sur les moments groovy. A la basse officie la superbe Spaceman ! Oui Mesdames et Messieurs : celui-là même qui anime Anarchy X ! Même si le groupe est dynamique et assure comme il se doit, les musiciens sont très concentrés sur leurs instruments. Une prestation impeccable pour une première partie car le groupe prépare parfaitement le terrain aux God Damn qui s’échauffent déjà…
Renato en action !
God Damn joue ce soir à domicile devant un public chauffé à blanc par Stone Burst. Et avec le groupe lyonnais, on passe à la vitesse supérieure. Déjà, on sent que ça va fumer en voyant les mecs installer leur matos ! Cinq ‘zicos aux allures de redneck, tous plus hirsutes les uns que les autres, avec une mention spéciale au bassiste accompagné d’un engin monstrueux…comme taillé dans une carcasse de bison !
Dès les premières notes, on entend que le groupe sait y faire en matière de metal sudiste tout droit venu du bayou. Les riffs sont lourds, la rythmique matraque. Et ce Renato : quel chanteur ! Il assure comme un chef, avec un grain de voix bluffant. Surtout Renato a une attitude sur scène qui captive : on appelle ça le charisme ! Tous ces éléments font que God Damn incite à taper du pied pour les plus calmes, à secouer sa tignasse pour les plus sportifs, et à participer à un joyeux pit en délire pour les plus courageux. Le public répond très bien aux incitations de Renato, maître incontesté en matière de communication. Ce dernier harangue le parterre et se permet même un interlude pour laisser un slamer plonger dans la foule ! Ce soir, c’est vraiment la fête, et tout le monde est très content d’être là. Que ce soit sur scène, dans la fosse, les gradins…et même au bar !
Le groupe est à l’aise et maîtrise les ficelles du genre. Qu’on appelle cette musique stoner, sludge ou métal sudiste, ça reste diablement rock’n roll et on se retrouve propulsés à la Nouvelle-Orléans. Cette ville où les fils de Black Sabbath, Down en tête, développent groove et compostions géniales. Ce soir, on est encore à Lyon, mais en fermant les yeux et l’alcool aidant (merci la bière du Ninkasi !), on pourrait presque s’y croire.
Ninkasi : « je vous ai compris ! »
Mais God Damn est aussi venu tester ses nouvelles compos sur scène. Tout est en place de ce côté : les gros riffs plein de disto balancés par Pich et sa Gibson SG ou encore les interventions de Jerem sont au top ! Ses solos dégoulinant de wha-wha font du bien à nos esgourdes mises à mal par la solide rythmique basse/batterie du groupe. D’ailleurs Bij assure le tempo, martèle avec frénésie quand la machine s’emballe et modère l’allure à grand coup de break pour moduler la cadence. Et par dessus tout ça, le chant est impeccable, impérial, imprégné du « southern spirit ». Renato déverse son agressivité avec une voix bien rauque sur la musique qui coule à flots dans les enceintes du Kao. Et le moins que l’on puisse dire, c’est que ce soir il y a des amateurs .
Le groupe témoigne d’une sacrée maîtrise dans l’alchimie de la composition. Il parvient à brasser les influences pour servir une mixture savoureuse qui te pète à la gueule une fois la capsule décanillée ! God Damn est en route, on l’espère, vers un avenir prometteur. Le combo annonce une livraison d’album début 2009 estampillée « Redneck Metal Crew ». En tout cas il a prouvé ce soir son talent et vivement la prochaine fois qu’on en prenne encore une rasade !
Mon Dieu que c’était bon !
No Return heureux d’en découdre
No Return est un groupe culte de la scène metal française mais il n’a jamais « explosé » comme il l’aurait mérité. C’est le fait de diverses causes, notamment l’instabilité de son line-up. Ce soir le groupe est très carré et délivre son thrash/death avec énergie. Moreno, le chanteur, se démène comme un beau diable et fait participer la foule. Lorsque l’on sait que ce gars vient juste de sortir de la terrible épreuve que représente le cancer, sa prestation en impose d’autant plus. R.E.S.P.E.C.T ! Le metal du groupe a sans conteste évolué au cours des dernières années pour frôler la musique d’un Hypocrisy de la belle époque. Avec un côté plus technique qui lorgne vers Death.
Alain Clément : Un sacré guitariste !
Les solos distillés par Alain Clément passent terriblement bien tandis que le reste de l’équipe assure avec brio la rythmique. Une belle prestation pour les vétérans de No Return qui prouve qu’ils ont encore leur mot à dire !
Ultra Vomit sait se faire désirer
Le clou du spectacle se fait désirer. Et oui les Ultra Vomit nous font languir et se font plaisir, scène jamais vue en concert, en pastichant eux-mêmes les balances ! Enorme ! Des « Gronibard, Gronibard » sont entonnés par une foule qui fait preuve d’humour. Les lunettes ringardes sont de rigueur et une classe « à la française » se dégage des quatre musiciens (Gru, le bassiste a d’ailleurs quitté le groupe) Ce ne sont d’ailleurs plus des musiciens que nous avons en face de nous mais quatre chevaliers servants de la cause metal qui jouent le thème de la panthère rose pour démarrer le concert !
La machine en route !
Après une réunion autour du batteur tels des chevaliers prêtant serment sous une musique digne d’un Raphsody du meilleur goût (NDLR : La musique du film « Le dernier Des Mohicans »), le concert commence enfin ! Dès lors, le public a le droit à une avalanche de hits extraient principalement de leur dernier album « objectif Thunes ». Les Ultra Vomit commencent par « Quand J’Etais Petit » et le flow de titres cultes continue. Les bien nommées chansons grind « Poil De Cul » et « Croûte De Pus » sont exécutées rapidement. Le puissant « Darry Cowl Chamber » et les pop mielleux « Boulangerie Pâtisserie », « Je Possède Un Cousin » et « Je Ne t’ai Jamait Autans Aimer » sont également interprétées. D’autres titres sont joués en interludes avec des thématiques de films (citons entre autre « Gremlins At The Gates » et « Predator ») ainsi que des petits délires (« Welcome To the Jingle » ou « La Marseillaise » par exemple).
Foetus reprend à son compte le logo de Radio Metal !
Les fans de longue date ne sont pas mis de côté pour autant car quelques vieux titres sont joués. « Judas Prost »’ « Bouba » (et ce trois fois de suite !)« I Like To Vomit » et même « Captain Igloo » sont mis en avant. Il vous suffit donc d’enrober le tout d’une bonne couche de bonne humeur et d’autodérision : vous avez là un excellent concert.
Manard : le Crusty d’Ultra Vomit !
on note quand même quelques défauts sur l’ensemble de la prestation du combo nantais. Tout d’abord, beaucoup trop de fumée. Du balcon le groupe était très difficilement visible…pas super pour le fan. Et dans un deuxième temps on a quand même l’impression désagréable d’assister à un spectacle trop (?) bien huilé. Parfois les délires, les « Vous disez » faits exprès et autres belles fautes de français paraissent un peu trop surjouées. Voilà c’est dit. La « Ultra Vomit’s Touch » lasserait-elle au bout d’un moment ? On se pose la question ! A revoir pour se rassurer sur le caractère unique de chaque prestation ! Mise à part ces légitimes interrogations, excellent concert avec un son remarquable pour tous les groupes présents.