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Live Report   

Ulver : la meute change de camp


Dans l’esprit, Ulver est probablement l’un des groupes les plus détonnant et punk de ces dernières années. Ils aura en effet fait couler beaucoup d’encre depuis son premier album de black metal, intitulé Bergtatt – Et Eeventyr i 5 Capitler (1995). Ne se souciant à aucun moment de ce que veut le public ou les producteurs, la groupe norvégien reste libre de sa production. Et c’est bien ce qui fait réagir, cette surprise que peut être chaque album. Après le black metal de Nattens Madrigal où on se branchait directement pendant la prise de son, l’évolution électronique de Perdition City, l’improvisation d’ATGCLVLSSCAP, Ulver nous emmène désormais vers un son bien plus pop et années 80 qui fait penser directement aux albums de Depeche Mode. Juste avant la tournée, le groupe a d’ailleurs délivré Sic Transit Gloria Mundi, que l’on pourrait traduire par un album de synthwave avec des paroles.

Ces deux concerts donnés à Paris et Lyon étaient donc fortement attendus. Alors rendez-vous un dimanche soir à Pigalle (Machine du Moulin Rouge) et le lendemain au Ninkasi de Lyon pour une expérience visuelle qui va nous changer des concerts auxquels on a l’habitude.

Artistes : Ulver – Stian Westerhus
Date : 19 et 20 novembre 2017
Salle : Machine du Moulin Rouge & Ninkasi Kao
Ville : Paris [75] & Lyon [69]

Stian Westerhus

Dans le public, plusieurs personnes portent un T-Shirt Bergtatt, en souvenir d’un temps révolu. On entre dans la salle avec une ambiance sombre qui plane. La musique qui passe nous rappelle l’ambiance douce et inquiétante que pouvait avoir Shadows Of The Sun et les lumières nous laissent un peu perdu dans cette salle parisienne. Mais la foule est nombreuse (le lendemain la salle lyonnaise sera elle peu remplie) et l’attente est grande car en effet cela fait six ans qu’Ulver n’est pas venu à Paris. Et pour ouvrir ce concert spécial, c’est l’un des collaborateurs d’Ulver sur The Assassination Of Julius Caesar, Stian Westerhus, qui aura la charge de faire partager sa musique.

Guitariste connu pour son travail dans le jazz et la musique expérimentale, il nous bercera et nous surprendra avec du rock progressif doux, personnel, prenant, délicat et surtout hautement qualitatif. Il sera seul avec sa guitare et ses pédales devant des salles françaises clairement absorbées. Même si parfois on entend plus souvent le bruit des boutons de ses effets que la musique elle-même, sa voix et sa musique forment une union bien agréable, même si loin de ce que nous réservera Ulver dans quelques instants. Notamment au niveau de la lumière, où une simple douche éclairera l’homme seul, sur cette scène bien chargée d’instruments en tout genre.

Ulver

Et sans aucune transition, Ulver se joint au guitariste pour démarrer directement le concert. Au programme de ce soir, leur dernier album interprété en entier ainsi que l’EP fraîchement sorti. Et dès le début du set, les Norvégiens nous en mettent plein les yeux avec un enchaînement de lasers frappant tous les coins de la salle, des spots se réverbérant dans des miroirs et des nappes de lumières coupant la salle en deux. Et pour animer le fond de la salle, un écran montre à travers un système de lasers les paroles des morceaux, des formes géométriques ou des allées de colonnes romaines. Tout cela est très varié et emmène l’auditeur/spectateur dans une ambiance rétro au charme sombre, tandis que le son envoûtant à la Depeche Mode donne envie de se déhancher.

Les synthés de « Echo Chamber (Room Of Tears) » plonge le public dans la modernité d’un monde proche de la synthwave. A Paris, les instruments ne sont pas mis en valeur à cause de la lumière fortement sombre de la scène. Le lendemain, les conditions de jeu seront toutefois meilleures à Lyon. Entre la batterie, les congas, le touchpad du chanteur, les claviers, la guitare, etc. : en termes de présentation scénique et de spectacle on est loin de ce que l’on voit d’habitude dans l’univers metal ! Même si on préférera parfois la version studio de la voix de Kristoffer Rygg sur certains passages, la qualité de sa prestation vocale est à souligner. Le concert se termine sur une reprise du titre « The Power Of Love » de Frankie Goes To Hollywood qui n’aura pas été interprétée sur toutes les dates de cette tournée.

Ulver

Les applaudissements sont nombreux en provenance de ce public sous le charme devant ce moment unique qu’il vient de vivre. Un concert où on se sera surpris à parfois plus regarder l’écran ou la salle que les artistes eux-mêmes. Un constat qui rappelle que les membres d’Ulver sont porteurs d’un message artistique global avant d’être de « simples » musiciens. On ne savait pas forcément à quoi s’attendre des concerts après avoir écouté The Assassination Of Julius Caesar, et pourtant, comment pourrait-on avoir été déçu par cette transe mystique ? Si certains fans auraient sans doute souhaité des musiques d’albums précédents (sans nécessairement remonter jusqu’à à la période black metal), ces deux concerts d’Ulver furent en tout cas les meilleurs shows visuels auxquels nous ayons assisté cette année.

Setlist Ulver :

Nemoralia
Southern Gothic
1969
So Falls The World
Rolling Stone
Echo Chamber (Room Of Tears)
Transverberation
Angelus Novus
Bringt Out Your Dead
Coming Home
The Power Of Love (Reprise de Frankie Goes To Hollywood)

Report et photos : Matthis Van der meulen



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  • Bon, bah j’ai raté ça.
    Sans doute occupé à mieux, ou à récupérer en cette fin d’année épuisante.

    ULVER, see you next time…

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