Artistes : Accept – Steelwing
Date : 18/01/2011
Lieu : Paris
Salle : Élysée Montmartre
Nous sommes d’accord, c’était facile comme titre, certes, mais après avoir sorti leur premier album en quatorze ans avec leur nouveau chanteur Mark Tornillo, nous étions bien curieux de voir ce que ça donnerait en live. Après tout, ces Allemands ne sont plus tout jeunes et, s’ils sont capables de concocter une tuerie comme Blood Of The Nations en studio, cela ne garantit en rien une énergie scénique. Nous nous rendons donc à l’Élysée Montmartre par cette froide nuit de janvier pour y découvrir d’une part un public pas toujours jeune, avec beaucoup de nostalgiques des années 80 et, d’autre part, le groupe suédois assurant la première partie d’Accept sur cette tournée.
Nous découvrons donc avec curiosité un groupe tout frais mais semblant sortir tout droit de la New Wave Of British Heavy Metal, autant musicalement et scéniquement qu’au niveau vestimentaire, avec au chant une réplique du Bruce Dickinson d’il y a vingt-cinq ans. C’est donc avec un petit éclat de rire que nous découvrons le nom du combo suédois : Steelwing. Difficile de faire plus dans le stéréotype non ? En dehors de l’étrange impression d’entendre une reprise d’Iron Maiden à chaque début de morceau, Steelwing nous fait tout de même un set solide et parfois accrocheur, avec deux bons solistes aux six-cordes et une section rythmique tout à fait respectable , même pour un concert de cette envergure.

On ne peut cependant pas dire grand-chose sur l’originalité du groupe, vous l’aurez sans doute compris, et lorsque nous commençons à trouver le temps long face à ce raz-de-marrée de morceaux prévisibles et déjà entendus, nous accueillons volontiers l’annonce de la dernière chanson, précédée par les remerciements du frontman de Steelwing pour notre accueil et il se déclarera ravi de pouvoir faire une tournée avec un de leurs groupes préférés toutes époques confondues. Ils terminent leur morceau, quittent la scène et… Non… Ils ne vont quand même pas nous faire un rappel? Ha, si ! Courageux de la part d’une première partie de revenir sur scène alors que le public attend impatiemment leur départ et l’arrivée de la tête d’affiche… Ils jouent donc un interminable « Roadkill (…Or Be Killed) » avant de s’en aller pour de bon.
Setlist de Steelwing :
The Illusion
Headhunter
The Nightwatcher
Zone Of Alienation
Sentinel Hill
Clash Of The Two Tribes
Roadkill (…Or Be Killed)
Tandis que la pochette de Blood Of The Nations arborant le V de la victoire est installée en fond de scène, nous découvrons l’étrange batterie de Stefan Schwarzmann. Étrangeté due à la présence de quatre grosses caisses : deux par terre (normal, quoi) et deux en hauteur (!), à une place où on s’attendrait à voir des cymbales, de part et d’autre du siège. Après un temps d’attente relativement court, l’intro de « Shades of Death » issu du dernier album est lancé et le groupe débarque pour entamer son set, sans grande surprise, avec « Teutonic Terror » ; le morceau dont la sortie du clip aura fait planter Twitter ! A l’instar de l’enregistrement sorti tout droit du studio d’Andy Sneap, « Teutonic Terror » en live, c’est un mur de son et visiblement ces types sont loin d’être vieux : Accept pète le feu ce soir. L’éclairage est aussi particulièrement réussi, à la fois imposant, dynamique et subtil par certaines touches de couleurs, donnant une réelle atmosphère aux morceaux. On enchaîne sur « Bucket Full Of Hate » avant d’entamer une suite de vieux morceaux du début des années 80.

Si la voix de Tornillo ne monte pas aussi haut que celle d’Udo, le nouveau vocaliste du combo s’adapte à merveille aux chansons, avec autant d’aisance que s’il les avait composées. Cependant, bien qu’il ait pris la place du chanteur dans le groupe, le rôle de frontman revient à Wolf Hoffman que nous ne pouvons vraiment pas manquer. Se mettant toujours en avant, il est clairement à l’aise sur scène et avec le public. Si la communication verbale est à son minimum entre les morceaux – Tornillo se contente d’un « Thank you so much ! » avant que le groupe enchaine – c’est pendant les morceaux que Hoffmann joue avec nous, tout en sourires et en grimaces, il ne perd jamais le contact visuel. Bien qu’il y ait une sorte de complicité entre Tornillo et Hoffmann, on sent une certaine distance entre le chanteur et le reste du groupe. Aurait-il des difficultés à se faire accepter dans Accept ?

Quoi qu’il en soit, le set s’enchaine facilement et si les morceaux suivent souvent la même recette, c’est une recette diablement efficace ! Pour une tournée promotionnelle autour du nouvel album, les morceaux de ce dernier sont tout de même très peu présents dans la setlist qui s’axe principalement autour des titres de Breaker (1981), Restless And Wild (1982) et Balls To The Wall (1983). Notons également la présence du classique « Metal Heart » (particulièrement marquant pour son passage solo piqué à « Für Elise » de Beethoven) ainsi qu’un duel entre Hoffmann et le bassiste Peter Baltes lors de « Bulletproof » ou encore le solo de monsieur Baltes dans « Princess Of The Dawn ». Un groupe qui se met plutôt bien en avant donc, à l’exception d’Herman Frank, guitariste rythmique qui se fait très discret dans son coin.

Le groupe fait semblant de terminer son set avec « Burning », quitte la scène, puis revient avec un sample absolument insupportable (Heidi Heido Heida…) enchainé sur un « Fast As A Shark » très attendu, suivi de « Pandemic » et, sans grandes surprise, de « Balls To The Wall » morceau cultissime du combo allemand.

Parler d’un Accept acceptable est donc un pure euphémisme pour un concert tout à fait monstrueux. Si 2010 aura laissé à certains – dont votre serviteur – un goût amer dans la bouche en raison de prestations plutôt fades, a contrario, 2011 commence très fort. Et si Tornillo n’est peut être pas encore assez intégré au groupe pour se permettre de parler en son nom en tant que frontman, le charisme de Hoffmann, par sa communication non-verbale, compense aisément ce léger manque !
Setlist d’Accept :
Teutonic Terror
Bucket Full Of Hate
Starlight
Love Child
Breaker
New World Comin’
Restless And Wild
Son Of A Bitch
Demon’s Night
Metal Heart
Neon Nights
Bulletproof
Losers And Winners
Aiming High
Princess Of the Dawn
Up To The Limit
No Shelter
Burning
Rappels :
Fast As A Shark
Pandemic
Balls To The Wall
Photos : Olivier Gestin
Beau report avec lequel je suis complètement d’accord. Hoffmann a un charisme incroyable… probablement d’ores et déjà l’un des meilleurs concerts de l’année!