Le monde de la musique se meurt, les amis.
Beaucoup de causes existent pour expliquer cet état de fait mais l’ensemble de ces causes a, en tout cas, une conséquence principale : il est DE PLUS EN PLUS DUR pour un artiste de percer. Et cette conséquence est de taille. Mais, heureusement, le succès de groupes comme Gojira ou Shaka Ponk dans le monde du metal/rock, des succès acquis à la force du poignet, prouvent que l’on peut s’en sortir à force de travail, de talent, de persévérance et de réussite.
Vous êtes peut-être au courant (et mes collègues qui me supportent chaque jour au studio le savent plus que quiconque !) je suis devenu un inconditionnel du groupe Shaka Ponk. En quelques mois je les ai vu quatre fois en live et, en savourant à chaque fois leur inventivité scénique, tout en approfondissant leurs trois albums, j’ai fini par me poser la question suivante : « Mais, franchement… pourquoi aimes-tu autant ce groupe ? »
Voilà mes explications.
Déjà, j’aime ce combo parce qu’il est la preuve qu’un artiste peut s’en sortir aujourd’hui sans l’aide des médias traditionnels. Shaka Ponk a rempli le Zénith de Paris en tant que tête d’affiche et il ne le doit qu’à lui-même et à ses fans. Une fierté. Cette victoire est donc la leur mais c’est aussi la victoire des musiques alternatives dans leur ensemble et un bras d’honneur adressé à toutes les chaînes musicales (ainsi qu’à toutes les radios commerciales) qui diffusent sans cesse des artistes dont la qualité et la diversité ne sont pas toujours au rendez-vous… pour rester correct.
Le succès de Shaka Ponk c’est donc notre succès à nous, public. Car c’est notre capacité à partager notre amour de ce groupe et la puissance de notre bouche-à-oreille qui ont fait la différence. J’aime me dire que les amateurs de musiques alternatives peuvent remplir un Zénith rien qu’avec du bouche-à-oreille. Cette idée me remplit vraiment de joie et c’est aussi pour ça que j’aime ce groupe : sa réussite est éminemment riche en symboles.
Ce succès donne aussi beaucoup d’espoir et c’est fondamental parce que c’est l’espoir qui fait changer les choses et qui renverse des montagnes. Tous les artistes du monde qui veulent parvenir à remplir les salles en ayant l’objectif de vivre un jour de leur passion devraient avoir l’exemple Shaka Ponk en tête.
Cette analyse est d’ailleurs valable pour tout ce que vous entreprenez, pour tous les projets que vous voulez mener. « Qu’est-ce que tu veux qu’on fasse avec ta musique et ton singe ? » demandaient les labels à Shaka Ponk lors de ses débuts… Si vous avez un projet en tête et que vous êtes convaincus qu’il marchera : lancez-vous en gardant toujours à l’esprit les réussites, pas forcément liées à votre domaine d’activité, qui ont existé. Car quand on a un projet, il faut avancer en envisageant le rêve et le bonheur difficiles à acquérir avant d’imaginer l’échec éventuel qui, lui, a tendance à paralyser l’action.
Aussi, à l’image des labels pour Shaka Ponk, ne perdez pas de vue que vous rencontrerez au cours de votre parcours beaucoup des gens qui vous diront qu’il ne faut pas faire ci et pas faire cela, « que ça c’est bien, ça c’est pas bien » et qui vous donneront 15 000 conseils… dans lesquels ce sera à vous de savoir distinguer le bon grain de l’ivraie.
A notre niveau, ça me rappelle tout le foin récent sur le livre No Comment. On fait un truc original et on sait que des gens, peut-être nombreux, ne vont pas apprécier la démarche et, pour autant, on ne devrait pas le faire ? Ha, ha, mais bien sûr ! Quelle évidence ! Si on écoutait les gens, on ne ferait jamais rien de toute façon. Alors, oui, on se lance quand même et je suis sûr que vous serez tous très heureux de savoir d’ailleurs qu’on en vend beaucoup…
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Bonjour, je suis l’aparté Histoire et je me permets de corroborer le propos du Doc’ en vous posant la question suivante :
« Quand on a coupé la tête du roi, lui a-t-on demandé son avis ? »
Voilà, excusez-moi du dérangement. Merci et bonne journée.
Doc’ vas-y, tu peux reprendre.
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Merci, aparté Histoire, de ton intervention.
« Mais Amaury, t’es vraiment un connard ! Tu as un ego surdimensionné et tu te la joues révolutionnaire du metal 2.0 ! ». Hmmm… Peut-être. Mais, malgré tout, Shaka Ponk avait bien raison de faire la fête sur scène vendredi dernier en criant à la foule en liesse que le groupe « avait gagné » et que « c’était le plus beau jour de leur vie », non ? Parce que c’est la Vérité : quand tu pars de rien, que tu rencontres des obstacles à chaque coin de rue et que tu finis par remplir le Zénith sous ton propre nom, oui, en effet, on peut dire que tu as gagné.
Philosophiquement, je me retrouve dans ce discours et je suis bien placé pour savoir que Radio Metal est en train de gagner la partie grâce à son public. Car, en résumé, pour que Shaka Ponk continue à se développer, il faut que ses fans achètent des disques (ou du merch) et se rendent à ses concerts. Pour Radio Metal, il faut que son public devienne un lecteur/auditeur régulier pour que nos statistiques soient en constante hausse. Et c’est ça qui, pour nous, continuera à avoir des conséquences positives en termes de revenus publicitaires et de ventes de produits dérivés.
« Regardez tout ce que nous avons construit ensemble » disait Frah (chant) lors du concert de Lyon et c’est aussi cela que j’ai envie de vous dire, à vous, aujourd’hui. Shaka Ponk a réalisé un de ses rêves (j’espère pour lui qu’il en a plein d’autres !) en attirant 6 300 personnes dans un Zénith de Paris sold-out. Et nous, nous avons déjà réalisé un rêve en ayant derrière nous 23 000 fans sur Facebook et près de 6 000 visiteurs uniques différents chaque jour sur le site (comme c’était encore le cas la semaine dernière).
Pas mal pour les petits cons qui ont démarré leur truc le 1er avril 2007 n’est-ce pas ?
Un artiste qui n’a pas la chance de rencontrer le succès immédiatement doit patienter et prendre les choses avec philosophie. Être sage, aujourd’hui, dans le secteur sinistré de la musique – où les labels disparaissent un à un, où les majors se rachètent entre elles parce qu’elles ne vendent plus assez de disques et où gagner de l’argent devient extrêmement compliqué à tous les niveaux – c’est tout simplement se dire que « ça prendra le temps que ça prendra mais j’y arriverai. Enfin… en tout cas, je ferai tout pour ne pas avoir de regrets et je me battrai comme un chien ».
Pour nous, en tant que média novateur sur le metal en France, c’est exactement pareil. Ce projet nous a appris à être sages et patients car sa réussite ne peut être que progressive. C’est aussi pour ça que j’aime le collectif Shaka Ponk : ils ont mis des années avant d’en arriver au stade où ils en sont actuellement, ils n’ont jamais lâché, ils passent comme nous leur vie devant ce satané ordinateur, ils continuent de bosser comme des acharnés en ne cessant de proposer du contenu à leurs fans sur leur site et pour toutes ces raisons je les admire profondément.
Écoutez Loco Con Da Frenchy Talkin’, le premier album du groupe, il mélange funk, metal et electro. C’est pour moi l’un des albums les plus complets qui est sorti ces dernières années.
Mec, jsuis à la bourre je viens seulement de découvrir et lire l’article et… C’est vraiment beau ce que tu dis. Sans déc’, c’est bien dit, c’est poignant et ça semble venir tout droit du coeur.
Félicitations sincères pour le succès de Radio Metal.
Je n’aime pas la musique de Shaka Ponk, mais j’aime les artistes qui composent le groupe.
Une lueur dans un ciel ténébreux en somme!
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(Désolé, j’ai piqué le même pseudo qu’un « FLO » qui a déjà commenté ici, pas fait exprès!)
bonsoir doc,
ça me fait penser un peu à flying pooh, je comprend même pas pourquoi à marché « moins » que shaka ponk..
je me souvient d’un album de flying pooh : « viva san antonio », de 2001 tout de même!! où c’était un peu la même saveur de fusion métal /funk/disco. à croire que la tendance electro de shaka à reveiller un plus large public, ou plus actuel.
belle reussite en tout cas.
antoine
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C’est la même époque que le « Fous? » de Wolfunkind. Je pense que c’était trop en avance car le son était vraiment bon.
Quand j’était venu au studio tu m’avais parler de Shaka Ponk et je n’avais pas tilter sur le moment que tu était accro ^^.
N’empêche que c’est super que des groupes français de metal perce à l’étranger. Avec un peut de chance ceux qui choisissent les représentant de la France à l’Eurovision penserons à ton cher groupe ainsi qu’à Gojira au lieu des merdes que nous avons chaque années (Pour rappel Lordi a gagné l’édition 2005 donc les groupes de metal peuvent gagner, mais bon c’est Lordi aussi ^^)
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je corrige c’était en 2006 que Lordi avait gagné
C’est pour moi l’un des albums les plus complets qui SOIT sorti ces dernières années^^
tiens je n’avais jamais entendu parler de ce groupe, même pas dans l’underground…
en tout cas pour remplir un Zenith, faut assurer!
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