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Interview   

Venom : Cronos remet les pendules à l’heure


Si la scène metal s’est aujourd’hui étendue vers des horizons nettement plus extrêmes, et s’il en faut beaucoup désormais pour que l’imagerie satanique fasse peur et ne prête pas simplement à sourire, fut un temps où Venom, poussant l’imagerie diabolique bien plus loin qu’un Black Sabbath, était ce qui se faisait de plus terrifiant, ouvrant une voie dans laquelle nombre de successeurs se sont engouffrés.

La venue de Cronos et sa bande au Fall Of Summer cette année était l’occasion d’aller à la rencontre du trio afin de tailler le bout de gras au sujet de leur carrière. Le moins qu’on puisse dire est que Conrad Lant est un sacré blablateur ! Si bien que nos quelques questions n’ont plus ou moins eu pour rôle que de relancer la machine qui, d’elle-même, diverge vers tant d’autres sujets lui tenant visiblement à cœur, et ne manquant d’ailleurs pas d’intérêt.

A noter cependant : un sujet nous a été explicitement interdit, celui de Venom Inc. et la relation de Cronos avec ses anciens collègues Mantas et Abaddon qu’il ne cite pas une seule fois, préférant louer les qualités de La Rage et Dante qui l’accompagnent aujourd’hui. Mais les éléments historiques de son discours, et en particulier au sujet de son absence de Venom entre 1987 et 1995, permettent une certaine mise en perspective avec les récents propos de Tony Dolan (ici et ici).

« C’est un peu comme la putain de scène norvégienne, les gens continuent d’appeler ça black metal. Ce n’est pas du putain de black metal ! C’est du north metal ou du metal scandinave, peu importe comment tu veux appeler ça. Pourquoi ces gars ne trouvent-ils pas un nouveau nom ? »

Radio Metal : Au début de votre carrière, vous étiez probablement le groupe le plus effrayant et controversé de l’époque. Mais quelle est la place de Venom aujourd’hui, alors que tant de groupes ont repoussé les limites aux extrêmes ?

Conrad « Cronos » Lant (chant & basse) : Nous avons accompli tout ce que j’ai entrepris quand j’étais plus jeune. Lorsque je regardais le rock, étant gamin, c’était le truc le plus dingue qui soit, c’était fantastique et sauvage. Et ensuite, quand je suis arrivé à l’adolescence, ça a commencé à décliner et devenir bidon, trop pour les gonzesses, et ce genre de conneries, tu vois, les Mötley Crüe avec leurs rouges à lèvre, etc. Je voulais que le rock soit ce que je pensais que c’était quand j’étais plus jeune : extrême, fou et sauvage, avec du cuir, de la pyro et toutes les putains de choses qu’il devrait y avoir ! Tu sais, j’ai toujours trouvé les paroles de Black Sabbath un peu foireuses. J’ai toujours voulu emmener ça vers de vrais extrêmes, et pour moi, y parvenir a été un vrai voyage. Les dix dernières années de ce voyage ont été incroyables car on dirait qu’il a fallu tout ce temps pour enfin mettre sur pied un groupe tel que je veux qu’il soit, et trouver des gens qui sont dans le même état d’esprit, qui comprennent ! Car tout le monde a sa propre idée de ce qu’est le black metal, et c’est génial, mais si ça s’écarte de Venom, eh bien, alors il faut appeler ça autrement ! C’est un peu comme la putain de scène norvégienne, les gens continuent d’appeler ça black metal. Ce n’est pas du putain de black metal ! C’est du north metal ou du metal scandinave, peu importe comment tu veux appeler ça. Pourquoi ces gars ne trouvent-ils pas un nouveau nom ? Je veux dire que je ne chante même pas comme ces gars ! Donc ce n’est pas du black metal. Le black metal, pour moi, c’était… Le power metal, speed metal, thrash metal, death metal, tout ça c’était sexe, drogues et rock n’ roll, et satanisme. Tu n’entends pas Dimmu Borgir chanter « Teacher’s Pet » ou quelque chose de dingue… Il n’est pas nécessaire que ça parle que de Satan, bordel. C’est du rock n’ roll ! Je veux chanter sur le sexe, la drogue, le rock n’ roll, les aliens, putain ! Tout !

Danny « Dante » Needham (batterie) : Et rendre tout ça extrême ! Le simple fait de jouer vite ne fait pas que c’est extrême. Et la plupart des groupes qui sont venus dans le business des musiques extrêmes font les choses à moitié. Lorsque tu chantes « Teacher’s Pet » et tout, il faut avoir un malicieux sens de l’humour, et c’est ce qui fait toute la différence. Tu ne peux pas te contenter d’aboyer pendant une putain d’heure.

Cronos : Ce gars est un batteur de rock. Dante vient du rock. J’ai déjà travaillé avec des batteurs de metal moderne et tout, et putain ça ne fonctionne pas ! Parce qu’ils veulent tous commencer à mettre… Enfin, bordel, j’adore Pantera, Phil [Anselmo] est un grand pote, mais ce n’est pas Venom ! Et je ne veux pas de ce genre de batterie dans Venom. Nous avons commencé en tant que musiciens de rock, et ensuite nous avons développé l’idée du black metal. Donc lorsque j’ai rencontré Dante, qui est principalement un batteur de rock, j’ai pensé que ça fonctionnerait parce que si je lui montrais le style black metal, alors il pourrait incorporer la batterie rock dans le black metal. Ecoute, je n’aime pas tous les trucs du style [il imite une double grosse caisse linéaire], je préfère le « boum wak, boum boum wak ». Les kits de batteries sont incroyables. Je voulais pouvoir en enregistrer un et faire en sorte que ça sonne comme si on se tenait face au truc, car c’est génial ! Et c’est exactement ce que ce gars apporte à Venom, c’est un peu comme ce que nous avions au début et qui a ensuite été perdu.

Stuart « La Rage » Dixon (guitare) : C’est rock n’ roll. C’est puissant et ça donne aux gens l’envie de lever le bras et le poing en l’air, et de mosher. C’est de ça dont il est question ! Plein de groupes ne jurent que par la vitesse, qu’il faut être putain de rapide, avec des guitares qui font [imite un riff très rapide], et après quelques minutes, tu t’ennuies comme un rat mort.

Cronos : Ça ne me dérange pas de faire ça pour une chanson ou deux mais pas pour tout un putain d’album !

La Rage : Toutes les chansons sonnent pareil. Tu sais, dans ce que nous jouons, nous avons des chansons rapides, des chansons agressives, des chansons mid-tempo, mais tout est exécuté avec passion, et un peu d’ironie…

Cronos : De la dynamique !

Dante : Et c’est bien aussi pour le public. Ils n’ont pas envie d’entendre une heure et demi avec uniquement du blast beat, genre [imite un rythme agressif].

La Rage : Il leur faut un peu de variété, putain.

Cronos : J’adore comment le metal a évolué. Car je ne voulais pas partir en tournée avec des groupes bidons qui sortaient de la merde, c’était difficile pour nous de trouver des groupes. C’est pour ça que nous avons contacté Metallica pour partir en tournée avec nous, nous avons contacté Slayer aussi. Nous recherchions des groupes d’une nouvelle génération et d’un nouveau style, et ça s’est intensifié, c’est devenu dingue. Il y a tant d’aspects différents. Regarde, Venom ne sonne pas comme Pantera, Pantera ne sonne pas comme Metallica, Metallica ne sonne pas comme Slayer, Slayer ne sonne pas… Mais on est tous metal, et c’est ça le truc. On a tous cette étiquette metal mais on sonne et joue tous différemment. Mais tout est dans la famille du metal, et c’est ce que j’adore avec cette musique, c’est tellement putain de dynamique ! Mais j’ai essayé d’amener toute cette dynamique dans un seul et même groupe, dans Venom, en chantant à propos de n’importe quel sujet et en faisant en sorte que ça reste neuf, que les idées restent palpitantes !

« Si tout ce que les gens veulent voir c’est le Venom de 1984, eh bien, je rentre chez moi parce que ça n’est pas une carrière, c’est un tribute band, et ce n’est pas pour moi. »

Dante : Pour revenir sur le côté extrême, c’est comme dans les films. Tu as Evil Dead qui était sacrément extrême à l’époque, et les gens peuvent le regarder aujourd’hui et penser que tous les nouveaux films qui sortent aujourd’hui sont bien plus gore, sanglants, fous, mais Evil Dead est un classique et il ne sera jamais dépassé.

Cronos : J’aime le fait que lorsque Venom a débarqué au début, c’était choquant, c’était fou, genre « wow ! », des gens s’élevaient contre ça. Désormais c’est accepté, alors qu’il y a bien plus extrême que Venom, et je trouve ça super. Maintenant on peut avoir une carrière, maintenant on peut se concentrer sur la musique et se faire connaître par la musique au lieu d’avoir à gérer la politique de l’industrie. En fait, il y avait des magasins de disques qui refusaient de vendre les albums de Venom, bordel ! C’est genre, c’est quoi ces conneries ? Ce qui est dingue, c’est que quand j’étais gamin, je m’en plaignais, ma mère se tournait vers moi et disait : « Ouais, c’est aussi arrivé à Elvis Presley parce qu’il secouait ses hanches ! » T’es là : « Oh, ok, d’accord, alors c’est ce qu’on appelle la progression, donc c’est normal, d’accord. » Ça aide à s’en rendre compte. On ne te tyrannise pas, c’est juste que « tu fais quelque chose de nouveau, tu fais quelque chose qui fait peur… » [Rires]

La Rage : Mais ça générait de la curiosité. Les gens pensaient : « Je me demande de quoi il est question, je me demande qu’est-ce qui intéresse tant les gamins là-dedans. Si ce groupe est banni des magasins de disque, il faut vraiment que j’aille les voir ! »

Dante : « Ca effraie mes parents, je vais acheter l’album. »

Cronos : Ouais, c’est comme ces t-shirts de Cradle Of Filth, « Jesus Is A Cunt ». Tous les gosses en voulaient un parce que leurs parents étaient là [cris d’horreur et rires].

L’imagerie satanique a toujours fait partie de Venom, et en fait toujours partie, mais ça a toujours été avant tout de la théâtralité. Cependant, revêt-elle toujours la même importance pour vous aujourd’hui, après que tant de groupes se la sont appropriés ?

Ouais mais je crois quand même que les idées que nous mettons en œuvre n’ont jamais été faites avant. Je veux dire, même sur le dernier album, avec « Evil Law », j’ai chanté dans un très vieux langage satanique pas très connu, ni compris. Je n’ai encore jamais entendu d’autres groupes faire ça. Donc nous trouvons plein de nouvelles idées, nous continuons à chanter à propos de sujets que les gens… Il y avait une chanson sur Fallen Angels, « Annunaki Legacy », qui parle d’aliens qui sont venus et ont vu la planète avec les humains… Ce sont simplement des sujets différents qui font réfléchir les gens. Ca a toujours été ça Venom. Oui, c’est controversé, oui, c’est inattendu, comme « wow, c’est différent ! » Nous avons fait une chanson qui s’appelle « Blackened Blues », elle a été un peu inspiré par le studio où nous travaillons, où tu peux entendre d’autres groupes jouer au bout du couloir. Nous avons enregistré une chanson et ensuite nous avons enregistré encore et encore, on pouvait toujours entendre les autres enregistrer dans le fond, donc ça devient un bordel sans nom ! Donc, d’une certaine manière, ça sonne comme plusieurs groupes qui jouent différentes chansons en même temps, de la pure démence ! Une pagaille totale ! C’est ce que j’adore faire avec la musique, essayer de nouvelles idées, tâter le terrain. Ce n’est pas bon de rester tout le temps en sécurité. Si tu ne veux pas prendre de risque, alors tu pars jouer les deux premiers albums, tu prends l’argent des fans et tu rentres chez toi, sans passion, sans amour, sans engagement, sans danger, sans excitation. Même Flea des Red Hot Chili Peppers a fait une interview où il parlait de ça, disant qu’il déteste ces groupes qui n’ont pas joué ensemble pendant vingt ans, ils se remettent ensemble, jouent les deux premiers albums et escroquent les fans, c’est dégoutant. C’est dégoutant mais ce type de groupe ne peut pas se développer. Et ils sont très contents d’aller en studio et laisser le producteur utiliser Pro Tools et des putains de machines pour faire leur album, et ensuite ils se contentent de mettre leur nom dessus. C’est de la merde ! Ils ne peuvent pas le jouer en live. Ils ne font que régurgiter de la merde.

La Rage : Ils n’avancent pas, alors que nous si. Nous en sommes fiers. Nous sommes putain de passionnés par notre musique.

Cronos : Si je sors le prochain album et que tout le monde dit que c’est de la merde, alors dommage. C’est un risque à prendre, mais c’est aussi ce qui rend la chose excitante. C’est pour ça que nous faisons ceci. Je dirais que les concerts sont pour les fans, les albums sont pour le groupe. Lorsque j’ai fini avec le studio, la seule chose qui me préoccupe c’est si lui ou lui aime, je me fiche de savoir ce que qui que ce soit d’autres pensent. Je me fiche de ce que pense la maison de disque. Et ensuite si les gens disent « hey, l’album est sympa ! », alors super, c’est un bonus. Mais pour ce qui est du show, nous aimons communiquer avec les légions et dire « qu’est-ce que vous voulez entendre ? Quelles chansons vous voulez entendre ? » Mais nous allons forcément jouer les nouvelles chansons parce que nous sommes excités d’avoir ces albums et les ventes sont bonnes. Et nous avons déjà donné des concerts où tu as un peu de temps en rab à la fin et tu ne t’y attendais pas, parce que les autres groupes ont fait des sets plus courts par exemple, et nous disons « quelles chansons voulez-vous entendre ? » Et les gamins crient « Pedal To The Metal », « Hammerhead », « Fallen Angels », des nouvelles chansons ! Ca démontre bien où nous en sommes aujourd’hui. Car si tout ce qu’ils réclamaient était « Welcome To Hell » et « Black Metal », je pense que nous serions baisés ! Ce serait, genre : « Oh, d’accord, donc ce n’est qu’un trip nostalgique. » Et je laisserais tomber. Je n’ai pas envie de m’embêter avec ça. Si tout ce que les gens veulent voir c’est le Venom de 1984, eh bien, je rentre chez moi parce que ça n’est pas une carrière, c’est un tribute band, et ce n’est pas pour moi.

La Rage : C’est juste vivre dans la passé, n’est-ce pas ?

« Il a fallu que je creuse profondément en moi, dans mon âme, pour voir pourquoi diable je faisais ça ou si je ferais mieux d’arrêter et devenir décorateur d’intérieur. Donc pour moi, c’était une mission d’examen de conscience. »

Comme ces groupes qui font constamment des concerts anniversaires, jouant un album classique intégralement…

Cronos : Ouais. Bon, je n’écarterais pas… Si quelqu’un disait « est-ce que tu ferais un show spécial At War With Satan ? » ou même « est-ce que tu ferais un show spécial Fallen Angel ? », je ne dirais pas « non » tout de suite. J’y réfléchirais, j’y travaillerais, pour voir si c’était une bonne idée, ce que nous pourrions faire pour un tel concert. Je veux dire que ça fait des années que j’en parle, j’adorerais faire un show pour « At War With Satan » avec toute la mise en scène théâtrale, car cette chanson vient d’une histoire que j’ai écrite, qui est énorme, alors qu’il n’y a qu’une portion de l’histoire connue, c’est-à-dire celle de l’album. Mais lorsque nous avons joué au 70000 Tons Of Metal, nous avons joué deux sets, dont un où nous avons joué l’album From The Very Depths de la première chanson à la dernière dans l’ordre. Donc c’était une version live de l’album qui sortait tout juste, et c’était vraiment palpitant.

La Rage : Surtout parce qu’il n’était pas encore sorti.

Cronos : Ouais, c’est exact, en fait c’était le jour de la sortie.

La Rage : Le jour d’avant sur le bateau, nous avons fait une sorte de fête pour la sortie de l’album pour que les gens puissent l’écouter, en donnant quelques exemplaires promos de l’album, un nombre limité, environ cinquante. Donc pour ces fans, c’était un concert tout neuf, ils n’avaient jamais entendu ces chansons. C’était un événement très spécial. Nous n’avions jamais joué les chansons en live avant, nous les avions juste enregistrées, évidemment, donc nous avons dû répéter le set pour faire tout l’album du début à la fin. C’est sûr que c’est un putain de risque.

Cronos : Car nous savions que nous avions cinq jours où personne ne pouvait avoir accès à internet, donc nous avons donné à tout le monde des exemplaires promos de l’album. Nous en avons pris un certain nombre à bord, nous les avons donnés gratuitement. Mais nous savions que personne n’aurait accès à internet pour les uploader sur YouTube et les transmettre à tout le monde. Donc nous savions que nous avions au moins cinq jours pour faire ça avant d’accoster, et ensuite l’album sortirait et ils pouvaient tous en faire des putain de bootlegs à tire-larigot, comme tout le monde le fait avec les albums maintenant. Mais j’étais surexcité de faire ça !

Dante : C’était très, très spécial. C’était génial pour les fans qui étaient là. C’était un challenge pour nous et ça l’était probablement aussi pour les fans [rires] qui entendaient ces chansons pour la première fois. Ca a dû leur faire bizarre d’essayer de rentrer dans ces chansons qu’ils ne connaissaient pas. Donc c’était vraiment bien. Le lendemain il n’y avait pas internet ou quoi que ce soit…

Cronos : Mais le public a adoré, c’était blindé !

Cronos, pourquoi as-tu quitté Venom après Calm Before The Storm pour former ton groupe solo ? Avec le recul, as-tu regretté cette décision ?

Non. C’est juste que j’en avais ras-le-bol du groupe. C’était toujours la même merde sans arrêt. Nous avions fait l’album Possessed et personne ne l’a aimé. Donc tout ce qu’on nous demandait était de jouer les deux premiers albums et comme je viens de le dire, je ne veux pas être dans un tribute band. Donc j’ai dit : « Putain, ça craint un max ! » Nous avons essayé de faire venir deux nouveaux gars et ensuite il y a eu des putains de claviers et guitares harmonisées, et c’était, genre : « Oh, c’est merdique, ce n’est pas Venom. » Et j’ai pensé, plutôt que de le détruire, d’aller jusqu’au point de non-retour, qu’il fallait mieux y mettre un terme. C’est quelque chose que je n’avais jamais fait parce que Venom a tout de suite décollé, en gros, donc je me suis habitué aux limousines, les grands hôtels et prendre l’avions pour aller partout. Je voulais partir et conduire le van, sans avoir d’hôtel pour la nuit, dans le froid glacial, sans rien à manger, rock n’ roll… Car alors, je saurais si j’aime faire ça par amour du truc ou si je le faisais parce que « hey, c’est facile de rester dans un bel hôtel spacieux, être une super star. » Il a donc fallu que je creuse profondément en moi, dans mon âme, pour voir pourquoi diable je faisais ça ou si je ferais mieux d’arrêter et devenir décorateur d’intérieur. Donc pour moi, c’était une mission d’examen de conscience. Nous avons donc parcouru les Etats-Unis, c’était littéralement un van délabré, des petits clubs merdiques, nous avons même ouverts pour Celtic Frost, bordel de merde ! Car nous nous en fichions. Même Manowar ! Car nous voulions juste monter sur scène et jouer de nouvelles chansons loin de Venom, et c’est pour ça que nous avons fait Dancing In The Fire et Rock n’ Roll Disease, des choses qui n’étaient pas vraiment dans la veine de Venom, en se disant « rien à foutre si ça ne devient pas populaire. Rien à foutre si ça ne vend pas. Rien à foutre si les gens n’aiment pas. » C’était juste pour l’expérience, vraiment.

Mais plus je le faisais, plus je revenais dans l’état d’esprit de Venom. J’ai pris Mark Wharton, qui était le batteur de Cathedral, c’était un énorme fan de Venom et je disais : « Faisons ‘One Thousand Days In Sodom’ ! Faisons ‘In League With Satan’ ! » Donc nous avons commencé à rejouer des trucs de Venom, et puis il a dû partir et faire autre chose, et je me suis dit : « Je vais passer un coup de fil aux gars et on va remettre ça sur pied, juste pour voir si la magie est toujours présente. » Mais les gens changent, c’est aussi simple que ça. Nous ne nous entendions pas. Nous recommencions à nous bagarrer. C’était tout le truc merdique avec Cast In Stone. Nous avons fait un seul concert en trois ans environ, personne n’en voulait. Il n’y avait plus d’amour. Et depuis lors, j’ai été en mission pour vraiment trouver les bons mecs qui permettraient à Venom de retrouver sa grandeur, qu’il redevienne puissant et comme je voulais à l’origine que le groupe soit. C’est ce que nous avons maintenant ! Ça m’a pris longtemps de trouver deux autres personnes qui pensent comme moi de cette musique, et c’est une question d’amour pour la musique, d’excitation et du danger qui vient avec. Ce n’est pas une question d’argent, ce n’est pas une question de statut. C’est une question d’être honnête avec la musique. Les fans ont passé trop temps à vénérer Venom. Les légions, j’ai tant de respect pour nos fans et je ne voulais pas les laisser tomber, les fans qui ont toujours été là « ouais, Venom est super ! » Je voulais qu’ils soient à cent pour cent « ouais, Venom est super. » Donc c’est ce que nous avons fait et c’est pour ça que nous sommes là aujourd’hui, pour montrer à tout le monde que Venom est super et qu’il le restera !

Interview réalisée en face à face le 9 septembre 2017 par Matthis Van Der Meulen.
Introduction : Nicolas Gricourt.
Retranscription : Julie Martin & Nicolas Gricourt.
Traduction : Nicolas Gricourt.

Site officiel de Venom : www.venomslegions.com.



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  • Interview super intéressante, bravo à Nicolas pour la retranscription, car c’est vrai qu’ils sont bien bavards^^

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