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Live Report   

Walking Papers et Biffy Clyro : deux visages du rock


Biffy Clyro, voilà un groupe de rock qui a le vent en poupe. Même s’il fut dans un premier temps annoncé au Trans-club, petite salle attenante au bar du Transbordeur, très vite la date fut réorientée vers la grande salle. Et, arrivé le soir du show, même s’il s’agit d’un 8 décembre, en pleine fête des Lumières, on comprend bien que la petite scène du bar et ses quelques 400 places auraient été loin d’être suffisants pour accueillir non seulement le groupe, mais aussi, et surtout, ses nombreux fans qui se sont déplacés en masse, prenant possession du Transbordeur en configuration maximale. Il faut dire que, même si la notoriété du groupe commence à bien prendre en France comme le prouve cette date, de l’autre côté de la Manche c’est encore autre chose : ces petits jeunes remplissent tout de même le stade mythique de Wembley… Oui, rien que ça !

Alors, voilà, c’est l’occasion de juger ce que Biffy Clyro a dans le ventre et comprendre l’engouement des rosbifs pour ce rock écossais. Mais avant ce sont les Walking Papers qui foulent les planches…

Artistes : Biffy ClyroWalking Papers
Date : 8 décembre 2013
Salle : Transbordeur
Ville : Villeurbanne

Duff McKagan (Walking Papers) : une classe forgée depuis trois décennies.

Walking Papers, groupe comprenant, entre autres, le bassiste Duff McKagan (ex-Guns N’ Roses, Velvet Revolver) et le batteur Barrett Martin (Screaming Trees, Mad Season), c’est ce que l’on appelle une première partie de luxe ! C’est finalement à se demander lequel des deux entre la tête d’affiche et la première partie est véritablement le plus excitant dans cette soirée. Walking Papers a déjà fait une très belle impression avec son tout premier album éponyme, réédité en France cette année avec quelques titres live supplémentaires. Des enregistrements live de bonne facture mais qui ne laissent pas forcément présager de la qualité des prestations dans leur ensemble dont cette formation est capable. Sans compter que, par habitude, on est quelque peu méfiant envers les super-groupes. Mais Barrett Martin nous l’avait dit : il n’aime pas ce terme. Walking Papers n’est qu’un groupe de potes, « un groupe génial », selon ses propres mots, pas vraiment modeste mais on ne peut plus sincère. Et c’est précisément ce qui se dégage de ces quatre types qui débarquent en toute simplicité sur scène.

« Élégance » pense-t-on immédiatement à la vue de ces quatre personnages qui imposent immédiatement un charisme naturel. C’est certain, la plupart des regards sont surtout braqués sur l’ex-Guns N’ Roses, égal à lui-même, aux traits et aux poses marqués par une vie de rocker à écumer les scènes et les studios. Au début, tout du moins, car très vite Jeff Angell, dans son costard de dandy, avec sa silhouette et sa gestuelle qui peuvent rappeler Scott Weiland, attire l’attention et démontre que les Walking Papers sont bien plus que le projet d’ex-Guns N’ Roses et Screaming Trees.

Walking Papers donne de l’élégance à son rock.

Angell, c’est une voix envoûtante mais c’est aussi un frontman qui s’approprie la scène et l’audience qu’il n’hésite pas à aller chercher jusqu’à la barricade, dans un premier temps, puis directement dans la fosse, toujours avec classe. Et ce n’est pas l’espace réduit sur scène, à cause du rideau cachant le matériel de Biffy Clyro, qui castrera la prestation. Au contraire, le rideau affichant divers motifs par le subtil éclairage, agrémente visuellement la scène, et la proximité avec le public offre une chaleureuse illusion de club.

La setlist s’articule évidement autour du premier et unique album du combo. Des chansons qui naviguent quelque part dans les années 70 et 90 – pas de place pour la superficialité de la décennie intermédiaire. Des années 90 on retrouve une certaine simplicité, une nonchalance aussi et des lignes vocales et guitares grungy. Des années 70 sont empruntés certains riffs, certaines sonorités, comme la couleur analogique des sons du clavier de Benjamin Anderson, et une manière de jouer qui fait la part belle au feeling, en particulier ce groove magnifique dont fait preuve le très visuel batteur Barrett Martin sur des chansons telles que « Two Tickets And A Room » ou « The Whole World’s Watching ».

Walking Papers, un groupe à suivre qui pourrait bien faire des émules à l’avenir.

Biffy Clyro : plus sauvage qu’il n’y paraît…

« We Are Familly » chante Sister Sledge à travers les enceintes en guise d’intro pour Biffy Clyro. On change d’ambiance par rapport à Walking Papers : la petite scène obscure et encombrée laisse place à un vaste espace sans fioritures. On change de génération même. Le trio – enfin, certains auront remarqué qu’un quatrième musiciens se produisait en retrait, caché sur le côté vers le fond de la scène – est jeune et mise énormément sur son énergie. Simon Neil, avec sa barbe négligée rejoignant sa tignasse en pagaille, torse nu, vêtu d’un pantalon au goût douteux, est inépuisable. Il saute, cours, grimpe sur les enceintes, emporte son pied de micro avec lui pour chanter (et jouer de la guitare) du haut de l’estrade de la batterie, etc. Sur le côté opposé, le bassiste James Johnston, également torse nu, lui donne la réplique avec autant, ou presque, d’implication et d’énergie. Ils ne sont que deux devant la scène, et pourtant ça déménage et l’espace est très bien occupé, si bien qu’elle pourra même presque paraître un peu petite pour accueillir les frasques des deux larrons. Forcément, on prête un peu moins attention à Ben Johnston – frangin jumeau de James – qui trône en retrait, un peu caché derrière sa batterie, mais qui pourtant ne démérite pas.

Et le public forcément se laisse emporter. De toute façon, on a pu constater bien avant l’entrée en scène qu’il était tout acquis à la cause des Écossais. Alors l’assistance se masse devant les barricades, saute, bouge et chante à tue-tête pendant les refrains les plus entêtants jusqu’au fond du Transbordeur. Difficile de résister à cette connexion entre un groupe et son public, se nourrissant l’un l’autre en énergie. Qu’est-ce que ça doit être lorsqu’ils jouent à domicile dans des salles et stades plus grands encore…

… sans manquer d’une certaine sophistication.

Il faut l’avouer, la musique de Biffy Clyro a parfois clairement un côté brit-pop mielleux, par certains refrains, mélodies et ballades. Un côté qui a très certainement joué sur son succès, en particulier auprès de la jeune gent féminine très présente ce soir. Pourtant Biffy Clyro démontre par d’autres aspects qu’il n’a rien de superficiel. Car voilà un rock tout ce qu’il y a de raffiné. On pense bien évidemment parfois à leurs potes d’Oceansize – le chanteur Mike Vennart a ces dernières années servi de guitariste et choriste en live pour Biffy Clyro – pour le niveau de jeu élevé et le côté souvent sophistiqué voire, dans une certaine mesure, progressif de leurs compositions, même si le regretté Oceansize en avait fait une composante bien plus poussée de son identité, là où Biffy Clyro joue sur des formats plus standards. Mais, musicalement, on retiendra surtout de cette expérience live la métamorphose du son du groupe, bien plus hard que sur album, flirtant même avec le metal, si bien que les mélodies un peu légères se retrouvent souvent noyées dans un déchaînement de décibels. Cela a particulièrement été le cas de « Living Is A Problem Because Everything Dies » et « 57 » dont la puissance fut décuplée pour un résultat particulièrement heavy, d’autant plus appuyés qu’ils succèdent à la doublette acoustique de milieu de concert : « The Rain » et « Folding Stars », interprétés par Simon Neil en solo. On le saura, Biffy Clyro aime les contrastes et ça ne rend ses prestations que plus percutantes.

C’est le dernier opus, Opposite, qui est à l’honneur des rappels avec deux titres sur les trois. Un album très représenté ce soir, comment aurait-il pu en être autrement avec une œuvre si dense, répartie sur deux disques ? C’est finalement le single à succès « Mountain » qui fini tout en légèreté ce concert chargé (23 chansons !) et diablement énergique.

Inépuisable Simon Neil (Biffy Clyro).

Setlist :

Different People
That Golden Rule
Who’s Got a Match?
Sounds Like Balloons
Biblical
The Thaw
God & Satan
Glitter and Trauma
Bubbles
Spanish Radio
Little Hospitals
The Rain (acoustique)
Folding Stars (acoustique)
Living Is a Problem Because Everything Dies
57
Many of Horror
Modern Magic Formula
Black Chandelier
Woo Woo
The Captain

Rappels :

Opposite
Stingin’ Belle
Mountains

Photos : Nicolas « Spaceman » Gricourt

A voir également :

Galerie photos du set de Walking Papers
Galerie photos du concert de Biffy Clyro



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  • Pour les avoir vus en première de Muse à la Halle il y a quelques années, effectivement en live sa sonne monstrueusement plus violent que sur les CD et tant mieux ^^

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