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Live Report   

Watain : le sang, le feu, Satan, Paris


L’année des concerts de musique extrême commence avec un choix à effectuer. Doit-on se rendre à la Gaîté lyrique pour le concert d’Amenra ou doit-on assister au show spécial que nous réserve Watain à la Maroquinerie ? En manque de black metal, nous optons pour la deuxième option. À l’occasion de la sortie de leur dernier album, Trident Wolf Eclispe, les Suédois ont sélectionné cinq pays où promouvoir ce sixième disque. Le tout dans des salles réduites où se réunissent les fans absolus pour un show intense. Après avoir fêté les vingt ans du groupe, effectué une interview de Erik Danielsson et une chronique de l’album, nous ne pouvions pas omettre une prestation live du groupe.

Car son dernier passage parisien avec Mayhem n’avait pas laissé indifférent des fans mettant toute leur hargne à se jeter contre la barrière. Et puis, avouons-le, il est toujours savoureux de se faire jeter du sang de porc à la figure ! Plus sérieusement, avec ses flammes, la prestation du groupe en live est une sacrée expérience que beaucoup, visiblement, n’ont pas voulu manquer, au vu d’une Maroquinerie qui affiche sold-out en ce 13 janvier.

Artistes : Watain – Hell Militia
Date : 13 janvier 2018
Salle : La Maroquinerie
Ville : Paris [75]

Hell Militia

Le bal s’ouvre avec Hell Militia, un groupe français ayant déjà partagé trois albums de qualité. Leur prestation live rend honneur aux compos, même si cela fait maintenant six ans qu’on n’avait pas de nouvelles d’un quatrième album studio depuis Jacob’s Ladder. A l’écoute de ce black metal massif, même si le groupe n’a pas l’aspect punk et « rentre dedans » de Watain, le public accueille cette formation de manière positive, certains spectateurs semblant même bien le connaître. Rien de négatif ne ressortira de ce concert où le public aura pu constater des musiciens appliqués et talentueux. À la fin du set, la seule déception qu’on pourrait finalement avoir est l’absence de la reprise d’un morceau de GG Allin que le groupe à pourtant l’habitude de faire en fin de concert.

Watain

On entend de tout sur Watain : les rituels, les croyances satanistes, etc. Mais le concret se fait dans le sang et les flammes. Leur entrée macabre se fait en rang, chaque musicien se mettant à son poste sous les cris du public, et Danielsson levant fièrement sa torche et allumant les autels devant lui. Des plaques de metal en tant que décor qui s’ajoutent aux carcasses et tridents de fer : on pourrait presque se croire dans un décor de Mad Max. Si le dernier album peut décontenancer sur l’aspect « sale » de son enregistrement (notamment au niveau des guitares sur certains titres), le groupe voulant sans doute un peu trop se rapprocher des premiers albums de black metal, on peut malgré tout être sensible à la rage qui en sort et la façon dont les titres agressent l’auditeur.

Mais justement, Watain ce n’est pas que de la violence car c’est surtout beaucoup de passion et d’authenticité. À de nombreuses occasions, Erik Danielsson s’arrêtera pour s’adresser à son public et lui exprimer sa gratitude. Il peut en effet le souligner, car ce que l’on remarque dans les concerts du groupe est que la foule venue pour eux est en parfaite emphase avec l’esprit Watain. Une vraie fosse de punk, venue pour faire couler le sang. Et si cela ne suffisait pas, Danielsson envoie son habituel coupe de sang de porc dans le pit pour arroser un maximum de gens. Un aspect inhumain se dégage ce soir ; Paris est venu célébrer une messe de violence. Lorsque Danielsson tendra sa torche dans le public, toutes les mains l’entoureront, donnant lieu à la fois à un spectacle effrayant et passionnant. Ses mains effleurent le feu et son regard reste concentré sur les flammes, comme si les deux fusionnaient l’espace d’un instant.

Watain

Satan’s Hunger, Black Flames March, Devil’s Blood, Nuclear Alchemy : chaque album est représenté par au moins un titre. Il est à noter que Watain ne joue pas la carte d’interpréter uniquement des titres du dernier album puisqu’il n’en livrera que trois. Et même si certains spectateurs restent dans une tradition très calme d’un concert de black metal, l’ambiance se réchauffe très vite. Pour beaucoup de fans, peut-être que les cœurs se lâcheront véritablement lorsque le groupe décidera, en hommage, de reprendre le titre désormais culte « The Somberlain » de Dissection, un groupe très cher à Watain (c’est d’ailleurs en compagnie de Watain que Dissection avait effectué son retour scénique lors de The Rebirth Of Dissection Tour en 2004). Les lumières bleues sont de mises et le public chante à l’unisson ce groupe si regretté aujourd’hui que beaucoup parmi les spectateurs n’auront probablement pu voir sur scène. Un instant émotion avant de conclure le set et dire au revoir sur « Requiem XIII », issu du live Opus Diaboli de 2012.

Vivre ce set de Watain dans une petite salle était un privilège intervenu dans le cadre de cette courte série de dates célébrant le nouvel album. Watain est loin d’être enterré et démontre année après année son implication en live et envers son audience. Un groupe éminemment honnête qui, même après vingt ans de carrière, garde la même énergie et la même envie de partager son propos avec une intensité jouissive et remarquable.

Setlist Watain :

Legions Of The Black Light
Nuclear Alchemy
Devil’s Blood
Satan’s Hunger
Angelrape
Furor Diabolicus
Outlaw
Sacred Damnation
Lawless Darkness
Malfeitor
On Horns Impaled
The Serpent’s Chalice
The Somberlain (reprise de Dissection)
Requiem XIII

Report et photos : Matthis Van der meulen.



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    Thundermother @ Lyon
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