
Artistes : Motörhead – Izia
Salle : Le Zénith de Paris
Date : 04-11-2009
Public : 6 000 personnes environ
Lemmy. Ce mec vient du fin fond des âges du rock n’roll. Il est une légende et une énigme biologique. Son histoire côtoie l’Histoire du rock n’roll et l’une de ses plus belles périodes, les 70’s. Le leader de Motörhead est un personnage charismatique, à l’instar d’un Joe Strummer ou d’une Patti Smith. Quand tous ces monstres sacrés auront disparu, où irons-nous ? En attendant, Motörhead est toujours bien vivant, accompagné de Mikkey Dee et Phil Campbell. Sortant album sur album, tournant inlassablement. La jeunesse n’a qu’à bien se tenir et prendre exemple car « ils sont Motörhead et ils jouent du Rock n’roll » et, putain, c’est sacrément bon !
Izia : « à poil !!! »
Izia a la lourde tâche d’ouvrir le bal. Une première partie de Motörhead, ce n’est pas rien. Pour ceux qui ne la connaissent pas, Izia est la fille de Jacques Higelin et la demi-s?ur d’Arthur H. Voilà pour la rubrique people et les antécédents. Musicalement, nous sommes dans du rock teinté de 70’s. Rien de planant ou de psychédélique mais du rentre dedans. On pense un peu à un de mélange entre Janis Joplin et Juliette & The Licks. Pas très metal tout cela, me rétorquerez-vous. Normal, n’oubliez pas que nous sommes avec Motörhead !
Et Motörhead, c’est du rock n’roll.
Côté prestation, la fille ne mâche pas ses mots quand, par exemple, elle introduit « Hey Bitch » en disant qu’il s’agit d’une chanson « pour une grosse pute ». Elle ne se laisse pas non plus déstabiliser par les élégants « A poil, à poil » scandés par le public quasiment dès son entrée sur scène. Elle reprend même la balle au bond, provoquant à son tour le public en le confrontant gentiment à sa vulgarité. Elle obtiendra finalement des applaudissements sur sa dernière chanson, « Let Me Alone », qu’elle introduira avec une nouvelle provocation, incitant le public à profiter de ce dernier titre pour lancer ses ultimes « A poil ! ».
Set-list Izia :
Life Is Going Down
Lola
The Train
Back In Town
Hey Bitch
The Light
Let Me Alone
En trente minutes, Izia a prouvé qu’elle en avait, a montré une bonne attitude et une vraie présence scénique. Reste que les autres membres du groupe sont statiques et que musicalement, un zeste d’originalité serait le bienvenu!

Le matos, prêt à cracher plus de décibels qu’un aéroport
Fort d’un excellent nouvel opus, Motörizer, Motörhead revient au Zénith… pour ne jouer finalement que très peu de morceaux de cet album. Dommage quand on pense aux excellents « Teach You How To Sing The Blues » ou « English Rose ». Ceci dit, avec Motörhead, c’est l’esprit qui compte, il n’y aura donc jamais rien à redire, quelle que soit la setlist. La scène est flanquée d’un backdrop reprenant la pochette du dernier album et de deux bannières représentant la célèbre tête. Cet ensemble, complété par les bannières devant la batterie, crée une ambiance de tournoi du moyen âge.
Il est 21h quand les lumières s’éteignent et que Lemmy en tiags et stetson, Phil en débardeur et chapeau et Mikkey débarquent. Lemmy introduit le groupe par l’inévitable, l’indispensable « We are Motörhead and we play rock n’roll » et c’est un poing de métal que nous nous prenons en pleine face.
Vous l’aurez compris, le groupe ouvre les hostilités avec « Iron Fist ». Arrive ensuite « Stay Clean » : les classiques sont donc de sortie. D’ailleurs, Motörhead réussit la prouesse de proposer un schéma de concert d’un classicisme consommé mais pourtant d’une efficacité redoutable. Lemmy occupe toujours le flanc gauche de la scène, Phil prend la droite et Mikkey martèle ses fûts. Globalement la prestation ne change guère d’un concert à l’autre. Mais ces gars ont une facilité et une attitude qui font que malgré ces similitudes, la soirée reste exceptionnelle.
On ne t’oubliera pas, Lemmy !
Après un « Rock Out » extrait du dernier opus, le groupe replonge dans son histoire avec l’excellent « Metropolis » où nos trois affreux en profitent pour trinquer ensemble. Motörhead propose toujours ces moments, en particulier entre Lemmy et Phil, où les vannes fusent, les musiciens se chambrent, donnant ainsi un côté décontracté à tout ce cirque rock n’roll.

Le son est excellent, la batterie claque, c’est du bonheur. Un nouveau classique motörheadien se présente quand Lemmy introduit « I Got Mine » de l’album Another Perfect Day sorti en 1983, ce fameux album mal aimé et qui renferme pourtant de vraies pépites. Pour annoncer cette chanson, Lemmy nous parle de cet album sorti en 1983 avant que vous ne soyez nés !
Effectivement, le public mélange les âges et les genres. Des fans récents côtoient des aficionados de la première heure, les métalleux croisent quelques Hell’s Angels. Et tous acclament Lemmy et sa bande comme un seul homme.
Les lumières blanches ciblent désormais Phil qui exécute son solo, plutôt sympa. Suffisamment court et efficace pour rester plaisant. Vient ensuite, issue de Motörizer, « The Thousand Names Of God », jouée dans une version particulièrement heavy et qui nous fait regretter qu’il y ait eu si peu de chansons du dernier. Mais quels titres retirer ? Allez, lançons-nous et avançons qu’un « Killed By Death » ou un « Just ‘Cos You Got The Power » auraient pu laisser la place à des titres du dernier afin que l’on aie une soirée plus « motörizée ». Mais ne boudons pas notre plaisir, c’est de l’excellent Motörhead que nous voyons ce soir.
Le groupe envoie ensuite « Another Perfect Day » puis enchaîne sur « In The Name Of Tragedy » et son solo de batterie annoncé et clôturé à grands renforts de jet de fumée. Là aussi, Mikkey fait dans le court, l’efficace et le très plaisant. Les solos, que cela soit celui de Mikkey ou de Phil sont bien dosés, assez bons pour garder le rythme de la soirée et ne pas lasser. D’ailleurs, le fait que le solo de batterie aie été placé au milieu du morceau est plutôt bien vu. « In The Name Of Tragedy », un classique issu de la récente discographie du groupe, avec ses trobos, son solo, reste un moment fort du concert.
« Just ‘Cos You Got The Power », est un pamphlet contre les politiciens mais aussi, comme nous l’annonce Lemmy, un titre plus lent pour se reposer. Arrive ensuite le must « Going To Brazil », un rock n’roll inspiré 50’s et bourré aux amphétamines. Excellent !
La première partie du concert se termine après une heure dix de show sur « Bomber » qui nous rappelle, si besoin en était, que Motörhead tue littéralement.
Mister Phil Campbell : 25 ans de service !
Évidemment, le public en redemande et, évidemment, le groupe revient. Cette fois-ci, Mikkey est avec ses deux autres acolytes, guitare acoustique sous le bras.
Tout le monde le sait, c’est « Whorehouse Blues » qui s’annonce. Sous les lumières rouges, les deux guitaristes sont assis, Lemmy reste debout sans sa basse, harmonica en poche. Un grand moment « unplugged », loin des concessions commerciales actuelles qu’implique ce terme.
Mikkey retrouve sa batterie et claquent, dans le Zénith aux anges, les premiers accords de « Ace Of Spades ». Sans commentaires. C’est l’occasion de présenter les membres du groupe et Lemmy rappelle que Phil est là depuis vingt cinq ans ! Un message à ceux restés scotchés sur la formation considérée comme classique par certains ? Qui sait ? En tous les cas, vingt cinq ans, c’est un bail et la formation actuelle n’a rien à envier aux autres. Ecoutez Inferno, Kiss by Death et Motörizer pour vous en convaincre.
Lemmy rappelle une dernière fois « qu’ils sont Motörhead et qu’ils jouent du rock n’roll » (!) et nous demande de ne pas les oublier. Merde, cela nous ferait mal ! Le concert se termine sur une ultime tuerie, « Overkill », avec ses stroboscopes et ses classiques reprises de l’intro.
Vous êtes Motörhead, vous jouez du rock’n’roll et nous vous aimons pour cela alors continuez les gars et ne nous oubliez pas non plus !
Overkill ! Overkill !
Set-list Motörhead :
Iron Fist
Stay Clean
Be My Baby
Rock Out
Metropolis
Over The Top
One Night Stand
I Got Mine
Solo Guitare Phil
The Thousand Names Of God
Another Perfect Day
In The Name Of Tragedy + Solo Batterie
Just ‘coz You Got The Power
Going To Brazil
Killed By Death
Bomber
Rappels :
Whorehouse Blues
Ace Of Spades
Overkill
