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Interview   

Wolves In The Throne Room : le son des Cascades


L’un des groupes de black metal américain les plus iconiques aux côtés d’Agalloch, Wolves In the Throne Room évoque depuis 2003 la nature majestueuse de son Pacific North West natal, ses vastes forêts et les mythes qui les habitent. Parfaitement retranscrits dans un son atmosphérique qui préfère la nuance à l’obscurité, il mise sur la même veine primordiale que celui de ses ancêtres norvégiens, la violence et le satanisme en moins. Après une brève échappée du côté de l’ambient avec Celestite en 2014, Aaron et Nathan Weaver sont revenus à leur formule pour Thrice Woven, et poursuivent dans la même direction avec un septième album, Primordial Arcana, plus grandiose que jamais.

C’est à l’occasion de la sortie de ce dernier opus que nous avons discuté avec Aaron Weaver, le batteur du groupe. Généreux et réfléchi, le musicien est parti de la genèse de Primordial Arcana pour évoquer les sources de son art : celles, montagneuses et glaciales, du disque, mais aussi celles de sa spiritualité. Entre animisme et amour du metal, nature et artisanat, c’est le portrait d’un artiste sensible et habité qui émerge…

« Lorsque nous avons commencé à écrire les riffs pour cet album, nous nous imaginions la manière dont nous voulions qu’il sonne, et l’image qui nous est venue à l’esprit a été celle d’être près d’un glacier en haute montagne et de boire l’eau du torrent qui en émerge directement, l’eau glaciale et complètement pure qui coule sur les roches… »

Radio Metal : Thrice Woven marquait votre retour au black metal après Celestite, et Primordial Arcana semble continuer dans cette direction, mais de manière encore plus épique. Est-ce que c’était intentionnel de votre part de monter en puissance, d’avoir ce côté grandiose cette fois-ci ?

Aaron Weaver (batterie, claviers & chant) : Oui, tout à fait. Nous avons voulu que cet album soit vraiment d’une ampleur épique. Thrice Woven est un disque qui a été inspiré par des choses très humbles, en réalité, par les forêts qui sont autour de notre studio, une magnifique forêt de cèdres anciens, de pins de Douglas, de ciguës, avec un peu d’érables et d’aulnes en plus. C’est chez nous, un endroit très accueillant, mais pour Primordial Arcana, nous voulions aller plus loin dans les hauts sommets des montagnes Olympiques et des Cascades. Lorsque nous avons commencé à écrire les riffs pour cet album, nous nous imaginions la manière dont nous voulions qu’il sonne, et l’image qui nous est venue à l’esprit a été celle d’être près d’un glacier en haute montagne et de boire l’eau du torrent qui en émerge directement, l’eau glaciale et complètement pure qui coule sur les roches… Boire cette eau emplit ton corps de vitalité, de quelque chose de presque électrique, c’est comme boire un feu glacial. Pour nous, c’est vraiment très inspirant. Voilà le genre d’images que nous avions en tête lors de l’écriture et de l’enregistrement du nouvel album.

C’est ce que tu veux dire quand tu dis que Thrice Woven était un album terrestre et que celui-ci est plus céleste ? Est-ce que ça vient d’un besoin d’équilibre ?

Plutôt d’un besoin d’aller plus loin, de nous pousser au-delà de nos retranchements. Tu sais, c’est tellement dur de grimper jusqu’à une telle altitude, physiquement, c’est vraiment une punition. Nous avons eu le sentiment que ce que nous voulions pour cet album, c’était nous pousser dans ces territoires inconfortables, peu familiers, pour y trouver la magie et l’or qu’ils recèlent.

Paradoxalement pour un album aussi vaste, vous l’avez réalisé en comité très réduit, seulement toi, ton frère Nathan, et Kody Keyworth. C’était comment d’avoir Kody à vos côtés pendant tout le processus ? Il joue en live avec vous depuis un moment, il était déjà impliqué dans l’album précédent, mais c’est la première fois qu’il est aussi investi…

En effet. Cet enregistrement, c’était la première fois qu’il était un partenaire à part entière, complètement initié dans Wolves In The Throne Room depuis le début. C’est une très bonne chose pour le groupe parce que pendant des années, nous étions seuls en studio Nathan et moi, et parfois, disons que nous avons une approche très différente des choses, nos approches artistiques sont même diamétralement opposées sur bien des points. Nous voulons arriver au même résultat, à la même œuvre, mais nos manières d’y parvenir sont parfois très différentes. Par le passé, notre producteur Randall Dunn tenait le rôle de la troisième personne dans la pièce qui permet que tout se passe bien et qui met les limites nécessaires pour que notre créativité s’épanouisse. Maintenant que Kody nous a rejoints, cet équilibre est à l’intérieur de Wolves In The Throne Room. Comme tu peux l’imaginer, avec seulement deux points, tout ce que tu peux avoir est une ligne droite, un échange d’idées entre deux personnes, mais avec une troisième personne, tu as un triangle, un espace dans lequel nous pouvons tous évoluer, explorer, créer, pratiquer notre magie, et permettre à la musique d’émerger. C’est très inspirant, je trouve, parce que comme tu le disais, cet album a quelque chose de très frais, comme si une nouvelle énergie y avait été infusée, et c’est en grande partie grâce à Kody. Et je sais que cette nouvelle énergie et cette inspiration renouvelée vont nous permettre de faire d’autres albums. C’est vraiment une période très excitante pour nous.

C’est comment de créer avec ton frère ? Comment votre relation en tant qu’artistes a évolué avec le temps ?

C’est une bonne question. C’est un archétype assez courant dans le rock d’avoir deux frères dans un groupe. Souvent, ça s’accompagne de beaucoup de tensions. Le premier exemple qui me vient à l’esprit, c’est Oasis, mais il y en a des centaines comme ça dans l’histoire du rock’n’roll. C’est une relation unique, nous avons un lien familial, de sang, et en raison de ce lien, nous ne pouvons pas vraiment splitter. Quand tu es petit, que ton imagination est complètement libre, tu développes une certaine forme de relation, et si tu parviens à conserver ça à l’âge adulte et à travailler avec, il y a une sorte de langage sans mots entre les deux personnes que tu peux exploiter. Souvent, les choses n’ont pas besoin d’être dites ou expliquées parce que nous avons tant d’expérience commune. Mais ça engendre aussi des difficultés parce qu’il y a toutes les histoires de famille qui vont avec. Les rôles dans la fratrie sont en jeu : je suis l’aîné, il est le cadet, et par le passé, ça a pu rendre le fait d’avoir une relation saine, affectueuse et encourageante compliqué. Mais je pense qu’après tant d’années à travailler ensemble, nous y sommes enfin parvenus. C’est vraiment une bénédiction, une chose très précieuse dans ma vie, clairement. Nous sommes de très bons partenaires d’un point de vue créatif, même si parfois, nous avons envie de nous entre-tuer !

« Nous n’avons jamais cherché à nous habiller comme des Vikings, à mettre du corpse paint ou des clous, ou à chanter des chansons sur les fjords norvégiens. Nous avons beaucoup de respect pour ça, c’est la musique d’un autre endroit, d’une autre culture, mais nous en faisons notre propre version. »

Comment c’était de vous occuper de tout vous-mêmes cette fois-ci – pas seulement de l’écriture mais aussi de la production, des clips, etc. ?

C’est l’aboutissement de nombreuses années passées à travailler et à étudier l’art de faire de la musique et de l’enregistrer. Nous sommes passés à cette étape parce que quand nous avons fini d’enregistrer Thrice Woven, une fois de plus avec notre ami Randall Dunn qui a produit tous nos albums à l’exception du premier, Diadem of 12 Stars, il nous a dit : « Le prochain album, vous devriez vraiment le produire vous-mêmes. » Parce que nous étions arrivés au bout de notre collaboration avec Randall, comme si nous avions fait tout ce que nous avions à faire ensemble artistiquement et spirituellement. Il était temps de passer à autre chose. Et pour être honnête, il n’y a personne d’autre avec qui nous pourrions travailler parce que pour nous, ce n’est pas que de la musique, c’est aussi un travail spirituel. La musique est intimement liée à des esprits de l’environnement très particuliers, et à moins d’évoluer dans le même univers magique que nous, tu ne pourras ni comprendre ce que nous faisons d’un point de vue créatif, ni y participer. Il n’y a personne qui vibre sur la même fréquence que nous. Il est donc rapidement devenu très clair que nous devrions faire cet album nous-mêmes. Honnêtement, ça a été assez facile. Nous avions tous confiance en nos capacités, nous avons passé énormément de temps à faire de la musique au fil des ans, à étudier l’art de faire des disques, c’est devenu une deuxième nature. Avoir le temps et la liberté de faire les choses vraiment comme il faut dans ton propre studio, de retravailler un riff, ou une partie de batterie, jusqu’à ce qu’il ressemble exactement à ce que tu avais à l’idée sans avoir à faire de compromis a été un grand plaisir et un grand privilège. Nous allons d’ailleurs à nouveau travailler de cette façon à l’avenir.

Beaucoup de black metal semble forgé par son environnement, notamment par la nature ; Wolves In The Throne Room en est un très bon exemple. Est-ce que c’est quelque chose qui t’a tout de suite parlé dans le black metal ?

Oui, tout à fait. La première fois que j’ai entendu du black metal norvégien à la fin des années 90, j’ai immédiatement compris que c’était une musique qui émanait du paysage. En écoutant cette musique, je pouvais voir et sentir les paysages norvégiens. Je pouvais sentir les hivers glaciaux, je pouvais voir les fjords, les montagnes, les forêts infinies… Je pouvais aussi ressentir la mythologie, les trolls et les dieux nordiques. C’était partie intégrante de la musique, pour moi, et je me suis rendu compte que nous pouvions adopter cette approche et l’appliquer à notre propre expérience, à nos propres liens aux esprits de nos paysages, pour qu’ils puissent s’exprimer par l’intermédiaire de notre musique. Nous jouons clairement du black metal, mais notre propre version du style. Nous n’avons jamais cherché à nous habiller comme des Vikings, à mettre du corpse paint ou des clous, ou à chanter des chansons sur les fjords norvégiens. Nous avons beaucoup de respect pour ça, c’est la musique d’un autre endroit, d’une autre culture, mais nous en faisons notre propre version. Nous voulons faire quelque chose de vraiment honnête, être fidèles à nous-mêmes.

Est-ce que ton travail créatif a changé la manière dont tu perçois ton environnement et ce qui te relie à lui ?

Oui, complètement. Je pourrais répondre à cette question de plusieurs façons, laisse-moi y réfléchir un instant… Pour moi, la musique est une méthode. C’est une pratique méditative, une manière d’ouvrir mon cœur et mon esprit aux voix et aux chansons du paysage. Et c’est tout à fait vrai qu’au fur et à mesure que j’ai progressé en tant qu’artiste et musicien, je suis devenu bien plus sensible à ces voix que j’entends autour de moi. C’est une relation. Par exemple, j’ai une relation amoureuse très profonde avec le thuya géant – le cèdre rouge de l’Ouest – qui est l’un des arbres les plus communs dans l’écosystème de notre région. C’est un arbre qui a été et est toujours sacré pour les peuples autochtones des Cascades, et c’est un arbre qui dans ma vie est à la fois professeur et protecteur, un guide, pratiquement un amant. La relation que j’ai avec cet esprit est très passionnée et très intime. Et la musique est ma façon d’entrer en relation avec cet esprit, de lui montrer mon respect et de permettre à sa voix de s’exprimer à un public plus large par mon intermédiaire. C’est une relation pleine de réciprocité et de respect.

« Pour moi, la musique est une méthode. C’est une pratique méditative, une manière d’ouvrir mon cœur et mon esprit aux voix et aux chansons du paysage. […] Quand j’écoute la musique, je vois dans mon esprit des paysages parfois imaginaires, parfois du monde des esprits, parfois des lieux réels où je suis vraiment allé et qui m’ont inspiré. »

Cet album a quelque chose de très visuel, presque cinématographique. Quelle est l’importance de la dimension visuelle de votre travail ?

Elle a toujours été d’une importance cruciale. Nous avons toujours fait nos photos et nos pochettes nous-mêmes ; même dans les cas où nous n’avons pas fait l’artwork nous-mêmes, nous nous sommes chargés de la direction artistique et du design. C’est parce qu’en effet, la musique est très visuelle pour nous. Quand j’écoute la musique, je vois dans mon esprit des paysages parfois imaginaires, parfois du monde des esprits, parfois des lieux réels où je suis vraiment allé et qui m’ont inspiré. C’est ce que tu peux voir dans le clip que nous avons déjà sorti – un autre va sortir demain, pour « Primal Chasm », le quatrième morceau de l’album. Ils ont été filmés dans ces paysages qui nous inspirent et qui animent notre musique. Je pense que les gens apprécieront la prochaine vidéo, ça a été un plaisir de travailler dessus, mais aussi très difficile physiquement parce que nous avons dû descendre une enclume de près de 100 kilos le long d’une falaise pour l’amener au bord de l’océan où nous l’avons tournée…

Comment avez-vous travaillé sur ces vidéos ? C’est la première fois que vous faites ça vous-mêmes…

Oui, disons que ça a été une formation accélérée en production vidéo. Nous nous disions qu’il fallait que nous fassions nos propres clips, donc nous avons acheté des caméras et nous y sommes mis. Pour le premier clip, nous n’avions que deux mois d’entraînement avec notre matériel, mais ça a été assez facile, notamment parce que Nathan est un photographe plutôt doué qui connaît bien l’aspect technique de ce genre de matériel. Filmer, ce n’est pas si éloigné de photographier que ça, beaucoup d’aspects et de concepts sont les mêmes. Du point de vue du montage, j’ai trouvé le processus assez similaire à ma manière de faire de la musique car pour moi, la musique est une chose très visuelle. Lorsque j’entends un riff de guitare ou des notes de synthé, je les vois, ils ont une couleur, une forme que je peux toucher, prendre avec mes mains, manipuler. Travailler avec de véritables images capturées par la caméra n’était donc pas très éloigné. Je suis fier du résultat, j’aime beaucoup les vidéos que nous avons faites et je me réjouis à l’idée de continuer dans cette direction et de développer cet aspect de notre art.

Tu en as déjà un peu parlé et c’est évident à l’écoute de ta musique : pour toi, nature et spiritualité sont très liées, même si tu mentionnes aussi certaines divinités, comme Eostre. Est-ce que tu peux expliquer ce lien entre les deux ?

Pour moi, la nature est la source de la spiritualité, et les dieux ne sont pas des concepts, ils sont perceptibles dans le paysage. Ils sont très locaux. Peut-être qu’on peut qualifier ma vision des choses d’animiste dans la mesure où mes dieux vivent ici, dans un arbre en particulier ou une montagne ou une rivière. Alors la rivière elle-même est la divinité. Ceci dit, les images de la mythologie, que ce soit le panthéon nordique ou celui de la Grèce antique, nous parlent aussi beaucoup parce que ce sont des archétypes qui proviennent du plus profond de la psyché humaine. Il y a beaucoup à explorer de ce côté-là, c’est une approche que nous apprécions beaucoup aussi.

Vous avez travaillé de manière très indépendante pour cet album, mais cette fois-ci, vous ne le sortez pas vous-mêmes, mais chez Relapse et Century Media. Pourquoi ce choix ? Qu’est-ce que ça a changé pour vous ?

Ça a beaucoup facilité les choses. Nous sommes un groupe qui aime comprendre et maîtriser tous les aspects de ce qu’il fait, et nous avions voulu sortir un album nous-mêmes presque pour le challenge. Pour nous, c’était comme se dire : « Allez, nous allons faire l’ascension de l’Everest. » Il se trouve que sortir un album soi-même, c’est presque aussi compliqué que l’ascension de l’Everest. Durant tout ce processus qui nous a amenés à sortir nous-mêmes Celestite et Thrice Woven, j’ai appris tout ce qu’il y avait à apprendre, ou en tout cas tout ce que je voulais savoir, du business que c’est, sortir un album. C’est une question de connaissances et de talents à avoir. Pour moi, c’est une chose de faire de la musique et d’être un artiste, mais c’en est une autre de faire en sorte que cette musique soit rendue accessible pour le public, de gérer, comme on dit, et c’est tout aussi important. Mais en même temps, après tout cet apprentissage, j’ai compris que ce n’était pas vraiment la meilleure manière d’utiliser mon temps et mon énergie, donc ça a été facile de déléguer ce travail au label qui nous a semblé le plus approprié. Pour nous, ça ne change pas grand-chose, à part que je ne suis plus stressé à me demander si le LP sera pressé à temps. Contrairement à ce que les gens s’imaginent, un label comme Century Media ou Relapse n’a pas de contrôle créatif sur ce que nous faisons. Nous leur donnons la pochette, la musique, les clips, et ils les distribuent. C’est une très bonne relation, et elle nous permet d’avoir plus de temps pour être créatifs, pour être dans un état d’esprit créatif. J’ai remarqué que quand je passais trop de temps dans des tableaux Excel, et à répondre à des mails, ma conscience se déplaçait dans un endroit qui ne me plaît pas trop. Maintenant, je suis en mesure de faire en sorte que ma conscience reste en permanence dans un contexte plus créatif, plus spirituel.

« Pour moi, la nature est la source de la spiritualité, et les dieux ne sont pas des concepts, ils sont perceptibles dans le paysage, ils vivent ici, dans un arbre en particulier ou une montagne ou une rivière. »

La chanson « Spirit Of Lightning » est apparemment un hommage à la communauté metal. Est-ce que ça vous semblait important dans ce contexte d’isolement mondial où la communauté ne peut pas se retrouver aux concerts ?

Oui, tout à fait. Je sais que pour nous les artistes comme pour le public, se réunir lors des concerts est un moment d’union, de magie, de célébration, de fraternité et de sororité, d’amour, une réunion de famille où nous pouvons laisser parler nos démons d’une manière positive, en sécurité, entourés de gens qui nous comprennent et qui ressentent la même chose que nous. C’est la chose la plus humaine qui soit, se réunir autour de la musique pour célébrer. En être privé aussi longtemps, c’est vraiment triste. Je dois dire que je suis allé à quelques concerts et à quelques fêtes ces derniers mois comme les choses se sont assouplies aux États-Unis. Les gens sont enflammés, débordants de passion pour la musique, la danse, la célébration, ils lèvent leur corne pour rendre hommage aux dieux… C’est difficile, cette période d’isolement, mais lorsque nous serons réunis à nouveau, ce sera formidable.

Vous avez construit votre propre studio dans les bois. Est-ce que vous voyez ça comme un élément à part entière de votre processus créatif ? C’est une autre manière d’incorporer votre environnement à votre art ?

Oui, je suis assez bricoleur et un bon charpentier et j’aime beaucoup construire les espaces où je vis et crée – j’ai d’ailleurs construit ma maison moi-même. Le studio a été construit à partir de la forêt, les panneaux acoustiques et une grande partie du bois à l’intérieur du studio proviennent de quelques cèdres que nous avons coupés. La forêt touche littéralement le studio, certains arbres étaient devenus trop grands, donc un été, nous en avons coupé quelques-uns et les avons débités pour les utiliser dans le studio. C’est donc un lieu très spécial à nos yeux. Ce n’est pas un studio qu’on peut ouvrir à tout le monde, c’est pour nous seulement, et peut-être nos amis et alliés les plus proches. C’est une sorte de temple, de lieu de méditation, un endroit seulement pour nous et dont la seule fonction est de nous permettre de nous ouvrir à l’inspiration et d’être créatifs.

Comment vois-tu le futur du groupe dans les circonstances actuelles ?

[Soupir] C’est difficile de dire quoi que ce soit de très arrêté, mais avec un peu de chance, nous serons en tournée aux États-Unis en janvier prochain. Ce sera notre retour sur la route après une pause d’exactement deux ans. Et nous avons vraiment hâte de nous y remettre, nous sommes prêts. L’été prochain, nous jouerons dans des festivals en Europe, ceux qui ont été reportés pour la deuxième fois. Ce sera notre retour en Europe, et ensuite, si les dieux le veulent, nous reviendrons pour une tournée. D’ici là, nous avons de la chance d’avoir ce studio parce que nous allons mettre à profit notre temps cet automne et cet hiver pour enregistrer plus de musique. Nous allons peut-être sortir un nouvel album d’ambient dans le style de Celestite, mais sous un autre nom. Nous aurons aussi un EP avec de nouvelles chansons. Nous verrons bien. Lorsque l’album sortira, le 20 août, ce sera un grand moment de transition pour nous. Nous allons voir quelle sera la prochaine étape, mais il y a beaucoup de créativité qui coule dans nos veines en ce moment, donc nous allons en profiter.

Interview réalisée par téléphone le 4 août 2021 par Chloé Perrin.
Retranscription & traduction : Chloé Perrin.
Photos : Dreaming God.

Site officiel de Wolves In The Throne Room : wittr.com

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