On se souvient du chamboulement qu’a été le départ de Dianne van Giersbergen en 2017 juste après la sortie de l’album Theater Of Dimensions, avec la polémique qui a suivi, trois ex-chanteuses critiquant la gestion de Xandria par son leader Marco Heubaum – ce à quoi l’intéressé avait répondu, évoquant l’impréparation de ces dernières au stress de la vie de musicien. Le groupe, contraint de trouver une remplaçante au pied levé, avait tout le même pu continuer à défendre l’album sur scène, avant d’observer un long silence.
Six ans plus tard, Xandria est de retour, avec un line-up entièrement renouvelé – à l’exception de Marco, évidemment – et notamment une nouvelle voix, en la personne de la Franco-Grecque Ambre Vourvahis. « Des nouvelles voix » devrions-nous plutôt dire, tant Ambre multiplie les registres, qu’ils soient pop, opératiques et même death. De quoi ouvrir les perspectives créatives de Xandria qui en profite largement, comme le démontre son nouvel album The Wonders Still Awaiting. On en parle ci-après avec Marco et Ambre, qui évoquent également avec nous la croisée des chemins à laquelle se trouve notre monde.
« Beaucoup de problèmes proviennent des tournées, car les gens qui les planifient le font souvent assis derrière leur bureau sans avoir à endurer les difficultés qui vont avec. »
Radio Metal : Xandria revient avec The Wonders Still Awaiting. Ça faisait six ans que le groupe n’avait pas sorti de nouvel album. Je suppose que les raisons sont évidentes : tous les membres – à l’exception de toi, Marco – ont progressivement quitté le groupe dans cette période et puis il y a eu la pandémie. Comment as-tu vécu personnellement ces six années ?
Marco Heubaum (guitare) : De différentes façons. Je n’ai pas été tout le long occupé à essayer de remettre un groupe sur pied. Au départ, j’ai eu besoin de me couper un peu de tout, et à un moment donné, j’ai commencé à écrire de nouvelles chansons. Ensuite, bien sûr, un environnement était nécessaire pour donner vie à ces chansons. D’abord, il y a Ambre qui était là depuis le début du processus de composition de ces chansons, car nous travaillions déjà sur un autre projet ensemble. J’ai su dès le départ que sa voix était ce que je voulais pour les chansons qui me venaient en tête à l’époque. Quand celles-ci ont été finies, j’ai commencé à chercher de nouveaux membres car j’avais besoin d’un tout nouveau groupe pour le futur de Xandria.
As-tu eu le moindre doute sur l’avenir de Xandria ? Y a-t-il eu des moments où tu as failli jeter l’éponge ?
Non, pas vraiment. Xandria est mon propre univers dans lequel je crée ma musique. C’est l’essence de tout ce que je fais. Dès que je commence à composer, je cherche quelle serait la meilleure manière de concrétiser ces rêves musicaux, donc ça se fait pas à pas. Au cours d’une autre interview, on m’a fait remarquer que le premier album avait vingt ans maintenant. C’est son anniversaire, mais tje me suis étonné : « Oh mon Dieu, il a déjà vingt ans ! » Ça fait donc pas mal de temps, étant donné que j’ai commencé à poursuivre ce rêve musical des années avant la sortie du premier album. Mais j’essaye de vivre dans le présent et de faire des choses qui paraissent bien pour toutes les personnes impliquées, de façon à ce que nous puissions maximiser nos objectifs ensemble à cet instant donné. Ensuite, avec un peu de chance, l’étape suivante vient toute seule.
Comptez-vous célébrer ce vingtième anniversaire ?
Rien n’est prévu pour l’instant. On me l’a fait remarquer il y a seulement quelques jours, donc je n’ai pas encore élaboré de grands plans pour une réédition ou quelque chose comme ça.
Xandria se retrouve donc avec un tout nouveau line-up, et notamment Ambre ici présente. Comment êtes vous rentrés en contact au départ ?
Ambre Vourvahis (chant) : Par le biais d’amis communs, par le bouche-à-oreille et en ayant des amis musiciens dans l’industrie. C’est ainsi que nous nous sommes connus et pendant la pause du groupe, nous avons pensé que ce serait sympa de travailler sur quelque chose de différent, que ce serait une bouffée d’air frais.
Marco : Comme je l’ai dit, nous avions un autre projet musical, donc nous travaillions déjà sur de la musique ensemble, je connaissais sa voix par ce biais. Ensuite, quand j’ai commencé à écrire des chansons pour Xandria, j’avais automatiquement sa voix en tête et ça s’est fait naturellement parce qu’elle est capable de faire toutes sortes de choses différentes, que ce soit des growls, du chant pop rock et même du chant classique – c’est une combinaison rare à trouver. En fait, c’est tout ce dont j’ai toujours rêvé pour le futur de Xandria en tant que compositeur, pour me permettre de faire ce que je veux avec les chansons que je compose.
Xandria est un groupe allemand, mais deux des membres ont – en tout cas en partie – des origines grecques : toi, Ambre, et le batteur Dimitrio [Gatsios]. Y a-t-il un lien entre vous ?
Ambre : Non, pas du tout, c’est le pur hasard ! Il y a pas mal de Grecs en Allemagne [rires]. Après la guerre, beaucoup de Grecs sont allés en Allemagne pour avoir une meilleure vie. Ils se sont en grande partie rassemblés ici. Je sais que, par exemple, il y en a aussi beaucoup en Autriche. C’est curieux, mais c’est ainsi.
Evidemment, il y a eu une polémique autour du groupe au moment où Dianne van Giersbergen est partie, à cause de ses déclarations mais aussi de déclarations similaires de la part des anciennes chanteuses Manuela Kraller et Lisa Middelhauve. Nous avons déjà parlé, Marco, à ce moment-là, mais ces déclarations n’ont-elles pas inquiété ou effrayé les nouveaux membres, notamment toi Ambre ?
Pas du tout parce que je connaissais déjà Marco et même les autres membres, donc je n’avais aucune raison de m’inquiéter. C’était son problème personnel. Vu ce que je savais du groupe et de Marco, je savais que ça allait extrêmement bien se passer.
« Chaque chanson a sa propre histoire à raconter, musicalement et du point de vue des textes. Ce sont individuellement des petits joyaux. C’est comme un voyage dans l’imagination musicale. »
La dernière fois que nous nous sommes parlé Marco, tu nous as dit : « C’est une vie stressante, je peux comprendre que ce n’est pas fait pour tout le monde. Je peux aussi comprendre que si tu avais des rêves et que tu pensais que tout serait facile, et qu’il suffit de profiter de la partie fun, tu changes d’avis. » As-tu fait particulièrement attention à ton choix de personnes pour intégrer ce nouveau line-up ? As-tu discuté avec Ambre et les autres du caractère stressant de cette vie ?
Marco : En fait, oui. Même si tous ceux qui sont dans le groupe le savent déjà, par leur expérience dans d’autres projets et groupes, mais c’est important d’en avoir conscience. Je peux imaginer que c’est difficile de le savoir quand on n’a jamais connu ce genre de vie et que beaucoup de gens en rêvent, mais quand on y est – tout le monde connaît les clichés sur l’industrie musicale, et je peux vous dire qu’une bonne partie est vraie –, il faut faire attention à ne pas se laisser exploiter, utiliser ou pousser dans des directions qu’on n’a pas envie de prendre. C’est très important. De même, quelque chose que j’ai appris depuis le premier album est qu’il faut faire attention à ce que t’apporte, en tant que musicien, l’environnement du business. Par exemple, j’ai délibérément changé le management pour cette nouvelle incarnation de Xandria parce que je ne voulais pas travailler avec celui que nous avions avant depuis quelques années et qui ne comprenait pas très bien les besoins des musiciens. A un moment donné, j’ai ressenti ce besoin de changement. Je ne voulais pas de ça dans l’environnement de Xandria, je voulais que les gens avec qui nous travaillons comprennent.
Selon toi, quels seraient les besoins principaux d’un musicien ?
C’est une bonne question. Je pense que beaucoup de problèmes proviennent des tournées, car les gens qui les planifient le font souvent assis derrière leur bureau sans avoir à endurer les difficultés qui vont avec. Ils veulent rendre ça rentable parce qu’ils gagnent de l’argent dessus – ils travaillent pour un groupe, donc c’est normal qu’ils reçoivent leur part, mais parfois les intérêts peuvent se percuter, car en tant que musicien qui part en tournée, tu as besoin de te sentir un minimum bien. Parfois, c’est peut-être un petit peu sapé par des gens ne sont pas obligés d’être présents sur la tournée et de la vivre. Ensuite, c’est aussi une question de liberté artistique et créative, parce qu’il y a toujours des gens autour du groupe qui veulent peut-être te dire quelle direction prendre. C’est très important pour un musicien de ne pas se faire berner par les promesses qui vont avec car au final, il le regrettera, il vendra son âme, et on ne le réalise que lorsque c’est trop tard. Même après vingt ans, c’est quelque chose que j’ai réussi à éviter. C’est parfois difficile de se battre pour ça, car comme je l’ai dit, l’industrie n’est pas toujours facile et il faut y faire face quand on est un groupe, mais j’ai gardé cette liberté. Sur le nouvel album, tout est comme je voulais, ou comme le groupe le voulait, et non comme quelqu’un d’extérieur l’a voulu.
Ambre, Marco disait que tous les membres du groupe ont conscience de ce stress. Peux-tu nous en dire plus sur ton expérience dans cette industrie et ton parcours ?
Ambre : En fait, je ne savais pas grand-chose de cette industrie, je connaissais les clichés, j’ai entendu des histoires que m’ont racontées des amis musiciens et Marco m’a dit quelques trucs, mais je n’en connaissais pas tous les secrets. J’en savais un peu, mais c’était légèrement pire que ça quoi je m’attendais à certains égards. Ça ne veut pas dire que ça m’affecte personnellement, mais ça fait qu’il est difficile d’être toujours positif et motivé. Parfois, on perd effectivement de la motivation, mais il faut se battre, comme Marco l’a dit. Avant, je n’étais pas directement dans l’industrie musicale, mais ça fait longtemps que je chante. J’ai commencé à l’école et j’étais dans des chorales pendant de nombreuses années après ça. J’ai eu quelques projets ensuite, mais rien de connu. J’ai été invitée à chanter pour un groupe dont je viens de parler sur les réseaux sociaux, car ils sortent une vidéo live de nous à Athènes. J’ai fait quelques trucs comme ça, mais rien de sérieux.
Qu’est-ce qui était pire que ce à quoi tu t’attendais ?
Par exemple, le fait d’avoir le soutien nécessaire, pas financièrement, mais pour nous aider à promouvoir ce que nous faisons. Nous passons beaucoup de temps sur les clips et les chansons, or je pensais que le label voudrait aussi appuyer l’album, mais il faut un peu se battre pour ça. Parfois, les choses ne sont pas faites comme je le voulais, c’est stressant et ça peut être frustrant. Mais je comprends aussi qu’il y a des gens derrière, que parfois c’est une question de communication et qu’il y a aussi d’autres groupes, mais j’aurais aimé que ce soit un peu plus facile d’avoir du soutien pour promouvoir ce pour quoi nous avons passé beaucoup de temps et fait beaucoup d’efforts.
Quelle était ta relation à Xandria avant de connaître Marco et ensuite rejoindre le groupe ?
Je connaissais Xandria depuis très longtemps et j’ai toujours aimé le groupe. J’ai commencé à écouter du metal très tôt avec Within Temptation et Nightwish. J’ai découvert Xandria quelques années après et ça m’a tout de suite plu, dès l’époque avec Lisa.
« J’avais très envie d’avoir différentes expressions vocales, or ça ne m’était accessible que par le biais d’invités. Ce qui est super maintenant, c’est qu’une bonne partie peut être fait par la chanteuse principale de Xandria. »
Le groupe a connu plusieurs périodes, y en a-t-il une que tu préfères ?
La nouvelle ! [Rires] J’ai tout aimé, les chansons avec Lisa, celles avec Manuela, celles avec Dianne… J’ai aimé beaucoup de chansons composées par Marco, car c’est lui, c’est sa personnalité et son âme. Je suppose que c’est quelque chose que j’ai toujours compris et aimé, mais bien sûr, cette nouvelle période me représente davantage et je trouve que les chansons que nous avons écrites sont meilleures que jamais – je dis ça de façon légèrement objective, si tant est que ce soit possible.
Marco : Merci !
Apparemment, cet album inclut des éléments prévus à l’origine pour le projet que vous aviez commencé tous les deux pendant la pause de Xandria. Pouvez-vous nous en dire plus sur ce projet et comment vous avez finalement décidé de transférer tout ça chez Xandria ?
Ambre : Ce n’était rien de concret ou de sérieux. Il s’agissait littéralement de simplement créer des idées de chansons pour respirer et essayer des choses. Il n’y avait rien de vraiment planifié, mais c’est vrai que quelques idées ont été transférées, je pense que Marco pourra t’en dire plus.
Marco : Oui, certains fragments que nous avions ont trouvé leur place dans le nouvel album, c’est vrai. En fait, c’est quelque chose que j’ai souvent fait par le passé, c’est-à-dire que des chansons qui n’étaient pas à l’origine prévues pour ça sont devenues des chansons de Xandria. C’est pourquoi il y a souvent une grande diversité, surtout sur le nouvel album, car nous avons créé des fragments qui n’étaient pas prévus pour ce dernier, mais qui sont venus naturellement sous forme d’idées. C’est un peu l’essence de ce groupe pour moi. Je ne suis pas assis là en disant : « Maintenant, il faut que je compose une chanson pour Xandria. » J’ai dû mal à faire ça, je ne fonctionne pas comme ça. J’ai besoin d’être dans une certaine situation, que quelque chose m’inspire, et alors, les idées viennent naturellement, et quand je les aime, je les transforme en chanson pour Xandria. C’est souvent arrivé, surtout sur le nouvel album. C’est pour cette raison qu’il est aussi varié et que chaque chanson a sa propre histoire à raconter, musicalement et du point de vue des textes. Ce sont individuellement des petits joyaux. C’est comme un voyage dans l’imagination musicale. Je sais que ça sonne un peu pompeux, mais je sais ce que je veux dire, c’est ce que Xandria représente pour moi, c’est un terrain de jeu pour donner vie à toutes mes idées musicales, quelles qu’elles soient. C’est pourquoi on y retrouve autant d’éléments musicaux et de styles de metal différents. Il y a des éléments death metal et power metal. La chanson « You Will Never Be Our God » possède un refrain très metal traditionnel des années 80 et tous ces styles différents trouvent le moyen de se faire une place. C’est quelque chose de merveilleux, nous faisons tout ce que nous adorons. Le défi est de le faire de façon à ce que ça ait du sens et que tout s’imbrique bien. Je trouve que ça fonctionne très bien parce que je mets toujours autant de cœur à l’ouvrage. Nous intégrons aussi des éléments de BO de film dans la musique et ça reflète un peu cette idée, car les BO de films sont aussi constituées d’éléments très différents. Ça dépend toujours de quoi parle de film, de quel style est nécessaire pour souligner l’atmosphère et les émotions de celui-ci.
Tu as mentionné la diversité des styles de cet album et Ambre, tu as toi-même une palette vocale très vaste, en faisant du chant pop, de l’opératique, du growl… Comment t’es-tu retrouvée à t’exercer sur tous ces registres très différents ?
Ambre : J’ai toujours aimé explorer différentes couleurs et techniques. J’étais fascinée par l’apprentissage de différentes techniques de chant. Je me suis formée toute seule il y a longtemps, y compris au chant opératique. Mais évidemment, on est limité quand on fait ça seul, surtout avec quelque chose de très technique, j’ai donc fait appel plus tard à un coach vocal pour aller plus loin. Mais, par exemple, j’ai aussi commencé à apprendre à crier seule, en écoutant des groupes de death metal et en étant inspirée par Cradle Of Filth, Amorphis et ainsi de suite. J’aimais aussi beaucoup Arch Enemy, surtout leur album War Eternal. Cet album a été une grande source de motivation pour moi à l’époque – je crois qu’il est sorti 2014. J’ai exploré tout ça moi-même. J’ai toujours aimé le chant pop, mais aussi le chant opératique, donc j’ai commencé seule et j’ai ensuite développé toutes ces techniques dans un environnement sûr avec un coach vocal pour acquérir des bases solides.
Comment, techniquement, passes-tu d’un type de chant à l’autre, comme tu le fais dans « You Will Never Be Our God », par exemple ?
C’est drôle comme question [rires]. Je le sens, tout simplement. Une fois que ces techniques ont intégrées dans ta mémoire musculaire, tu n’es plus obligé d’y penser. Je n’y réfléchis pas vraiment, je le fais, c’est tout. C’est une question de feeling et de l’avoir en soi une fois que ça a été appris. Ça se fait automatiquement. Heureusement, je peux me reposer là-dessus !
« Les chansons de Xandria ne sont pas écrites avec une sorte de plan marketing stratégique en tête. Si vous ne faites pas exactement ce que votre cœur vous dicte et que, pour une raison ou une autre, ça ne fonctionne pas, vous aurez échoué sur les deux tableaux. »
Mais les growls n’impactent-ils pas ton chant clair ou opératique ?
Pas vraiment. Il faut faire attention. C’est vrai qu’il faut se concentrer un petit peu plus et garder la voix ouverte. Sinon, ça pourrait avoir un impact, je pense. Je ne rencontre pas vraiment de problème parce que ça ne part pas non plus trop dans tous les sens, je ne suis pas obligée de changer de l’un à l’autre puis à un autre. Ça arrive rarement, mais il faut y prêter attention et avoir le contrôle de sa voix, c’est certain. Ça reste quelque chose d’automatique, mais il faut quand même y penser pour que la transition soit fluide.
Marco, a quel point ça a changé la donne d’avoir cette vaste palette vocale pour ouvrir les perspectives du groupe ?
Marco : Ça a été énorme, c’est sûr. C’est quelque chose que j’avais déjà commencé à souhaiter pour le dernier album, quand nous avions en invité Björn [Strid] de Soilwork et The Night Flight Orchestra – deux groupes que nous adorons tous. Il a fait les growls sur la chanson « We Are Murderers » et à l’époque, je me disais déjà : « Ce serait sympa d’avoir ça un peu plus souvent à l’avenir. » Quand j’ai commencé à réfléchir au son qu’aurait Xandria dans le futur, ça en faisait clairement partie. C’était donc un vrai don du ciel qu’Ambre puisse faire ça, c’est juste extraordinaire. Evidemment, on peut toujours faire appel à des invités, comme sur le dernier album Theater Of Dimensions sur lequel on en a cinq, mais avec le recul, ça me montre à quel point j’avais très envie d’avoir différentes expressions vocales, or ça ne m’était accessible que par ce biais. Ce qui est super maintenant, c’est qu’une bonne partie peut être faite par la chanteuse principale de Xandria, notamment parce qu’on ne peut pas avoir à chaque concert tous les invités présents sur un album quand on veut jouer ces chansons. Ambre peut même chanter une chanson comme « We Are Murderers » maintenant et c’est super pour moi, en tant que compositeur, ça me permet de faire tout ce qui me vient à l’esprit. Par exemple, s’il y a une partie très sombre et heavy, et je me dis que ce serait super de la rendre encore plus intense, je sais que je peux écrire une partie de growl dessus et qu’Ambre sera capable de la chanter.
Vous mettez donc un terme à la prédominance du chant opératique. Lorsque Xandria a pris un tournant pleinement symphonique avec Neverworld’s End, c’est là que le groupe a gagné un plus grand public. Maintenant, on retrouve un côté plus pop, mais aussi des growls et du riffing heavy. Comme tu l’as dit, il y avait une volonté de s’étendre musicalement, mais c’était aussi, d’une certaine manière, une façon de s’ouvrir à un plus large public aux deux extrémités du spectre ?
Non, ce n’est pas la raison pour laquelle je compose des morceaux. Les chansons de Xandria ne sont pas écrites avec une sorte de plan marketing stratégique en tête. C’est exactement ce que je voulais dire tout à l’heure : si vous adhérez à ce genre de promesse, à un moment donné, vous le regretterez, car si vous ne faites pas exactement ce que votre cœur vous dicte et que, pour une raison ou une autre, ça ne fonctionne pas, vous aurez échoué sur les deux tableaux. Vous aurez échoué à faire ce que vous vouliez vraiment faire et vous aurez échoué à avoir du succès. Mais si vous suivez toujours votre cœur, et rien que votre cœur, au moins vous aurez toujours cette réussite-là. C’est très important et c’est ce que j’ai appris au fil du temps. Bien sûr, je sais que beaucoup de gens adorent la musique de Xandria et c’est super d’être apprécié ainsi et d’avoir ce lien. Je sais qu’ils ont adoré le chant classique des derniers albums, mais ce n’est pas comme s’il avait été totalement effacé ou que ça changeait la musique elle-même. Pour moi, il se passe maintenant encore plus de choses dans Xandria qu’avant.
Une nouvelle ère s’ouvre donc pour Xandria. Vous en avez connu plusieurs par le passé dans ce groupe, et je ne parle pas en termes de chanteuses mais bien de musique. Avec le recul, comment perçois-tu cette transition qui a eu lieu il y a dix ans entre la direction plus metal gothique des premiers albums et celle plus symphonique des derniers ?
Pour être honnête, je n’avais jamais prévu de faire de Xandria un groupe gothique. Je me souviens après la sortie de notre premier ou second album, il y a longtemps, j’ai répondu à une interview où on m’a demandé : « Marco, ne penses-tu pas que c’est une erreur de qualifier ton groupe de gothique ? Pour moi, le gothique, c’est Sisters Of Mercy et Fields Of The Nephilim, et je n’entends rien de ça dans Xandria. » J’ai dit : « Tu as complètement raison, et je n’ai jamais dit que Xandria était un groupe de gothique précisément pour cette raison » [rires]. Mais une composante était clairement présente, surtout sur le premier album, avec l’influence des musiques que j’écoutais dans les années 90, des groupes comme Paradise Lost, Tiamat, The Gathering, Lake Of Tears… Ces derniers ont rapidement été étiquetés metal gothique parce qu’ils avaient des influences gothiques, mais ce n’était pas exactement comme Sisters Of Mercy, c’était plus metal. Ils ont souvent commencé dans le doom/death metal et ont ensuite diversifié leur musique, ce que j’ai trouvé super excitant à l’époque. En tant que musicien, ça m’a montré qu’on pouvait se développer, toujours explorer différentes facettes et faire en sorte que ça reste palpitant pour soi-même. C’est aussi la raison pour laquelle le second album sonnait déjà un peu différent.
« Peut-être que dans trente ans, quand on repensera à cette période, on pourra dire : ‘C’était juste de mauvaises années durant lesquelles certaines émotions qui ont toujours été présentes au sein de l’humanité devaient être révélées au grand jour, débattues et éliminées…’. »
Soit dit en passant, si le premier album sonne peut-être un petit peu plus gothique, c’est à cause du producteur que nous avions. Je me souviens m’être pas mal bagarré avec lui parce qu’il venait plus de la scène gothique électro et il voulait toujours faire en sorte que ça soit plus électronique, mais ce n’était clairement pas mon plan. Je ne sais toujours pas si c’était la maison de disques qui lui disait de faire ça ou si ça venait de lui, nous avons eu pas mal de discussions à ce sujet, et au final, je pense que ça sonne plus gothique et électronique que dans mon intention initiale. C’est vraiment un processus d’apprentissage quand on forme un groupe dans l’industrie musicale. On est confronté à toutes ces choses qu’on n’a même jamais imaginées avant. Tu as composé dix chansons et finalement, elles sonnent un peu différemment sur l’album.
Sur le second album, j’ai commencé à faire un peu plus ce que je voulais. Mais à la fois, c’était différent parce que j’avais d’autres influences musicales et je voulais explorer de nouvelles choses. C’est pourquoi on retrouve déjà des éléments symphoniques sur Ravenheart. Je pense qu’on peut déjà dire que « Ravenheart » est une chanson de metal symphonique, même si ce n’est pas aussi heavy. C’était déjà là parce qu’à l’époque, je voyais que d’autres groupes issus des années 90 donnaient un côté BO de film à leur musique. J’ai toujours adoré les BO de films, donc j’ai commencé à faire pareil car j’adorais l’idée d’intégrer ça dans mes chansons. C’est ainsi que ça a commencé et sur India, on retrouvait déjà plus d’éléments symphoniques, mais ils étaient mêlés à d’autres choses. Ce n’est qu’avec l’album Neverworld’s End que j’ai complètement suivi cette vision. C’était aussi un processus d’apprentissage, en partie parce que je n’étais pas tellement libre de faire mon propre truc avant, pour diverses raisons, mais aussi parce qu’il fallait que j’apprenne à le faire.
Sur le plan thématique, l’album traite de questions du type : « Dans quel monde veut-on vivre ? Un monde dans lequel les gens sont raisonnables et respectueux des uns des autres ou une dystopie dominée par les autocrates et la technologie qui nous contrôle ? » Avez-vous l’impression que l’on soit à la croisée des chemins aujourd’hui ?
Je l’ai de plus en plus ressenti au cours des dernières années. Je me suis toujours soucié de ce genre de questions. Déjà quand j’étais enfant, je regardais les infos et je m’intéressais à ce qui se passait dans le monde. Je me souviens quand la guerre froide a pris fin, j’avais le sentiment que les choses allaient s’améliorer dans le monde, mais le fait est que ça a empiré ces dernières années, y compris dans des pays qui ont été des démocraties assez stables. Ces bases sont en train d’être ébranlées par des forces autoritaires qui veulent gagner du pouvoir et écarter la démocratie. On ne peut qu’espérer que les gens ne tombent pas dans le populisme. J’étais très content de voir qu’au Brésil, le président autoritaire Bolsonaro ne s’est pas fait réélire. Les gens l’ont vu. Ce n’était que la moitié de la population, tout comme aux USA, mais au moins c’est arrivé là-bas. Il y a tellement de colère entre les gens de nos jours, pour je ne sais quelle raison. Il a eu des centaines de gens – comme aux USA il y a deux ans – qui ont essayé de monter un coup d’Etat pour renverser la démocratie en prenant d’assaut des bâtiments gouvernementaux. C’est fou. Il y a dix ans, on n’aurait jamais imaginé ce genre de chose. Je pense qu’il faut faire attention à ce que ça n’arrive pas aussi en Europe. Ça m’inquiète beaucoup, on dirait bien qu’on est à la croisée des chemins. Peut-être que dans trente ans, quand on repensera à cette période, on pourra dire : « C’était juste de mauvaises années durant lesquelles certaines émotions qui ont toujours été présentes au sein de l’humanité devaient être révélées au grand jour, débattues et éliminées… » J’espère que ce sera le cas, mais on ne le sait pas. On ne peut que regarder et attendre ce qui va se passer. Je pense qu’on doit tous prendre position et s’exprimer quand quelque chose se passe.
As-tu l’impression que ce qui se passe en Ukraine est aussi un électrochoc pour les Européens ?
Je pensais plus à ce qui était en train de se passer dans nos propres pays. Il y a peut-être des extrémistes de droite qui essayeront d’écarter la démocratie pendant les élections et s’ils ne sont pas contents du résultat, ils essaieront de manipuler les gens et peut-être de prendre le pouvoir par la force… Mais bien sûr, en Ukraine, on voit ce qui peut arriver quand quelqu’un comme le président russe fait comme bon lui chante. Il qualifie scandaleusement le gouvernement plus démocratique, ouvert et pluraliste d’Ukraine de nazi, alors qu’il en est lui-même un.
Ambre, est-ce que tu partages la vision de Marco sur tout ça ?
Ambre : Oui !
Marco : Nous avons tous les deux écrit les textes. Nous avons beaucoup discuté de nos paroles pendant que nous étions en train de les écrire. Nous nous les montrions et en discutions car nous avons assez vite remarqué que nous écrivions sur des choses similaires, donc nous échangions nos opinions. C’était un processus très sympa !
« Je me suis un peu inspiré des histoires de science-fiction des années 50, 60 et même plus anciennes où ils imaginaient souvent l’avenir comme une utopie. Quand je compare à quoi ressemble le monde aujourd’hui et ces visions de l’avenir, ça paraît bien différent et bien plus sombre. »
Dans le clip vidéo de « You Will Never Be Our God », on voit quelqu’un écrire 2024 sur un exemplaire du roman 1984. Pensez-vous que ce que George Orwell écrit est ce qui nous attend dans un avenir proche ou que c’est même déjà là ?
Le livre a été écrit à une époque complètement différente, où les technologies étaient différentes et où les Etats totalitaires existaient. Je pense que l’Union soviétique et peut-être la Chine étaient de grandes influences pour George Orwell durant l’écriture de son livre. Mais aujourd’hui, ce sont des forces différentes qui mettent en péril notre société démocratique, ouverte et libre. Ce n’est pas juste l’Etat soviétique, aujourd’hui, ça vient d’une tout autre direction, mais les principes sont similaires, bien sûr. Quand les gens ne sont pas libres d’exprimer leur opinion, qu’il y a même des tentatives pour brider la liberté de pensée en les manipulant au travers des médias et en ne permettant qu’une manière de vivre, c’est une forme de totalitarisme. Quand on regarde la Russie, ça prend cette direction, et personnellement, j’ai l’impression que c’est plus un totalitarisme conservateur de droite qu’à l’époque de l’Union soviétique.
Malgré tout, le titre de l’album est assez optimiste : avez-vous espoir pour l’avenir ou est-ce ironique, en un sens ?
Un peu, oui. C’est à la fois une promesse et un avertissement. L’humanité a été témoin et a créé de nombreuses merveilles, comme celles de notre planète, de la nature et de la technologie que l’on a inventée – le fait de marcher sur la Lune était l’une de ces merveilles –, et il pourrait y en avoir plein d’autres qui nous attendent encore dans le futur. Je me suis un peu inspiré des histoires de science-fiction des années 50, 60 et même plus anciennes, comme à l’époque de Jules Verne. Ils regardaient l’avenir, et ils l’imaginaient souvent comme une utopie où la technologie et la nature étaient en harmonie, où on avait trouvé le moyen d’en finir avec les guerres et le totalitarisme, pour que les gens soient heureux et libres et vivent dans un beau monde, en harmonie avec la nature, pour dire les choses simplement. C’est souvent l’idée qu’ils se faisaient de ces utopies et c’est un peu ce que j’avais en tête. Qu’est-il arrivé à ça ? Ces merveilles – telles qu’on les imaginait à ces époques – nous attendent-elles encore ? Quand je compare à quoi ressemble le monde aujourd’hui et ces visions de l’avenir qu’on avait autrefois, ça paraît bien différent et bien plus sombre. Malgré tout, je pense que c’est encore possible, mais on doit faire quelque chose pour avoir encore une chance de voir ces merveilles.
Vous avez écrit des paroles en grec pour le morceau épique final de neuf minutes, « Astéria ». Quelle était l’idée derrière cette chanson et l’utilisation du grec pour ces phrases en particulier ?
Ambre : J’ai écrit ces paroles et la partie en grec car je suis moitié grecque et moitié française. Je me suis réveillée un jour en me disant que ça irait bien avec la chanson, son côté oriental, mystérieux et mystique, mais je ne savais pas où j’intègrerais ça : au début ? A la fin ? Une seule phrase ? Un refrain complet ? Je ne savais pas jusqu’à ce que tout se mette en place. J’étais contente de pouvoir mettre un peu de moi-même et de ma culture dans le morceau. Je pense que ça l’a rendu encore plus mystérieux, j’aime bien ça.
Marco : Pour moi, c’était aussi un super symbole car les influences orientales ne sont pas que dans la musique, mais aussi dans les paroles. Si je peux le dire, même si c’est toi qui les as écrites, elles parlent des réfugiées de guerre, surtout en provenance des régions arabes et orientales. De nombreux réfugiés perdent leurs maisons, ce doit être horrible. C’est quelque chose que les gens qui vivent dans des pays sûrs ne peuvent même pas imaginer. Je pense que c’était l’intention derrière les paroles, Ambre essaye de comprendre le sentiment de ces gens. Ce que je trouve intéressant avec les paroles en grec est que la Grèce est un peu le pont entre le monde oriental et l’Europe occidentale. Ces deux mondes dérivent largement de la culture grecque ancienne et ce pays fait toujours office de passerelle aujourd’hui. Quand on regarde la musique grecque, on y trouve des éléments des deux, et c’est symbolisé dans cette chanson par les paroles en grec. C’est aussi ce que nous cherchions à exprimer au travers de la musique et du texte, nous voulons établir un pont entre les cultures.
Ambre : Oui, absolument. Je ne dirais pas que c’est comme si nous parlions à ces gens, mais un petit peu quand même. Le fait d’utiliser le grec m’a donné l’impression de les comprendre, même si ce n’est pas le cas car je n’ai pas vécu la guerre ou le fait de devoir quitter un pays, mais c’est un peu une manière d’établir une connexion.
« J’ai toujours des images en tête, comme celles qu’on voit dans les films, quand j’écoute Xandria. J’adore les BO et les films, et j’adore le metal, donc pour moi, c’est logique de réunir ces deux univers parce que les deux sont très émotionnels et puissants. »
Ralph Scheepers apparait sur le morceau « You Will Never Be Our God ». Sa participation se résume surtout à des chœurs sur le refrain et des vocalises. Quelle était l’idée en invitant cette voix additionnelle sur cette chanson ?
Marco : Une chose qu’Ambre ne peut pas faire, c’est sonner comme un chanteur typique du power et heavy metal des années 80. Elle peut le faire à sa façon, en tant que femme, comme on peut l’entendre à la fin de la chanson. Elle y fait aussi du chant rauque et très puissant.
Ambre : Sur « Illusion Is Their Name » également.
Marco : Oui, aussi ! C’est juste que cette chanson présente un mélange intéressant de styles. On a cette intro, qui est presque dans un style à la Arch Enemy avec une partie death metal, et ensuite, dans le refrain, on passe à une partie de metal traditionnel, presque comme du Accept ou Judas Priest des années 80, même les riffs de guitare sonnent comme s’il venaient d’un album de cette époque. C’était juste une idée. Nous voulions avoir une voix qui puisse reproduire ce sentiment encore plus fidèlement. Quand nous avons réfléchi à qui pourrait s’en charger, Ralph était le meilleur en Allemagne. C’était assez facile de le contacter, nous avons parlé, il a adoré la chanson et il était partant. Le résultat est super, c’est vraiment puissant !
Dans l’album, vous avez un chœur de quarante chanteurs, des instruments celtiques, mais aussi le Bulgarian National Radio Children’s Choir – c’est la première collaboration de ce genre dans l’histoire du groupe. On dirait qu’avec Xandria, plus c’est gros, mieux c’est : qu’est-ce que ça implique sur le plan logistique d’avoir une telle ambition artistique ?
C’était un énorme défi ! Comme je suis aussi le producteur de l’album, je devais moi-même imbriquer toutes les pièces. Ce n’était pas rien ! C’était aussi un processus d’apprentissage et un défi qui m’ont fait parfois transpirer, mais ça valait clairement la peine. C’était amusant, en tant que compositeur, de me pencher moi-même sur chaque détail. Le fait d’assembler tous les éléments qui donneraient vie aux morceaux était extraordinaire, même si ça impliquait que je fasse des choses que je n’avais jamais faites avant. Ce genre de défi, c’est aussi la partie amusante. Tu as raison, c’est la première fois que nous avons collaboré avec un chœur d’enfants. On peut les entendre sur deux chansons et dès les premières secondes du premier morceau de l’album. Ce qu’ils ont fait est magnifique et ça apporte un merveilleux contraste entre un sentiment d’innocence et les parties plus sombres et heavy. Ça peut être très expressif par moments et ça sert très bien le but ici. J’ai toujours voulu avoir un plus grand chœur que ceux que j’ai eus par le passé, parce qu’évidemment ça sonne plus gros [rires] et ça me rappelle les BO de films, qui m’inspirent toujours pour ce genre de chose.
En revanche, je ne suis pas d’accord pour dire qu’« avec Xandria, plus gros, c’est mieux » parce qu’il ne s’agit pas de rendre tout plus gros. Ce n’est pas comme si nous utilisions les chœurs de la même façon sur chaque chanson. Nous en avons beaucoup, c’est vrai, mais il y a aussi des chansons où c’est un peu plus en retrait. Nous avons toujours fait attention à ne pas en mettre de partout. Il faut que ça ait du sens et que ça mette en valeur la partie. Il ne s’agit pas d’utiliser un chœur juste pour en utiliser un, mais parce que la musique le réclame, c’est très important. Nous avons aussi des passages très calmes et intimistes dans l’album. C’est important de donner à chaque partie ce dont elle a besoin et pas forcément tout rendre aussi gros que possible.
Je suppose qu’il y a aussi un symbole dans le fait de faire chanter des enfants, vu le thème de l’album…
Oui, c’est une très bonne remarque. Quand on parle de l’avenir, ça concerne surtout nos enfants, donc ça a vraiment du sens, surtout dans la première chanson de l’album, « Two Worlds ». Ça parle de ces deux mondes, dystopique et utopique, qu’on peut imaginer. On doit choisir au travers de nos actions dans quelle direction on veut aller et c’est les enfants qui devront vivre dans l’un de ces mondes. Donc, tu as raison, c’est logique d’entendre ces voix ici.
Lukas Knöbl s’est chargé des parties orchestrales. Il est connu pour avoir travaillé avec des réalisateurs d’Hollywood. Tu as mentionné plusieurs fois les éléments cinématographiques : vois-tu justement votre musique comme des BO ?
Pas comme des BO, mais c’est une part importante. J’ai toujours des images en tête, comme celles qu’on voit dans les films, quand j’écoute Xandria ou quand j’ai de nouvelles idées qui me viennent pour le groupe, donc ça mène naturellement à ce genre de résultat. J’adore les BO et les films, et j’adore le metal, donc pour moi, c’est logique de réunir ces deux univers parce que les deux sont très émotionnels et puissants.
Interview réalisée par téléphone le 23 janvier 2023 par Nicolas Gricourt.
Retranscription : Emilie Bardalou.
Traduction : Nicolas Gricourt.
Photos : Tim Tronckoe.
Site officiel de Xandria : www.xandria.de
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