Mine de rien, l’Xtreme Fest se positionne de plus en plus comme LE festival hardcore punk du sud de la France puisqu’il aborde en cette fin de mois de juillet 2022 sa neuvième édition. Pour l’occasion, les organisateurs ont mis les petits plats dans les grands en proposant une belle affiche répartie sur quatre jours sur le superbe site de Cap Découverte. Au menu : Flogging Molly, Circle Jerks, Anti-Flag, Millencolin, Comeback Kid, Satanic Surfers et toute une ribambelle de groupes comme The Last Gang, Suzi Moon, Nemless, Clowns, Poésie Zéro et bien d’autres… Bref, l’Xtreme Fest a décidé de frapper un grand coup au travers de cet évènement riche en émotions et tout bonnement « zguen » (c’est-à-dire cool), comme disent les autochtones.
Des prestations complètement décérébrées de Roadies Of The D ou de Clowns, en passant par le chaos d’un Poésie Zero incontrôlable, le hardcore qui tache de Ryker’s et In Other Climes ou les ambiances élaborées de Brutus, l’Xtreme Fest a su proposer une programmation intéressante et variée qui a rassemblé toute une horde de fans prêts à en découdre. Certes, les conditions météorologiques caniculaires ont fait souffrir les organismes mais les festivaliers ont répondu présents pour faire monter la température dans le pit à la manière d’une barraque à frites ! Qui plus est, les plus valeureux d’entre eux sont allés se frotter aux concerts dantesques de la X-Cage en plein milieu du camping de l’Xtreme Fest. Le concept est simple : faire jouer un groupe dans une cage en ferraille en plein cagnard avec le public autour… En voilà, une bonne idée !
Au fil de ces quatre jours où se sont déroulés de nombreux concerts sous un soleil de plomb et dans une ambiance ô combien festive, voici ci-dessous les dix prestations les plus marquantes de cette neuvième édition.
Evénement : Xtreme Fest
Dates : 28-31 juillet 2022
Salle : Cap Découverte
Ville : Le Garric [81]
Ladies Ballbreaker
On ne va pas se mentir, l’annonce de Ladies Ballbreaker, tribute au féminin d’AC/DC en ce jeudi soir d’ouverture de l’Xtreme Fest nous en a touché une sans faire bouger l’autre, comme disait feu Jacques. Qui plus est, les problèmes techniques et les nombreuses tergiversations avant que le quintet monte sur scène ne laissaient guère entrevoir de bonnes choses. Et ce n’est pas l’arrivée sur les planches des Ladies Ballbreaker grimées en chanteurs a cappella moustachus sur un « Highway To Hell » à la sauce crooner qui nous a rassurés. Pourtant, passée cette intro humoristique trop longuette, le groupe entame son set sur un « Shoot To Thrill » explosif ! Dès les premières mesures du morceau, les Ladies Ballbreaker mettent d’accord tout le monde : ça joue bien. Très bien, même ! En effet, portée par la chanteuse Céline (qu’on a pu voir dans Yotangor il y a quelques années), la formation est tout bonnement excellente et rend un parfait hommage à la musique d’AC/DC. Ainsi, loin de se perdre dans un mimétisme éculé de la formation australienne, le groupe développe sa propre personnalité au fil de ses reprises sans jamais dénaturer les œuvres originales (« Whole Lotta Rosie », « Highway To Hell »). Un tour de force ! Du côté du chant, on sent que Céline a pas mal de bouteille et une bonne dose de technique à son actif. La vocaliste est toujours juste dans ses attaques et arrive sans peine à s’approprier le timbre de voix haut perché de Brian Johnson dans sa période 1980 (« Back In Black », « Shoot To Thrill », « For Those About To Rock »). Il en sera de même pour les covers de l’ère Bon Scott, et ce, même si le côté éraillé de la voix de Scott manque un peu (« Dirty Deeds Done Dirt Cheap »). C’est donc au travers d’un set de haute volée teinté de beaucoup de communication et d’humour (« Whole Lotta Rosie » avec une poupée gonflable masculine) que les Ladies Ballbreaker se sont présentées à nous et le moins que l’on puisse dire c’est qu’on en a pris plein les oreilles et les yeux. Chapeau bas.
Setlist :
Shoot To Thrill
T.N.T.
Whole Lotta Rosie
Dirty Deeds Done Dirt Cheap
High Voltage
Thunderstruck
Back In Black
Highway To Hell
Beating Around The Bush
For Those About To Rock We Salute You
The Venomous Pinks
À L’arrache ! Lorsque les musiciennes de The Venomous Pinks sont arrivées sur le site de Cap Découverte dans un van spartiate sous une chaleur atroce, toutes les conditions étaient d’ores et déjà réunies pour que les Américaines délivrent un set nerveux et énergique ! Et le moins que l’on puisse dire c’est que le trio de Phoenix n’est pas venu pour rien à l’Xtreme Fest. En effet, c’est à 17h40 sous un grand soleil que The Venomous Pinks attaque directement son set avec un punk rock rugueux à la façon de The Casualties ou Total Chaos. Mais loin de s’enfermer dans les influences de ses illustres aînés, Drea Doll (guitare, chant), Gaby Chaos (basse, chant) et Cassie Jallilie (batterie, chant) développent ici et là quelques passages plus mélodiques plutôt bien ficelés à l’instar de « I Want You » ou « Broken Hearts Club ». Auréolé d’un tout premier album, Vita Mors, le trio présente de bonnes compositions sans fioriture inutile (« I Really Don’t Care », « No Rules », « Todos Unidos ») qui passent très bien l’épreuve du live ! Dommage que le groupe n’ait pas pu rentrer son merch dans le van… Devant, le parterre de l’Xtreme Fest est vite conquis par la musique de The Venomous Pinks si bien qu’après avoir enchaîné les pogos et les slams dans le pit, le public fera un paquito géant à la manière des ferias de Bayonne… ce qui provoquera l’hilarité du trio ! Bref, malgré un temps de jeu assez court, The Venomous Pinks a réussi à mettre en place un set brut de décoffrage sans aucun temps mort et hautement accrocheur ! Vivement que les Américaines reviennent par chez nous…
Setlist :
I Really Don’t Care
Todos Unidos
Pizza
Hold On
No Rules
Hey Ho !
I Want You
AA
Broken Hearts Club
Get Dead
Peu de groupes peuvent s’enorgueillir d’être jugés comme « incontrôlables » par Fat Mike de NOFX, qui lui-même en connaît un rayon en termes de dépassement de limites. Et les Américains de Get Dead font partie de ceux-là. Auréolés d’une réputation plus que festive, ils étaient attendus de pied ferme pour cette neuvième édition du festival. En effet, la dernière fois que la formation de la Bay Area avait posé ses amplis sur la scène de l’Xtreme Fest, en 2015, elle avait remporté tous les suffrages grâce à son punk rock sulfureux et accrocheur. Sept ans après ce passage remarqué et deux albums en poche, Honesty Lives Elsewhere et Dancing With The Curse sortis respectivement en 2016 et 2020, le groupe est donc de retour sur les terres albigeoises. Et visiblement, Get Dead se sent bien dans le Tarn puisqu’on verra ses membres ici et là sur le site du festival et qu’ils improviseront même un petit concert acoustique dans le bar VIP. Quelques heures plus tard, le groupe monte enfin sur les planches devant un parterre qui trépigne d’impatience. Après une entrée en matière un peu reggae avec « Disruption », Get Dead taille vite dans le vif du sujet dès « Nickel Plated » et « Firesale » qui posent les bases d’un concert de punk rock qui tape là où ça fait mal. Comme à son habitude, le chanteur Sam King arpente la scène dans tous les sens et s’en va souvent dans le public pour chanter avec les fans. Avec une setlist qui laisse la part belle aux deux derniers albums (« Glitch », « 8 Track », « Green’s Girl », « Choke » ou « Monte Carlo »), Get Dead n’a pas de mal à dérouler son show et fait montre d’un savoir-faire indéniable, notamment au niveau des riffs et des lignes de basse. Les Américains ont pris du galon depuis leur dernier passage à l’Xtreme Fest et ça se sent ! Petite cerise sur le gâteau, après la fin du concert, Sam King partira s’encanailler sur le site de l’Xtreme Fest puis arrivera au bar VIP avec une dent de devant en moins… Visiblement très avisé sur de potentiels problèmes dentaires, il décidera alors de boire quelques shots pour se désinfecter la bouche ! Oui, Fat Mike avait bel et bien raison : les gars de Get Dead sont vraiment incontrôlables !
Setlist :
Disruption
Nickel Plated
Firesale
Stick Up
Glitch
Confrontation
Hard Times
8 Track
Green’s Girl
Pepperspray
Take It
Welcome
$1000 Bender
Monte Carlo
Fuck You
Only Human
This One’s For Johnny
Clowns
« This is the last concert of our European tour and we’re gonna party… very hard ! » Au moins, ça a le mérite d’être clair. La dernière fois que les Australiens étaient à l’affiche de l’Xtreme Fest, il y a cinq ans, le groupe avait fait une excellente impression grâce à un set survitaminé et haut en couleur (on se souvient encore du chanteur Stevie Williams escaladant la structure de la scène). On attendait donc avec impatience le retour de Clowns en tête d’affiche du deuxième jour du festival. Autant le dire tout de suite : on n’a pas été déçus. Loin de là, même. En effet, dès son entrée en scène en tenues sportives moulantes tout droit sorties des années 1980-1990, Clowns envoie du lourd sur le puissant « I Shaved My Legs For You ». On sent que le groupe veut terminer sa tournée sur une belle performance et qu’il va s’en donner les moyens dans la mesure où tous les musiciens vont jeter leurs forces dans cette dernière bataille. Il ne faudra donc pas plus de quelques minutes pour que Clowns monte en puissance, notamment grâce à aux prestations complètement habitées de Stevie Williams, de la bassiste Hanny Tilbrook et du guitariste Jarrod Goon, au look façon Kirk Hammet à la fin des années 1980 qui force le respect. Fin de tournée oblige, le set est très bien rodé, à l’instar des petites pépites punk rock que sont « Prick », « Infected » ou « Euthanise Me ». Ça joue bien, l’ensemble est musicalement très accrocheur et la prestation scénique est bluffante. Ainsi, Stevie Williams s’en va plusieurs fois chanter au sein du public, slamme dès que possible (au grand dam de la sécurité) et fait participer les festivaliers sur pas mal de titres. Bref, Clowns est en roue libre et démontre encore une fois que c’est une machine de guerre bien huilée ! À la fin d’une heure d’un set survolté qui a marqué les esprits, Stevie s’offrira un dernier slam dans le public jusqu’au bar extérieur à environ une quarantaine de mètres de la scène… Aujourd’hui, on ne se sait toujours pas s’il en est revenu !
Setlist :
I Shaved My Legs for You
Nature
Freezing in the Sun
Euthanise Me
Pickle
Bad Blood / These Veins
Destroy the Evidence
Bland Is the New Black
Prick
1:19
Infected
Dead in the Suburbs
Play Dead
Powders
Never Enough
Poésie Zéro
Les concerts du vendredi ont laissé des traces et il faut bien avouer qu’il est assez difficile d’affronter le soleil pesant de midi pour se rendre dans le camping de l’Xtreme Fest. C’est donc sous une température déjà caniculaire que le public commence à se masser autour de la X-Cage, une cage en ferraille, postée au milieu des festivalier. À l’intérieur, les trois énervés de Poésie Zéro sont déjà survoltés alors même qu’ils n’en sont qu’aux balances. Quelques minutes plus tard, FX et sa bande taillent directement dans le lard avec le terrible « C’Est Nous Les Punks ». Il n’en fallait pas moins pour que les festivaliers prennent d’assaut la X-Cage pendant que le hurleur en chef se donne à fond derrière les barreaux. Très vite, les musiciens de Poésie Zéro enchaînent les morceaux et mettent en place une dynamique ultra-énergique. Ainsi, FX – qui était aussi batteur dans feu Justin(e) – n’hésite pas à faire monter la température dans l’arène en escaladant la cage ou en donnant des fumigènes au public… Autant dire que c’est vite le chaos au son de morceaux bruts de décoffrage comme « Cocktail Molotov », « Chômage Pour Tous » ou le bien nommé « Vrai Pogo ». Mais si on gratte un peu le vernis de ces titres humoristique et très second degré, on s’aperçoit que les compositions sont plutôt mélodiques et engagées (« Centre Commercial », « Il Y A Des Flics Partout »). Dans la X-Cage, FX beugle à tout-va et se jette même sur la structure métallique comme un possédé. Et c’est à ce moment-là qu’on se demande si la cage n’a pas pour vocation de protéger le public plutôt que le groupe… Bref, en l’espace d’une petite heure sous le feu du soleil, Poésie Zéro aura mis une sacrée gifle aux festivaliers du camping. Quel réveil ! En tout cas une chose est sûre : « Poésie Zéro, c’est (pas) de la merde ! »
Setlist :
C’Est Nous Les Punks
Ton Pays C’Est De La Merde
Oï De Nos Campagnes
Brûle Ta Voiture
Coupe Du Monde De Pogo
Vrai Pogo
Le Pognon
Cocktail Molotov
Hooligan
Chômage Pour Tous
T’as Rien Compris
Punk
Il Faut Voler
Révolution
Centre Commercial
Non Mais Oh
Plus Personne N’Écoute Du Ska
Invincible
Nemless
S’il est bien un groupe qui a marqué toute une génération de sudistes embrigadés par le punk rock dans les années 1990, c’est bien Nemless. Malgré un split en 2003 qui a laissé sur le carreau pas mal de fans, la formation tarnaise a gardé une sacrée aura dans les terres albigeoises jusqu’à en devenir presque culte. Autant dire que l’annonce du groupe dans la programmation de l’Xtreme Fest a fait bouger pas mal de monde. Et pour cause, c’est seulement le deuxième concert de Nemless en plus de vingt ans (ils s’étaient reformés pour une petite date en 2000) et les anciens jeunes des années 1990 ont tous répondu présents pour une prestation en forme de madeleine de Proust. Dès leur arrivée sur scène, les six membres du groupe sont accueillis comme des stars par un public déjà tout acquis à leur cause alors même qu’ils n’ont pas joué une seule note ! Les traits sont tirés, les visages un poil fatigués, les cheveux ont blanchi : non, les p’tits gars de Nemless n’ont pas rajeuni… mais ils comptent bien se payer une seconde jeunesse avec ce concert. À cette occasion, les Albigeois ont décidé de dérouler une setlist dans un ordre chronologique en commençant par les plus vieux morceaux. De fait, ce set permet aux festivaliers de (re)découvrir les compositions de Nemless et d’appréhender en l’espace de quelques titres l’évolution musicale du groupe où se croisent pêle-mêle les influences de Bad Religion, NoMeansNo, Rancid, Operation Ivy et bien sûr les Burning Head avant que la patte Nemless prenne tout son sens. Sur scène, les vieux briscards démontrent qu’ils ont encore de beaux restes et que la fougue est bel et bien présente malgré le poids des années. Devant la scène, le public composé par une grande majorité de quarantenaires (ou de trentenaires presque quarantenaires) répond aux moindres sollicitations de Nemless et reprend à gorge déployées les refrains fédérateurs des Albigeois. Oui, en l’espace d’une petite heure, les festivaliers ont fait un petit voyage dans le temps et le moins que l’on puisse dire c’est que ça fait du bien ! On espère que cette prestation de Nemless en appellera bien d’autres…
Setlist :
Rising Sun
Psycho
Falling To Die
Pull It Down
Buy Drink Gerb Beer
Brightning
Shining Side
Weight Of The World
Fucking Jack Flash
Hegemony
Looser
The Peer
Unlucky Poacher
The Nail
El Tremor
Now n’ Later
Saturday 11 : 15 Am
Holy Smoke
Miroir
Quiet
Hope Decay
Comfortably Sat In My Couch
A Satisfying Sense
My Last TV A Good Buy
My Wife
A Daily Good Evening
Comeback Kid
Les patrons sont de retour ! Après avoir ravagé la Warzone du Hellfest cette année, Comeback Kid revient mettre le feu aux planches de l’Xtreme Fest, quatre ans après son dernier passage fracassant sur les terres albigeoises. Comme on pouvait s’en douter, la salle est pleine à craquer en ce samedi soir et les festivaliers sont prêts à recevoir la formation de Winnipeg avec les honneurs. Et pour cause, les Canadiens viennent de s’enfiler plus de mille quatre cents kilomètres depuis Goldenstedt, en Allemagne, où ils ont joué la veille ! Mais dès son arrivée sur scène, la fatigue est vite oubliée et le groupe enchaîne ses brûlots hardcore surpuissants comme « Heavy Steps », « False Idols Fall », « Talk Is Cheap », etc. Bouillonnants d’énergie, les musiciens n’ont pas de mal à faire bouger un public déjà chauffé à blanc. En effet, le pit est en effervescence avec de nombreux pogos ici et là, des slams, des circle pits, le tout dans une ambiance bon enfant, à la plus grande joie du groupe. À ce titre, le vocaliste Andrew Neufeld chantera avec un chapeau sur la tête récupéré dans le public et renverra souvent aux spectateurs les innombrables ballons gonflables qui passent dans toutes les mains des festivaliers. Bref, c’est « zguen », comme disent les Tarnais ! Mais même si l’ambiance est plutôt détendue sur scène, Comeback Kid délivre un set redoutable à la manière d’un rouleau compresseur (« All In A Year », « Crossed ») jusqu’au terrible « Wake The Dead » qui finira d’achever tout le monde ! Quel set, mes aïeux ! En fin de compte, Comeback Kid a livré ce soir un concert à couteaux tirés sans temps mort et a littéralement mis le public de l’Xtreme Fest à genoux. Oui, les p’tits gars de Comeback Kid sont bien les patrons…
Setlist :
Heavy Steps
False Idols Fall
Do Yourself a Favor
Talk Is Cheap
Crossed
G.M. Vincent & I
All In A Year
Face The Fire
Absolute
Surrender Control
Somewhere, Somehow
Wasted Arrows
Should Know Better
Die Knowing
Wake The Dead
Direct Hit!
Inconnus au bataillon pour la plupart des festivaliers encore présents ce samedi 30 juillet à 0h40, les Américains de Direct Hit! n’en reste pas moins une valeur sûre du punk rock au pays de l’Oncle Sam puisque la formation originaire de Milwaukee a pas mal d’albums, d’EP et de splits dans sa besace ainsi que de nombreux concerts à son actif avec des groupes comme Blink-182, NOFX, Rise Against, A Wilhelm Scream, Good Riddance, Off With Their Heads ou bien The Flatliners. Pour sa première tournée depuis trois ans, Direct Hit! entame sa toute première date européenne ici, à l’Xtreme Fest et autant dire qu’il compte bien partir sur de bonnes bases. Ainsi, malgré un line up amoindri (la guitariste Maura Weaver n’est pas sur la tournée), les Américains vont partir sur les chapeaux de roue avec un « Blood On Your Tongue » nerveux qui donnera le ton du reste du set : énergique. En effet, le punk rock mélodique à la sauce pop de Direct Hit! fait tout de suite mouche grâce à des titres très accrocheurs comme « Forced To Sleep », « They Came For Me » ou le très bon « We’re Fucked ». Portés par une section rythmique survoltée par le tandem Joram Zbichorski (basse) / Logan Stang (batterie), les morceaux sont d’une incroyable vélocité et donnent envie de taper furieusement du pied ! Qui plus est, les riffs de Devon Kay et Nick Woods sont plutôt bien amenés et dévoilent ici et là pas mal de plans intéressants, notamment via l’utilisation d’arpèges dissonants. On sent qu’il y a beaucoup de savoir-faire derrière les compositions de Direct Hit! et que le groupe possède une sacrée maturité musicale derrière ses oripeaux de punk/pop. Malgré l’heure tardive de leur set, les Américains n’ont pas de mal à faire bouger les festivaliers de l’Xtreme Fest dans le pit jusqu’à la fin du set. Quelle belle découverte !
Setlist :
Blood On Your Tongue
Buried Alive
Something We Won’t Talk About
Hospital For Heroes
Getting What He Asked For
Forced To Sleep
Werewolf Shame
Welcome To Heaven
Hollow Comfort
They Came For Me
Snickers Or Reese’s (Pick Up The Pieces)
We’re Fucked
You Got What You Asked For
The Last Gang
Ça faisait pas mal de temps qu’on entendait parler de The Last Gang, le groupe de Brenna Red, récemment signé sur Fat Wreck Chords, le label de Fat Mike (NOFX) et dont le troisième – et très bon – album, Noise, Noise, Noise est sorti en fin d’année dernière. Le public de l’Xtreme Fest était donc aux avant-postes pour voir ce que le groupe pouvait proposer en live. Le résultat fut sans appel : The Last Gang est à la hauteur de sa réputation. Évoluant dans un punk rock percutant à la croisée de The Distillers et Bambix, la bande à Brenna Red entame son set tambour battant sur un titre sans équivoque : « Nobody’s Prostitue ». Il n’en faut pas moins pour que les festivaliers s’agitent dans le pit ! Portées par la voix chaude et éraillée de Brenna, les compositions de The Last Gang sont plutôt intéressantes dans la mesure où elles développent pas mal d’ambiances différentes allant du punk rock corrosif (« Salvation For Wolves », « Sing For You Supper », « Gimme Action ») aux morceaux plus ambitieux et mélodiques (« Strange Fruit ») tout en passant par des intonations façon The Clash qui passent bien (« Noise, Noise, Noise »). Bref, The Last Gang n’hésite pas à sortir des sentiers battus du genre en explorant d’autres univers. Sur scène, la chanteuse/guitariste focalise toutes les attentions grâce à un charisme indéniable et un chant particulièrement racé qui rappelle à bien des égards Brody Dale et même la Courtney Love de la belle époque. Derrière la capitaine du navire de The Last Gang, la section rythmique composée du bassiste Sean Viele et du batteur Robby Wantland n’est jamais prise en défaut et déroule « tranquillement » des tempi énervés qui font bouger le public. Au final, ce concert à l’Xtreme Fest confirme tout le bien qu’on pensait de The Last Gang et prouve encore une fois que le punk rock actuel a encore des choses intéressantes à proposer !
Setlist :
Nobody’s Prostitute
Prosthetic Lost Cause
Gimme Action
WFTW
Belive In The Poet
Noise Noise Noise
Sing For Your Supper
Salvation For Wolves
Turn The Record Over
New Skin
Strange Fruit
Panic Dreaming
Blood Drunk
Dirty Fonzy
Ça fait maintenant un petit moment que les locaux de Dirty Fonzy ont le vent en poupe et se retrouvent à poser leurs amplis sur toutes les scènes de France et de Navarre. Arès des prestations remarquées cette année au Hellfest et au Garorock, voilà que les Albigeois jouent maintenant à la maison en ce dernier jour de l’Xtreme Fest. Sans pression, mais avec l’envie de bien faire, le quintet a prévu de se donner à fond ce soir devant un public déjà conquis d’avance : son public. Pour l’occasion, le groupe va régaler ses fans au travers d’une setlist qui puise dans les morceaux les plus emblématiques de Dirty Fonzy (« Here We Go Again », Riot In The Pit », « Overage ») tout en laissant la part belle aux titres du dernier album (« The Greatest Story Ever Told », « Sky Can Fall On Us ») et sortir de sa besace des vieilles compositions qui font toujours plaisir à entendre (« 1977 », « Rock n’ Murders »). Sur scène, les Tarnais se donnent à fond et le récent changement de line up avec l’arrivée de Tchak à la basse et le passage de Rooliano à la guitare est particulièrement véloce ! Dirty Fonzy est une véritable machine de guerre ! Visiblement heureux d’être là, les p’tits gars de Dirty Fonzy vont se payer en cours de set une reprise de Bad Religion, « Flat Earth Society », en compagnie du guitariste de Nemless invité sur scène. Les fans albigeois sont en transe ! Puis, peu de temps après avoir joué un « Night Shift » des familles, le groupe termine son concert sur « (My Baby Left Me For A) Dirty Fonzy ». À ce titre, Dirty Fonzy fait monter sur scène de très nombreux bénévoles de l’Xtreme Fest pour chanter en chœur le refrain et donner la forme d’un final en apothéose ! Quelle fougue ! Du coup, on comprend mieux ce que veut dire le mot « zguen », qu’on a entendu tout le temps durant les quatre jours de ce festival…
Setlist :
Sounds Of The Underground
Here We Go Again
Riot In The Pit
Coming Back
Too Much Too Soon
Sky Can Fall On Us
1977
Ok Alright
The Greatest Story Ever Told
Overage
Flat Earth Society
Shut Up
Rock n’ Murders
Night Shift
(My Baby Left Me For A) Dirty Fonzy