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Chronique   

Marc Hudson – Starbound Stories


Entre deux tournées avec le groupe de power metal Dragonforce, Marc Hudson, frontman de celui-ci depuis maintenant douze ans, nous livre son premier album solo, entre codes classiques du style – proche de son groupe principal – et influences culturelles diverses. L’œuvre démarre tel un générique de film, via l’instrumentale « As The Twilight Met The Sea » qui entérine la direction artistique portée par le chanteur ; l’auditeur est immédiatement transporté dans un univers sonore évoquant la grandeur et l’émotion d’une bande originale de manga, une aventure magique issue de l’utilisation d’instruments traditionnels japonais parfaitement maitrisés par Ryioji Shinomoto. L’album se déploie ensuite via « Freedom Heart », une pièce puissante dans laquelle la voix distinctive de Marc Hudson s’élève avec intensité. Un travail particulier a été apporté sur celle-ci, élément majeur des chansons. Sont ajoutés des solos de guitares virtuoses et des influences musicales issues d’univers de jeux vidéo à tendances électro.

En se joignant à onze invités spéciaux, Marc Hudson prouve sa capacité de collaboration, avec par exemple le talentueux Frédéric Leclercq avec qui il a déjà (beaucoup) travaillé dans le passé. Discret en première écoute, un scream léger bien amené d’Adrienne Cowan dans l’hymne qu’est « Dracula X » vient amener une touche death à l’album, rappelant la collaboration de Matt Heafy sur l’album Maximum Overload de Dragonforce. Starbound Stories propose également deux ballades – dont « Star » qui profite du gracieux violon de Mia Asano –, maintenant l’équilibre symphonique et spirituel de l’univers dans son entièreté. S’ajoute également la surprise du morceau final, qui est chanté en japonais dans sa quasi-entièreté. En poussant encore les limites du genre, Marc Hudson démontre sa polyvalence artistique et créative. Un album riche et globalement lumineux pour amateurs du genre ou pour les nouveaux initiés, dans lequel tout le monde peut se retrouver et associer des souvenirs épiques.

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Chronique   

Oomph! – Richter Und Henker


Difficile de maintenir le cap lorsque son chanteur et membre fondateur se fait la malle, après trente-deux années de bons et loyaux services. Pari pourtant remporté haut la main par la formation de Brunswick qui, enhardie de l’arrivée de Daniel Schulz (aka Der Schulz) en remplacement de son frontman historique Dero, inaugure comme il se doit son entrée dans la « nouvelle ère du groupe ». C’est en effet par cette formule que les deux rescapés de la première heure, Crap et Flux, commentaient avec philosophie le changement de line-up de la bande, avant de s’attaquer à l’écriture de leur quatorzième album, digne successeur de Ritual, sorti en 2019 et qui opérait une forme de retour aux sources.

Et le moins que l’on puisse dire, c’est que la recette est restée furieusement intacte – même le timbre et la prestation du nouveau venu ne chambouleront les fans. Entre grosses guitares chromées et refrains cérémonials, les pionniers de la Neue Deutsche Härte en ont encore sous la pédale et rappellent à leur bon souvenir celles et ceux qui auraient eu tendance à les oublier. Exit toute mièvrerie feelgood et autres bons sentiments après tout trop optimistes pour l’époque, le ton ici se veut froid et alarmant, telle une marque de fabrique à laquelle le trio ne saurait déroger. Une plongée dans le bain métallique et délicieusement cold de l’indus teuton en somme, à coups d’hymnes électroniques d’une violence aussi percutante qu’elle est belle. La fureur est là, la poésie aussi. Une poignée de titres vigoureusement efficaces plus tard (« Wem Die Stunde Schlägt », « Nur Ein Mensch », « Sag Jetzt Einfach Nichts » ou encore « Es Ist Nichts, Wie Es Scheint » pour ne citer que ceux-là) le verdict tombe : à quasi trente-cinq ans d’existence, Oomph! scrute plus que jamais l’horizon, comme la promesse d’une histoire que personne ne souhaiterait voir prendre fin. Et c’est là tout ce qu’on peut leur (nous ?) souhaiter.

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Chronique   

Blut Aus Nord – Disharmonium – Nahab


Incontournable de la scène black metal française avec pas moins d’une quinzaine d’albums à son actif, unique tant par son approche que ses créations, Blut Aus Nord n’a plus besoin d’être présenté. Depuis plus de trois décennies, son leader Vindsval dessine un univers sombre et protéiforme, où le black metal se colore de sonorités industrielles, de psychédélisme et de dissonance, le temps d’un album ou de vastes trilogies. C’est au cœur de l’une d’entre elles que l’on se trouve avec Disharmonium – Nahab, son dernier opus, qui approfondit l’exploration des territoires révélés par Disharmonium – Undreamable Abysses sorti l’année dernière…

Ces territoires, ce sont ceux de l’horreur cosmique chère à H.P. Lovecraft, auquel il est fait allusion dès le titre de ce nouvel album : Nahab, c’est le surnom d’une sorcière d’une nouvelle de l’Américain où l’on croise aussi Keziah Mason, mentionnée dans Disharmonium – Undreamable Abysses. Cette continuité établie d’entrée de jeu se poursuit tout au long de l’album où, entre une poignée d’interludes atmosphériques et inquiétantes (les « Hideous Dreams »), des morceaux tentaculaires se déploient : des voix à peine humaines gargouillent, des guitares dissonantes et angulaires tourbillonnent, la batterie désoriente. Parfois, un riff émerge du chaos (« Queen Of The Dead Dimension »), vague souvenir de familiarité dans un univers résolument hostile : contrées inconnues et impénétrables, lisières du rêve, du bad trip ou de la folie, formes visqueuses et délitées qui glissent entre les doigts, monde glacial suspendu entre les abysses et l’infinité du ciel nocturne, dévoré par les gouffres intérieurs. Et pourtant, un charme indéfinissable opère, et on y retourne : comme son prédécesseur, Disharmonium – Nahab rend tangible l’attraction irrésistible de ce qui nous dépasse, aussi cauchemardesque que ce soit.

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Chronique Focus   

Tesseract – War Of Being


Il aura fallu cinq ans à Tesseract pour donner un successeur à Sonder, soit le double du délai habituel. Et quelles années ! Il s’en est passé des choses, aussi bien pour la formation que dans le monde. Le groupe a notamment diffusé la performance live Portals, entrecoupée de saynètes d’inspiration SF. War Of Being est décrit comme une conséquence naturelle de cette expérience : cet avant-goût de concept album a donné à Tesseract l’élan nécessaire pour pousser une telle idée aussi loin que possible. Synopsis : « ex » et « el » (présentés sur la pochette) atterrissent en urgence à bord de leur embarcation « The Dream » et se réveillent dans « The Strangeland », monde reflétant l’état socio-économique de celui que nous connaissons. Les morceaux introduisent par la suite des personnages aussi étranges que ce nom le laisse entendre, comme « Fear », principal antagoniste de l’histoire.

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Chronique   

Kvelertak – Endling


Du black metal, du punk, du hard rock, du metal progressif, Kvelertak c’est tout ça à la fois ! Leur carrière a toujours été marquée par une énergie brute et une passion contagieuse pour la musique. Preuve en est une fois de plus avec ce nouvel album. Le groupe navigue d’un style à l’autre sans grande difficulté et en met plein les oreilles. Endling s’ouvre avec « Krøterveg Te Helvete », premier single de l’album à avoir été dévoilé en avril et qui promettait déjà du lourd. Il a désormais été rallongé, frôlant les huit minutes dont les quatre premières font office de mise sur orbite via une montée en puissance bouillonnante. D’entrée de jeu, les Norvégiens donnent la pêche, puis surprennent par la multitude des idées et leur sens de l’enchaînement.

Très vite, leur éclectisme devient véritablement fascinant. Des plans empruntés au heavy metal côtoyant du blast-beat black metal par ici (« Fedrekult »), un mélange de Sex Pistols et de The Offspring par-là (« Motsols »), et même du banjo country (« Døgeniktens Kvad »), tout en gardant une patte sonore qui leur est propre et reconnaissable entre mille… Il n’y a pas à dire : Kvelertak est synonyme de talent ! L’énergie dégagée sur chacune des pistes vient dissiper la barrière de la langue (tous les textes sont en norvégiens) et rappelle que la musique est un langage universel et fédérateur. L’ensemble se définit par une décharge d’énergie pure, une catharsis sonore aussi bien pour les six musiciens que pour l’auditeur. Avec Endling, Kvelertak mise sur l’intensité et l’émotion plutôt que sur la subtilité, même si l’auditeur attentif la retrouvera dans son art de l’arrangement (notamment avec les trois guitares). Tout y est brut, impactant mais terriblement ingénieux. On l’aura compris, il s’agit d’un disque qui s’apprécie et qui mérite d’être exploré par tous les amateurs de rock recherchant la diversité sonore et l’authenticité.

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Chronique   

Shining – Shining


Un album titré du nom du groupe évoque une quintessence stylistique et en ce sens, celui-ci méritait d’être nommé Shining. Rien de nouveau, en effet, ni dans la forme (six morceaux, le cinquième étant une reprise instrumentale d’Erik Satie), ni dans le fond (ce black metal dépressif progressif qui se nourrit de blues, de musique classique, de jazz, etc.). La fidélité au style fixé depuis The Eerie Cold frôle même la redite, laissant entendre des échos de compositions passées. Ainsi, la proximité entre la première partie d’ « Allt För Döden » et celle de « Vilja & Dröm » est-elle frappante. L’opus dévoile pourtant d’indéniables qualités, notamment un aspect prog qui s’était estompé sur X – Varg Utan Flock. Gorgé de passages mélodiques, il est aussi constellé de soli de guitare heavy dérapant dans des harmoniques échevelés.

Le travail de composition se renouvelle peu, mais demeure remarquable par la fluidité avec laquelle il agrège ses différents apports. La brutalité glisse sans accroc dans de doux arpèges puis dans un clair solo sur l’inaugural « Avsändare Okänd ». Le pessimisme sans fond de « Snart Är Dem Alla Borta » résonne dans l’infini de ses mues : ses accords de guitare bluesy, la beauté livide de son chant clair, son solo éclatant, l’impitoyable concassage de sa batterie sur fond de cris évoquant les êtres broyés par le grand hachoir de l’existence, son ressassement de riffs puis ses douces-amères notes de piano finales… L’austérité de l’hymne à la mort « Fidelis Ad Mortem » et de ses deux phrases répétées en chœur est transfigurée par la guitare d’Andy LaRocque qui la traverse de ses envolées grandioses. Malgré quelques pannes d’inspiration, Shining démontre une fois encore son talent à marier nihilisme existentiel et richesse créative, dégoût du monde et de soi et beauté artistique.

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Chronique Focus   

Soen – Memorial


Cela fait plus de dix ans que Soen s’est fait connaître du public à travers Cognitive, son premier album. Longtemps poursuivis – un peu malgré eux – par d’insistantes comparaisons avec Tool, les membres se sont progressivement extirpés de ce carcan (flatteur mais réducteur à sa manière), traversant des inspirations plus floydiennes, sans oublier la touche d’Opeth indissociable du batteur Martin Lopez, directement importé de cette dernière formation dès l’avènement du groupe. Soen laisse derrière lui cet aspect « cérébral » et technique, et assume. L’objectif n’en reste pas moins sensiblement le même : remettre en question notre façon de percevoir la vie et l’humanité. Sous ce microscope, Soen laisse transparaître les douleurs, la colère et la frustration des membres eux-mêmes, mais vise par la même occasion à donner corps aux soucis et émotions qui voguent tempêtueusement autour de nous tous.

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Chronique   

Phil Campbell And The Bastard Sons – Kings Of The Asylum


Phil Campbell rempile pour un troisième l’album et il embarque une fois de plus avec lui ses trois rejetons (logique, sinon le groupe ne s’appellerait pas Phil Campbell And The Bastard Sons), ainsi que le nouveau chanteur Joël Peters, remplaçant de Neil Starr, dont la voix rocailleuse se mêle parfaitement à l’ensemble et fait de lui le choix idéal. La joyeuse troupe propose un disque qui sent bon le hard rock plein d’énergie sur fond de progressions harmoniques qui rappellent indéniablement l’héritage laissé par Motörhead. Mais attention, Phil Campbell ne se contente pas de simplement recopier ce qu’il faisait aux côtés de Lemmy Kilmister. Ici, il s’assure toutefois d’ajouter une touche de modernité, flirtant même par moments avec des notes presque heavy metal. C’est le cas sur le titre « Schizophrenia » et son intro rentre-dedans, portée par une batterie et un riff percutants.

Sur « Strike The Match », il fait trembler sa guitare et délivre un solo dont lui seul a le secret, un de ceux digne de ses plus grandes heures de gloire, ce qui prouve que notre cher rockeur n’a rien perdu de sa superbe. Sur la chanson titre où l’ambiance se fait plus subtile, bien que toujours frappante, le solo y est cette fois électrisant. Bien sûr, il se devait quand même bien de rendre hommage au groupe de légende qui l’a vu évoluer pendant trente-deux ans, avec les morceaux « The Hunt » et « Show No Mercy », les plus « motörheadiens » dans leur construction et leur mélodie. Il va sans dire que Kings Of The Asylum est un disque de pur et solide hard rock qui arrive comme un coup de poing dans les dents. Et loin de faire mal, on veut bien en redemander.

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Saturnus – The Storm Within


Les tempêtes constituent un thème parfait pour un groupe dont la carrière compte plus de changements de line up que d’albums, mais qui, solide navire, a su traverser vents et marées en conservant sa qualité et son identité stylistique. Un thème que le groupe ne traite pas comme peut le faire Ahab : il ne s’agit pas ici de faire le récit de naufrages et des mille périls qui guettent le marin mais, selon un angle romantique qui sied à cette formation de death-doom à la sensibilité gothique, de relier tempête naturelle et tempête intérieure.

L’album commence par ses deux plus longues pièces, qui laissent la musique ménager ses effets. Au fil de leur lente et magistrale progression, la guitare lead déploie ses lignes lancinantes ou égrène avec le clavier ses mélodies comme on épanche sa peine, les rythmes pesants contiennent le fardeau des tumultes à venir, rafales de growls caverneux et de riffs saturés qui s’abattent, tel le malheur sur l’âme humaine. Après un « The Calling » plus direct et massif, c’est « Even Tide », ballade lacrymale tout en cordes et piano dans laquelle Paul Kuhr de Novembers Doom se joint à de belles harmonies vocales, qui fait office de calme après et avant la tempête. Les onze ans séparant The Storm Within de son prédécesseur ont vu le départ des deux guitaristes du groupe. Un remaniement qui, sans affecter la musique en profondeur, n’est pas sans effet puisque l’apport de Rune Stiassny avait marqué Saturn In Ascension, parsemé de soli bien plus rares dans The Storm Within. On y remarque d’autant plus ceux qui fendent « Closing The Circle » de leur élan plaintif et d’une touche gilmourienne. Quelques échos de The Silent Enigma d’Anathema résonnent dans ce superbe album fait de flux et de reflux, d’accalmies et de bourrasques, et dont chaque détail et chaque articulation semblent avoir été mûrement réfléchis.

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Xasthur – Inevitably Dark


Pour Scott Conner, alias Xasthur, déjouer les attentes semble devenu un acte créatif en soi. Après avoir longtemps incarné le black metal US versant DSBM, le musicien a changé de nom et de style en 2010, prenant avec Nocturnal Poisoning un tournant dark folk, avant de retrouver après trois albums son patronyme initial, sans revenir au black metal. Finalement, après deux albums entérinant la mue de Xasthur en un projet néo-folk, mené par un Scott Conner clamant que sa période black metal était derrière lui, celui-ci revient avec un album hybride qui intercale des compositions de black atmosphérique et d’acid folk. Les secondes, tapissées de délicats entrelacs de guitares, convainquent plus que les premières, assez pauvres et marquées par le son désastreux d’une boîte à rythmes, mais toutes se caractérisent par une répétitivité rendue encore plus manifeste par l’absence totale de chant.

L’intérêt de l’ensemble tient surtout à l’association des styles. Le passage du black au folk s’opère sans heurt et le synthé, présent dans les deux univers, les lie en infusant une touche entre dark ambient (style qui occupe trois morceaux à part entière) et dungeon synth. Il en ressort un album parfois déconcertant (les embardées presque enjouées de « Concrete Mattress » et « Worse Than The Good Old Days », le black jazzy de « Stigmatized Grave » et le death metal de « HellRot »), mais qui parvient à une certaine cohérence. Son titre, Inevitably Dark, résume le propos de son auteur : un seul élément définit Xasthur, sa noirceur. Malheureusement, sur ce plan justement, le résultat est assez éloigné des ambiances ténébreuses que le musicien a su créer dans le passé. L’album est beaucoup moins dépressif qu’atmosphérique et au long de ses vingt-trois morceaux, c’est plus souvent l’ennui que la tristesse qui guette.

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  • Red Hot Chili Peppers @ Lyon
    Queens Of The Stone Age @ Lyon
    Kiss @ Lyon
    Skid Row @ Lyon
    Hollywood Vampires @ Paris
    Depeche Mode @ Lyon
    Scorpions @ Lyon
    Thundermother @ Lyon
    Ghost @ Lyon
    Spiritbox @ Lyon
    Metallica @ Saint-Denis
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