Avenged Sevenfold n’a pas froid aux yeux, c’est le moins qu’on puisse dire de son nouvel opus Life Is But A Dream. Peu leur importe que les fans soient décontenancés – il y en a qui auraient même « fracassé » leur ordinateur à la découverte du second single « We Love You » –, au contraire, ça a même plutôt tendance à les amuser. Le quintet remet le goût du risque, de la surprise et du « choquant » au cœur du metal. Et ça fait du bien de la part d’un groupe qui a certainement tout à y perdre, commercialement parlant, mais tout à gagner, artistiquement. Le panel d’influences est (très) vaste et l’approche rappellera indéniablement celle d’un certain Mike Patton, en particulier avec Mr. Bungle. Fou et addictif. A n’en pas douter, Life Is But A Dream fera date dans la carrière d’Avenged Sevenfold.
Voilà pourquoi nous ne proposons pas une mais deux passionnantes interviews, l’une avec M. Shadows, l’autre avec Synyster Gates. Dans cette seconde partie, nous entrons plus en détail avec le guitariste dans la composition, le jeu d’influences et la richesse sonore de l’album. Il nous en apprend plus sur lui-même, ses capacités comme ses manques, et sur son rapport à l’art qui, pour lui, se doit d’être audacieux.
« Il y a une authentique colère et un authentique mépris pour ce groupe dans les entrailles du web, et c’est un énorme signe de succès. »
Radio Metal : Life Is But A Dream est un album qui va clairement surprendre. Surtout à la sortie de « We Love You », on a vu des commentaires de fans assez déstabilisés, mais ils ne sont clairement pas au bout de leurs surprises. Dirais-tu qu’avec cet album, vous redonnez un côté « dangereux » ou « inconfortable » au metal ?
Synyster gates (guitare) : Je ne sais pas si cet album sonne dangereux, mais c’est excitant de sortir quelque chose de réellement unique. Ce n’est que mon humble avis et celui du groupe, mais nous avons eu beaucoup de temps pour travailler sur cet album et nous avons l’impression que c’est quelque chose qu’on n’a jamais entendu. On n’a jamais entendu un groupe de rock faire ça et on n’a jamais entendu un groupe de hip-hop faire ça, mais nous pensons avoir largement puisé dans ces deux influences, et le résultat sonne différent. Il y a des chansons où les influences sont un petit peu plus assumées. Il y a « G », « O » et « D », et d’autres morceaux avec lesquels nous voulions créer un voyage vraiment exaltant, où on retrouve des influences de Zappa, de Daft Punk, de vieux Sinatra, etc. mais à chaque fois avec des rebondissements. Puis il y a des chansons comme « Nobody », je n’ai jamais rien entendu de tel. Je n’ai jamais entendu une chanson comme « We Love You » avant. Et même encore au-delà, je n’ai jamais entendu une chanson comme « Cosmic » avant. Ça fait donc que je suis très fier d’y avoir pris part.
Est-ce important de pousser vos fans hors de leur zone de confort ? Ressentez-vous même une responsabilité de les éduquer, pour ainsi dire, surtout dans la mesure où vous touchez – ou, en tout cas, touchiez – une jeune génération ?
Je n’ai pas l’impression d’avoir la responsabilité de faire grand-chose [rires]. La chose principale que je me sens obligé de faire, c’est de ne pas arrêter tant que le morceau de musique sur lequel je suis en train de travailler ou sur lequel mon groupe est en train de travailler est parfait. Je veux vraiment écrire des albums que j’aime écouter, or j’aime vraiment écouter cet album. Ce n’est pas facile. Je ne débite pas des morceaux comme Paul McCartney – le meilleur compositeur de tous les temps. Je suis lent à la tâche. Mais je peux en arriver à un point où je tombe sur de petites mélodies ou choses à partir desquelles développer un morceau. J’ai suffisamment de talent pour en arriver au stade où je me dis : « D’accord, je tiens quelque chose. Maintenant il faut que je bûche pendant un moment là-dessus. » De temps en temps, j’ai de la chance et un son ou autre m’inspire, comme pour « Nobody », et la chanson est écrite en vingt minutes. Mais la grande majorité de cet album a nécessité beaucoup de temps et de travail, mais je n’arrête pas et mon groupe n’arrête pas tant que nous n’adorons pas ce que nous avons créé. C’est à ça que nous sommes les meilleurs. Puis, quand ça sort, c’est généralement un peu différent, un peu abstrait, et nous le donnons aux fans et les laissons décider. Ce n’est pas ma responsabilité, mon boulot ou mon souci de faire en sorte que tout le monde aime. En fait, là où ça m’excite le plus, c’est quand vous vous retrouvez avec quelque chose comme « We Love You », qui est le morceau le plus clivant… depuis « Nobody » [rires]. « Nobody » était vraiment excitant. Enormément de gens ont éprouvé le besoin passionné d’en dire du mal, puis « We Love You » est arrivé et a tout bouleversé. Il y a une authentique colère et un authentique mépris pour ce groupe dans les entrailles du web, et c’est un énorme signe de succès. Donc oui, nous espérons le succès, mais nous n’espérons pas que tout le monde aimera. Ce n’est pas possible, mais nous espérons avoir des réactions fortes des deux côtés. C’est clairement ce que nous avons obtenu dès le premier single.
D’ailleurs, comment le public d’Avenged Sevenfold a-t-il évolué avec le temps ? On dirait que vous parlez à un public davantage « adulte ». Est-ce parce que vos fans eux-mêmes grandissent avec le groupe ou est-ce aussi parce que vous pensez faire une forme de musique plus « adulte », si tant est que ça veuille dire quelque chose ?
Pour celui-ci, je ressens un peu l’inverse. Tu as absolument raison, nos fans grandissent avec nous et notre musique devient clairement plus sophistiquée, parce que nous savons comment exécuter les choses de façon plus professionnelle, ce qui en soi mène à d’autres problèmes inhérents. On n’a pas envie d’un album qui sonne parfait ou dans lequel tout est parfaitement poli. On veut que ce soit brut et plein d’émotion. Quand on a fait quelque chose de frais et d’unique, et qu’on a créé de nouveaux sons, de nouvelles textures, etc., ça va forcément parler à un public plus jeune. Nous découvrons donc que plein de gosses et de jeunes fans rejoignent le culte [petits rires] à mesure que nous sortons certains de ces morceaux, car ils ont entendu AC/DC, ils ont entendu des groupes sonner comme AC/DC, ils ont entendu Metallica, ils ont entendu des groupes sonner comme Metallica, ils nous ont entendus sonner comme Metallica et AC/DC, ils ont entendu tout ça, mais ils n’ont rien entendu qui sonne comme ce nouvel album, ça n’existe tout simplement pas. Je crois que quand on apporte quelque chose de neuf, ça a plus tendance à éloigner les plus vieux fans et à attirer de plus jeunes fans. Nous nous retrouvons donc avec pas mal des deux. Nous avons plein de fans qui savent que nous allons évoluer, et donc nos plus vieux fans sont plus ouverts d’esprit que la plupart des vieux fans d’autres groupes, mais à la fois, un morceau comme « Nobody » attire les gosses. Ils entendent du hip-hop, 100 Gecs, tous ces nouveaux groupes, et je pense que c’est plus excitant pour eux.
« Je n’ai pas souvent l’impression d’être quelqu’un de très brillant, je ne retiens pas bien l’information, je ne suis pas un mordu d’histoire, et tout ce que j’aime ou que je lis, ça rentre par une oreille et ça ressort par l’autre, mais ce qui me démarque parmi les guitaristes ou mes contemporains, c’est ma capacité de comprendre les choses. J’ai découvert qu’on appelait ça l’intelligence fluide. »
De nombreux groupes de metal ont connu un retour de bâton après avoir expérimenté avec de nouvelles directions. Comment réagissais-tu, personnellement, en tant que fan, quand l’un de tes groupes préférés partait dans une direction à laquelle tu ne t’attendais pas, un peu comme vous le faites avec cet album ? Faisais-tu partie de la meute des râleurs ou bien de ceux qui y adhéraient ?
Il est clair que j’ai fait partie des deux. Je crois que quand j’étais gamin, j’étais un râleur, mais j’ai appris une leçon inestimable quand j’ai attendu des années que sorte le second album de Mr. Bungle, Disco Volante. C’était mon groupe préféré. J’étais en deuxième année de lycée. Ça faisait deux ans que j’étais un énorme fan du groupe. Cet album est sorti et mon chanteur préféré ne sonnait plus comme mon chanteur préféré, et c’était pratiquement un long morceau orchestral avec des éléments EDM intégrés. J’étais dévasté. Puis, en deux semaines, c’est devenu mon album préféré de tous les temps. J’étais déjà épaté qu’un groupe puisse dès le départ sonner aussi différent. Le premier album avait tellement de maturité, une identité tellement à part et une exécution tellement parfaite, et les voir faire ça une seconde fois en n’étant qu’un vague semblant du groupe qu’ils étaient, ça a fait qu’ensuite, je ne me suis plus jamais plaint de l’évolution d’un groupe.
Il y a un effort concerté de notre part, en tant que groupe et individus, de marcher sur leurs traces et de faire tomber les barrières. D’abord, nous ne pouvons pas nous contenter d’écrire le même album. Nous avons tellement d’influences différentes que ce serait impossible pour nous. Je pourrais écrire un meilleur City Of Evil si j’étais inspiré et ouvert à le faire, mais une fois que City Of Evil est sorti, je n’ai plus jamais eu envie de me lancer dans ce voyage sonore. Pareil pour le reste de nos albums. Tu as toujours envie de faire des choses différentes. Dans le cas contraire, la conséquence est que généralement, le groupe perd de sa saveur, et s’il se force, il se met à écrire des albums merdiques qui ne sonnent pas comme lui. Nous sommes donc sur la corde raide, mais nous essayons de la parcourir le plus naturellement possible. Pour nous, un album comme celui-ci implique de prendre du temps, et heureusement, nous avions le temps et nous avons pris le temps d’explorer un tas de choses jusqu’à ce que les influences, la composition et les enregistrements nous paraissent naturels, plutôt que comme un groupe de quarantenaires qui font mumuse avec des jouets vieux de vingt ans [rires]. Nous voulions vraiment ressentir que nos influences s’imposaient d’elles-mêmes. C’est à ça que nous sommes arrivés, et nous avons la chance d’y être arrivés rapidement, et ensuite, nous avions tout le temps du monde pour retravailler les choses, les arranger, les produire et parfaire tout l’album.
Autant l’album est très varié et part vraiment dans tous les sens, autant il sonne cohérent, d’une certaine façon : comment êtes-vous parvenus à ça ? Est-ce seulement une question d’avoir pris le temps ?
Oui, pour cet album, je pense que nous avions un chemin clair et précis une fois que nous avons su ce que nous voulions faire, d’où nos influences venaient, mais le fait que nous ayons passé autant de temps durant le processus d’écriture, de maquettage et d’enregistrement de l’album, ça nous a permis d’éliminer tous les défauts que nous voyions et de vraiment retirer tout le gras. C’est rare que nous nous posions pour écouter un album vieux de cinq ans, ou trois ans si on compte à partir de la fin de l’écriture, et que nous disions : « C’est un album parfait. » Je ne m’attends pas à ce que quelqu’un d’autre trouve que c’est un album parfait, tout ce que nous pouvons faire, c’est écrire l’album parfait pour nous et avec un peu de chance d’autres gens [nous donneront raison], et c’est ce qui arrive à chaque fois. C’est un sacré exploit. Mais comme nous avions le temps et le recul, et la capacité de changer des chansons, ou de les réécrire, ou de les réenregistrer, ou de rajouter de la batterie sur un pont où initialement nous ne pensions pas qu’il y en avait besoin, et puis tout d’un coup, nous nous disons « oh, il faut de la batterie, pourquoi n’en a-t-on pas mis sur ce passage ? Eh bien, on a le temps de le faire, alors faisons le »… Je déteste dévoiler la petite phrase que j’avais en tête, mais « chaque minute compte » est ce que je me surprends à dire, mais pas dans le sens originel de l’adage qui est qu’on doit faire les choses vite. Le temps était essentiel, car je ne pense pas que nous aurions pu faire un tel album en un an ou même en trois ans.
Les quatre derniers morceaux sont quatre mouvements qui en forment un plus grand. Matt nous en a un petit peu parlé, mais comment vous êtes-vous retrouvés à connecter ces quatre morceaux plus courts et très différents les uns des autres ?
Ils sont tous très différents dans leur philosophie et ont été faits à différents moments. Mon passage préféré dans cette trilogie ou quadrilogie, c’est quand ça transitionne de « O » à « D », et c’était un accident. Dans la session démo de Pro-Tools, j’ai littéralement mis « D » après « O ». La fin de « O » fait [chante la montée en intensité sonore qui termine le morceau] puis ça part tout doucement dans cette ambiance de nuage céleste. Ça m’a filé la chair de poule. J’en ai eu le souffle coupé. J’étais tellement ému par ce passage, alors que je ne l’avais pas entendu dans ma tête. Matt non plus. Zack non plus. Personne ne l’avait imaginé. Il y a divers degrés de magie quand on compose et quand on est en studio. Parfois, ce qu’on entend dans sa tête est parfaitement exécuté et on se dit : « Bon sang, je le savais ! C’est génial. Je suis tellement content que ça ait marché. » Et parfois, on l’entend dans sa tête et ça ne fonctionne pas, on est très déçu, c’est un jour triste. Et certains jours, on ne pense à rien du tout et la magie te frappe en plein visage. On se sent chanceux et on est énormément reconnaissant. Quand cette transition est arrivée, j’étais subjugué, j’étais épaté, j’étais tellement content qu’un si heureux accident se soit retrouvé sur cet album.
« Je ne dors pas bien. Je suis super tourmenté émotionnellement quand je suis en train de composer un album. C’est probablement la raison pour laquelle je ne fais pas tout le temps de l’art. Quand j’en fais, c’est important pour moi de faire la meilleure œuvre possible et je vais tout sacrifier pour ne pas avoir à entendre une version merdique de quelque chose que j’ai créé. »
Tu as mentionné Mr. Bungle tout à l’heure, et nous avons parlé avec Matt du fait que cet album faisait très Mr. Bungle justement, mais niveau guitares, on pourrait aussi clairement mentionner Frank Zappa et Steve Vai, surtout sur le morceau « G ». Quel impact ces guitaristes ont-ils eu sur toi ?
Mon père a joué avec Frank Zappa quand il avait dix-sept ans. Frank Zappa est un incontournable à la maison depuis que je suis tout petit. Donc, cette influence est clairement là. On ne pouvait pas faire plus brillant que lui. Steve Vai est un de mes guitaristes préférés. J’ai toujours adoré son utilisation des harmonizer Eventide et ce genre de chose. Mon harmonizer, c’est le Fractal, je fais plein de choses avec l’Axe-Fx. Et ça peut devenir une influence en soi : je tombe sur un paramétrage et j’essaye de reproduire l’effet avec des pédales analogiques, de vrais amplis, etc. Puis, pour le live, c’est super d’avoir ça comme outil pour cloner des effets et des sons que j’avais en studio. Ça sert très bien en tant qu’outil de studio, mais aussi pour le live. Nous utilisons une tonne de pédales différentes et j’ai un contrôleur MIDI en concert, donc tous ces sons sont clonés. C’est assez dingue. J’expérimente avec un tas de trucs différents, donc je ne veux pas utiliser les réverbs comme les gens les utilisent habituellement. Je veux accentuer certaines parties, tous les palm mutes, etc. Par exemple, dans le refrain de « We Love You », c’est accentué par un tremolo intermittent pour obtenir un style peut-être façon hip-hop – j’essaye différentes choses comme un producteur de hip-hop. Qu’est-ce qu’un producteur de hip-hop ferait pour écrire un riff de metal ? Là où il collerait probablement un synthé qui sonne comme une guitare, moi j’utilise une guitare et un trémolo en l’appliquant de façon à ce que ça fasse un effet super saccadé. Le fait d’expérimenter sous le prisme d’un autre genre musical a vraiment servi cet album de manière unique.
Tu as écrit le morceau de piano final, la piste éponyme de l’album, pour le fils de Matt il y a dix ans quand il est né. Quelle est l’histoire derrière ça ?
C’était le premier enfant dans notre cercle familial proche. Certains de nos amis proches avaient déjà un enfant, comme les frères Berry (Matt et Jason, des roadies, ndlr) qui travaillent avec nous depuis vingt ans, donc c’est aussi la famille, mais là, il y avait cette proximité d’être comme un véritable oncle. Je suis le parrain de cet enfant. Je le vois presque tous les jours quand je suis à la maison. C’est presque comme avoir un enfant soi-même, c’est incroyable, et j’étais inspiré pour lui écrire quelque chose. J’étais en train d’expérimenter avec différents trucs orchestraux et des bibliothèques de samples, et je voulais travailler sur des films et ce genre de choses. J’ai donc investi dans une bibliothèque de samples assez fournie. J’ai eu envie de faire un morceau de piano ayant une essence onirique et qui était très fluide. Il m’a fallu un an pour le composer, le construire et le programmer dans Pro Tool. C’était un honneur quand Matt l’a redécouvert et a voulu qu’il soit sur l’album, c’était entièrement son idée. Je déteste les instrumentaux sur les albums, car je n’en ai jamais entendu un qui m’ait fait dire qu’il rendait l’album meilleur. J’ai donc dit : « Putain, non ! [Rires] On a un très bon album, pourquoi on mettrait un morceau de piano à la fin ? Ça va tout gâcher. » Il était là : « Ça ne va rien gâcher, mec. » Et le reste du groupe était là : « Ça ne va rien gâcher, mec. C’est l’une des façons les plus uniques et belles qui soient de clore un album. » Ils étaient unanimes.
Tout le groupe et notre producteur Joe [Barresi] étaient là : « Non seulement on va mettre ça à la fin de l’album, mais tu vas apprendre à le jouer. On ne va pas mixer cet album avant encore un an ou deux, donc va apprendre à jouer ce putain de morceau ! Et si tu ne le fais pas, on mettra simplement la version programmée, pas de problème, ou on embauchera quelqu’un. » J’étais là : « D’accord, je ne vais jamais réussir à apprendre ce morceau… » C’est extrêmement difficile. C’est très facile de faire des choses difficiles dans Pro Tools, tu peux facilement balancer les notes en MIDI et les faire aller aussi vite que tu veux. Donc, je m’y suis mis, et environ un an et demi plus tard, j’étais prêt à enregistrer et je jouais à un niveau assez élevé – ou, en tout cas, je le pensais [petits rires]. Puis, bien sûr, lorsque je suis passé sur le billard en studio, proverbialement parlant, il m’a fallu quatre jours à la maison. J’ai aménagé mon salon, j’ai un très beau piano quart de queue Steinway. Il est un petit peu plus doux, plus dans le style d’un Bösendorfer Chopin qu’un grand Steinway A ou B. C’est un piano qui sonne vraiment magnifiquement et j’ai des plafonds voûtés et tout, donc l’acoustique de la pièce était extraordinaire. Nous avons placé les micros et ma famille est partie dans l’Oregon pendant quatre ou cinq jours. Je buvais du café toute la journée en bûchant sur le morceau. J’ai vraiment mis l’accent sur le feeling et la fluidité du morceau. Et j’ai réussi ! J’en suis super fier. Je ne sais pas s’il rend l’album meilleur, je manque d’objectivité, mais le groupe voulait que cette œuvre d’art que j’ai créé fasse partie d’un album d’Avenged Sevenfold, et nous y voilà.
« Je me souviens avoir toujours voulu être capable d’obtenir un éventail de productions, de sons et d’arrangements aussi vaste que le premier album de Mr. Bungle. »
Ça paraît très influencé par le classique : quel rôle la musique classique a-t-elle joué dans ton éducation musicale ?
Je n’ai pas vraiment d’éducation classique, mais je suis tombé sur un terme… Je n’ai pas souvent l’impression d’être quelqu’un de très brillant, je ne retiens pas bien l’information, je ne suis pas un mordu d’histoire, et tout ce que j’aime ou que je lis, ça rentre par une oreille et ça ressort par l’autre, donc je ne sais pas quel est le niveau de mon QI, mais j’ai récemment découvert quelque chose qu’on appelle l’intelligence fluide. C’est la capacité de comprendre les choses et ça m’a vraiment parlé. La chose en particulier pour laquelle j’ai l’impression d’être doué, et qui me démarque parmi les guitaristes ou mes contemporains, c’est ma capacité de comprendre les choses. J’arrive à comprendre comment composer une chanson, comment créer une mélodie qui me donne de la chair de poule par-dessus une harmonie qui elle-même me donne la chair de poule, comment arranger un orchestre classique de soixante-douze musiciens, comment écrire une pièce classique au piano, comment jouer la satanée pièce classique au piano sans qu’on m’ait donné la moindre instruction, formation ou éducation – je n’ai pris aucun cours, je n’ai appris aucune technique, je ne sais pas jouer techniquement du piano. Il n’y a qu’une chanson que je suis capable de jouer à ce niveau et c’est celle-ci, et il m’a fallu un an et demi pour y arriver [rires]. Dans ce groupe, comme j’ai le temps… Genre, je n’improvise pas aussi bien que des gens comme Guthrie Govan, je n’ai pas ce type de cerveau qui permet au corps de réagir vite, je suis très lent, mais si j’ai le temps, j’arrive toujours à comprendre comment faire quelque chose musicalement parlant qui me touche et qui, parfois, touche mon groupe. Je trouve que j’ai beaucoup de chance d’avoir cette capacité.
L’album est inspiré des écrits et de la philosophie d’Albert Camus. Nous en avons parlé avec Matt, mais t’es-tu également intéressé à son œuvre et à la philosophie de l’existentialisme et de l’absurde ?
Pas autant que Matt. Pour lui, les quelques dernières années de sa vie ont été marquées par un certain effort, une épreuve, une quête pour détruire l’égo. La mentalité et l’égo de type male alpha d’un gars comme Matt sont très différents chez moi. Personnellement, j’ai juste cherché à être mieux dans ma peau. Je veux être plus à l’aise avec l’époque actuelle. Je veux être plus à l’aise avec mes relations, en travaillant sur celles-ci et sur la communication. Donc toutes les expériences que j’ai pu faire avec la méditation hallucinogène et autre ont seulement été des tremplins, alors que Matt a été énormément marqué par certaines de ses lectures dans la littérature absurdiste et ses expériences avec la DMT, et ça a engendré de profonds changements chez lui. Ce sont donc des œuvres brillantes, mais je ne me pose pas vraiment la question si je vais prendre une tasse de café ou me suicider, je vais très probablement prendre une tasse de café [rires]. Pour moi, tout ne se résume pas au suicide. Ce point de vue absurde me parle, mais il est clair qu’il parle un peu plus à Matt.
Une question que j’ai posée à Matt : est-ce que faire de l’art rend ta vie moins absurde et lui donne un peu plus de sens pour toi ?
Oui, à cent pour cent. Enfin, s’il y a bien quelque chose d’absurde, c’est le fait d’en venir presque à se tuer pour créer de l’art, afin de vivre une vie confortable et agréable, que ce soit juste en admirant son œuvre ou par le succès qui en découle. L’obtention d’argent et d’un mode de vie confortable commence généralement par le fait d’aimer son art, mais en ayant pour objectif final d’être satisfait des deux côtés. L’ironie est qu’on se tue quasiment et on lutte pour faire cet art, donc ça nuit à sa qualité de vie et ça l’amoindrit. Je ne dors pas bien. Je suis super tourmenté émotionnellement quand je suis en train de composer un album. Je ne suis pas le meilleur des pères ou des maris [petits rires]. C’est probablement la raison pour laquelle je ne fais pas tout le temps de l’art. Quand j’en fais, c’est important pour moi de faire la meilleure œuvre possible et je vais tout sacrifier pour ne pas avoir à entendre une version merdique de quelque chose que j’ai créé. Je ne serai jamais embarrassé par quelque chose que j’ai créé. Ce sera toujours ce que j’étais capable de faire de mieux à ce moment-là, mais il est clair que ce n’est pas sans conséquences.
C’est la première fois qu’on retrouve un tel éventail stylistique dans un album d’Avenged Sevenfold : penses-tu que Life Is But A Dream soit un meilleur reflet de qui vous êtes, collectivement comme individuellement ?
Oui, je le crois, c’est certain. Je ne pense pas que ça sonne comme un album que Mr. Bungle aurait écrit, mais je me souviens avoir toujours voulu être capable d’obtenir un éventail de productions, de sons et d’arrangements aussi vaste que le premier album de Mr. Bungle. J’écoutais tous les sons qu’il y avait là-dessus, tous les instruments différents, c’était juste magique pour moi – c’était un « magical mystery tour », si tu veux. J’ai l’impression que nous sommes parvenus à accomplir ça avec cet album. Je ne pense pas que ça sonne comme cet album de Mr. Bungle, mais je comprends pourquoi les gens disent que ça rappelle ce groupe – c’est l’un de mes préférés et ça influence forcément. Mais ce ne sont pas des chansons abstraites pour être abstraites. C’est un album qui sonne très assimilable selon moi, en tout cas mélodiquement. Nous n’avons pas essayé d’écrire plein de mélodies délirantes et bizarres sur les parties. Il peut nous arriver d’être un peu fous avec les harmonies, les changements d’accords, etc., mais nous voulions toujours garder une simplicité de berceuse dans nos mélodies pour que ce soit accessible. Mais du point de vue de l’harmonie, de la production et des orchestrations, c’est complètement cinglé, comme l’étaient Sgt. Pepper et le premier album de Mr. Bungle au moment de leur sortie. Frank Zappa est un très bon exemple, car il avait des paroles et des mélodies, sur lesquelles il fredonnait, parlait ou narrait, qui avaient un côté comique et qui étaient très simples, mais les musiciens bossaient très dur pour exécuter la musique. Je pense que c’est l’une des choses dont je suis le plus fier, le fait que l’écriture soit très accessible. Toutes ces chansons sont très faciles à écouter et font partie des plus accrocheuses que j’ai jamais écrites. Je suis très fier de la composition des morceaux. Mais le son de l’album, en soi, ne ressemble à rien que j’ai entendu.
« Je suis obligé de réaliser des œuvres ambitieuses et peu importe la casquette que je dois porter, que ce soit celle d’un orchestrateur, d’un producteur, d’un musicien, d’un chanteur, d’un compositeur, je ferai tout ce qu’il faut pour faciliter ça et le mener à bien. »
Tu mentionnes les Beatles, as-tu l’impression qu’on a parfois perdu l’audace qu’avait ce genre de groupe ?
Je pense que, certainement, le rock l’a perdu, ainsi que plein d’autres musiques. Je ne sais pas si tu as écouté 100 Gecs. J’en avais tellement marre d’être en studio, mais quand j’ai entendu 100 Gecs il y a quelques mois, j’étais là : « Je suis prêt à écrire un nouvel album ! Il faut que je surpasse ces gosses. Il faut que je renfile la casquette de producteur pour faire des sons de dingue et que j’écrive de la nouvelle musique. » C’était tellement inspirant. Toute la suite d’albums SZNZ que Weezer a sortie l’an dernier était très inspirante, du morceau intégrant du Vivaldi à « Run, Raven, Run », et toutes sortes de trucs. Donc je trouve qu’il y a plein de musiques aujourd’hui qui repoussent les limites et vont plus loin.
Vous en êtes à un point de votre carrière où, généralement, les groupes commencent à être plus « paresseux » et, à moins qu’il y ait une crise artistique comme c’était le cas dans les années 90 pour les groupes des années 80, ils ont tendance à se reposer sur leurs lauriers et à offrir aux fans ce qu’ils attendent. Comment expliquer que vous n’entriez pas dans cette routine et continuiez toujours à prendre des risques avec la musique ?
Les gens se mettent à faire de l’art pour plein de raisons différentes. Certains veulent juste être célèbres. Certains veulent créer en quantité. Puis il y a des artistes qui font ça simplement comme un job. Je ne suis pas en train de critiquer, peut-être qu’ils sont juste tombés là-dedans. J’étais moi-même pas loin de devenir un musicien de studio. J’aurais fait de l’art pour d’autres gens. J’aurais joué de la guitare sur les albums et l’expression artistique d’autres gens. J’aurais juste été un outil pour eux. Et c’est ce que j’ai voulu faire toute ma vie. Il n’y a rien de mal à ça. J’aurais adoré faire des sessions d’enregistrement pour Frank Zappa ou pour du hip-hop actuel, comme 100 Gecs ou quelque chose comme ça, ç’aurait été super cool. Mais ayant la possibilité, la chance et l’extraordinaire opportunité – pour laquelle j’ai une infinie reconnaissance – d’être dans un groupe avec mes meilleurs amis, tous étant en phase pour faire des œuvres audacieuses qui nous plaisent… ça m’obsède ! Encore une fois, je ne travaille pas vite. Je ne dors pas bien quand je le fais, mais avec l’aide de mes amis, à ce stade de ma vie, je peux créer de la musique que j’aime de tout mon cœur et qui se démarque de tout ce que j’ai entendu dans ma vie. Jamais je ne sacrifierais ça. Je ne saurais pas pourquoi ni même comment. Mes jambes ne me porteraient plus si je savais que j’entrais dans une pièce avec rien d’autre qu’un ampli et une guitare. Je ne pourrais plus jamais faire ça. Je suis obligé de faire de l’art audacieux. Je suis obligé de faire de la qualité. Je ne suis pas obligé de faire de la quantité. Je ne suis pas obligé de faire des concerts. Je ne suis pas obligé d’être un musicien de studio. Je ne suis pas obligé d’être un producteur. Je suis obligé de réaliser des œuvres ambitieuses et peu importe la casquette que je dois porter, que ce soit celle d’un orchestrateur, d’un producteur, d’un musicien, d’un chanteur, d’un compositeur, je ferai tout ce qu’il faut pour faciliter ça et le mener à bien.
J’ai mentionné le fait que les fans ont été déconcertés par le second single « We Love You ». Le fait est que Life Is But A Dream est vraiment un album fait pour être écouté comme un tout, les chansons se valorisent les unes les autres et se donnent un sens les unes aux autres, ce n’est pas un album à singles. Du coup, ça paraît bien difficile d’en extraire un ou deux morceaux…
Oui, c’est un problème. Nous ressentons la même chose. Nous ne voulions pas sortir de singles, mais nous ne voulions pas non plus refaire le coup de la sortie surprise. Nous étions là : « Bordel, qu’est-ce qu’on va faire ? » Il faut aussi prendre des décisions commerciales. Une fois que l’œuvre sort, tu veux élargir le public et, à la fois, tu ne veux pas sacrifier l’art, mais tant que l’album est intact, ce n’est pas la fin du monde de sortir un ou deux singles. Mais oui, j’étais assurément très réticent pour le second single. Ça ne me dérange pas de sortir un premier single, et je trouvais que « Nobody » était une représentation parfaite de l’album du simple fait que c’est l’une des chansons les plus différentes que nous ayons jamais faites, et qu’elle ne représente pas le reste de l’album [petits rires]. Peut-être qu’elle le représente philosophiquement parlant, mais aucune autre chanson dans l’album sonne comme « Nobody ». Rien ne sonne comme « We Love You » et, comme tu as entendu tout l’album, je suis sûr que tu sais qu’aucune chanson ne sonne comme une autre. Mais le fait de dévoiler « We Love You », c’est assez spécial. Ce n’est pas un single fait pour passer à la radio, mais juste pour faire monter la sauce et créer de l’excitation à l’approche de la sortie de l’album. Nous ne sommes pas le genre de groupe à sortir cinq singles. Plein de gens font ça maintenant, et alors toute l’expérience est gâchée. Mais nous savons que les chansons sont très différentes les unes des autres, donc ce n’est pas comme si nous dévoilions tout l’album. Tu entends « Nobody » et tu te dis : « Oh, l’album va sonner comme ça. » Puis tu entends « We Love You » : « La vache, ça n’a rien à voir ! » A ce stade, avec un peu de chance, nos fans sont tellement déboussolés qu’ils n’ont aucune idée de à quoi s’attendre. J’espère que ça a généré un peu d’excitation à l’idée de plonger plus en profondeur dans les myriades de strates que contient le reste de l’album.
J’imagine que le problème vaut aussi pour les concerts, quand vous aurez à constituer une setlist et à choisir les chansons de l’album à jouer. Car je suppose que vous ne le jouerez pas en entier…
J’adorerais le jouer en entier, peut-être à la fin du cycle dans une super salle, peut-être plus petite, pas pour des dizaines de milliers de personnes, mais juste quelques milliers, où la scène aurait suffisamment d’espace pour accueillir un grand orchestre et où nous pourrions jouer tout l’album en finissant sur le morceau au piano. Ce serait extraordinaire. Mais oui, encore une fois, c’est une décision commerciale. Je suis loin de prendre autant de plaisir à jouer les anciennes chansons que j’en prends à jouer les nouvelles. Les sons sur ce nouvel album sont tellement amusants à jouer. Mais nous aimons nos fans, or eux veulent entendre les anciens morceaux, et la plupart d’entre eux veulent bien plus entendre les vieux morceaux que les nouveaux. Donc nous n’allons pas entuber les fans et ne jouer que ce que nous voulons jouer live. Mais oui, j’adorerais jouer tout le nouvel album, et seulement ça. Ce serait génial.
« Tu entends ‘Nobody’ et tu te dis : ‘Oh, l’album va sonner comme ça.’ Puis tu entends ‘We Love You’ : ‘La vache, ça n’a rien à voir !’ A ce stade, avec un peu de chance, nos fans sont tellement déboussolés qu’ils n’ont aucune idée de à quoi s’attendre. J’espère que ça a généré un peu d’excitation à l’idée de plonger plus en profondeur dans les myriades de strates que contient le reste de l’album. »
Ce ne sera pas compliqué de transcrire ces morceaux en live étant donné la diversité des sons ?
C’est bien mieux que par le passé [rires]. Ça se transcrit bien mieux, parce que, même s’il s’y passe plus de choses, nous avons la technologie aujourd’hui qui permet d’automatiser et de cloner chaque son de l’album avec des contrôleurs MIDI, avec l’Axe-Fx, etc. Du coup, mon matos est gigantesque, mais tout le côté panoramique, par exemple, est automatisé. Quand je fais un solo, ça peut être un solo en stéréo, sur deux amplis différents, un de chaque côté… Par exemple, pour « We Love You », c’est un solo stéréo, c’est très large, ce sont deux amplis qui diffusent deux choses différentes, avec une seule guitare qui joue le solo. Puis Zack amène une seconde guitare jouée via un effet typé chorus – ce n’en est pas un, mais c’est dans ce style d’effet. Ça fait donc traîner ce qu’il joue et ça change légèrement l’égalisation. Ça fait que quand tu le mets au milieu, au lieu de l’entendre au milieu, ça le répartit de façon panoramique et ça envoie une image en miroir légèrement différente de son jeu. Donc comme nous avons de plus gros sons sur cet album et qu’il s’y passe plus de choses, et que nous avons la capacité technologique de cloner tout ça, d’émuler tout l’album, ça sonne vraiment incroyable. C’est donc un album qui se transcrit mieux en live. C’est un album qu’il aurait été impossible de transcrire il y a dix ans, mais étant là où nous en sommes aujourd’hui, du point de vue technologique, on peut pratiquement tout faire. C’est ce que j’ai fait ces derniers mois, j’ai programmé le show sur le plan sonore. Quand je croyais que j’en avais terminé avec l’album, il a fallu que je me remettre dessus, que je clone, que j’automatise, etc. mais la technologie est disponible, c’est juste que personne n’a jamais fait ça, donc on ne peut pas faire de recherche sur Google pour nous aider avec l’automatisation. T’es obligé de souffrir pour y arriver, mais nous avons réussi. J’en suis très fier.
Le monde post-pandémie, avec l’inflation et tout, est vraiment difficile pour l’industrie du divertissement. Comment gérez-vous le contexte et ses perspectives inquiétantes ? Ou alors as-tu toujours de l’espoir ?
J’ai un peu d’espoir. Je ne vais pas dévier ou je ne veux pas déformer le message en partant dans des digressions sur des théories du complot, mais je m’inquiète vraiment de la sécurité du monde entier. J’ai peur de tout mon cœur d’un ordre mondial unique, or c’est ce qui semble se dérouler actuellement. On voit une poignée de leaders mondialistes cherchant à diriger un nouvel ordre mondial, et ça me fout la trouille. Je m’inquiète que tout soit en train d’être détruit et aggravé pour qu’on touche le fond, et qu’on se retrouve tous sur un unique système de crédit social mondial, et ça me fait vraiment peur. Je sais que beaucoup de ceux qui sont au pouvoir veulent que ça arrive. Si ça continue dans cette voie, alors oui, ça ne s’améliorera pas, ça empirera. Donc, je ne sais pas trop. Tout est vraiment super cher, les gens se battent les uns contre les autres, etc. C’est une façon de mettre en place un nouvel ordre mondial une fois qu’on aura touché le fond. Si cette théorie du complot est vraie, alors les enfants, accrochez vos ceintures, parce que ça va secouer ! Mais avec un peu de chance, ce n’est pas ce qui arrivera.
Ceci est votre premier album depuis Hail To The King à sortir chez Warner Music avec qui vous avez été en conflit juridique. Qu’est-ce qui vous a convaincus que, malgré tout, revenir chez Warner était la meilleure solution pour Avenged Sevenfold ? N’êtes-vous pas rancuniers envers cette maison de disques et vice versa ?
Non, même pas un tout petit peu. Je ne suis même pas rancunier envers la direction avec laquelle nous étions en conflit. Mais il est clair qu’aujourd’hui, c’est une direction complètement différente, avec de nouvelles personnes. Ils connaissaient tous nos noms. Quelqu’un de l’ancienne direction était venu à une listening party en studio quand nous sortions Hail To The King, et il était incapable de reconnaître ne serait-ce que l’un d’entre nous. Je ne nommerai personne, mais il y avait beaucoup de confusion. Et c’était la seconde direction dans notre expérience avec Warner Bros. La première était sous la houlette de Tom Whalley, avec d’autres personnes, et c’était absolument incroyable. Puis tout le monde a été viré parce que le streaming était en train de décoller, et juste avant ça, il y avait le téléchargement illégal, nous bataillions contre le piratage, donc c’était le chaos total. Nous n’avions aucun soutien. Mais nous nous sentons très soutenus par les gens qui travaillent désormais sur notre album chez Warner Bros. Je suis trop vieux pour être rancunier. Je n’ai aucune rancune et ce serait encore plus stupide d’être rancunier envers Warner Bros. quand ce n’est même plus les personnes contre lesquelles nous nous battions légalement [rires]. C’est donc une équipe et une entreprise totalement différentes.
Interview réalisée par téléphone le 16 mai 2023 par Nicolas Gricourt.
Retranscription & traduction : Nicolas Gricourt.
Site officiel d’Avenged Sevenfold : www.avengedsevenfold.com
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Je ne connaissais pas ce groupe, donc aucun à priori pour moi,cet album est excellent, une fois que vous avez les chansons en tête difficile d’y résister, je vous conseille l’album six d’extrême excellentes chansons dans différents styles, faut pas trop se poser de question