Après avoir eu le plaisir de s’entretenir avec Joe Satriani et Michael Anthony, en écoutant Sammy Hagar parler il devient évident pourquoi ces musiciens ont cherché à monter un groupe ensemble. Ils ont le même enthousiasme, le même côté bon enfant sans prise de tête et la même intention de réaliser de bonnes chansons, sans toutefois occulter le plaisir et le fun car, autrement, tout du moins pour eux, ça n’a pas de sens : « On peut s’amuser plus parce qu’on n’a pas besoin de faire semblant d’être d’excellents musiciens » résume Sammy Hagar qui avoue se marrer en regardant Satriani jouer parce qu’il « est tellement bon que ça en devient drôle ». On peut dire que ces mecs se sont bien trouvés !
Parler avec le Red Rocker a permis d’approfondir quelques thématiques liés à Chickenfoot déjà abordés avec ses collègues mais aussi d’autres sujets. L’un de ceux-ci est clairement politique et a finalement été assez peu abordé par les autres médias. Sur les titres « Three And A Half Letters » et « No Change », Hagar évoque en effet, au moyen de paroles poignantes, le thème de la crise et de sa déception des gouvernements. C’était donc une bonne occasion de lui proposer de développer sa vision du contexte sociopolitique actuel.
En revanche, il est assurément impossible de passer outre le sujet Van Halen. L’ex-chanteur du groupe n’a jamais eu sa langue dans sa poche lorsqu’il s’agissait d’évoquer l’inactivité de son ancienne bande, alors à la veille de la sortie de leur nouvel album, dont le single Tattoo a déjà été dévoilé, il fallait bien recueillir son sentiment. Et, encore une fois, il ne mâche pas ses mots ! « Si tu n’a rien de bon à dire sur quelqu’un, autant ne rien dire » affirme Sammy en réponse à l’une de nos premières questions. Force est de constater que ce précepte ne s’applique pas encore au sujet Van Halen. Mais qui peut lui en vouloir de nous répondre, avec sincérité qui plus est ? Pas nous, bien évidement…
On vous laisse découvrir tout ceci dans l’entretien qui suit…
Sammy Hagar (chant) : Salut Philippe!
Radio Metal : Salut, comment ça va ?
Ça va bien, je viens de faire une margarita…
Parce que tu as besoin d’inspiration pour répondre aux questions de cette interview ?
Je viens de faire un très joli cocktail pour quelqu’un au Hard Rock (NDLR : interview réalisée par téléphone alors que Sammy Hagar se trouvait au Hard Rock Café de Paris), donc…
D’accord, et il y a quoi dedans ?
Il y a de la tequila Cabo Wabo (NDLR : la marque de Sammy Hagar), du cointreau, une rondelle de citron vert, du curaçao bleu et du sel. C’est une margarita, mais c’est ma spécialité, ça s’appelle une Waborita ! [rires]
Je dois avouer que je suis moins Rock’n’Roll que toi, je suis juste en train de boire un café…
[Rires] J’ai eu mon café il y a des heures ! Tu es à Lyon pas vrai ? C’est là qu’il y a des restaurants bien sympa en France, on mange bien à Lyon, non ?
Ouais !
Moi, je suis à Paris, il y a de la bonne nourriture mais je sais qu’à Lyon elle est vraiment excellente.
D’accord, peut-être qu’on va commencer la vraie interview maintenant ! Vous avez fait quelques concerts depuis la sortie de l’album, les nouvelles chansons rendent-elles bien dans le contexte du live ?
Oh, fantastique, c’est une très bonne question ! Elles rendent vraiment bien, c’est sympa. On mélange les deux albums et les nouvelles chansons n’ont pas à pâlir face aux anciennes. Je pense qu’en ayant plus de morceaux à ajouter à notre répertoire, le set devient beaucoup plus intéressant que lors de la première tournée. Parce que, pendant la première tournée, il fallait vraiment qu’on tire sur les chansons. Maintenant on a assez de morceaux pour jouer pendant deux heures et faire une super soirée de musique. Je suis vraiment fier qu’on puisse sortir jouer les morceaux de deux albums et donner deux heures de Rock’n’Roll ! C’est vraiment super d’avoir ces nouvelles chansons.
Une des caractéristiques de Chickenfoot est que le groupe ne se prend pas trop au sérieux – je veux dire, le groupe s’appelle Chickenfoot et la vidéo pour « Big Foot » est vraiment stupide et marrante – penses-tu que c’est une des clés pour faire de la bonne musique ?
A vrai dire, on prend la musique vraiment au sérieux. Le fait qu’on s’appelle Chickenfoot, c’est juste venu d’une situation bizarre, je ne pourrais même pas t’expliquer comment c’est arrivé [rires]. On se prend très au sérieux, mais on ne veut pas être trop sérieux à propos de notre musique parce que, au final, la musique, c’est censé être fun. Et si tu ne t’amuses pas…. Je ne sais pas, mais c’est pas cool. On voulait donc simplement laisser la partie amusante de tout ça s’exprimer ; et tout le monde sait qu’on est des musiciens accomplis, donc je pense qu’on peut faire preuve d’auto-dérision parce que tout le monde sait que la musique est bonne. Voilà mon opinion: on peut s’amuser plus parce qu’on n’a pas besoin de faire semblant d’être d’excellents musiciens. Nous sommes d’excellents musiciens, donc on peut juste s’amuser avec ça.
Penses-tu que de nos jours les groupes ont tendance à oublier ça et qu’ils prennent le Rock’n’Roll trop au sérieux ?
Parfois, pas tout le temps. Je pense que certains groupes n’ont pas assez de crédibilité. Je ne dirais pas qui, mais il y a certains groupes à mes yeux qui ne sont pas accomplis et se comportent comme des blagues. Ce n’est pas vraiment une blague, mais quand tu peux jouer comme Joe Satriani, je peux me tenir à côté de lui avec la banane, en train de me marrer en me disant : « Putain c’est drôle ! » Il est tellement bon que ça en devient drôle, tu sais ? C’est un peu différent. C’est pas comme si on se moquait les uns des autres. Tu sais, mon groupe préféré c’est Pink Floyd et ils sont toujours très sérieux. Et j’aime bien ça mais je ne pourrais pas être dans un groupe comme ça, j’ai besoin de m’amuser.
Quand on a parlé avec Michael, on a parlé de ses capacités vocales et il a plaisanté en disant que les chanteurs ont toujours une grande gueule dans le groupe et que, par conséquent, il ne voulait pas être chanteur. Donc es-tu la grande gueule dans Chickenfoot, ou l’étais-tu dans Van Halen ?
[Rires] J’essaie de me calmer avec l’âge. Avant, j’ouvrais ma gueule à longueur de temps, avant Van Halen, pendant et après. Mais depuis que j’ai écrit mon livre, tout ce que je veux faire, c’est me concentrer sur être quelqu’un de positif. Si tu n’as rien de bon à dire sur quelqu’un, autant ne rien dire. J’essaie d’être comme ça dans ma vie maintenant.
D’ailleurs, on a l’impression que dans Chickenfoot tu laisses plus de place à Michael…
Notre chant, pour certaines raisons – on en a parlé l’autre soir – colle vraiment bien ensemble maintenant. On dirait deux chanteurs principaux. C’est fou parce que, à l’origine, j’ai toujours chanté très haut. Je chantais tellement haut que quand Mikey chantait au-dessus de moi, ça sonnait vraiment comme une petite voix par dessus, il y avait de la puissance mais ce n’était pas comme un coup de poing dans ta gueule. Maintenant, dans Chickenfoot III, je chante dans un registre bien plus bas par moments, et Mikey chante également dans un registre plus bas et soudainement sa voix semble riche, c’est génial nos deux voix ensemble.
Chickenfoot est composé de quatre personnalités fortes, comment faites-vous pour ne pas vous marcher sur les pieds et pour éviter les conflits ?
Il n’y a pas le moindre problème. Tu sais, dans Chickenfoot, chacun a son rôle et on ne se gêne pas les uns les autres. Lorsqu’il s’agit de la musique, Joe et moi-même écrivons 90% des morceaux. Tout le monde le sait, c’est nous qui cadrons les chansons, puis quand il faut retoucher les arrangements, lorsque le groupe est en train de répéter, c’est Joe le chef. Moi, je reste en retrait, si j’ai une idée je vais en parler, mais c’est le territoire de Joe. Puis lorsqu’il faut s’occuper du chant, écrire les paroles et les lignes de chant, c’est mon territoire. Mikey vient chanter quelques passages avec moi, je fais ceci et cela, personne ne vient me déranger. C’est très diplomatique, chacun a son poste et on est assez sûr de nous pour rester en retrait lorsque c’est pas notre tour, et laisser la personne spécialisée faire le travail. Je ne nous vois pas avoir des ennuis. Le seul souci que Chickenfoot pourrait avoir est que je ne veuille pas tourner pendant un an ou pendant des mois et des mois d’affilée parce que j’ai du mal à faire ça en tant que chanteur, je veux chanter parfaitement tous les soirs. Joe est un instrumentiste, il peut jouer sept jours par semaine. Pas moi. Ça ne nous a jamais posé de problème mais je peux imaginer comment ça pourrait arriver un jour. C’est tout ce que je peux voir, et ça ne nous pousserait pas à être énervés les uns contre les autres, ce serait juste un état de fait. Ça pourrait être un truc où on aurait tous les deux besoin de faire des compromis. Mais on n’en est pas là.
Les paroles de la chanson « Three And A Half Letters » semblent très influencées par la crise que vivent les États-Unis et d’autres pays en ce moment. Ce sujet semble très important à tes yeux, quelle est ton sentiment à propos de la situation actuelle ?
C’est aussi important pour moi parce que j’ai développé une philosophie qui est que si quelqu’un a l’opportunité d’aider quelqu’un d’autre, il devrait le faire. Ça règlerait beaucoup de problèmes. Tu dois connaître une centaine de personnes qui pourraient aider quelqu’un. Et ils connaissent probablement quelques personnes qui ont besoin d’aide. Si chacun faisait un geste et aidait les autres, on pourrait se débarrasser de la faim et de choses comme ça dans nos communautés. Je ne crois pas au fait d’agir trop loin. Tu sais, ça m’inquiète qu’aux États-Unis il y ait tant de gens sans emploi et tant d’enfants dans la rue qui ont faim. Je ne peux pas supporter de voir ça et je peux aider. J’ai les moyens et l’argent pour faire quelque chose. Donc j’essaie de faire ça et j’espère être une inspiration pour d’autres gens. On ne peut pas tout régler mais on peut améliorer la situation si tout le monde faisait un geste et aidait son voisin. C’est aussi simple que ça.
Il y a une autre chanson politiquement orientée qui s’appelle « No Change » qui pointe du doigt le fait que les gouvernements nous mentent constamment et que ça ne change pas. Tu sembles avoir très peu de foi en la politique, ou au moins en les politiciens… Penses-tu que rien ne changera jamais avec ces gens ?
Je pense que c’est vraiment dur. J’ai remarqué à quel point c’est dur d’exiger des changements de la part des gens. Je ne pense pas que le gouvernement puisse le faire, je n’ai désormais plus foi en mon pays. Je n’ai pas foi en le gouvernement pour faire la bonne chose et les bons changements. C’est pour ça que je dis, que les gens devraient prendre eux-mêmes la situation en main pour opérer les changements. Pas de façon violente, je ne crois pas à ça, mais ils devraient faire les changements en aidant les autres. Tu sais, si tu vois un sans-abri, si tu as les moyens de l’aider, aide-le. Donne-lui un endroit où dormir, une couverture, achète un sac de couchage et passe-le-lui. Si tu vois quelqu’un d’affamé, un enfant dans la rue, bon Dieu, donne à ce gamin quelque chose à manger si tu peux te le permettre ! Donc je pense qu’il est temps pour que les gens fassent un pas et fassent les choses eux-mêmes. Je ne crois plus au gouvernement, j’ai perdu foi en les gouvernements. Ils dépensent trop, ils trichent, ils ne s’aident qu’eux. Je pense que certains politiciens veulent peut-être aider les gens mais ce n’est pas en train d’être fait.
Dans le dernier vers de la chanson tu annonces « la fin du monde ». Est-ce que c’est ce que tu penses, qu’on arrive vers la fin du monde ?
[Rires] Tu prends cette chanson vachement sérieusement. Mais oui, je pense qu’on en n’est pas si loin. Je pense qu’on en est plus proche que qui que ce soit voudra l’admettre. Ça semble être un cercle vicieux. Comme je disais, je ne pense pas qu’un gouvernement arrivera à réparer la situation, je ne sais pas qui va pouvoir faire quelque chose, il me semble donc qu’on est plutôt mal barrés. Ça fait partie des raisons pour lesquelles je ne veux pas trop faire de tournées maintenant, je ne veux pas être inconscient et faire des concerts à vendre, avoir des gens qui nous donnent de l’argent parce que je pense qu’ils pourraient s’en servir pour autre chose. Je préfèrerais qu’ils s’entraident avec cet argent. Bien que, si je peux leur apporter de l’amour et de la joie, c’est avec plaisir. Je suis quelqu’un de très positif mais je ne suis pas très optimiste par rapport à l’état du monde aujourd’hui. Toutes ces émeutes et le mouvement « Occupy », c’est de la folie. Et, deuxièmement, la plupart d’entre eux veulent juste créer des problèmes. Il y en a quelques-uns qui veulent vraiment faire passer un message, puis il y a un paquet de pilleurs fous et de gens qui balancent des briques dans des vitrines pour cambrioler l’épicerie familiale du coin. Ça, c’est pas bon, ce n’est pas positif. Je me sens un peu comme John Lennon avec la chanson « Revolution » parfois. Tu sais, « si tu veux parler de destruction ça sera sans moi ».
D’ailleurs, pourquoi n’avez-vous pas mis « No Change » sur toutes les éditions de l’album ? Certains disent que c’est parce qu’elle est trop politiquement engagée…
Je pense qu’on a déjà couvert cet élément avec « Three And A Half Letters », niveau engagement politique, et je ne veux pas en demander trop d’un coup aux gens. On a écrit ces deux chansons et on a décidé de mettre « Three And A Half Letters » sur l’album et pas « No Changes ». Je pense que ça aurait trop pesé sur l’album de mettre trop de sujets lourds. Comme je dis, mon but dans la musique, c’est d’apporter de la joie et du divertissement aux gens, les inspirer, pas m’en servir comme plateforme politique à part entière. Je pense qu’un morceau comme « Three And A Half Letters » va inspirer des gens à essayer de donner du taf à certains pour nourrir leurs enfants.
Ces dernières années, Michael Anthony et toi avez parlé assez ouvertement d’à quel point vous étiez déçus par Van Halen et vous avez tous les deux critiqué le groupe pour n’avoir pas sorti de nouvelle musique, du moins Michael nous en a parlé. Donc, maintenant que Van Halen va officiellement sortir un nouvel album, quel est ton sentiment ?
Je n’ai aucun problème avec ce que ces mecs décident de faire. Ce que j’en ai entendu jusque là ne m’a pas impressionné du tout, personnellement. Je pense que Chickenfoot a monté la barre d’un cran en ce qui concerne ce qu’un groupe à quatre musiciens peut faire et je pense qu’ils choisissent la solution de la simplicité en prenant leurs anciens morceaux et en les réenregistrant plutôt que d’écrire de nouveaux morceaux. Qui est Van Halen aujourd’hui ? Je ne sais pas, je ne pense pas que les fans seront satisfaits. Et ça m’est égal si l’album devient l’album de l’année, ce n’est pas important à mes yeux, ce qui compte c’est qu’en tant qu’artistes, pourquoi feraient-ils ça? Ils n’ont pas sorti d’album depuis… quoi ? Depuis mon dernier album en 1991 ou ’92 (NDLR : en réalité, son dernier album avec Van Halen date de 1995 et le dernier Van Halen en date, avec Gary Cherone, de 1998) puis ils reviennent en arrière. Pour moi, ça fait passer un message étrange, en gros : « On n’a rien, nous ne sommes plus un groupe, on n’a pas de créativité ». Ce n’est pas étrange à tes yeux ?
Penses tu que c’était intentionnel ? En tant que groupe, c’est normal d’avoir certains automatismes, certaines habitudes qui reviennent dans la façon de composer. Donc, penses tu que c’était vraiment intentionnel ?
Je ne sais pas. Pour être honnête avec toi, la dernière fois que je les ai vus, c’était en 2004 lors de la réunion. C’était un désastre, c’était horrible, Eddie n’était vraiment pas en forme, j’en ai parlé dans mon livre. Je ne sais pas ce qu’ils ont dans la tête, pour être honnête avec toi. Parce que s’ils avaient quelque chose, ils auraient certainement encore Mikey à la basse. Donc je ne sais pas ce qu’ils ont dans la tête. Je pense que c’était probablement intentionnel parce que je ne pense pas qu’ils aient eu le choix. S’ils avaient eu le choix, ils auraient fait de nouvelles choses. Ils auraient écrit quelque chose en tant que groupe.
Tu penses donc qu’ils n’ont aucune inspiration aujourd’hui ?
Je ne pense pas. Je pense qu’il n’y a ni inspiration ni créativité. S’il y en avait, ils auraient écrit de nouvelles chansons. Que fait le groupe ? Lorsque Chickenfoot s’est réuni pour notre premier album, on était quatre nouveaux mecs et on a écrit dix, douze chansons ensemble pour faire un album. Lorsqu’on a décidé de faire notre deuxième album, on n’a pas fait demi-tour pour prendre les morceaux qu’on a laissés de côté pour le premier album, on a écrit uniquement des nouvelles chansons. Parce qu’on est des nouvelles personnes, on est inspirés. Tu te présentes aux fans en tant que qui tu es et ce que tu es devenu. Et si tu n’as aucune idée de qui tu es ou de ce que tu es devenu [rires], alors je suppose que tu peux faire demi-tour et leur montrer ce que tu étais par le passé. Je sais pas, ça a du sens ce que je dis ?
Michael nous a dit qu’il était tout à fait ouvert à l’idée que Chickenfoot fasse une tournée ou quelques concerts avec Van Halen. Qu’en est-il pour toi ?
Oh putain, oui! [rires] Tu plaisantes ? Tout de suite ! Et gratuitement ! Ils n’auraient même pas à me payer.
Quoi qu’il en soit, est-ce que ça te dérange que les gens comparent Chickenfoot à Van Halen ?
Oh non, je pense que c’est fantastique. Vraiment, c’est fantastique, tu plaisantes ? Si tu compares Joe à Eddie, Dave à moi, Wolfie à Mikey, Chad ou Kenny à Al… Quand même ! Tu vois ce que je veux dire ? Homme pour homme, qui chante le mieux ? Dave ou moi, aujourd’hui? Qui joue mieux ? Joe ou Eddie, aujourd’hui ? Qui joue et chante le mieux ? Wolfie ou Mikey ? Je pense que c’est une bonne blague, j’adore qu’ils nous comparent tant qu’ils sont honnêtes. Si t’es un gros fan d’Eddie Van Halen, que tu penses que c’est Dieu et que, par conséquent, il est meilleur que Joe… Il faut être impartial et juste écouter les deux jouer. Écoute, j’ai joué avec les deux et je peux te le dire tout de suite : il n’y a aucune comparaison aujourd’hui. Quel qu’ait été le talent d’innovation d’Eddie à l’époque, je parle de ce qu’ils sont capables de jouer aujourd’hui.
Donc, en d’autres termes, Chickenfoot est bien meilleur que Van Halen ?
Individuellement, absolument ! J’ai joué dans les deux groupes, je peux te le dire sans hésitation. Prends notre nouvel album et compare-le morceau par morceau au leur et dis-moi.
Kenny Aronoff remplace Chad Smith dans Chickenfoot pendant qu’il tourne avec les Red Hot Chili Peppers. N’avez-vous pas peur de trop vous attacher à Kenny avec le temps ?
Eh bien, j’adore Chad Smith, c’est peut-être le meilleur batteur du monde. Kenny, c’est le mec que Chad a désigné en disant « C’est votre homme ». Kenny joue vraiment bien mais ce sont deux batteurs très différents parce que Chad est barge et inconscient que, parfois, quand il joue certains morceaux, ils sont un peu ratés mais il y a une excitation qui compense le fait qu’on ne joue pas parfaitement. Avec Kenny, on joue mieux maintenant mais personne n’arrive à la cheville de Chad en termes d’excitation dans Chickenfoot. Il joue différemment avec les Chili Peppers que dans Chickenfoot, on en est tous conscients. Lorsqu’il joue avec Chickenfoot, c’est un monstre et on fera le prochain album avec Chad, c’est le batteur de Chickenfoot. Il ne peut pas être ici maintenant donc il a choisi Kenny comme étant le mec qui peut au mieux le remplacer dans ce groupe et je pense qu’il a fait un super travail en le choisissant parce que Kenny fait du bon boulot. Je veux dire, si je ne pouvais pas être là et si les autres devaient trouver un autre chanteur, j’aimerais bien pouvoir leur dire : « Ce mec là pourra le faire à ma place », « Prenez lui, ou lui ». Je pense que chacun dans le groupe saurait qui peut au mieux les remplacer.
Puisque Chickenfoot semble si important pour vous, pensez-vous un jour demander à Chad Smith de faire un choix ?
Oh, Chad est le batteur de Chickenfoot, c’est tout. On ne l’a pas remplacé, il n’a simplement pas pu être là, donc il a fallu qu’on fasse une tournée sans lui et prendre un autre batteur et Kenny déchire.
D’accord, mais penses-tu que vous devrez un jour demander à Chad Smith de faire un choix entre Chickenfoot et les Red Hot Chili Peppers ?
Oh non ! On a été très clairs là-dessus depuis le début : on a tous d’autres projets, des carrières en parallèle, on fait Chickenfoot quand on peut. Ceci est la première fois qu’on doit faire quelque chose sans quelqu’un. On ne pourrait jamais lui demander de prendre une telle décision, premièrement, et deuxièmement, je ne pense pas qu’il le ferait. Je veux dire, tu ne quitterais pas les Red Hot Chili Peppers pour Chickenfoot quand même, si ? Non.
Interview réalisée le lundi 16 janvier 2012 par téléphone par Metal’O Phil
Questions et introduction par Spaceman
Retranscription et traduction par Stan
Site Internet de Chickenfoot : http://www.chickenfoot.us/
A l’Olympia ils ont assuré, sans prise de tête. Du rock californien efficace et un réel plaisir d’être sur scène. Satriani est transfiguré et sonne encore d’une autre manière qu’en solo. Must see !