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Hellfest 2025 : fil rouge de la journée du jeudi 19 juin 2025


hellfest 2025 jeudi 19 juin

Accueillie en grandes pompes sous la nouvelle arche en forme de guitare, avec la Gardienne des ténèbres qui nous fait de l’œil, l’équipe de Radio Metal pose à nouveau son matos au Hellfest ! De Black Bile à Black Country Communion, du Priest synthpop en passant par l’incontournable Judas Priest, la messe noire du Hellfest 2025 s’annonce comme une édition d’anthologie. Comme chaque année, on vous fait vivre l’événement en (presque) temps réel grâce à notre fil rouge : live-reports en léger différé, clichés de nos photographes tous terrains, podcasts réalisés sur place… les formats seront une fois encore variés et bien chargés !

Depuis quelques éditions, le jeudi sert de mise en jambes. Les concerts commencent plus tard, à 16h30. Pour les festivaliers déjà sur place, c’est l’occasion de profiter d’une (rare) grasse matinée et de s’échauffer pour les quatre jours à venir. Côté programmation, cette première journée mise sur les amateurs d’électro-metal, avec l’emblématique Till Lindemann de Rammstein ou encore Electric Callboy en clôture d’after party. Si vous cherchez du deathcore bien gras, direction la Altar : Mental Cruelty, Fit For An Autopsy, Jinjer et Whitechapel s’y enchaînent sans pitié. Et côté expérimentations, le jeudi ne donne pas sa part au chat : Thy Catafalque, Chat Pile, Kim Dracula… On vous raconte tout ça, juste ici.

Suivez l’édition 2025 du Hellfest avec notre fil rouge au jour le jour : jeudi 19 juin, vendredi 20 juin, samedi 21 juin et dimanche 22 juin.

2h15 : TURBONEGRO / Warzone

turbonegro hellfest 2025

Quel choix cornélien entre aller voir les Allemands déjantés d’Electric Callboy et… les Norvégiens encore plus fous de Turbonegro. Casquette en vinyle, crop top, œil au beurre noir, short en jean très (trop ?) court et mitaines en cuir, The Duke of Nothing se tient fièrement devant nous, prêt à retourner la Warzone à coups de rock’n’roll. « Hot for Nietzsche » et ses come on accrocheurs mettent tout le monde d’accord, tant le public que les artistes. Côté musiciens : le gratteux gratte sévère, le batteur bat sévère, et le chanteur chante sévère. Que demande le peuple ? Les Norvégiens enchaînent tube sur tube — il faut dire qu’ils possèdent une discographie tellement folle qu’ils peuvent se permettre de surprendre tout en satisfaisant 100 % du public. Après deux-trois réflexions sur à quel point Elon Musk est un mec cool (à prendre au millième degré, évidemment) et sur le succès financier du groupe, le gigantissime tube « All My Friends Are Dead » est entamé. Finalement, un concert de Turbonegro, ça ne se raconte pas : ça se vit. Et pour le coup, le public était bel et bien plus alive que jamais. Après avoir séparé la foule en deux, la soirée prend fin. Ah, chère Warzone, tu sais nous recevoir bien comme il faut pour cette clôture de première journée !

2h15 : ALCEST / Temple

Deux salles, deux ambiances. Pendant que la Mainstage fait place aux teu-teu-Teutons délurés d’Electric Callboy, le Hellfest accueille Alcest pour la quatrième fois. Neige et ses comparses viennent défendre le dernier album, Les Chants de l’Aurore, sur une scène décorée de touffes de blé. Côté setlist, Alcest fait le choix de miser sur son répertoire le plus récent, quitte à décevoir les amateurs d’un Écailles de Lune. Après la chaleur écrasante du jour, terminer cette première journée avec une belle heure posée et onirique, c’était un très bon choix de la part des programmateurs. Et le public de la Temple ne s’y est pas trompé, en offrant aux Français de belles ovations malgré l’heure tardive, au grand étonnement de son humble maître à penser. Au plaisir de les revoir une prochaine fois.

1h10 : ORANGE GOBLIN/ Valley

orange goblin hellfest 2025

1h07 : WHITECHAPEL/ Alter

1h05 : KORN / Mainstage 1

korn hellfest 2025

Est-ce que la prévisibilité est une marque des gros groupes ? On pourrait se poser la question, au vu de la setlist proposée par Korn dans la nuit tiède du jeudi soir. Certes, les Américains ont tenté de donner une cohésion (?) au tout en liant les transitions entre les morceaux par des jeux de guitare et l’usage de l’écran géant, mais on ne peut pas dire que c’était du meilleur effet. Ceci étant, pour tous les fans du groupe et les nostalgiques de l’ère glorieuse du nu metal, un concert qui commence avec « Blind » ne peut décemment pas être mauvais. Disons-le autrement, Korn démarre son set en faisant du fan-service. On regrettera seulement l’impasse faite sur certains singles plutôt efficaces sur album, comme « Insane », « Thoughtless » ou « Start The Healing », mais vous connaissez la chanson : « y’all want a single? say fuck that! ». Et bon anniversaire à Head.

0h20 : SUNN O)))/ Temple

Dommage que l’épreuve de philo du bac 2025 soit tout juste passée, car nous aurions pu proposer un sujet tout à fait intéressant : faut-il être complètement maso ou spirituellement élevé pour savoir apprécier le minimalisme indécent de la musique que propose Sunn O))) ? Vous avez quatre heures. Bon. Globalement, nous sommes face à un mur d’amplis en arc de cercle et un écran de fumée à couper au couteau, obligeant la circulation sous l’étouffante Temple à se faire totalement à l’aveugle. Un sournois « top pour les photographes ! » se fait entendre, nous laisserons les principaux intéressés nous donner leur avis. Notons aussi que l’équipe audiovisuelle semble faire l’impasse sur la diffusion du concert sur l’écran géant à l’entrée de la Temple. Ce sont par ailleurs les cris du public qui permettent d’affirmer que le groupe est enfin apparu sur scène.

23h18, plus de vingt minutes depuis le départ de la fusée américaine, et l’ensemble est basé sur deux notes continues nous explosant la poitrine et donnant des hauts-le-cœur à ceux qui se montreront les plus faibles. Attention, n’est pas initié qui veut : l’expérience se veut avant tout sensorielle à tous les niveaux possibles, ce qui explique peut-être pourquoi la tente se vide de plus en plus au fur et à mesure du set. Notons également que le tech lumières est certainement celui qui peut se vanter d’avoir le moins de taff de tout le festival ! L’ambiance planante aura duré une heure, et le groupe repartira comme il est apparu. Une chose est sûre : Sunn O))) nous a catapultés sur une autre planète sur laquelle le temps et la notion de musique sont entièrement distordus.

23h25 : RISE OF THE NORTHSTAR / Mainstage 2

Quand il fut annoncé par les membres d’Ultra Vomit l’annulation de leur venue au Hellfest pour les raisons que l’on connaît, la première pensée qui vint à l’esprit, après les vœux de prompt rétablissement de ce cher Fetus, fut : « qui pourra bien occuper ce spot sur la programmation et assurer un show aussi consistant ? » Pour le symbole, il fallait de toute façon piocher dans la scène française. Est-ce que ROTNS fut le premier choix de l’organisation ? On le saura peut-être d’ici la fin du week-end. Toujours est-il que ce fut un BON choix, et même LE BON CHOIX. On va le dire tout de suite : ce concert a été une claque comme rarement on en prend sur une Mainstage. La bande à Vithia s’est chargée de sa mission avec autant d’assurance que de motivation, appuyée par un décorum travaillé aux accents japonisants, et une qualité sonore impeccable.

On avait pu assister il y a quelques années à un premier passage en Mainstage 2 tôt dans l’après-midi (les plus anciens se souviennent même de leur premier passage à la Warzone). Cette fois, le show prend une autre dimension sur ce créneau nocturne qui leur permettra notamment de profiter de la pyro des Mainstages. Par ailleurs, on remarque la présence de Kévin Foley à la batterie, qu’on connaît notamment pour son passage chez Benighted à une époque. Du solide, du sûr. Démarrant leur set sur « Nekketsu » pour enchaîner direct sur « Welcame (Furyo State of Mind) », il n’en fallait pas beaucoup plus pour chauffer à bloc le public relativement dense. Nous aurons évidemment droit au hit « Here Comes The Boom », si efficace en live, mais aussi au nouveau titre « Neo Paris » qui annonce le prochain album à venir. Même s’il subsiste toujours une impression d’arrogance chez ROTNS, les mecs savent la chance qu’ils ont d’avoir été choisis pour ce remplacement de quasi-dernière minute. Vithia dédiera ainsi le titre « Demonstrating My Saiya Style » à Ultra Vomit, un petit clin d’œil qui mérite d’être salué. Le set est bouclé après « Again And Again », le gigantesque backdrop aux couleurs des drapeaux tricolore et japonais tombant pour faire apparaître un teasing vidéo d’un prochain single en collaboration avec Landmvrks pour le 27 juin. Dans le genre « on est fort en com », ça se pose là. Gros respect à ROTNS qui a su répondre à l’appel sans fléchir le moindre instant, et ce dans un laps de temps assez court pour permettre une préparation optimale.

23h15 : JINJER / Altar

jinjer hellfest 2025

23h09 : TILL LINDEMANN / Mainstage 1

till lindemann hellfest

Till Lindemann est un artiste jugé comme problématique sur cette affiche 2025. Alors que Marilyn Manson semble pour l’instant être persona non grata à Clisson, le leader de Rammstein débarque dans une ambiance rouge sang pour présenter son projet solo, qui s’inscrit dans la droite continuité du travail développé avec Peter Tägtgren – Hypocrisy, Pain – sous l’étiquette Lindemann. Le chanteur allemand traîne quelques casseroles gênantes, et joue malgré tout la carte de la provocation sans aucune retenue. Les musiciennes qui l’accompagnent sont moulées dans des tenues plus que suggestives, le batteur arbore une énorme fausse poitrine et tout, dans la mise en scène, semble pensé pour évoquer le sexe. La claviériste enchaîne inlassablement poses et danses lascives, cette dernière étant équipée d’une barre de pole dance. Autant dire que sa performance musicale relève de l’anecdotique. Le chanteur allemand bénéficie même de roadies grimés en esclaves sadomasochistes, l’un d’eux arborant un porte-micro sur la tête. Le batteur brandit pour sa part fièrement, tous les deux ou trois titres, sa « gourde-bite ». Difficile de savoir où se situe la limite entre la dimension artistique et le mauvais goût pur et simple, les visuels explicites à outrance projetés en fond de scène étant cependant partiellement censurés pour les sets en festival.

Si la mise en scène s’avère parfois gênante, force est de constater que Till Lindemann connaît sa grammaire. Le show est forcément éloigné de ceux de Rammstein, mais se déroule avec la même rigueur à l’allemande. Le son est extrêmement puissant et tout est millimétré, voire chorégraphié au mouvement près. Côté setlist, Till Lindemann attaque avec deux extraits de son dernier album, « Zunge » et « Schweiss », avant de dérouler le contenu des disques coécrits avec Tägtgren. C’est propre, carré, mais on peine à trouver dans ce spectacle pensé pour choquer un peu d’âme. Le frontman semble en effet répéter certains gestes par automatisme – se frotter le micro sur le pénis –, comme pour rappeler qu’il se moque bien des accusations formulées récemment à son encontre. Ce dernier ne crée aucun lien avec le public, ne serait-ce que pour présenter ses musiciens. Tout juste un « merci » déclamé en plusieurs langues avant de quitter la scène. Tout n’est pas à jeter – les morceaux restent très bons –, mais la prestation peut questionner.

22h50 : MONKEY 3 / Valley

22h06 : SOFT PLAY / Warzone

C’est une excitation particulière qui envahit la Warzone à l’arrivée de Soft Play. Il faut dire que le groupe anglais a une capacité inégalée à foutre un bordel pas possible en ne comportant pourtant que deux membres. Le ton est donné dès le second morceau, où le batteur-chanteur entame un rap endiablé pendant que son compère, en plein slam dans la fosse, l’accompagne d’un solo de guitare bien destroy. Soft Play est un groupe de punk, dans toute sa simplicité et son entièreté. Le backdrop, sobrement orné d’un « Soft Cunts », le drapeau palestinien sur les amplis, les morceaux, le batteur qui descend au milieu de la fosse pour réserver le pit aux filles, le morceau poignant sur l’importance de la santé mentale et les jurons tous les trois mots : oui, Soft Play sont des islamo-wokistes et oui, vous êtes cordialement invités à aller vous faire voir, quel que soit votre avis sur la question. Sur la batterie, un gros tom basse est utilisé pour compenser l’absence de grosse caisse ; le charley est aux abonnés absents. Aux questions : Où est le charley de la batterie ? Où est le bassiste ?, le duo répond : « These are stupid questions », et il a bien raison. La configuration correspond parfaitement au son du groupe, sans jamais manquer de groove, comme sur le monstrueux « Punk’s Dead », qui verra la fosse doubler de volume en un instant. L’énergie des deux activistes semble inépuisable : sauts de cabris, grand écart, chansons scandées à plein poumons et autres danses démonstratives s’enchaînent sans temps mort, à peine gênés par quelques problèmes de son récurrents. De quoi conquérir un public qui, s’il l’avait pu, aurait célébré la réussite du concert à la manière des deux Anglais : en se sautant mutuellement dans les bras.

22h00 : IMMINENCE/ Mainstage 2

Si l’on devait décrire au plus simple la musique d’Imminence, on pourrait résumer ça à : « Imaginez Architects qui prend un tournant plus bre-som ». Car oui, dans le style musical proposé, il est franchement impossible de passer à côté de cette comparaison. Vêtus tout de noir, très classe, c’est un total de sept musiciens qui prennent place sur la Mainstage 2. « Pour du metalcore moderne… ça en fait du monde ?! » me direz-vous. Eh bien parce qu’en plus d’un quintette standard, on compte la présence non seulement d’un claviériste, mais aussi d’une chanteuse en backing vocals qui apporte quelques cleans. Sous une grande capuche noire, elle s’appliquera à ne montrer aucun signe d’effervescence durant tout le concert, contrairement aux autres membres, tenant dans ses mains sa partition telle une choriste au rôle très solennel. Manque de pot, elle sera postée non pas au centre de la scène – ce qui aurait renforcé le contraste avec ses compères assez énergiques – mais juste à côté du claviériste, un peu comme on placerait un élément de décor lambda. Curieux.

Le décor, d’ailleurs, est composé de quelques vitraux façon cathédrale, et de réverbères. Assez peu commun pour un groupe de metalcore. Oui mais voilà, on sent que la formation suédoise a à cœur d’assumer pleinement cette touche mélancolique, du son jusqu’à la direction artistique. On trouve des arrangements symphoniques, des passages plus posés, et surtout un frontman qui porte la double casquette de chanteur/violoniste. La fosse fait le minimum syndical, avec quelques circle pits, mais la réaction globale reste assez mesurée. Sur scène, on assiste à un mix entre gros headbangs et jeu presque théâtral parfois, notamment d’un des deux gratteux qui s’emparera d’un archet pour jouer sur son instrument, non sans avoir délivré au préalable une très jolie interlude assez planante en duo avec l’autre guitariste. La fin du concert verra le chanteur hurler ses screams directement dans son instrument de manière assez dramatique. C’est finalement sur quelques notes de piano et de violon que se terminera la prestation d’Imminence, un groupe qui, peut-être, mériterait une scénographie un peu plus poussée au vu des émotions qu’il tend à transmettre.

21h30 : FIT FOR AN AUTOPSY/ Altar

Depuis le temps que les Américains ont fait leur trou dans la scène deathcore, on pourrait s’étonner qu’il s’agisse là de leur première prestation sur les planches du Hellfest. En tout cas, leur venue était attendue, si l’on en croit l’affluence à l’Altar à l’approche du dîner. Cela fait quelques années déjà que la scène traditionnelle du death metal s’est écartée des mastodontes du brutal death et du grindcore pour se tourner vers le deathcore, et au vu de l’accueil très positif reçu par Fit For An Autopsy, on peut parier que c’est parti pour durer encore quelques temps. Les slammeurs s’en sont donnés à cœur joie, face à une rangée d’armoires à glace prête à les réceptionner en toute sécurité. Un bon show, tout en énergie, pour entamer cette première soirée du week-end.

20h45 : CHAT PILE/ Warzone

chat pile live

Difficile d’avoir des attentes précises avec Chat Pile. Sur album, le groupe navigue à vue : noise, stoner, hardcore, post-rock… Chat Pile refuse obstinément toute étiquette, mais parvient pourtant à entraîner dans son sillage un auditoire de plus en plus nombreux. Le passage des Américains sur la Valley confirmera la tendance, aussi bien sur le caractère insaisissable et chaotique de cette musique que sur son indéniable attrait. Une plage lancinante qui se glisse entre deux brûlots bruitistes, des guitares post-rock introduisant ce qu’on ne peut décrire que comme une incantation satanique, une rythmique de math rock qui semble venir de nulle part, un petit riff funky sur un morceau ponctué de hurlements… Chat Pile pratique avec talent l’art du contre-pied. L’attitude du chanteur et sa gestuelle titubante contribuent aussi à la désorientation globale. Pieds nus, short de jogging et t-shirt rapidement jeté par-dessus bord, il passe les interludes entre les morceaux à partager sa cinéphilie débordante : L’Avocat du diable, Constantine, Fargo, Hellraiser, Ghost, Sandman et autres références délicieusement obscures qui finiront de dribbler un public visiblement aussi ravi que confus.

20h30 : AIRBOURNE / Mainstage 1

airbourne hellfest 2025

Un vent chaud venu d’Australie souffle sur la Mainstage 01. Est-ce AC/DC ? Eh non, ce n’est pas encore pour cette année. À la place, il faut se contenter d’Airbourne. Et ça fait sacrément le taf ! Dans une ambiance tout feu tout flamme, les gars ont envoyé une bonne dose de hard rock survolté. Joel O’Keeffe, le chanteur, a même eu l’audace de se faire porter sur les épaules d’un membre de la sécurité pour aller jouer de la gratte directement dans le public. En plus, torse poil comme il était, et avec ses mimiques scéniques, il ressemblait presque à un jeune Angus Young (mais de loin, hein !). Alors, ce n’est peut-être pas AC/DC, mais c’est presque tout comme, non ?

19h50 : KIM DRACULA / Mainstage 2

kim dracula hellfest 2025

La foule s’est un peu clairsemée au moment de l’entrée en scène du phénomène Kim Dracula. Si beaucoup se questionnent sur sa légitimité sur l’affiche d’un Hellfest, l’artiste suscite également une certaine curiosité. Repéré suite à un buzz TikTok, Kim Dracula avance pourtant en affichant sa singularité, quelque part entre la scène visual kei japonaise du début des années 2000, des groupes comme Faith No More / Mindless Self Indulgence, ou encore le gangsta hip-hop d’un 6ix9ine. Musicalement, sa musique est un petit tour de force. Épaulé par un groupe techniquement bien affûté, Kim Dracula déroule son univers foutraque et barré à grands renforts de gros morceaux qui fusionnent tour à tour — et parfois avec une logique étonnante — néo-metal, funk, trap et musique électronique. Le saxophoniste de cette étonnante troupe est particulièrement démonstratif et en place, ses envolées apportant une réelle valeur ajoutée aux compositions, parfois en allant jusqu’à s’insérer sur de gros breakdowns appuyés. Le chanteur est extrêmement peu communicatif et lâche à peine quelques mots en fin de set. Il est dans son monde, fait le pitre et grimace, comme plongé dans sa représentation théâtrale. Une petite partie de son album est passée en revue, dont les singles vrombissants que sont « Drown » et « Seventy Thorns ». Les refrains de Jonathan Davis sont malheureusement joués sur bande, là où la présence de Korn le même jour laissait espérer que ce dernier vienne pointer le bout de son nez. Kim Dracula balance en fin de set sa reprise de Lady Gaga, « Paparazzi », avec laquelle il s’est fait connaître, ainsi qu’un « Killdozer » sur lequel il déroule un impressionnant flow. Un show convaincant, malgré une réponse du public plutôt timide.

19h40 : STREET DOGS / Warzone

Impossible de faire un Hellfest sans une inoculation multiple d’Irish punk. La première dose est administrée par un groupe dont la date, aujourd’hui au Hellfest, n’est que la seconde depuis leur split en 2020 et l’annonce de leur reformation : Street Dogs, venus de Boston et compagnons de route habituels des Dropkick Murphys. Ici, on est bien plus sur le côté punk que sur le côté Irish. Pas de violons ni d’accordéon, mais un punk rock mélodique et quelques saillies hardcore au service d’hymnes fédérateurs, dont une reprise des Pogues et une seconde des Clash. Guitares, basse, batterie, et surtout un chanteur, Mike McColgan, certes bedonnant mais jamais essoufflé, du premier morceau passé à haranguer la Warzone contre les barrières jusqu’au dernier, porté par la fosse — sachant que le type remet le couvert le lendemain avec son autre groupe, The Bomb Squad.

19h35 : THY CATAFALQUE / Temple

thy catafalque hellfest

Tamás Kátai a, au moins, eu deux idées lumineuses dans sa vie d’artiste. La première étant de former Thy Catafalque, seul dans son coin. La deuxième, d’avoir monté un groupe live pour pouvoir délivrer un jour sa musique sur scène. Alors certes, la musique expérimentale de Thy Catafalque reste toujours quelque peu confidentielle. Cela étant, elle a toujours mérité notre plus grande attention à Radio Metal. Difficile, en arrivant au concert, de savoir à quelle sauce le musicien va décider de cuisiner ses spectateurs venus en nombre sous la Temple. La musique de Thy Catafalque part dans tous les sens et les possibilités sont donc larges. Le groupe démarre de manière bien brutale, avec un black metal savamment mélangé à une sauce bien lourde pour légitimer sa présence sous la tente. Progressivement, comme lors de l’écoute d’un album du projet, les photographies musicales de Thy Catafalque seront différentes. Riche d’un line-up live avec deux chanteurs et deux chanteuses, maîtrisant tous aussi bien le growl que les cleans, les couleurs sont toujours très variées. Côté setlist, Thy Catafalque présente surtout ses pièces qui oscillent entre musique extrême et aspirations folk. Le répertoire récent composera l’essentiel de la setlist. Le son n’est pas toujours merveilleux, mais il reste assez bon. Pour les fans du groupe, dont nous faisons partie, la magie opère très rapidement. Seul regret peut-être : ne pas avoir un instrumentiste en plus pour toutes les bizarreries électroniques auxquelles il nous a habitués en studio. Pour de nombreux festivaliers, Thy Catafalque est une véritable découverte. Il est aussi amusant de voir que sa tête pensante, l’ami Tamás, se met souvent en retrait, son humilité naturelle revenant aussi sur scène. Impossible pour lui, toutefois, de contenir sa joie de présenter le projet au public du Hellfest. Espérons que l’envie de faire du live amène le groupe à faire des tournées plus conséquentes à l’avenir !

19h00 : MENTAL CRUELTY / Altar

Exemple parlant d’une scène deathcore en explosion, tant sur la notoriété que sur la technicité et la brutalité, qui atteignent aujourd’hui des seuils délirants, les Allemands de Mental Cruelty viennent à leur tour faire vibrer l’Altar. Les quelques t-shirts Lorna Shore et Shadow Of Intent repérés aux premiers rangs nous donnent un bon avant-goût de ce qui nous attend pour les 40 prochaines minutes. Si le niveau assez prodigieux des musiciens se remarque d’entrée de set, on note malheureusement un gros manque de basses, surtout sur la grosse caisse. Résultat : les breakdowns n’ont pas l’effet dévastateur espéré pour venir contrebalancer les passages plus symphoniques. C’est dommage, car sur scène ça joue très carré, millimétré même. Cependant, le chanteur, qui nous fait savoir son plaisir de voir un chapiteau rempli sur le deuxième groupe de la journée, ne cessera d’haranguer ce public venu nombreux. Il demandera d’ailleurs à ce que les spectateurs sortent leur flashlight de smartphone pour le titre « Symphony of a Dying Star », clôturant ainsi le set sur une vibe très « brutal power metal ». Avec un son parfaitement équilibré, cette première venue de Mental Cruelty au Hellfest aurait pu être grandiose… C’est un peu raté, même si le groupe nous dit être honoré d’être programmé. Dommage, on pourra toujours essayer de se rattraper en salle !

18h55 : SLOMOSA / Valley

18h50 : APOCALYPTICA / Mainstage 1

apocalyptica hellfest 2025

En entendant « The Ecstasy of Gold », le public en vient à se demander si, depuis que Metallica a décidé d’ajouter le Hellfest à sa liste de festivals dignes de sa présence, le quatuor ne serait pas de retour pour lui jouer un mauvais tour. Que nenni ! Apocalyptica, armés de leurs violoncelles énervés, montent sur scène et lancent direct les hostilités avec « Ride the Lightning ». Si on avait des doutes sur la setlist, il est clair que le groupe vient défendre, sous cette chaleur brûlante, son dernier album en date : Apocalyptica Plays Metallica, Vol. 2. C’est ainsi que la fosse devant la Mainstage 1 se transforme en karaoké géant, les plus aguerris d’entre nous se prenant même au jeu de chanter les parties les plus complexes de chaque instrument. Bien qu’il soit peut-être un peu tôt pour que la mayonnaise prenne, le groupe reste énergique, prenant quelquefois la parole pour essayer de chauffer encore plus l’ambiance. Fort heureusement, ils pourront compter sur la dextérité d’un collègue journaliste que nous nommerons MD pour assurer les voix plus qu’il n’en faut. Le batteur se donne à fond et, entre une délicate prise de manche de cello en bouche et des soli en veux-tu en voilà, arrive « Seek & Destroy », annoncée, déjà, comme dernière chanson de la setlist. Le deuxième couplet de la chanson est certes passé à la trappe, mais le groupe fait son travail et quitte la scène sur les douces notes de « …And Justice for All ».

18h15 : MISÞYRMING / Temple

Misthyrming

40 minutes, c’est court, et c’est pourquoi Misþyrming mise sur l’efficacité. Du début à la fin, le groupe assomme la Temple d’une série presque ininterrompue de riffs acérés, avec force moues hargneuses et le look de gars sortis d’une piscine de mazout. Le pari est gagné, puisque le public des blackeux apprécie le show, malgré un son parfois un peu brouillon. Bref, ce qu’on a retenu de l’Islande pendant ce set, c’est plutôt la chaleur des volcans que les vents glacés.

18h10 – 🎙️ Podcast : Interview avec MONKEYS ON MARS (avec les membres de MARS RED SKY et MONKEY 3).

18h05 : SEVEN HOURS AFTER VIOLET/ Mainstage 2

Shavo Odadjian a retrouvé du boulot. Plutôt que de nous pondre un nouvel album avec System Of A Down, le bassiste préfère s’éclater sur scène avec sa nouvelle bande, Seven Hours After Violet. La formation propose du metalcore, avec une touche d’émo par-ci par-là et une alternance entre chant guttural, scream et voix claire. Rien à voir avec SOAD. Alors, c’est sympa à voir une fois, mais rien qui ne déboîte vraiment, surtout pour une ouverture de Mainstage. D’ailleurs, à part quelques slammeurs, la fosse était plutôt calme. Jusqu’à ce que le chanteur appelle à un wall of death et à pousser à droite, à gauche. Et ça a pris ! Malgré la chaleur, rien n’empêche le public metal de se rentrer dedans.

17h44 : SKINDRED / Mainstage 1

skindred hellfest 2025

C’est sur la marche impériale de Star Wars que Skindred ouvre ce Hellfest 2025. La foule est déjà massive et chauffée à blanc pour accueillir le ragga-metal dopé aux grosses basses des Gallois. Des basses qui occupent d’ailleurs un temps tout l’espace sonore au cours de l’explosif « Set Fazers », avant qu’un équilibre plus subtil ne soit trouvé pour la suite. Mais qu’importe : Skindred pourrait jouer la « Macarena » sans que cela ne nuise visiblement à l’ambiance. L’approche ultra-festive et déjantée proposée par le quintet résonne parfaitement dans le cadre d’une ouverture de week-end. Le frontman Benji Webbe est une nouvelle fois emmitouflé sous de multiples couches de vêtements, dont un épais manteau de laine, assez peu adapté aux températures de ce jeudi. Cela ne l’empêche pas de se démener comme un beau diable pour entraîner le public avec lui. Dans une ambiance très peace’n’love – grosse caisse à l’effigie de Roger Moore, fleurs disposées çà et là, amplis à smileys – Skindred distille sa bonne humeur et déroule un set majoritairement constitué de gros hits piochés dans sa longue discographie. Malgré des morceaux très efficaces, Skindred perd cependant beaucoup de temps à jouer avec le public, à intercaler des samples de morceaux qui ne sont pas les siens (« Still D.R.E. », qui vient se greffer au break de « Kill The Power »), ou à étirer certaines compositions un peu inutilement. Benji est certes communicatif à souhait, invite le public à taper dans ses mains, à reprendre les « wow wow » qui pullulent sur leurs titres, mais force est de constater qu’il aurait été possible de proposer au minimum deux morceaux de plus sur les quarante minutes de set en se montrant plus sobre dans l’exécution. Le groupe rencontre une coupure de façade sur « Nobody », mais se rattrape quelques minutes plus tard avec son fameux « Newport Helicopter » – un exercice consistant à faire tourner son t-shirt – puis un énorme « Warning » en clôture. Grosse ambiance d’entrée de jeu.

16h53 : TAR POND / Valley

Le groupe de doom suisse Tar Pond inaugure la Valley. Si le nom ne vous dit rien, il s’agit de l’ancien groupe du regretté Martin Eric Ain, une des figures emblématiques de Celtic Frost. La formation lui a dédié un titre pour un premier hommage, qui en suivra certainement de nombreux autres durant le week-end…

16h30 – 🎙️ Podcast : Lancement de l’émission en presque direct depuis le Hellfest 2025.

16h00 : Hellfest 2025, c’est parti ! Il fait 33 °C et la douche de ce matin est déjà ruinée par la transpiration.

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Rédacteur en chef : Jean-Florian Garel
Rédaction : Mathilde Beylacq, Aurélie Cordonnier, Benoît Disdier, Mickey Guevara, Arnaud Phay & Wolflord
Photographes : Nicolas Gricourt & Sylvain Leobon



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  • J’ai fait un Fury fest et tous les Hellfest. Je faisais partie des rageux qui en voulait pour la prog et la présence de touristes grandissantes. Je m’étais dit, c’est le dernier. Et bien là je sors du HF 2025 avec la banane. En fait, en ne m’occupant que de la prog qui m’intéressait, j’ai fait uniquement 3 concerts en mainstage. J’y ai trouvé mon compte en nouveauté ou en confirmé et finalement le public présent était plutôt connaisseur. Donc plutôt bon retour de mon côté.
    Alors par contre, il faut expliquer à l’andouille qui a eu l’idée de mettre les tentes Altar et Temple en noir, qu’il n’y a rien de pire en transfert de chaleur. Conclusion il faisait moins chaud dehors que dedans pourtant à l’ombre.

  • Le Fall of Summer manque, oui :/

  • 6trouille dit :

    Je dois avouer que chaque mois de juin, le rendez-vous de Clisson était un grand moment de l’année… Pour ma part jusqu’à 2015. Dorénavant il faudrait me sédater pour m’y emmener. Entre la foire aux neuneux, aux touristes, à l’affiche de plus en plus dégueulasse, c’est vraiment plus un crève-coeur d’éviter Clisson.
    Si le Fall of Summer avait le bon goût de renaître… Il aurait un coup IMMENSE à jouer pour récupérer les déçus.

  • Beaucoup de groupes metalcore et moins de death et black c’est un peu dommage . Le Hellfest que j’ai connu n’est plus mais je comprends qu’ils veulent se renouveler pour perdurer dans le temps vu que les groupes majeurs sont vieillissant et ne seront plus là d’ici quelques années.

  • Arch Enemy + Eluveitie + Amorphis @ Paris
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