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Interview   

Klogr calcule l’équation d’un avenir meilleur


Klogr aime s’intéresser à l’évolution de l’Homme dans ses diverses sociétés et divers environnements. Le combo, aux tendances rock alternative, est un groupe clairement engagé et un groupe réfléchi. Une bande qui s’implique dans le monde qui l’entoure. A l’instar de Gojira, les Italiens de Klogr sont, par exemple, engagés aux côtés de Sea Sheperd : ONG maritime fondée en 1977 par Paul Watson, écologiste canadien. Le groupe n’a certes pas encore la notoriété d’un Gojira afin de diffuser ses messages à un large public. Toutefois, Klogr, depuis 2011, fait petit à petit son trou.

En juin 2012, de retour en Italie après plusieurs dates, le combo s’est lancé dans une mini-tournée en France, la seconde. Et, force est de constater, selon les dires du leader Gabriele « Rusty » Rustichelli, que le public français se montre réceptif à cette jeune formation transalpine. De plus avec la sortie de Till You Turn en février dernier, Klogr semble engager un nouveau chapitre prometteur. De quoi encourager le groupe dans ses ambitions et projets européen. La bande sera ainsi aux côtés de Prong sur la tournée européenne des Américains en 2014. On fait donc le point sur les engagements du groupe, ses désirs et projets futurs ci-dessous.

« Peut-être que la liberté n’est pas en rapport avec ce que tu fais, mais avec ce que tu ressens. »

Radio Metal : Ma première question ne va pas être très originale, mais comme beaucoup de nos lecteurs et de nos auditeurs ne vous connaissent pas encore, est-ce que tu pourrais présenter brièvement le groupe ?

Gabriele « Rusty » Rustichelli (guitare/chant) : Oui, bien sûr ! Le nom du groupe est Klogr [Kay – log – are], ce qui est un peu bizarre étant donné que ça s’écrit Klogr [rires]. C’est une formule psychophysique qui donne la relation entre un individu et la société, en gros. Le projet a débuté en 2011, l’année où on a sorti notre premier album, Till You Decay. Ensuite le combo a fait une tournée aux Etats-Unis puis en France en 2012 et on a sorti un nouvel EP dont on fait la promo en ce moment. Il est intitulé Till You Turn. Et maintenant nous voilà en France, à faire des concerts et des interviews [rires] !

Le nom Klogr est une référence à la loi de Weber-Fechner. Est-ce que tu pourrais nous l’expliquer rapidement ?

C’est une formule non pas mathématique mais psychophysique. K représente l’individu, log veut dire logarithme, et R représente l’environnement. Elle définit toutes les manières dont l’individu pense, la manière dont ses opinions sont influencées par la société… Dans le cas de Till You Decay, notre premier album, on s’est consacrés à la manière dont la société essaie de profiter des individus. C’est le genre de concept qu’on retrouve dans les livres d’Orwell, 1984 notamment. Il y a des siècles de cela, ce physicien Weber-Fechner a trouvé cette formule et nous l’avons prise comme nom.

L’album est fondé sur l’idée que la société qui nous entoure nous contrôle, nous juge, nous détermine et, en fin de compte, nous étouffe. Selon toi, comment est-ce qu’on pourrait remédier à ça ? Par la révolution, l’anarchie ?

C’est une bonne question, merci Philippe [rires] ! L’anarchie est toujours une option un peu chaotique. Je crois que les animaux qui vivent de manière anarchique finissent par trouver leur équilibre dans une société dans laquelle c’est la loi du plus fort, donc peut-être que ce n’est pas dans cette direction qu’il faut qu’on aille… Mais comme tu le dis, on n’a pas de solution. On parle aussi de la destruction de l’environnement. On se fout de ce qu’on fait, de la pollution, on se fout de tout en dehors de faire du profit. Nous, en tant que musiciens et en tant que groupe, on a l’opportunité de monter sur scène, de jouer en live et de chanter nos chansons. Ce qu’on essaie donc de faire, ce n’est pas seulement de chanter à propos de ce qui se passe, mais de faire passer un message au public pour qu’il soit plus conscient de ce qu’il peut faire. Récemment, on a rejoint Sea Sheperd et on travaille avec eux. Je ne sais pas si tu en as déjà entendu parler…

Oui !

OK, donc on essaie de sensibiliser les gens à la cause de Sea Sheperd, parce que les gens pensent toujours à la pollution des espaces verts, des forêts, de ce qu’ils peuvent voir, mais il y a aussi beaucoup de merde qui se retrouvent dans la mer : des poissons sont remplis de mercure, il y a du plastique au fond des océans, des animaux sont tués pour faire de la soupe ou des recherches… On essaie de sensibiliser les gens à tout ça. Je ne sais pas ce qu’on peut faire, nous, mais je pense qu’à notre petite échelle, on peut faire ça. Sea Sheperd se bat, passe à l’action, ce ne sont pas des gens qui restent assis sur leur canapé à se plaindre, et nous, on va sur scène et on fait passer le message, ce qui est selon moi la meilleure chose que l’on puisse faire. C’est ce qu’on essaie de faire.

En France, on a un groupe, Gojira, qui travaille avec Sea Sheperd aussi. Est-ce que vous les connaissez ? Est-ce que vous les avez déjà rencontrés ?

Non, on ne les a jamais rencontré, mais on a entendu parler d’eux, c’est un groupe qui marche très bien, je trouve que vous devriez être fiers d’eux ! Ils vont jouer partout et commencent à faire leur trou dans le monde entier, donc je suis très content qu’ils soutiennent la cause de Sea Sheperd eux aussi.

Est-ce que tu as l’impression qu’en tant que musiciens, vous êtes plus libre que le reste de la population ?

Je ne suis pas musicien à temps complet, aucun d’entre nous n’est musicien à temps complet, donc… J’aimerais pouvoir dire qu’on est plus libres que les autres, mais je ne pense pas que ce soit le cas… J’ai aussi un job normal, la musique ne me rapporte pas suffisamment d’argent, mais j’investis beaucoup de mon temps dans la musique, et le reste du groupe aussi. Peut-être que la liberté n’est pas en rapport avec ce que tu fais, mais avec ce que tu ressens. Peu importe que tu sois musicien, journaliste dans ton cas, maçon ; le plus important est ce que tu penses. La curiosité et la volonté d’être informé peut faire la différence ; si tu t’intéresses à certains problèmes, tu peux faire des recherches puis te faire ta propre opinion à propos des choses en général et à propos de ce qui se passe autour de toi. Je pense que c’est la meilleure manière de trouver sa liberté.

« Beaucoup de salles ferment parce que les gens n’ont plus l’habitude d’aller voir des concerts. Même en Italie, les temps sont durs pour les groupes de metal. »

Est-ce que tu penses que ta propre curiosité t’aide à te libérer de cette société qui nous étouffe ?

Non, je ne crois pas. Je pense qu’on en est loin, et on aimerait changer ça, donc on essaie de rassembler du monde pour être moins étouffés qu’on ne l’est. C’est trop optimiste de penser qu’on va pouvoir changer les choses aussi facilement. Nous ne sommes pas en position de pouvoir, on n’a pas accès au pouvoir politique, mais on peut créer des mouvements, on peut manifester et on peut, comme Sea Sheperd le fait, se battre, aller en mer et passer à l’action. Donc d’une certaine manière, on fait passer le message lorsqu’on est sur scène et on y investit de l’argent.

Vous avez fait votre premier concert le 11 novembre 2011, qui a aussi été la date de sortie de votre album Till You Decay. Est-ce que vous avez choisi cette date volontairement ?

C’est Rusty, notre chanteur, qui a fait attention à ça. À ce moment, l’album était prêt, donc il a réservé la salle pour la sortie ce jour-là. Et un an plus tard, en 2012, on a fait un concert au même endroit le 12 décembre ! C’est un truc marrant mais ça n’a rien à voir avec l’alignement des étoiles ou quoi que ce soit de ce genre…

Comment se passe la tournée française ?

La tournée française se passe très bien. On joue dans de petites salles parce qu’on ne fait pas la première partie d’un gros groupe et qu’on n’est pas encore suffisamment établis en France pour remplir de plus grosses salles. Donc on joue dans de petites salles, mais on a eu des retours très très positifs du public français. Je pense qu’on a gagné pas mal de nouveau fans, et qu’on a même un véritable soutien de la part du public français, ce à quoi je ne m’attendais pas. Je m’attendais à ce que les gens aiment le concert, mais pas qu’ils aient autant envie de nous aider et de nous soutenir. On a par exemple joué à Eragny il y a deux jours, et après le concert, deux mecs sont entrés en contact avec nous par l’intermédiaire des réseaux sociaux pour nous proposer leur aide pour mettre en place une newsletter et traduire la communication du groupe de l’anglais au français. Je pense qu’on n’aurait pas pu imaginer mieux, on est vraiment contents. On a fait quatre concerts pour le moment, et maintenant on va en Allemagne, puis on fera un concert de plus en France à Valdoie, dans le sud. On passe de super moments et de trouve vraiment que ça se passe bien, oui.

Et pourquoi avez-vous choisi la France ? Est-ce que vous avez une relation spéciale avec ce pays ? Parce que c’est une sacré tournée !

À vrai dire on ne vient pas uniquement en France, comme je viens de le dire, on va en Allemagne, puis on retourne en Italie pour passer une semaine avec nos familles, et ensuite on ira en Pologne, en Estonie, en Lettonie, en Lituanie, et en Finlande. On jouera aussi au Sweden Rock Festival en juillet, donc on tourne vraiment dans toute l’Europe. Mais on est déjà venu en France lors d’une précédente tournée en avril 2012, et il nous a semblé que les gens aimaient bien le groupe, on a eu de bons retours, c’est pour ça qu’on a essayé d’organiser d’autres concerts ici pour la promo du nouvel EP. Tout mettre en place a été relativement facile, ce qui, je suppose, signifie qu’il y a un peu d’intérêt pour le groupe en France. On aime ça ! En plus ce n’est pas très loin, donc c’est chouette d’être ici [rires] !

Vous venez d’Italie et il y a des noms connus issus de cette scène comme Lacuna Coil et Rhapsody Of Fire. Mais peux-tu nous décrire la scène italienne ?

Je me suis rendu compte que les scènes metal underground françaises et italiennes sont assez similaires. Elles ont beaucoup de très bons musiciens, de très bons groupes, mais notre époque est plutôt dure pour l’industrie musicale, surtout pour le rock. Beaucoup de salles ferment parce que les gens n’ont plus l’habitude d’aller voir des concerts. Même en Italie, les temps sont durs pour les groupes de metal. Mais il y en a beaucoup, on pourrait avoir une super scène si on ne manquait pas autant d’argent. Il n’y a pas d’argent du tout. Tous les groupes galèrent pour pouvoir faire des concerts. Par rapport à la scène française, en Italie, les groupes sont plus tournés vers la musique progressive. Chez vous, de ce que j’ai pu en voir, il y a plus de cris, de growl, une attitude plus metal hardcore. En Italie, on est plus branchés musique progressive. C’est la principale différence que j’ai notée jusqu’à maintenant. Il y a vraiment beaucoup de bons groupes et de bons musiciens dans les deux pays, mais très peu d’occasions de s’en sortir de nos jours.

Est-ce que tu as une dernière chose à dire ?

Les gars, si vous aimez le groupe et si vous voulez voir la vidéo et entendre les chansons, s’il vous plaît, ne les téléchargez pas ! Ou payez 1€ et téléchargez-les au moins sur iTunes pour essayer de nous aider à continuer ce projet… On aime vraiment ce qu’on fait et on a bon espoir pour le futur, donc j’espère que tous ceux qui aiment notre musique vont nous aider à nous en sortir.

Interview réalisée par téléphone le lundi 25 mars 2013
Introduction : Alastor
Retranscription et traduction : Chloé

Site internet officiel de Klogr : www.klogr.net

Album Till You Turn, sorti le 26 février 2013 chez Zeta Factory/Believe Digital



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