Au départ, on se dit : « on va bien se marrer ». En effet, Tim « Ripper » Owens (ex-Judas Priest, Yngwie Malmsteen) s’est associé à un restaurateur d’Akron, dans l’Ohio, afin de relancer sa gargotte pour devenir le Ripper Owens Tap House, un « restaurant rock et sportif » ! Le sourire commence à se former au coin de nos lèvres de cyniques au fur et à mesure qu’on s’intéresse à la carte emphatique à l’effigie de Tim et intitulée « Greatest Hits » (voir ci-contre): The Mighty Mozzarella Stix, Xtra Large Fried ‘Shrooms, The Ultimate Combo (!) sont les noms de quelques-uns des plats qu’on sert chez le « Déchireur » !
Et après avoir bien bavé devant mon nonosse 2.0, je me dis que je vais quand même faire mon boulot et essayer de vous apprendre quelque chose, pas simplement vous filer une info bien bête qui vous fera rire deux secondes comme la vidéo de René la taupe qui se fait exploser le caisson au calibre 22. Après avoir fait fonctionner mon cerveau de passeur d’information, je me suis souvenu que Tim Owens n’est pas le premier à avoir mis le feu aux fourneaux. Souvenez-vous de David Silveria, ancien batteur de Korn devenu propriétaire d’un restaurant rock et sport lui aussi.
Et à l’arrivée, Tonton Animal se retrouve avec un thème d’article : et si la trinité Sexe, Drogue et Rock ‘n’ Roll était en fait un carré gourmand ?
En creusant un moment, on s’aperçoit à une vitesse insolente que nos chers métallurgistes sont de fieffés ripailleurs. Depuis un Gene Simmons qui, vers vingt ans, atteignit la barre des 110 kilos (sans armure) à cause du voisinage d’un pâtissier dont les surplus de choux à la crème et de moelleux au chocolat finissait sous le coup de fourchette avide du bassiste priapique de Kiss jusqu’aux entreprises de remplissage de panse de Tim Owens et David Silveria, on passe par bon nombre de surprises.
La première se trouve au rayon des condiments. Si vous n’êtes pas des habitués de la terminologie culinaire, je vous parle de sauces. Tapez « hot sauce » et « metal » dans le bon moteur de recherche et les noms pleuvent ! Il y a d’abord Michael Anthony (ex-Van Halen, Chickenfoot) qui, des basses enflammées ou en forme de bouteilles d’une marque d’alcool malté fort connue (alors que son ami Sammy Hagar produit, quant à lui, un alcool mexicain réputé), est aisément passé au développement d’une ligne de sauces piquantes, sauces barbecue et moutardes, les Mad Anthony’s.
Et il n’est pas le seul ! Qui aurait imaginé derrière ses airs de gentleman que Joe Perry aime quand ça pique dans la bouche ? Mais celle qu’on mettrait bien sur notre steak à Radio Metal, c’est la Zakk Wylde’s Berserker Hot Sauce ! J’ai même envie de répéter ce nom : la Zakk Wylde’s Berserker Hot Sauce ! Ou peut-être même la Shot To Death ! Ou encore la Stronger Than Death ! Sûr que si Zakk est aussi doué pour nous déchirer les papilles que les esgourdes, nous sommes prêts à déguster.
Mais dans cette ronde des saveurs métalliques, nous avons droit à plus qu’un simple accompagnement, plus qu’une sauce dans le coin de l’assiette (si votre assiette est ronde, ne cherchez pas le coin). Derrière son allure de Bud Spencer, nous savons désormais que Vinnie Paul (ex-Pantera, Hellyeah) est un gourmet, un vrai cuistot, un tel amoureux de la bonne bouffe qu’il ne pouvait garder ses sentiments pour lui et, alors que d’autres nous racontent leur vie dans d’interminables arrivages d’autobiographies, lui nous offre une vraie part de lui-même : ses bonnes recettes. La bonne tambouille de Vinnie Paul ! Rien que l’idée met en appétit, le titre aussi : « Drumming Up an Appetite with Vinnie Paul » !
Sa sortie n’est pas prévue aux États-Unis avant la fin de l’année (on y verrait Vinnie derrière sa batterie, une cuisse de dinde dans une main, une cuisse de poulet dans l’autre ; drôle de technique !) mais sachez déjà que dès que ce livre se pointe dans le coin, je me rue dessus, je le chronique et je vous cuisine même les recettes qu’il y aura dedans. On prévoit même des vidéos !