C’est l’écrin écarlate de l’Olympia que Megadeth a choisi pour la date parisienne de sa tournée 2023 – une première, en quarante ans de carrière, une date exceptionnelle qui affichait complet depuis plusieurs semaines, malgré la période estivale.
Annoncé le jour même, c’est le groupe français Existence qui a assuré la première partie ce mardi 22 août. Influencés par des grands noms du heavy metal britanniques comme Iron Maiden et Judas Priest, ils ont offert à un public conquis un set dynamique et carré. Après avoir ouvert sur cette même scène pour Helloween en 2022, le groupe continue son ascension et avec un nouvel album annoncé pour 2024, nul doute qu’ils feront reparler d’eux !
Le public attendait Medageth, un public acquis d’avance, conscient du caractère unique de cette soirée, d’autant plus que le groupe n’avait pas joué à Paris en tant que tête d’affiche depuis 2021.
Artistes : Megadeth – Existence
Date : 22 août 2023
Salle : L’Olympia
Ville : Paris [75]
Autant le dire tout de suite : Megadeth a offert une prestation de grande qualité. La setlist était incroyable et le groupe très en forme. Kiko Loureiro à la guitare est impressionnant d’aisance et de charisme, son sourire l’accompagnant tout au long du concert alors qu’il enchainait les solos. A la batterie, surélevé au-milieu des écrans géants, Dirk Verbeuren officie derrière ses fûts avec force et régularité, tandis que James LoMenzo retrouve sa place sur scène à la guitare basse après avoir réintégré le groupe l’an passé. Une formation stabilisée. Mais tous les yeux étaient tournés vers Dave Mustaine : Megadeth, c’est lui et son talent n’est plus à démontrer. Visiblement en forme, il a enchainé les titres avec brio. Certes, il n’est pas le frontman le plus bavard, mais le public le sait et était tout de même séduit, conquis, profitant de chaque minute de ce set sans temps mort.
Derrière le groupe, des écrans diffusaient des images non-stop : les différents avatars Vic Rattlehead, des clips, des images d’archives qui illustraient chaque chanson. L’illustration visuelle de « We’ll Be Back » était particulièrement marquante, quitte à détourner l’attention du groupe vers les écrans, avec l’image de ce soldat qui se bat pour sa propre survie alors que le compte à rebours s’égrène. Pour « Sweating Bullets », les écrans projetaient des portraits de criminels d’antan, surannés, en noir et blanc, ce qui s’accordait bien avec les rythmiques plus « jazz » de ce morceau. Le nouvel album n’a été que peu représenté (avec uniquement « We’ll Be Back »), Megadeth nous offrant un best-of de qualité, de « Hangar 18 » à « Trust », en passant par les incontournables « Symphony Of Destruction », « Peace Sells » et « Holy Wars » pour le final. Le public, connaisseur, réagissait dès les premières notes de chaque titre, chantant avec le groupe et « À Tout Le Monde » a offert un joli moment de communion.
Parfois, le public chante sur certains titres, connait plus certains morceaux que d’autres mais lors de ce concert, il a chanté du début à la fin, sur chaque titre, chaque couplet. « À Tout Le Monde » a été particulièrement émouvant, comme une accalmie, mais lors de « Peace Sells », l’énergie était palpable et communicative. Chacun était conscient du caractère unique de ce concert, le groupe s’est donné à fond mais le public aussi. Malgré un set condensé d’une heure vingt, les visages étaient souriants, les chaises du balcon n’ont été que peu utiles et nombreux sont ceux qui y ont laissé leurs voix. Une très belle soirée, à la hauteur de son caractère exceptionnel, dans toutes les occurrences du terme.
Setlist (source setlist.fm) :
Hangar 18
Dread and the Fugitive Mind
Angry Again
Sweating Bullets
Wake Up Dead
In My Darkest Hour
We’ll Be Back
Dystopia
Trust
A Tout Le Monde
Tornado Of Souls
Symphony Of Destruction
Peace Sells
Rappel :
Holy Wars… The Punishment Due