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MozHell Open Air 2025 : bien plus qu’une foire à la saucisse


Après une première édition largement réussie, le MozHell Open Air remet le couvert en ce week-end du 19 juillet. L’équipe d’Insming réserve une nouvelle fois une très belle affiche à son public avec notamment au programme Carpenter Brut, Soulfly ou encore Fear Factory. Comme à son habitude, le MozHell fait le choix de pousser les artistes émergents avec une scène (Slash Stage) largement tournée vers les artistes en devenir.

Sur cette édition 2025, le festival prend l’initiative de rapprocher la Main Stage et la Slash Stage. Une proximité qui se révèle vraiment pratique pour assister aux prestations des artistes en développement et vainqueurs des tremplins. Surtout, cette configuration donne la possibilité aux formations émergentes de jouer entre les concerts de groupes à forte notoriété, le tout sur des créneaux convenables (autour d’une heure) qui favorisent la découverte du public.

Evénement : Mozhell Open Air
Date : 19 et 20 juillet 2025
Ville : Insming [57]

Avec près de deux mille personnes chaque jour, le MozHell Open Air cuvée 2025 a été un franc succès. Fort d’une programmation franchement haut de gamme pour un nouveau festival, ce dernier se construit petit à petit, comme l’avait expliqué dans ces colonnes Loïc et Julien, les organisateurs de l’événement. Le fait que le public suive souligne que l’équipe du MOA travaille bien, même si elle se doit d’être toujours plus vigilante sur ces petits détails qui distinguent un événement amateur d’un événement professionnel.

Après un lever aux aurores et des centaines de kilomètres dans la musette, l’équipe RM débarque en Moselle sur les coups de 13h. La récupération des pass ne se déroule pas sans encombre, mais comment ne pas être indulgent avec la team du MozHell ? Les couacs peuvent arriver et vont de pair avec l’ambition du festival. Si ce dernier avait l’objectif de faire un copier-coller de sa première édition, il ne se créerait pas de difficultés. Or, comme toutes les organisations ambitieuses qui souhaitent avancer tout en se professionnalisant, l’événement souhaite passer un cap d’année en année.

Cette ambition, cette volonté d’avancer rapidement, peut amener à des changements risqués et pas forcément pertinents. Ainsi, le choix d’avoir, par exemple, mis le merchandising officiel du MozHell Open Air au cœur des deux scènes n’est pas forcément judicieux pour les festivaliers. D’une part parce que le Merch n’est pas aisé d’accès à partir du moment où les groupes de la Main Stage jouent, et d’autre part parce que placé de la sorte, il force les festivaliers à s’exprimer la plupart du temps au-dessus de la musique qui ne s’arrête que rarement (puisqu’on est dans un festival de musique !).

Mais justement, parlons musique. Le MOA aime la diversité. De la synthwave de Carpenter Brut au stock rock barré de Bad Tripes, de l’émergent Soulwasher aux plus connus Psykup et Resolve, du dark bluesy de Drekhund à Syderals et son death prog : l’affiche rassemble divers courants musicaux et c’est ce qui fait sa force. La force, c’est aussi ce qui caractérise la musique de Kamizol-K qui partage avec panache son metal hardcore plein de groove. Emmenés par Marie et Lionel au chant, les Lyonnais proposent une musique qui tabasse et rencontrent un franc succès dans le public malgré le fait que la formation joue tôt dans l’après-midi.

Si un concert devait être retenu lors de cette édition 2025 du MozHell Open Air, le choix pourrait se porter sur le set de Fear Factory. Célébrant les trente ans de son album culte Demanufacture, le groupe de Dino Cazares propose un show franchement haut de gamme. La clarté incroyable du son, la voix exceptionnelle de Milo Silvestro, des musiciens précis et concernés : ce concert des Américains se doit d’être salué à sa juste valeur. Le groupe aurait d’ailleurs mérité une fosse un peu plus déchaînée pour lui faire honneur, mais on ne peut pas tout avoir et le quatuor reçoit tout de même une belle salve d’applaudissements. Un moindre mal pour les Américains qui, après avoir joué Demanfucature de A à Z, terminent leur set par le morceau « Archetype » tiré de l’album du même nom sorti en 2004.

Novelists profite pour sa part de belles lumières, car ils jouent de nuit. Le début du show est néanmoins émaillé de problèmes techniques. Ce qui amène Camille Contreras, la chanteuse du groupe, à s’adresser au public de la sorte : « Il y a des problèmes techniques et on me dit dans l’oreillette que je dois donc meubler ! » Euh, oui, en effet, c’est ce que l’on fait dans ces cas-là, mais pas sûr qu’il soit judicieux de le dire de la sorte ! Au moins, on est dans le factuel et la précision. Ce dernier terme caractérise bien la musique de Novelists qui partage un set puissant très bien accueilli par le public. Pour revenir au problème technique, le concert de Defiency fut lui arrêté en plein set à cause d’une rupture de la backline de la Main Stage. Reste que, dans l’ensemble, le son fut très correct dans la majorité des concerts du festival.

Les sites météo indiquaient de possibles orages sur Insming. Sans aller jusque-là, c’est bel et bien la pluie qui s’est invitée et la journée de dimanche se révélera être émaillée d’épisodes pluvieux qui contraignent les festivaliers à se réfugier en mode express sous les tonnelles judicieusement prévues par l’équipe du MozHell Open Air. Conséquence des averses : Olden World Limit raccourcit son set et Pogo Car Crash Control joue devant un public qui n’aurait pas été aussi clairsemé sans cette pluie battante qui n’en finissait pas.

Pro-Pain et ses gros riffs sont également très convaincants. Revoir Gary Meskil et son charisme fait toujours plaisir, même s’il est toujours aussi statique sur scène ! Mais avec presque trente-cinq ans de carrière, les fans du groupe sont habitués à cette prestation scénique et le manque d’action est compensé par l’énergie brute et positive du quatuor. Car quel plaisir de recevoir en pleine face ces tubes à gogo en forme d’uppercuts (« In For The Kill », « Stand Tall ») concoctés pour faire mal aux cervicales de l’audience. Après une heure de hardcore made in NYC, le groupe quitte la scène la tête haute et le sentiment du travail bien fait.

Assister à un show de Max Cavalera est toujours un événement en soi car il fait partie des légendes de notre style musical favori. Quelques semaines avant de prendre la route aux Etats-Unis pour jouer avec son frère l’album culte Chaos A.D. de Sepultura, Max est de passage en Moselle avec Soulfly. Depuis sa création à la fin des années 90, Soulfly a réussi à conquérir une belle fanbase. Pas étonnant alors qu’un vrai engouement ait pu être constaté quand le groupe a été annoncé au MOA. C’est devant une fosse copieusement garnie que Max et sa bande se produisent. Rejoint sur scène par Dino Cazares (Fear Factory) sur le morceau « Eye For An Eye », le groupe envoie le pâté avec un Max en voix et heureux d’être là. Fan de football, il aura été heureux quelques heures avant le concert de recevoir de la part de l’organisation un maillot de l’équipe de France qu’il portera pendant le show.

Avant de conclure sur la prestation de Carpenter Brut, revenons sur les conditions pratiques du festival. Ce dernier a fait le choix du tout Cashless. La queue pour la recharger ne fut jamais bien longue pour profiter du bar ou des stands de nourriture variés (flamekueches, saucisses, gaufres, etc.). Il est ainsi important de signaler qu’au stand d’Eric Schlosser (Boucherie Schlosser), nous commanderons une savoureuse assiette garnie en même temps que Dino Cazares, le guitariste de Fear Factory. Le fait que Dino Cazares aime les saucisses d’Insming fait partie des infos clés de ce compte rendu, donc appréciez-la à sa juste valeur ! Comme l’année dernière, le MOA a mis l’accent sur le décorum avec notamment une immense fresque qui immerge le festivalier dans un univers cent pour cent metal. Ainsi, une fois l’entrée effectuée, le spectateur oublie immédiatement qu’il déambule sur le terrain de foot du village.

Cette deuxième édition du MozHell se termine sur la Main Stage par le show de Carpenter Brut. Alors que le titre « Everybody » (Backstreet Boys) plonge le public mosellan dans la grande fête du boum-boum festif, le trio démarre son set sur les morceaux « Opening Titles » et « Straight Outta Hell » sous des lumières du plus bel effet. Malheureusement pour Carpenter, l’horaire tardif et la pluie de la journée jouent probablement sur la fatigue du public : un certain nombre de spectateurs choisissent de quitter le festival dès les premières minutes du show. Pourtant, il est incontestable que Carpenter Brut fait le travail et les tubes sont de mise. Sous ces magnifiques lumières rouges, il paraît bien difficile de s’ennuyer quand on aime bouger ses petites fesses au son de la musique électronique. Un set éminemment fédérateur qui se conclut par un « Maniac » toujours aussi redoutable en live.

L’année prochaine, le MozHell Open Air passe sous trois jours. Le festival se tiendra les 24, 25 et 26 juillet 2026. Alors qu’aucun nom n’est annoncé pour le moment, l’équipe du fest vient de mettre en ligne deux cents pass à quatre-vingt-cinq euros qui sont tous partis en quelques heures. Une preuve de plus que l’événement a trouvé son public et que le MOA est en train de grandir à vitesse grand V.

Photos : Julien Bardin.



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