Est-il réellement nécessaire de présenter Slash ? Pendant que ses collègues de chez Velvet Revolver se disputent (à coups de fourchette ?) pour se mettre d’accord sur un chanteur, ce cher monsieur Slash en profite pour continuer à promouvoir tranquillement son dernier opus, l’excellent album solo sobrement intitulé Slash. On en viendrait d’ailleurs presque à croire qu’il a volontairement refusé de prendre Corey Taylor dans Velvet Revolver pour avoir encore du temps pour tourner avec son propre projet, et nous ne nous en plaignons pas ! Le guitariste est déjà passé deux fois à Paris pour promouvoir cet album : une fois au Bataclan où il a été très bien reçu, l’autre au Stade de France en première partie d’AC/DC, où certains avaient trouvé à se plaindre de sa prestation. Nous avons donc un score de un partout, il ne manque plus que la belle, et où la faire si ce n’est au Zénith, le juste milieu entre ses deux salles précédentes ?
Artistes : Slash – Porn Queen
Lieu : Paris
Date : 12 juillet 2011
Salle : Zénith
La première partie de cette tournée n’est autre que le combo brésiliano-luxembourgeois Porn Queen, petits protégés de Slash depuis l’an dernier, sortant leur premier album à la rentrée prochaine. A première vue, la recette semble classique : un rock’n’roll plutôt énergique joué avec un son très propre pour une première partie – bien que pas très fort – et dont le guitariste soliste semble très nettement influencé par la star de la soirée. Les morceaux finissent malheureusement par tourner rapidement en rond, avec des structures bien prévisibles et une musique globalement trop gentillette pour coller avec l’image provocante qu’essaie de s’octroyer le groupe en choisissant un nom tel que Porn Queen. En effet, lorsqu’on a la personnalité d’un Axl Rose, on peut assumer de porter en nom une anagramme d’ « oral sex », mais lorsqu’on se contente de gentilles petites mélodies chantées sur une voix timide avec une justesse approximative, on passe plutôt pour un adolescent « rebelle mais pas trop ». Ne me lapidez pas tout de suite s’il vous plait, car il faut tout de même reconnaitre que pour un groupe fondé il y a seulement quatre ans, jouer au Zénith en offrant une prestation aussi propre et carrée tout en faisant de son mieux pour communiquer avec le public au point d’en obtenir une réponse tout à fait décente, ce n’est pas donné à tout le monde. Ce groupe a faim, ils en veulent, et cela mérite un certain respect. Donc après un moment plutôt agréable somme toute, notamment avec « Addicted », le groupe joue un dernier morceau du nom de « Pick Pocket » et quitte la scène.
Si nous pensions que l’accueil réservé par le public à Porn Queen était correct, c’est une véritable explosion qui se produit au Zénith lorsque les lumières s’éteignent, après le court changement de plateau ! Une grosse voix annonce l’arrivée de « Slash, featuring Myles Kennedy » et le combo nous sort une surprise d’emblée avec « Be There Lately » de Slash’s Snakepit. Du gros lourd avec un refrain bien fédérateur et la fosse prend feu. Malheureusement la qualité du son ne suit pas, la grosse caisse et la basse couvrant absolument tout le reste (au moins dans la fosse), il est donc difficile de discerner quoi que ce soit, et encore moins les solos du bonhomme en Haut-de-Forme. On pouvait espérer que l’ingénieur du son s’en rende compte en cours de morceau, mais le son brouillon persistera tout le long du set et nous empêchera presque de prendre du plaisir à entendre les morceaux (avoir l’impression de se prendre un coup de poing dans le ventre à chaque coup de grosse caisse n’est pas des sensations les plus agréables). Cependant, avec une setlist comme celle-là, on apprécie malgré tout, le groupe jouant bien entendu les morceaux déjà incontournables de l’album solo (« Back From Cali », « Ghost »…) mais passant tout de même sur l’ensemble de la carrière de Slash avec de nombreux titres de Slash’s Snakepit (« Mean Bone » ou encore « Speed Parade » jouée pour la première fois), des Guns (« Rocket Queen », « Civil War » et bien évidemment « Sweet Child O’Mine » qui aura rendu absolument fous les 5000 personnes présentes dans la salle) et de Velvet Revolver (l’excellente « Slither ») bien que plus de titres de ce dernier groupe auraient été appréciés. Une reprise de « Rise Today » (Alter Bridge, groupe de Myles Kennedy) fera également son apparition dans le set, en faisant sourire plus d’un dans le public.
Le groupe nous réserve également la surprise de nous jouer « We’re All Gonna Die » (chanté par Iggy Pop en studio, et par le bassiste Todd Kerns ce soir), ainsi que « Promise » pour la toute première fois. Malheureusement, quelques erreurs et un tempo légèrement accéléré nous empêcheront de savourer cette magnifique chanson, qui ne colle pas non plus tellement au timbre de Myles Kennedy. Ce dernier a certes une superbe voix et une maitrise impressionnante sur des registres très variés, mais il lui manque le grain et la personnalité de Chris Cornell sur la version d’origine, parvenant à vous déchirer les entrailles à chaque attaque du refrain tant il y met tout son cœur. Enfin, l’instrumentale « Watch This » était une superbe idée, mais le son décidément trop brouillon nous forcera à deviner le morceau plutôt qu’à réellement pouvoir l’écouter.
Fait marquant avec ce concert : bien qu’il s’agisse du groupe et de la tournée de Slash, ce dernier a décidé de s’entourer de frontmen (Myles Kennedy et Todd Kerns) qui ont l’habitude de se mettre en avant dans leurs propres formations. Ce syndrome « supergroupe » casse la cohésion, et bien que Slash se réserve le droit d’un ou deux discours entre les chansons, ce dernier a visiblement plus l’habitude de n’être « que » le guitariste, se mettant uniquement en avant lors de sa délicieuse reprise du thème du film « The Godfather » (ou « Le Parrain » pour les ignobles personnages parmi vous qui regardent leurs films en version française).
L’exécution des morceaux est malgré tout très énergique et le public est bien là, aucun doute là-dessus. En rappel, on nous servira du « By The Sword », du « Mr. Brownstone » et en guise de dessert une magnifique « Paradise City » dont la fin en tempo doublé conclut à merveille un set aussi rentre dedans de grands classiques du hard rock. Merci messieurs !
Setlist :
Been There Lately (Slash’s Snakepit)
Nightrain (Guns N’ Roses)
Ghost
Mean Bone (Slash’s Snakepit)
Back From Cali
Rocket Queen (Guns N’ Roses)
Civil War (Guns N’ Roses)
Nothing To Say
We’re All Gonna Die
Speed Parade (Slash’s Snakepit)
Starlight
Promise
Watch This
Rise Today (Alter Bridge)
Patience (Guns N’Roses)
Solo (“The Godfather” theme)
Sweet Child O’ Mine (Guns N’ Roses)
Slither (Velvet Revolver)
Encore:
By The Sword
Mr. Brownstone (Guns N’ Roses)
Paradise City (Guns N’ Roses)
Photos : Olivier Gestin
Pas mal cette petite review. 😉
Concernant le son, c’est vrai dans les 5-6 premiers rangs de la fosse on avait que de la basse. Mais ensuite je suis allé tout au fond de la fosse, juste devant les gradins et là le son était parfait. En fin de concert je me suis décalé complètement sur la droite près de la scène et le son était encore différent… C’est bizarre.
Mmmmh pas si brouillon que ça le son personnellement. Pas dans la fosse et ça passait plutot bien! (bah oui moi j’entendais les solo!)
Un grand moment! Super set list, un LONG concert (oui parce qu’alors que certain groupes tiennent à peine une heure un show de 2 heures ça fait du bien!) avec un Slash en très grande forme, des zicos qui arrachent grave et un Myles Kennedy juste mythique! Ce mec à un charisme sur scène dantesque! Et puis pas si mal la première partie, ok c’est du classique mais ça balançais pas mal.
Un très très bon moment ce concert en tout cas pour moi.
son pourri, une honte pour l’ingénieur de Slash !!!
Je ne sais pas ce que ça valait au Zenith, mais au Hellfest je me suis pas mal fais chier devant Slash… Il y a une foultitude de guitaristes bien meilleurs (joueurs et showman) que lui, et son statut culte n’en fait pas un bon compositeur pour autant (dans le genre prévisible et plat, l’album se pose là)
En revanche, Myles est un excellent choix pour la tournée! J’adore sa voix et il sait comment faire le spectacle. Les meilleurs morceaux restent quand même ceux des Guns
la premiere partie avais un (bon) son mais slash ,son ingenieur du son est sourd ou il etais surment bouree
2 erreurs importantes dans cet article :
1/ Slash était en première partie d Acdc au stade de France et pas a Bercy
2/ je suis d accord sur le fait que le son était fort mais pas brouillon, mais de là à oublier « patience » dans la setlist (moment suffisamment rare pour être remarqué)…
Pour Bercy tu as farpaitement raison, mea culpa,
pour le son, c’est discutable, personnellement depuis la fosse je n’entendais pas la guitare de Slash quand la batterie jouait.
Pour Patience, vu que je n’ai pas pu chopper de setlist je l’ai reconsituée à partir de ce qu’il y avait sur setlist.fm mais au moment où j’écrivais live report c’était incomplet donc de mémoire il y a des choses qui sautent
merci beaucoup pour les remarques en tout cas
Corrigé ! 🙂
Phrase déclarative : le Zénith est réputé pour avoir un son brouillon et une surabondance de basse.
Attention, vous manquez d’air ! Le « parain » fait mal aux yeux.
WOOPS
Effectivement, un excellent concert, Slash au top de sa forme, mais un son trop fort et assez brouillon parfois…