C’est l’histoire d’un sac… Non, c’est un concert de Metallica… Non plus. Peut-être l’histoire d’un mec perdu dans une ville fantôme, à la recherche d’un camion au beau milieu d’émeutiers. C’est surtout l’histoire de mecs, les Mets, qui ont le mérite d’oser différents projets. Load et Reload en leur temps. Plus récemment, une collaboration avec Lou Reed, un concert chez les pingouins ou encore ce que l’on nous vend comme un film. Au moins ont-ils le mérite d’oser. Chacun jugera s’ils réussissent leurs aventureuses tentatives.
Dans l’immédiat, installez-vous car cette soirée officielle Metallica en vue de promouvoir la sortie DVD/Blu-Ray de Through The Never le 10 février propose aussi un concert des Four Horsemen, groupe de reprise de Metallica. A 20 euros, cette offre originale a prouvé son attrait en affichant complet. Mais si vous étiez plutôt sceptique quant à l’attrait d’un groupe de reprise et sur la projection d’un film à voir debout dans une salle qui n’offre pas le confort d’un fauteuil de salle de cinéma ou de votre canapé, lisez-donc la suite et voyez ensuite où vous en êtes avec vos a priori et autres préjugés.
Artistes : The Four Horsemen
Date : 31 janvier 2014
Salle : Divan du Monde
Ville : Paris
19h35, « Ectasy Of Gold » ouvre les débats pour The Four Horsemen. Le constat est clair : le public adhère. Pour preuve : sa réaction enthousiaste. Quelques pogos agitent de temps à autre la foule qui accueillera un unique slammeur mais dans l’ensemble l’audience est plutôt calme. Ce qui ne veut pas dire qu’elle s’est ennuyée : les spectateurs présents apprécient et le montrent en applaudissant ou en donnant de la voix. Le concert est rythmé, les musiciens tout sourires, sont très présents et ne manquent ni d’humour, ni de décontraction. François, à la basse et au chant, ne manque pas de s’adresser au public, toujours avec humour, comme lorsqu’il essaie de voir combien de kilomètres ont fait les gens pour venir ce soir, traitant de mytho ceux qui annoncent plus de trois mille kilomètres !
Le balcon du Divan étant ouvert, on circule correctement dans la salle ce qui est plutôt agréable ; le public n’est pas tassé comme des sardines. Le son est bon – ce qui sera malheureusement un peu moins le cas pour le film -, l’exécution est propre, tout se déroule parfaitement. Seule perturbation quand Guillaume, guitariste, veut changer d’instrument pour « Seek & Destroy » mais que son instrument refuse de fonctionner. François meuble, rappelant qu’ils ont commencé il y a onze ans alors qu’il avait vingt ans. Les musiciens « équipés » entament une petite improvisation, invitant le public à danser avant que finalement Guillaume ne reprenne sa précédente guitare.
Au bout d’une bonne heure d’un agréable concert, public et groupe se quittent satisfaits à juste titre. Néanmoins, vous avez légitimement le droit de préférer l’original.
Avant la projection du film, une tombola est organisée. En jeu, une guitare SnakeByte Signature James Hetfield, des affiches du film dédicacées par les membres de Metallica. La main innocente d’une petite fille désigne le gagnant. Une gagnante en fait. Sur scène, les membres de The Four Horsemen et Pierre-François Bernet, président de Chrysalis Films, accueillent la chanceuse du jour. Puis tout le monde laisse la place à l’écran et à une certaine déception chez les spectateurs qui auraient bien aimé qu’il n’y ait pas qu’un seul gagnant. Ce qui n’est pas faux. Ce soir, le cérémonial du tirage au sort passe assez vite, peut-être un peu trop rapide pour que tout le monde en profite, qu’une certaine excitation puisse monter.
21h05, le film commence. Vous ne l’avez pas encore vu ? Même pas entendu parler ? Après un best-of offert par The Four Horsemen – qu’un « Disposable Heroes » aura permis de sortir de la ligne trop classique – nous avons le droit à un best-of joué par Metallica. Côté concert, c’est le gigantisme qui prime, dans ce qu’il peut avoir de meilleur. Quelle mise en scène ! L’introduction de « One » est bluffante, les croix de « Master Of Puppets »… renversantes ! Les effets sont gigantesques et réussis. Seul hic : l’effet catastrophe où tous les éléments de la scène s’effondrent – en même temps que dans la partie film, la ville s’effondre elle aussi – et où de pseudo-blessés sont évacués. Sans surprise car déjà vu, plutôt pétard mouillé. Le reste est magnifique. Surtout que la captation est très réussie et dynamique.
Largement discutable, par contre, avoir inséré l’histoire de ce jeune héros parti à la recherche d’un camion. Les images sont esthétiquement bien restituées, et bien filmées, dynamiques. La scène de confrontation entre policiers et émeutiers est très réussie. Ultra réaliste. Violente. Par contre, la scène de l’accident de voiture aurait plus sa place dans un clip de la Prévention Routière !
Côté trame scénaristique, le bât blesse. Il se passe des choses mais le lien entre toutes ces choses est plus que ténu. Le pompon est sans doute atteint avec l’immolation du héros. Coincé par une bande d’émeutiers dans une sale impasse, il s’imbibe donc assez logiquement d’essence provenant d’un bidon qui lui a été confié en début de film et dont il ne se sépare pas pour aller à l’assaut de ses assaillants qui finissent par le lyncher. Là encore, les images sont plutôt saisissantes. Par contre, revoir le héros quelques images plus tard, inconscient, allongé sur ce qui ressemble à un toit d’immeuble, sans brûlures aucunes, avec ses vêtements nickels, est aussi assez saisissant ! Onirisme ? Métaphysique ? Fumisterie pure et simple ? Dans un film, l’idée reste quand même que le spectateur ait des clés pour comprendre… Et puis, il y a la fin ! Mais nous allons vous respecter et ne rien vous dire. Rien de plus horripilant qu’une critique de film qui vous raconte la fin, ôtant tout le plaisir de la surprise, de la découverte. Alors, à vos DVD si vous voulez en savoir un peu plus.
A chasser plusieurs lièvres à la fois, Metallica a loupé sa cible. « What is it ? » peut-on se demander à propos de ce film comme James aime à le faire, en live, sur un « Whiplash » par exemple. Sans offrir un concert digne de ce nom, ni un film digne d’intérêt, la chose proposée ne peut pas plaire à un public non fan du groupe et semble ne pas rapporter l’adhésion complète des fans. Des films musicaux réussis existent, The Wall des Pink Floyd, par exemple, où images et musique offrent une réelle cohérence. La clé est peut-être dans cette cohésion que l’on ne trouve pas dans Through The Never. La sortie en salles n’a pas eu le succès escompté. Sincèrement, cela se comprend. Surtout que les projections 3D, loin d’être entrées dans les mœurs, ont finalement pu desservir le lancement.
Côté ambiance au Divan du Monde, premier point, le son n’est pas idéal. Dommage. Le public reste attentif et calme sans répondre au public du concert filmé qui, par exemple, impressionnant, chante à tue-tête des « Oh, oh, oh » reprenant la mélodie de « The Memory Remains », applaudissant à tout rompre sans pour autant déclencher la même ferveur dans la salle parisienne qui restera tiède durant toute la projection. Through The Never ne l’aurait-il pas convaincu ?
Dernier point avant de se quitter, puisqu’il s’agit tout de même de l’histoire d’un mec qui cherche un sac. Sans vous raconter la fin du film ou du concert, nous pouvons néanmoins vous révéler le contenu du sac qui fera écarquiller les yeux du jeune héros. Alors, dans le sac, il y a… mince… plus d’encre… Il vous ne reste donc plus que les DVD !
Photos : Lost
A voir également :
Galerie photos du concert de The Four Horsemen
Je viens de regarder ce chef d’oeuvre…
Les mecs ont préféré passer du temps sur ça ? Au lieu de se mettre au boulot sur un nouveau disque.
A part satisfaire leurs egos, capitaliser (ou perdre des sous, est-ce que le film a été plus rentable que leur fest ?)… cette nullité n’apporte rien.
L’histoire… s’il y en a une, écrite sur petit un post-it est sans intérêt.
On ne sait pas ce qu’il y a dans le sac, même principe qu’avec la mallette de PULP FICTION. Le tout est visiblement un délire du petit suite à la gélule qu’il ingurgite. Ils ont essayé péniblement de joindre les titres avec ses péripéties, ça ne colle même pas une fois.
Une bouse tout aussi utile que les FAST AND FURIOUS et autre Paranormal Activity. Heureusement que le groupe a ses die hard fans inconditionnels pour les soutenir dans n’importe quelle nouvelle démarche pseudo artistique. Si ces gens ne savent pas quoi faire de leur argent, j’ai des suggestions plus utiles à leur soumettre.
Sans 3D quel intérêt ???
Ah, ah…
Prochain concert pour la sortie du caleçon estampillé Metallica !! Qui lui sera en 4D puisque l’odeur sera fournie également ! 😀
Dommage j’aurais aimé être la bas moi, mais j’le verrai assis sur des sièges moi xP