Les Pennsylvaniens de The Depth Beneath Us, après une entrée en matière remarquée via leur album éponyme, ont savamment préparé leur retour. La pochette maritime rappelle la potomanie du post-rock, mais le concept est un peu plus sioux : Descent étudie le conflit sous toutes ses formes : sociétal, interpersonnel, romantique… Pour ne pas sombrer dans la morosité, l’album met en lumière les solutions correspondantes : se divertir, voyager, entrer en une profonde méditation… Si les musiciens du groupe restent reconnaissables, il y a en Descent un état d’esprit nouveau, et chacun semble avoir avalé un lion de mer. Les trois guitares ne sont pas un luxe, mais le fer de lance d’une approche quasi symphonique. Ne se contentant pas de leads entraînants, elles libèrent de grands espaces ou nous entortillent dans des rythmiques plus fourbes (« Descent » et son « Tool lumineux »). Revendiquant des structures post-metal et injectant un peu de folie progressive old-school, l’album est un concentré d’aventure et d’euphorie, qui s’accorde quelques notes d’effroi en fin de « Jealousy Professor ».
La classe d’« Intermission » (sur l’album précédent) est mêlée à une énergie aux multiples saveurs – le tout sans prétention aucune, juste avec du fun et de l’envie. Descent sait laisser respirer tout en barrant la route à l’ennui. La réverbération duveteuse s’y marie à des coups de griffes plus directs ; « Emprise » aurait pu être affublé de stridulations power metal sans que cela surprenne. Les pistes sont grassouillettes sans s’éterniser : « Apollonian » raconte une histoire bien fournie en « seulement » six minutes et demie. Sur « 117B », le batteur démontre la prépondérance de son rôle, introduisant un solo de guitare langoureux, tandis que « Closure » nous adresse un au revoir néofolk avec juste ce qu’il faut de précautions pour éviter le hors-sujet. Descent est gorgé de notes d’espoir, même si les accalmies tendent fatalement à être temporaires. Cette musique, en tout cas, restera un moment en qui daignera l’accueillir.
L’album en écoute :
Album Descent, sorti le 1er août 2025 en indépendant. Disponible à l’achat ici





























« Cette musique, en tout cas, restera un moment en qui daignera l’accueillir. »
Ah, ça c’est sûr!