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Interview   

Transatlantic touché par la grâce de Gildenlöw


Daniel Gildenlöw est doué. Daniel Gildenlöw est intelligent. Daniel Gildenlöw est drôle. Daniel Gildenlöw est beau. Mais quelles qualités nous restent, à nous autres, que Daniel Gildenlöw n’aurait pas ? Cet homme doit bien avoir des vices cachés. Le tableau est bien trop parfait et il est évident qu’enfouit quelque part, pour rétablir la balance, Daniel Gildenlöw doit avoir un défaut parfaitement immonde, quelque chose d’insoutenable, de vomitif. Mais il le cache bien le bougre et ce n’est pas aujourd’hui, avec cette entrevue que nous vous proposons, que vous allez avoir la réponse.

Daniel Gildenlöw est le frontman des géniaux Pain Of Salvation. Un groupe rangé dans la case – pourtant trop étriquée – du metal progressif et qui a sorti cette année Road Salt One, un disque inspiré par les glorieuses années 70. Mais là encore, ce n’est pas tout à fait le sujet de cet entretien. Nous aurons bien le temps d’en parler plus en profondeur, puisque la suite, Road Salt Two, est prévue pour la fin de l’année.

Non, car c’est bien à un concert de Transatlantic que nous avons rencontré l’apollon et il nous semblait intéressant d’avoir sa vision de ce « super groupe » en tant qu’outsider, homme à tout faire de talent et amuseur de la galerie. Force est de constater que, comme d’habitude, Daniel ne déçoit pas, malgré cet entretien 100% improvisé…

Jugez-en par vous-mêmes :

« Je crois fermement que par défaut, toutes les religions ont tort. […] Il faut imaginer deux êtres venus d’un univers en deux dimensions à qui on montre les deux côtés d’un cylindre. Le concept du cylindre est impossible à comprendre pour un être en deux dimensions. L’un d’eux va voir un rectangle, l’autre va voir un cercle, mais ils ne peuvent pas comprendre que ces deux figures n’en sont en fait qu’une seule. Ils vont donc en débattre tout le reste de leur vie. C’est ça la religion pour moi. »

Radio Metal : Quel a été ton rôle de cinquième membre pour cet album de Transatlantic ?

Daniel Gildenlöw (chant) : Sur l’album je n’ai rien fait. Ils m’ont juste appelé pour jouer tous les trucs qu’ils avaient mis pendant l’enregistrement, et qu’ils ne pouvaient pas faire en live car pas assez nombreux. Ils ont juste mis trop de choses sur l’album (rires).

Tu serais intéressé par un enregistrement avec eux ?

Ca pourrait être marrant.

Vous en avez parlé ?

Non. D’un point de vue temporel, j’ai énormément d’autres choses à faire en ce moment. Mais ça serait sympa en tout cas.

Presque chaque membre de Transatlantic est leader d’un groupe à lui. Quelles sont les difficultés de jouer avec autant d’égos ?

Je crois qu’il y a dix ans, les égos des gens étaient plus visibles. Tu sentais que les gens avaient l’habitude de dominer dans leurs groupes. Je ne sais pas si c’est parce que ces gens ont dix ans de plus aujourd’hui, mais l’ambiance est plus détendue. Tout s’est transformé en quelque chose de lisse et agréable, parce que tout le monde est heureux dans ce contexte.

Vu qu’il a eu les idées d’albums, dirais-tu que Neal Morse est le leader du groupe ?

Neal et Mike sont les deux dominants. Je sais que tous les autres ont beaucoup contribué à l’écriture de l’album, donc même si la proposition est venue de Neal et Mike, je crois que tout le monde a apporté quelque chose, et que tout s’est fondu en un tout final. Vu de l’extérieur, tu peux voir qu’ils ont tous une personnalité différente. Pete et Roine sont plus tranquilles. Je crois que c’est peut être quelque chose de culturel. On a la manière américaine et la manière scandinave, et ils font les choses différemment. On pourrait dire que les gens travaillent d’une façon peu évidente à comprendre.

Neal est très engagé dans sa religion. Il en parle beaucoup dans ses albums solos et dans Transatlantic. A priori ce n’est pas ton cas…

Non (rires). Je crois fermement que par défaut, toutes les religions ont tort. L’idée en elle même est impossible à comprendre. J’ai fait une parabole sur ce sujet dans l’album BE avec Pain Of Salvation. Il faut imaginer deux êtres venus d’un univers en deux dimensions à qui on montre les deux côtés d’un cylindre. Le concept du cylindre est impossible à comprendre pour un être en deux dimensions. L’un d’eux va voir un rectangle, l’autre va voir un cercle, mais ils ne peuvent pas comprendre que ces deux figures n’en sont en fait qu’une seule. Ils vont donc en débattre tout le reste de leur vie. C’est ça la religion pour moi.

Tu a parlé à Neal de tes pensées sur la religion ?

(rires). Nous n’avons pas parlé religion encore.

Tu as dit ne pas avoir été impliqué dans l’écriture de l’album. Sur scène, les chansons peuvent sonner un peu différemment. Est-ce que tu as amené des idées pour les concerts ?

Je joue mes parties comme je les joue, mais particulièrement pour The Whirlwind, j’y ai ajouté des choses qui avaient besoin d’être ajoutées. Je chante sur quelques parties, et j’ai une voix très différente des autres membres du groupe, donc de ce point de vue, il y a une différence. Les chansons plus anciennes, celles du deuxième set, ont plus de parties de guitare je crois. Ceci dit, pour moi c’est intéressant de devoir apprendre à jouer la musique comme elle a été écrite à l’origine. Roine a un jeu très axé sur les trois cordes du haut et les trois notes de base, mais c’est un jeu que je n’ai jamais beaucoup pratiqué. J’ai du m’adapter à ça, et j’aime beaucoup car ça donne une autre perspective à l’instrument dont tu joues. J’aime beaucoup entrer dans ces chansons de l’extérieur et devoir les regarder sous un autre angle.

Comme outsider qui ne joue qu’en live, est-ce que ça t’ennuie de devoir tourner avec eux comme invité ?

En tournée, je me sens en famille, et ils insistent toujours en criant « on est cinq dans ce groupe ! » (rires). Je me sens vraiment le bienvenu et ils me disent constamment de prendre plus de place sur scène. Au début, c’est un changement agréable dans la routine. Par exemple, dans Pain Of Salvation, je fais tout et je suis responsable de tout. Donc au départ, c’est bien de voir les choses d’un autre point de vue et c’est un peu comme des vacances. Aujourd’hui, j’ai les doigts qui me grattent parce qu’ils ont envie de revenir à Pain Of Salvation.

« En tournée, je me sens en famille, et ils insistent toujours en criant « on est cinq dans ce groupe ! » (rires). Je me sens vraiment le bienvenu et ils me disent constamment de prendre plus de place sur scène. »

Revenons à la religion. On a un festival de hard rock du nom de Hellfest, et tous les ans, des organisations chrétiennes se plaignent en disant qu’il est de nature satanique. Qu’en penses-tu ?

Eh bien, ce serait différent si le festival disait « on est le Hellfest et on est un festival dédié à Satan ! ». La scène metal a toujours été pleine d’icônes et de symboles sataniques, et généralement ce sont juste des points d’appui. On met l’accent sur des choses cool, mais il n’y a pas grand chose derrière. Je pense que c’est le même genre de situation, parce que Hellfest, ça sonne cool. J’ai 666 dans mon numéro de téléphone, mais je ne suis pas sataniste (rires) ! C’est ridicule, mais c’est marrant. Le hard rock et le metal sont comme ça, avec tout ce côté noir, la symbolique du bien et du mal, etc.

Cela paraît évident, mais les politiciens ne voient pas la chose comme ça…

Tu sais ce que je ferais ? Si j’étais le mec à la tête du Hellfest, je changerais le nom en Heavenfest pour leur prouver. Et tu pourras leur dire « ok, maintenant ça s’appelle le Heavenfest, vous êtes contents ? » (rires).

Tu viens de finir une tournée avec Pain Of Salvation, et maintenant tu es en tournée avec Transatlantic. Etant donné que l’album Road Salt One vient juste de sortir, tu vas probablement repartir en tournée avec eux. Tu te reposes parfois ?

Non, pas vraiment. Le truc c’est que quand je vais rentrer, je vais devoir finir Road Salt Two, ce sera en juin ou juillet. Après ça, notre guitariste va avoir un enfant, et nous aurons deux mois durant lesquels on ne pourra pas tourner. Je crois que la prochaine période disponible sera en octobre, et on approchera de la date de sortie de Road Salt Two.

(Il baille). Pardon. Avec ces sets longs, on se couche toujours au plus tôt à 5 heures, parce qu’on joue jusqu’à minuit ou plus, ensuite on se douche, on range et on remonte dans le bus. Pete va se coucher directement, mais moi je ne peux pas. J’ai besoin d’une sorte de moment de décompression, où je peux regarder la télé, ou m’assoir et parler. Quelques heures de plus n’ont plus beaucoup d’importance à ce stade-là.

En tout cas, je ne sais pas quand nous irons en tournée. J’espère à la fin de l’année. Je sais juste qu’en attendant il n’y aura pas de répit.

Que peux-tu nous dire sur ce nouvel album de Pain Of Salvation ?

Il y a beaucoup de trucs vintage et 70s dedans. J’en ai tellement marre du son moderne, même si il n’est plus très nouveau. La grosse basse, la batterie programmée, les samples avec beaucoup d’aigus et beaucoup de basses pour que tout soit bien confortable etc. J’ai besoin de suer et de saigner. Je suis donc allé regarder en arrière, dans un son un peu plus 70’s pour que je puisse être touché par les chansons.

Tu a dis que l’album était inspiré par les 70’s mais avec un son à la Pain Of Salvation ? C’est ta façon de revisiter les 70’s ?

Je suis arrivé à un point où je me suis surpris à penser qu’aucune musique ne me touchait plus. J’écoute quelque chose et je me dis que c’est une bonne chanson, mais elle ne me touche pas et ne me dit rien. J’ai réalisé qu’en écoutant de la musique des 70’s, même si la chanson était mauvaise, la musique m’atteignait et ça a fait une différence. J’ai senti que c’était à cause de la manière dont ils la jouaient. Souvent, elle était enregistrée tous ensemble dans un studio, et les chansons n’étaient pas démantelées. La batterie sonne très sèche parce qu’ils ne compressaient pas chaque micro de chaque fût, alors ils compressaient toute la batterie et laissaient la dynamique au jeu du batteur. C’est ça que j’aime.

Tu penses que cette façon de faire a disparu et qu’elle ne reviendra pas ?

Généralement, quand j’aime quelque chose et que je commence à le faire, deux ans après, d’autres gens le font. Ce n’est parce qu’ils nous écoutent, mais parce qu’apparemment je chope ce genre de choses. Par exemple, quand le disco est revenu. Je suis juste content que mon « Disco Queen » ait été retardé de deux ou trois ans parce qu’elle était écrite depuis un moment mais elle a fini sur Scarsick, et c’était mieux comme ça. D’autres choses vintage 70’s vont sortir.

Est-ce que tu penses que tu es né dans la mauvaise période et que tu aurais dû naître dans les années 60, pour voir tous ces groupes en concert ?

Parfois, mais ça voudrait dire que je devrais avoir 50 ans, donc je suis content de ce point de vue (rires). J’aimerai bien pouvoir y retourner pour visiter, voir quelques concerts et j’espère, en revenir.

Interview réalisée le 15 mai 2010 par Metalo’ Phil et Gaël
Introduction de Spaceman

MySpace Transatlantic : www.myspace.com/transatlanticprog
MySpace Pain Of Salvation : www.myspace.com/painofsalvation



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