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Chronique   

Alkaloid – Numen


L’espace, l’apparition de la vie, les créatures Lovecraftienne omnipotentes… Autant de sujets qui fascinent les acteurs du metal. Pourquoi choisir ? Alkaloid touille le tout à coups de death progressivo-technique. Si les thématiques font penser à une collision fortuite entre The Ocean et The Great Old Ones, le ton s’aligne davantage avec les récents délires de Charlie Griffiths (Haken). Les membres, ayant touché à Triptykon, Obscura, Dark Fortress et Obsidious, n’ont coutume de ménager ni leurs instruments ni notre cerveau, mais Alkaloid se veut accessible.

Lorsque le chanteur-guitariste Morean expose son concept, on cligne des yeux, incapable de déterminer s’il est important ou même possible de comprendre. L’espace, sous forme divine, s’exprime à travers les chansons, tandis que des êtres micellaires panspermique sèment le chaos. On trouve aussi sur Numen trois chapitres de la série transverse « Dyson », avec ses éternels céphalopodes. Peu de frontières résistent : thrash (le refrain de « Shades Of Shub-Niggurath »), stoner (« A Fool’s Desire »)… « Recursion » a quelque chose de primitif, sans parler du « The Folding » façon Nile ou des incantations de « Numen ». Le chant, souvent mi-clair mi-growlé, sans peur du grotesque, s’éloigne souvent des canons du genre. Quelques foyers de chaleur brûlent : des élans latinos (l’interlude « The Black Siren ») et des éclats de flamenco cimentent les parties brutales (« The Cambrian Explosion »), et des airs enjoués propulsent le tout (« Clusterfuck »). Alkaloid sait faire preuve de classe entre les pulsions destructrices (« Alpha Aur ») et ne se prive pas de solos de basse ou d’inspirations jazz. On ne sait pas trop par quel bout prendre Numen, mais, heureusement, tous les bouts sont bons, pour peu qu’on s’accroche avant d’ingérer ces soixante-dix minutes débridées.

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Black Stone Cherry – Screamin’ At The Sky


Guitares éhontément lourdes, potards poussés à fond et refrains imparables : chez Black Stone Cherry, c’est l’efficacité façon bulldozer sinon rien. Véritables maîtres dans l’art de la superproduction à l’américaine, le quatuor du Kentucky ne fait donc pas dans la dentelle et continue de s’attacher à soigner sa marque de fabrique qui a fait son succès jusqu’ici. Pour leur huitième album, les américains hissent une fois de plus haut et fort un hard rock lisse et étincelant qui, s’il déplaira forcément aux antis du genre, saura séduire à coups sûr un plus grand public. Car force est d’admettre que le son sudiste à la sauce moderne et ô combien FM est redoutable et drôlement bien façonné.

Définitivement taillés pour le live, les douze nouveaux titres du groupe ont d’ailleurs été enregistrés à domicile au Plaza Theater de Glasgow (Kentucky), salle de concert mythique louée pour l’occasion et investie de matériel d’enregistrement le temps des sessions. S’il y a bien quelques effusions de sentiments (la power-ballade « Here’s To The Hopeless »), c’est l’énergie faisant écho à leurs prestations live sur-vitaminées qui prévaut, avec son lot de « good vibes » que l’on ressentira sans détours à l’écoute des « bangers » que sont l’entêtant « Nervous », le solaire « Smile, World » ou « The Mess You Made » avec sa ligne de basse claquante, sans oublier « When The Pain Comes », à la rythmique plombée pour mieux lancer le refrain sur orbite, et « Out Of Pocket », premier single de l’album qui annonçait déjà la couleur rugissante. Après avoir partagé l’affiche avec une poignée de légendes du heavy metal, de Mötorhead à Def Leppard, en passant par ZZ Top, les Guns ‘N’ Roses ou encore Whitesnake, les Black Stone Cherry n’ont pas fini de rappeler qu’ils restent suffisamment féroces après plus de vingt ans d’existence, quitte à le crier toujours plus fort… vers le ciel !

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Baroness – Stone


Baroness abandonne le nuancier chromatique pour la matière à l’occasion d’un sixième album qui évoque les caractéristiques de la pierre : la solidité, la permanence. La rupture lexicale indique une rupture musicale, suivant l’habitude d’un groupe qui fuit toute installation dans une formule. Quatre ans après l’ambitieux, profus et parfois confus Gold & Grey, les cartes sont de nouveau rebattues, moins pour ébranler encore les fondations que pour trouver au contraire une stabilité nouvelle. Après l’accident, après le Covid-19, Stone se pose à la fois comme pierre tombale des tragédies passées et comme pierre angulaire d’un futur apaisé. La sortie du tumulte et de son obscurcissant brouillard s’incarne dans une production cette fois limpide et dans une tournure musicale plus directe.

Album du calme après la tempête, Stone n’est cependant pas d’une morne égalité d’humeur. La douceur folk qui affleure çà et là (l’ouverture pastorale « Embers », tout en arpèges acoustiques et harmonies vocales, l’intro à la Midlake de « Magnolia », l’apaisant « Bloom » final) côtoie de denses et lourds moments (« Anodyne », entre heavy et stoner, « Last Word », avec son chant en étendard, sa section rythmique bondissante et son solo sous énergisant) et des détours plus singuliers (l’inquiétant et psyché « Choir », le sombre « Beneath the Rose » qui associe prog massif à la Mastodon et spoken word, le progressif et émotionnel « Magnolia », la beauté sinueuse aux faux airs de Deftones d’« Under The Wheel », dont la douceur sous tension éclate en une effusion post-hardcore). Ces nuances se fondent dans une masse cohérente, comme les minéraux s’agglomèrent dans une roche. Une cohésion qui renvoie aussi à celle du groupe, l’album étant porté par une dynamique collective palpable. Beaucoup plus accessible que son prédécesseur sans être simple, Stone est une pierre riche, composite et parsemée d’éclats précieux.

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Urfaust – Untergang


Vingt ans : c’est ce qu’aura duré l’aventure Urfaust. Fondé en 2003 par IX (guitare, claviers, voix) rapidement rejoint par VRDRBR (batterie), le groupe, qui a su se faire une place dans l’underground en reprenant les principes fondateurs d’Isengard – pour le black metal lo-fi, éthylique, rudimentairement folk – et y ajoutant une bonne dose de Burzum – pour l’ambiant et l’esthétique – a en effet décidé de retourner à l’obscurité d’où il avait émergé après un septième et dernier album, Untergang, sorti cet été. Entre temps, le duo hollandais aura égrené les sorties – splits, live, EPs – et créé un univers singulier, sombre et mélancolique, où l’ivresse et l’errance sont à l’honneur.

Au fil des années, les deux musiciens se sont à l’occasion éloignés du black metal pour traîner leurs guêtres du côté du néo-classique ou de la musique psychédélique : Untergang retrace tout ce parcours, des premiers pas du groupe dont on entend des échos tout au long de l’album jusqu’au très Geist ist Teufel « Abgrund » à ses expérimentations ritualisantes plus tardives (« Atomtod »), le tout sans lambiner. Les morceaux sont relativement courts et permettent aux musiciens d’explorer les différentes nuances d’Urfaust, qui sait se faire lourd et hypnotique (« Untergang » et « Leere »), bourdonnant et méditatif (« Höllenkosmos »), et proprement funèbre à l’occasion (« Reliquienstaub »). On ne sait jamais vraiment ce que disent les déclamations et les hurlements de IX, mais on suppose qu’il s’agit de disparaître en beauté : après deux décennies à arpenter les ténèbres, les clochards ont en effet bien mérité leur repos, et laissent avec Untergang non seulement la bande-son de leur propre cérémonie funéraire, mais aussi une version distillée de leur art derrière eux. Un concentré d’Urfaust qui est paradoxalement une porte d’entrée idéale dans l’univers du groupe.

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Vandenberg – Sin


Après un retour sur scène avorté en raison de la pandémie de Covid-19, Vandenberg et son album 2020, avec le mercenaire Ronnie Romero, promettaient pourtant. 2023, le guitariste hollandais de soixante-neuf ans, connu notamment pour son travail chez Whitesnake époque « Here I Go Again ‘87 », revient avec Mats Levén chanter le péché. La pochette de Sin évoquant celle d’Heading For A Storm (1983), les requins, ici, volent dans New York, la ville de la pomme, métaphore végétale biblique d’Adam et Eve. Côté compositions, il a tout de l’album qu’aurait dû/pu sortir Whitesnake après Slip Of the Tongue ou même plus récemment.

Sin est puissant. Il sonne heavy rock 80s tant dans sa riffologie et ses solos que dans sa section rythmique titanesque et ses mélodies. La prestation vocale profonde et rauque de Levén est à la fois un hommage et une mise à jour de ce style de hard rock. « Thunder And Lighting », au riff principal rappelant « Lust And Lies » de Moonkings, est un véritable retour musical à l’ère MTV de la fin des années 1980, là où Tawny Kitaen faisait de la gymnastique sexy sur automobile pas loin de Coverdale, son lover. Le titre éponyme fait un clin d’œil épique à « Judgement Day » (sur Slip Of The Tongue) mixé au « Kashmir » de Led Zeppelin et au « Perfect Strangers » de Deep Purple. « Light It Up » emporte avec son riff central à la « Inside Out » de XYZ, son refrain stadium rock et un solo expressif plein de feeling. Retour vers le futur 80s avec « Walking On Water » et son intro bluesy dans ses arpèges et dans la voix pleine de nicotine de Levén ; un mid-tempo qui fait bouger les cervicales en osmose avec les membres inférieurs. « Baby, You’ve Changed », avec des influences vocales à la feu-Steve Lee (Gotthard), est la sœur jumelle de « Let It Be » des suisses ou d’ « Is This Love » du serpent blanc, tandis qu’ « Out Of The Shadows », à la Dio, est probablement l’un des titres les plus lourds qu’ait écrit Vandenberg. Sin va droit au but : mature, énergique, accrocheur, old school. Les talents combinés du duo Vandenberg/Levén méritent la légion d’honneur du heavy rock.

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Marc Hudson – Starbound Stories


Entre deux tournées avec le groupe de power metal Dragonforce, Marc Hudson, frontman de celui-ci depuis maintenant douze ans, nous livre son premier album solo, entre codes classiques du style – proche de son groupe principal – et influences culturelles diverses. L’œuvre démarre tel un générique de film, via l’instrumentale « As The Twilight Met The Sea » qui entérine la direction artistique portée par le chanteur ; l’auditeur est immédiatement transporté dans un univers sonore évoquant la grandeur et l’émotion d’une bande originale de manga, une aventure magique issue de l’utilisation d’instruments traditionnels japonais parfaitement maitrisés par Ryioji Shinomoto. L’album se déploie ensuite via « Freedom Heart », une pièce puissante dans laquelle la voix distinctive de Marc Hudson s’élève avec intensité. Un travail particulier a été apporté sur celle-ci, élément majeur des chansons. Sont ajoutés des solos de guitares virtuoses et des influences musicales issues d’univers de jeux vidéo à tendances électro.

En se joignant à onze invités spéciaux, Marc Hudson prouve sa capacité de collaboration, avec par exemple le talentueux Frédéric Leclercq avec qui il a déjà (beaucoup) travaillé dans le passé. Discret en première écoute, un scream léger bien amené d’Adrienne Cowan dans l’hymne qu’est « Dracula X » vient amener une touche death à l’album, rappelant la collaboration de Matt Heafy sur l’album Maximum Overload de Dragonforce. Starbound Stories propose également deux ballades – dont « Star » qui profite du gracieux violon de Mia Asano –, maintenant l’équilibre symphonique et spirituel de l’univers dans son entièreté. S’ajoute également la surprise du morceau final, qui est chanté en japonais dans sa quasi-entièreté. En poussant encore les limites du genre, Marc Hudson démontre sa polyvalence artistique et créative. Un album riche et globalement lumineux pour amateurs du genre ou pour les nouveaux initiés, dans lequel tout le monde peut se retrouver et associer des souvenirs épiques.

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Oomph! – Richter Und Henker


Difficile de maintenir le cap lorsque son chanteur et membre fondateur se fait la malle, après trente-deux années de bons et loyaux services. Pari pourtant remporté haut la main par la formation de Brunswick qui, enhardie de l’arrivée de Daniel Schulz (aka Der Schulz) en remplacement de son frontman historique Dero, inaugure comme il se doit son entrée dans la « nouvelle ère du groupe ». C’est en effet par cette formule que les deux rescapés de la première heure, Crap et Flux, commentaient avec philosophie le changement de line-up de la bande, avant de s’attaquer à l’écriture de leur quatorzième album, digne successeur de Ritual, sorti en 2019 et qui opérait une forme de retour aux sources.

Et le moins que l’on puisse dire, c’est que la recette est restée furieusement intacte – même le timbre et la prestation du nouveau venu ne chambouleront les fans. Entre grosses guitares chromées et refrains cérémonials, les pionniers de la Neue Deutsche Härte en ont encore sous la pédale et rappellent à leur bon souvenir celles et ceux qui auraient eu tendance à les oublier. Exit toute mièvrerie feelgood et autres bons sentiments après tout trop optimistes pour l’époque, le ton ici se veut froid et alarmant, telle une marque de fabrique à laquelle le trio ne saurait déroger. Une plongée dans le bain métallique et délicieusement cold de l’indus teuton en somme, à coups d’hymnes électroniques d’une violence aussi percutante qu’elle est belle. La fureur est là, la poésie aussi. Une poignée de titres vigoureusement efficaces plus tard (« Wem Die Stunde Schlägt », « Nur Ein Mensch », « Sag Jetzt Einfach Nichts » ou encore « Es Ist Nichts, Wie Es Scheint » pour ne citer que ceux-là) le verdict tombe : à quasi trente-cinq ans d’existence, Oomph! scrute plus que jamais l’horizon, comme la promesse d’une histoire que personne ne souhaiterait voir prendre fin. Et c’est là tout ce qu’on peut leur (nous ?) souhaiter.

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Blut Aus Nord – Disharmonium – Nahab


Incontournable de la scène black metal française avec pas moins d’une quinzaine d’albums à son actif, unique tant par son approche que ses créations, Blut Aus Nord n’a plus besoin d’être présenté. Depuis plus de trois décennies, son leader Vindsval dessine un univers sombre et protéiforme, où le black metal se colore de sonorités industrielles, de psychédélisme et de dissonance, le temps d’un album ou de vastes trilogies. C’est au cœur de l’une d’entre elles que l’on se trouve avec Disharmonium – Nahab, son dernier opus, qui approfondit l’exploration des territoires révélés par Disharmonium – Undreamable Abysses sorti l’année dernière…

Ces territoires, ce sont ceux de l’horreur cosmique chère à H.P. Lovecraft, auquel il est fait allusion dès le titre de ce nouvel album : Nahab, c’est le surnom d’une sorcière d’une nouvelle de l’Américain où l’on croise aussi Keziah Mason, mentionnée dans Disharmonium – Undreamable Abysses. Cette continuité établie d’entrée de jeu se poursuit tout au long de l’album où, entre une poignée d’interludes atmosphériques et inquiétantes (les « Hideous Dreams »), des morceaux tentaculaires se déploient : des voix à peine humaines gargouillent, des guitares dissonantes et angulaires tourbillonnent, la batterie désoriente. Parfois, un riff émerge du chaos (« Queen Of The Dead Dimension »), vague souvenir de familiarité dans un univers résolument hostile : contrées inconnues et impénétrables, lisières du rêve, du bad trip ou de la folie, formes visqueuses et délitées qui glissent entre les doigts, monde glacial suspendu entre les abysses et l’infinité du ciel nocturne, dévoré par les gouffres intérieurs. Et pourtant, un charme indéfinissable opère, et on y retourne : comme son prédécesseur, Disharmonium – Nahab rend tangible l’attraction irrésistible de ce qui nous dépasse, aussi cauchemardesque que ce soit.

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Kvelertak – Endling


Du black metal, du punk, du hard rock, du metal progressif, Kvelertak c’est tout ça à la fois ! Leur carrière a toujours été marquée par une énergie brute et une passion contagieuse pour la musique. Preuve en est une fois de plus avec ce nouvel album. Le groupe navigue d’un style à l’autre sans grande difficulté et en met plein les oreilles. Endling s’ouvre avec « Krøterveg Te Helvete », premier single de l’album à avoir été dévoilé en avril et qui promettait déjà du lourd. Il a désormais été rallongé, frôlant les huit minutes dont les quatre premières font office de mise sur orbite via une montée en puissance bouillonnante. D’entrée de jeu, les Norvégiens donnent la pêche, puis surprennent par la multitude des idées et leur sens de l’enchaînement.

Très vite, leur éclectisme devient véritablement fascinant. Des plans empruntés au heavy metal côtoyant du blast-beat black metal par ici (« Fedrekult »), un mélange de Sex Pistols et de The Offspring par-là (« Motsols »), et même du banjo country (« Døgeniktens Kvad »), tout en gardant une patte sonore qui leur est propre et reconnaissable entre mille… Il n’y a pas à dire : Kvelertak est synonyme de talent ! L’énergie dégagée sur chacune des pistes vient dissiper la barrière de la langue (tous les textes sont en norvégiens) et rappelle que la musique est un langage universel et fédérateur. L’ensemble se définit par une décharge d’énergie pure, une catharsis sonore aussi bien pour les six musiciens que pour l’auditeur. Avec Endling, Kvelertak mise sur l’intensité et l’émotion plutôt que sur la subtilité, même si l’auditeur attentif la retrouvera dans son art de l’arrangement (notamment avec les trois guitares). Tout y est brut, impactant mais terriblement ingénieux. On l’aura compris, il s’agit d’un disque qui s’apprécie et qui mérite d’être exploré par tous les amateurs de rock recherchant la diversité sonore et l’authenticité.

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Shining – Shining


Un album titré du nom du groupe évoque une quintessence stylistique et en ce sens, celui-ci méritait d’être nommé Shining. Rien de nouveau, en effet, ni dans la forme (six morceaux, le cinquième étant une reprise instrumentale d’Erik Satie), ni dans le fond (ce black metal dépressif progressif qui se nourrit de blues, de musique classique, de jazz, etc.). La fidélité au style fixé depuis The Eerie Cold frôle même la redite, laissant entendre des échos de compositions passées. Ainsi, la proximité entre la première partie d’ « Allt För Döden » et celle de « Vilja & Dröm » est-elle frappante. L’opus dévoile pourtant d’indéniables qualités, notamment un aspect prog qui s’était estompé sur X – Varg Utan Flock. Gorgé de passages mélodiques, il est aussi constellé de soli de guitare heavy dérapant dans des harmoniques échevelés.

Le travail de composition se renouvelle peu, mais demeure remarquable par la fluidité avec laquelle il agrège ses différents apports. La brutalité glisse sans accroc dans de doux arpèges puis dans un clair solo sur l’inaugural « Avsändare Okänd ». Le pessimisme sans fond de « Snart Är Dem Alla Borta » résonne dans l’infini de ses mues : ses accords de guitare bluesy, la beauté livide de son chant clair, son solo éclatant, l’impitoyable concassage de sa batterie sur fond de cris évoquant les êtres broyés par le grand hachoir de l’existence, son ressassement de riffs puis ses douces-amères notes de piano finales… L’austérité de l’hymne à la mort « Fidelis Ad Mortem » et de ses deux phrases répétées en chœur est transfigurée par la guitare d’Andy LaRocque qui la traverse de ses envolées grandioses. Malgré quelques pannes d’inspiration, Shining démontre une fois encore son talent à marier nihilisme existentiel et richesse créative, dégoût du monde et de soi et beauté artistique.

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  • Red Hot Chili Peppers @ Lyon
    Queens Of The Stone Age @ Lyon
    Kiss @ Lyon
    Skid Row @ Lyon
    Hollywood Vampires @ Paris
    Depeche Mode @ Lyon
    Scorpions @ Lyon
    Thundermother @ Lyon
    Ghost @ Lyon
    Spiritbox @ Lyon
    Metallica @ Saint-Denis
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