Pour qui a vu en concert les grands squelettes coiffés de sombreros qui hantent la scène de Punish Yourself depuis plus d’un an, cette nouvelle escale colorée du groupe français ne sera pas trop dépaysante. Fidèles à ses rythmiques entraînantes, Punish Yourself revient faire trembler les dancefloors cyberpunk. Car sur ce nouvel album Holiday In Guadalajara, le groupe n’a perdu ni le sens de la formule ni son côté déjanté. Sex, drugs and zombies : la tradition mortuaire hispanique du Mexique était un terrain tout préparé pour encadrer la personnalité affirmée du groupe indus.
Pink Panther Party sombrait parfois dans un jeu saturé à la limite de l’abrutissement avec ses afterbeats qui matraquaient salement la tête de l’auditeur, menaçant d’étouffer avec ses rythmiques follement répétitives qui s’emballaient sur « This Is My Body, This Is My Gasoline » et ses lignes de chant brutes. Holiday In Guadalajara fait prendre l’air à ses mélodies et les sort de la cave, soignant les refrains et des sonorités un peu rétro. Les arrangements électroniques déploient des ambiances qui ne sont pas totalement nouvelles, sur l’introduction de « Companeros De La Muerte » et l’instrumental « Abajo/Bajada » par exemple. C’est l’album Cult Movie qui revient pointer le bout de son nez pour planter une atmosphère électro-indus aux images sonores expressives.
Sans jamais perdre de son côté festif ou même subversif, l’album respire davantage pour offrir des sonorités plus accessibles. Holiday In Guadalajara est constitué d’une série de tubes potentiels (« Gunslinger », « Nation To Nation », « All You Zombies ») et de titres aux structures plus intriquées (« Behold The Jaguar Christ »), le tout intercalé d’interludes instrumentaux. Punish Yourself maintient sans effort un haut niveau d’énergie, reproduisant sur album l’intensité que le groupe a l’habitude de délivrer en concert. Ce Holiday In Guadalajara est un voyage entraînant.
Album Holiday In Guadalajara, sortie le 7 octobre 2013 via Geisha Machine Records.