Queensrÿche peut souffler, le partage du nom par deux groupes distincts – le leur et celui de leur ancien chanteur Geoff Tate – et la bataille légale qui a bien duré deux ans sont bel et bien derrière eux. Micheal Wilton, Scott Rockenfield et Eddie Jackson, les trois membres originels du combo de Seattle, accompagnés de Parker Lundgren et le chanteur Todd La Torre, qui a rapidement pris ses marques, peuvent désormais en toute quiétude s’atteler à leur entreprise de réhabilitation du glorieux Queensrÿche des six premiers albums.
Et on voit bien avec le second opus de cette nouvelle ère, intitulé Condition Hüman, que Queensrÿche, certes référence encore beaucoup son passé, mais commence aussi à approfondir sa musique qui se complexifie, rappelant son rôle historique dans l’avènement du metal progressif. En tout cas, le guitariste Michael Wilton, avec qui nous nous entretenons ci-après, ne feint pas sa fierté et sa conviction, même lorsque nous le titillons sur l’impression nostalgique que peut parfois renvoyer leur démarche.
« Nous avions une version différente [du groupe], il a donc fallu prendre la température et que nous croyions en nous-mêmes, en nos capacités en tant que compositeurs. »
Radio Metal : Votre premier album avec Todd La Torre a été reçu avec beaucoup d’enthousiasme de la part des fans. Etiez-vous anxieux vis-à-vis de la façon dont Todd et les nouvelles musiques seraient accueillis ?
Michael Wilton (guitare) : C’était une super acquisition et l’album a été conçu dans une période très chaotique de notre carrière. Heureusement, nous avons reçu l’assistance, l’aide et la production de Jim « Jimbo » Barton. Il a vraiment été le ciment qui a permis aux chansons d’exister. Il a mis en place notre organisation et a permis que tout avance. Nous savions que nous avions un très bon album, autrement, Century Media ne nous aurait pas signés. Nous savions que ça allait être un dur combat mais néanmoins, nous avons persévéré et réussi. Et voilà, Century Media a fait jouer sa seconde option avec Queensrÿche et notre contrat, ce qui n’était pas arrivé depuis l’époque EMI avec Queensrÿche. C’était donc rassurant. Ouais, tout se passe pour le mieux. Toute l’industrie de la musique fait ce qu’elle peut pour sauver la musique. En jouant en concert, c’est là où on démontre ce qu’on vaut, tu vois, un concert après l’autre, nous prouvons aux gens que Queensrÿche est de retour, et qu’il l’est avec force. Je pense que faire ce premier album était une vraie nécessité et ça a montré que nous ne manquons pas de créativité dans ce groupe. Et les ventes ne font que le refléter.
Après la sortie de l’album, vous avez vécu une bataille légale avec votre ancien chanteur Geoff Tate et vous avez finalement trouvé un accord en mai de l’année dernière. J’imagine que ça a dû être un sacré soulagement d’être enfin libéré de ce fardeau légal…
Oui ! Je pense que c’est durant la composition de Condition Hüman qu’une bonne partie du business chaotique s’est résolu. Tout va dans notre sens. Comme tu l’as dit, il y a eu cet accord, nous sommes contents, il est content, donc… Il était juste temps de passer à autre chose et de se débarrasser de ça. Désormais, il n’y a plus qu’un Queensrÿche et nous partons en tournée dans le monde entier, pour prouver notre valeur à tous ceux en face de qui nous jouons.
Comment êtes-vous parvenus à cet accord ? Car, en fait, ça a pris pas mal de temps. La décision était censée être prise par le tribunal en novembre 2013 et ça a été constamment retardé…
Exact. Tu sais, ce n’est jamais une situation facile. Ça nous a effectivement fait perdre beaucoup de temps. Mais c’était une bonne chose qu’ils veuillent trouver un accord hors des tribunaux, parce que personne ne souhaitait que cette décision soit prise par des juges qui ne connaissaient rien au passé des membres de Queensrÿche.
Nous avions eu Scott Rockenfield au téléphone juste avant que l’album Queensrÿche sorte et il nous a dit à l’époque que vous travailliez déjà sur de nouvelles chansons pour un autre album, et qu’il pourrait bien sortir en 2014. Et en fin de compte, on dirait que ça a pris un peu plus de temps. Aviez-vous envie de peaufiner les chansons ou est-ce parce que vous avez eu de meilleures idées depuis ?
Non, je pense que c’est simplement l’évolution de Queensrÿche, tu vois. Nous avions une version différente [du groupe], il a donc fallu prendre la température et que nous croyions en nous-mêmes, en nos capacités en tant que compositeurs. C’était surtout ça. Maintenant que tout est réglé… Tu vois, notre management est fixé, nos tourneurs dans tous les pays sont fixés, nous avons Century Media qui soutient cet album… Tout est bien. Nous avons enregistré cet album avec un producteur moderne. Nous sommes heureux d’être là où nous sommes aujourd’hui.
Comment est-ce que la collaboration avec Todd et plus généralement la confection de l’album ont évolué depuis la fois dernière ?
Nous avons longtemps tourné pour le premier album. C’est dommage que nous ayons à prouver à tout le monde que nous sommes Queensrÿche mais il fait les shows un par un et il a maintenant pris confiance. Sa voix est meilleure, il chante les chansons avec aisance. Ses capacités de compositeur sont incroyables. Avec ce nouvel album, ses paroles invitent à réfléchir, ce qui est quelque chose que nous voulions ramener dans Queensrÿche. Avec chaque concert il s’améliore. En tant que personne, c’est un type très avenant ! Il joue en équipe, il a envie d’aider tout le monde. Les fans l’adorent. Il est devenu comme un frère pour nous.
« Nous voulons que ceux qui n’ont pas entendu Queensrÿche depuis longtemps réentendent cette marque de fabrique à la batterie, à la basse, à la guitare… »
Todd est non seulement un très bon chanteur mais c’est aussi un batteur accompli et il peut jouer de la guitare. De quelle façon est-ce que le groupe bénéficie de ses talents, en dehors de sa voix ?
Oh ouais, il nous parle comme un musicien. Il connaît les bases de la théorie musicale. Il connaît les notes et les gammes. Il connaît la batterie, c’est un excellent batteur. Donc, ainsi, il peut communiquer avec Scott comme un batteur le ferait. Ce que ça fait, c’est que ça facilite tout. La communication est plus rapide, tout le monde fait plus vite comprendre son point de vue, on n’a pas à essayer de réapprendre des choses… Tout le monde comprend tout le monde maintenant. Ce qui fait que tout fonctionne mieux et plus efficacement.
Les chansons sont plus longues et paraissent plus épiques cette fois par rapport à l’album précédent. Vouliez-vous vous stimuler un peu plus, en essayant de ramener un peu de cette complexité pour laquelle vous étiez réputés à la grande époque ?
Je pense qu’avec celui-ci nous avons eu plus de temps pour composer et solidifier la musique. Tout le monde a contribué. Avant même que nous commencions à enregistrer, je crois que nous avions quelque chose comme vingt chansons en phase de démo qui étaient prêtes. Avec Chris « Zeuss » Harris et tout le monde, nous avons réduit ça à quinze chansons, et ce sont celles que nous avons enregistrées. Chris « Zeuss » a toujours été fan du vieux Queensrÿche. Il nous a assuré : « Je ne vais pas vous faire sonner comme un groupe de djent ou de death, je vais vous faire sonner comme Queensrÿche. Je pense savoir ce qu’il manque dans votre musique, et c’est simple. C’est juste la façon dont vous approchiez les chansons à l’époque de Rage For Order, Mindcrime, Warning… » C’était un peu un regard neuf. Nous n’avons plus à écrire des chansons dans un format pop, tu vois. Donc nous écrivons des chansons qui ont des arrangements différents, qui peut-être changent de métrique, qui ont de fausses fins, qui pourraient prendre différents chemins… L’esprit de Rage For Order était beaucoup comme ça. Je pense que c’était un peu l’élément clé. Lorsque tu es dans une situation comme la nôtre… Nous sommes l’ADN de Queensrÿche. Nous avons tous les trois initié tout ça il y a plus de trente ans. Nous voulons que ceux qui n’ont pas entendu Queensrÿche depuis longtemps réentendent cette marque de fabrique à la batterie, à la basse, à la guitare… Et nous l’avons, donc tirons-en parti et accentuons-le. Ça nous a offert la liberté musicale qui nous a permis de construire les chansons avec profondeur et les amener à l’état où… Je veux faire en sorte que les gens puissent écouter ces chansons trois, quatre, cinq ou six fois et toujours découvrir quelque chose de nouveau. C’était un peu l’approche que nous avions.
Pourquoi ne pas avoir continué avec James Barton à la production et avoir fait appel à Zeuss ?
Ce qui était super avec lui, c’est qu’il pouvait travailler avec notre emploi du temps, car nous tournions beaucoup et il était disposé à se montrer flexible et enregistrer dans différents endroits. Je veux dire que nous avons enregistré la batterie et la basse aux Uberbeatz Studios, et ensuite nous avons enregistré les guitares et le chant au Watershed Studio, qui est mon studio personnel. Il pouvait se rendre dans chaque studio, mettre en place son système d’enregistrement et obtenir le son dont il avait besoin. Nous ne voulons pas simplement être reconnus comme un groupe du passé. Nous sommes un groupe actuel, sur un label actuel. Nos chansons sont diffusées en radio. Il nous faut un album qui sonne actuel et c’est ce que Zeuss nous a permis d’obtenir.
L’album contient la chanson la plus longue de Queensrÿche depuis « Promised Land », avec la dernière chanson de l’album. Et d’ailleurs, les trois dernières chansons semblent connectées – tout du moins musicalement – et sonnent comme un mini concept à la Operation: Mindcrime. Peux-tu nous en dire plus là-dessus ?
Eh bien, c’est intéressant que tu penses qu’elles sont connectées mais c’est par inadvertance. « Condition Hüman » était quelque chose sur laquelle j’ai travaillé et que j’ai composé pendant les deux dernières années. La chanson n’a cessé de croître, et j’ai voulu qu’elle devienne la chanson épique de Queensrÿche de plus de six minutes, avec pleins de parties intéressantes, une grande dynamique et des variations de métrique et tout. Nous l’avons mené jusqu’à juste après la partie solo et nous ne savions pas quoi faire de la fin. Parker [Lundgren] avait une chanson que nous n’utilisions pas et qui avait une super fin. Nous avons donc pris la fin de la chanson de Parker et l’avons mise à la fin de la mienne, et ça a joliment fonctionné ! Ca a offert un point d’exclamation final à la chanson « Condition Hüman ».
L’album s’intitule justement Condition Hüman, d’après cette dernière chanson. Est-ce que ce titre englobe un thème global dans l’album ?
Oui, c’est le cas. Je veux dire que si tu regardes l’illustration de l’album, c’est symbolique. Ca symbolise une innocence pure entourée d’une énorme obscurité. La nature symbolique c’est : comment une innocence pure comme celle-ci peut-elle rentrer dans une telle vaste zone d’obscurité ? Ceci est transcendé dans tous les titres et paroles des chansons. Pour beaucoup, ça vient de notre perception de la vitesse à laquelle la vie et la technologie bougent, et ça devient une situation où… Sommes-nous si apathiques aujourd’hui que nous devons nous envoyer des SMS alors que nous sommes tout juste les uns à côté des autres ? C’est simplement la façon dont l’homme moderne s’adapte à la société de haute technologie qui change et évolue constamment. Rien de tout ça n’était même disponible il y a dix ans et ça bouge à un telle cadence qu’il est intéressant de voir comment les gens s’y adaptent et quelles relations se développent à partir de ça. Nous vous demandons : « Etes-vous si apathiques que ça ne vous importe plus et vous êtes juste absorbés par le monde des hautes technologies ? Ou bien avez-vous conscience de la condition humaine et faites-vous preuve d’empathie à nouveau ? ».
« Nous ne voulons pas simplement être reconnus comme un groupe du passé. Nous sommes un groupe actuel, sur un label actuel. «
Depuis que Todd a rejoint le groupe, vous avez constamment fait référence aux six premiers albums de Queensrÿche. Est-ce que ça veut dire que vous méprisez tout ce que vous avez fait après Promised Land ?
Non, je pense juste que c’est… Nous sommes très occupés, tu vois… Si soudainement les fans voulaient commencer à entendre quelque chose issu de Q2K ou Tribe, on pourra étudier la question. Car il y a quelques pépites et bonnes chansons sur certains de ces albums. Surtout Tribe, tu vois, c’est là que Chris Degarmo est revenu ; nous avons travaillé sur quelques chansons avec lui. Et il y a des chansons là-dessus, je trouve, qui sont très bonnes ! Musicalement, je trouvais qu’il y avait de très bonnes chansons et de très bons arrangements sur tous les albums. Il y a une ou deux chansons que je trouve bonnes sur tous les albums. Mais personne ne réclame à gorge déployée ces chansons aujourd’hui. Ils réclament les nouvelles musiques. Je suppose que nous sommes dans une bonne situation. Mais si le cas se présentait où tout le monde voulait entendre quelque chose de ces albums, je suis sûr que nous reviendrons dessus. Mais, pour le moment, personne ne crie pour réclamer ces chansons.
Todd a dit qu’il trouvait que certains trucs sur l’album sonnaient comme si ça provenait de l’époque Mindcrime, d’autres d’Empire, et d’autres chansons de Rage et Warning. Et toi-même tu as déclaré assez tôt que vous vouliez emmener les chansons vers le Queensrÿche classique, en référençant des albums comme Rage For Order et Operation: Mindcrime. Et l’album sonne effectivement pas mal dans cet esprit. Mais avez-vous consciemment travaillé vers ce but, de revenir à cette époque ?
Ce qui est super, c’est que nous avons redécouvert nos racines. Nous sommes profondément enracinés dans cette époque et nous avons réussi à proposer une version de ça dans un cadre moderne. Et je pense que c’est là la force de cet album. Tu t’inspires de la façon dont nous approchions la composition sur ces albums, et il y avait une grande liberté créative à l’époque et nous avons réitéré ça pour les chansons de Condition Hüman, il a une grande liberté créative. Il y a une grande diversité. C’est très éclectique. Nous en sommes très fiers ! Je pense que les fans de Queensrÿche vont vraiment aimer ça.
Vous étiez bien plus jeunes lorsque les six premiers albums sont sortis. Et vous revenez désormais à ce style. Mais qu’est-ce qui a changé dans le groupe, dans la façon dont vous approchez la musique, entre cette époque et aujourd’hui ?
A l’époque, au moins celle de Warning, nous étions au milieu ou à la fin de notre vingtaine [petits rires], et il est intéressant de revenir là-dessus et de rechercher comment nous jouions les arrangements. Aujourd’hui, évidemment, nous avons mûri en tant que musiciens. Notre maîtrise musicale n’est pas la même qu’à l’époque. Donc, ouais, tu abordes ça différemment. Mais tu respectes ce que tu as fait, car c’est dans notre sang, c’est dans notre ADN. Ces chansons, ces riffs, nous les avons joués pendant des années et c’est ce que tout le monde connaît, c’est donc comme un smash, si tu veux… Et nous sommes à l’aise en jouant ainsi !
Ce qui distinguait Queensrÿche à cette époque – les six premiers albums – est en fait que vous progressiez constamment, toujours en allant de l’avant avec la musique, sans jamais vous répéter, et même en étant en avance sur votre temps, un peu comme des précurseurs. N’avez-vous donc pas eu peur, dernièrement, de devenir une entreprise nostalgique en vous penchant un peu trop sur votre passé ?
Non, pas du tout ! Lorsque nous jouons dans ces festivals partout en Europe et au Royaume Uni, je trouve que nous collons parfaitement ! Nous jouons avec de plus jeunes groupes et aussi avec de plus vieux groupes, et tous ces autres groupes nous témoignent leur respect, ils nous encouragent et nous disent : « Wow ! Vous êtes en feu ! Queensrÿche est de retour ! » Nous sommes dans une super situation ! Nous avons joué des concerts avec Dream Theater. Nous n’avons pas joué avec eux depuis des lustres ! Et ils veulent à nouveau tourner avec nous ! Il y a donc plein de relations qui se mettent en place et de portes qui s’ouvrent à nous en ce moment. C’est que du positif. L’album, je pense, est un album qu’il faut écouter cinq ou six fois pour vraiment apprécier tout ce que nous avons mis dedans.
Depuis l’époque du Queensrÿche classique qui a même vu ses chansons passer sur les radios rock, l’industrie de la musique a changé drastiquement. Où se place Queensrÿche aujourd’hui dans cette industrie ?
Il n’y a plus beaucoup de radios rock aux Etats-Unis désormais mais celles qui jouent encore du rock, jouent encore Queensrÿche, donc c’est super ! Avec un peu de chance, nous aurons quelques singles tirés de cet album qui passent à la radio cette année. Et c’est important pour nous de rester actuel, que les chansons passent à la radio, de faire des vidéos, même si elles ne sont diffusées que sur YouTube ; c’est l’exposition dont nous avons besoin. Comme je l’ai dit, allons-y un concert à la fois, nous avons vraiment une super équipe qui nous soutient et croit en nous. Nous sommes pile-poil là où nous voulons être.
Queensrÿche a été l’un des précurseurs du metal progressif. Comment perçois-tu ce genre aujourd’hui ?
Nous avons remarqué qu’au Royaume Uni, il y a des magazines spécialisés dans le progressif. Nous avons donné quelques interviews et ils disent qu’en fait, la musique progressive devient vraiment populaire aujourd’hui. J’ai donné des interviews avec des magazines sur le progressif et ils ont adoré l’album. C’est super qu’un album de Queensrÿche puisse à nouveau être considéré comme semi-progressif. Je pense que la musique progressive gagne en popularité, et c’est super !
« Sommes-nous si apathiques aujourd’hui que nous devons nous envoyer des SMS alors que nous sommes tout juste les uns à côté des autres ? »
La chanson « Eye9 » a un côté un peu à la Tool dans les riffs, la basse et les parties batteries du couplet. Est-ce un groupe qui vous a influencé ?
Non mais… Je n’ai pas écrit cette chanson. En fait, elle a été écrite par notre bassiste, Eddie Jackson. Elle a plein de contrepoints. Elle a un groove très infectieux et un gros refrain. Plein de gens aiment énormément cette chanson. Elle est un peu à part. C’est la seule chanson dans l’album qui possède cette atmosphère mais j’adore ! J’encourage notre bassiste Eddie Jackson à démarrer plus de chansons. C’était super lorsqu’il avait démarré « Jet City Woman » ! Il faut que nous mettions davantage la basse en avant, et je trouve que la basse est davantage mise en avant sur cet album par rapport à ce qu’elle a été pendant longtemps.
Est-ce que tu t’inspires parfois de groupes modernes ?
Je m’inspire de tout ! Être, en quelque sorte, confronté à des conditions défavorables généralement génère des riffs très forts, des idées vraiment très fortes. Je suis plus influencé par des choses qui me donnent des idées pour des titres ou des paroles de chanson. Les riffs et mélodies de guitare me viennent et je dois m’assurer de les enregistrer, autrement je les oublie ! [Petits rires] Mais, tu vois, je suis exposé à pas mal de nouveaux groupes lors de ces festivals dans lesquels nous jouons et Century Media ont eux aussi plein de nouveaux groupes, je suis donc très curieux d’entendre ce qu’ils font. S’il y a un groupe qui fait une musique très mélodique, je suis vraiment désireux de l’entendre. Je crois que ce que je vais faire, lorsque je serais de retour dans l’état de Washington, c’est que je vais jeter un œil sur l’arrière d’un de mes T-Shirts de concert et je vais faire des recherches sur Google sur tous les groupes qui seront dessus ! [Rires]
Si Geoff Tate venait te voir en disant qu’il souhaite revenir dans le groupe et qu’il est d’accord pour faire le style classique de Queensrÿche, comme vous le faites aujourd’hui et l’avez toujours voulu, que lui dirais-tu ?
Oh, mon Dieu ! Je ne… C’est tellement un fantasme ! Je ne… [Rires] Je ne sais même pas comment répondre à ça ! [Rires] Je crois que tu m’as posé une colle ! Je ne… C’est… C’est juste que ça n’arrivera pas. Je ne saurais même pas… Il faudra que tu lui demandes ! [Rires] Je pense que la question qu’il y a derrière ça, c’est : « Est-ce qu’il y a toujours de l’animosité ? » Je ne sais pas, il faudrait que tu demandes à chaque personne dans le groupe.
Et toi, est-ce que tu as encore de l’animosité à son encontre ?
Moi ? Pas tellement. Je pense que nous sommes passés à autre chose. Je pense qu’il est content de faire ce qu’il fait. Et nous sommes très contents de ce que nous faisons. Nous reconstruisons Queensrÿche, tournons dans le monde entier et faisons des albums. Nous sommes dans une bonne situation ! Aucun ressentiment à son encontre. J’espère juste qu’il est heureux de faire ce qu’il fait.
Je sais que tu es toujours en contact, et même ami, avec Chris Degarmo. Quelle a été sa réaction par rapport au départ de Geoff Tate et au nouveau Queensrÿche avec Todd ?
Tu sais, je ne peux pas parler à la place de Chris mais je sais que, personnellement, il approuve. Il aime ce que nous faisons. C’est à peu près tout ce que je peux dire. Je ne peux pas parler en son nom.
Tout comme pour l’album précédent où vous aviez déjà des chansons pour le suivant alors qu’il n’était même pas encore sorti, est-ce que vous avez déjà des chansons pour le prochain album ?
C’est intéressant que tu demandes ça ! J’ai en fait écrit quelques chansons pendant cette tournée ! Donc ouais, nous sommes sûrement en train de cataloguer d’autres chansons à l’heure où on parle ! [Rires]
Interview réalisée par téléphone le 11 août 2015 par Nicolas Gricourt.
Retranscription et traduction : Nicolas Gricourt.
Photos promo : Mike Savoia.
Site officiel de Queensrÿche : queensrycheofficial.com.